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Guards Brothers présente
Sa Majesté des Morts

Il y avait dans cette salle de cours une odeur âpre et plombante – l'atmosphère du cours de Littérature de Mr Charles y était insufflée. La transpiration des méninges de ses élèves ajoutée à celle des radiateurs trop forts en étaient les causes. Dans la classe, ses élèves de dernière année. Âgées de dix-sept ou dix-huit ans pour la plupart. L'un d'eux s'appelait Roy Landry. Landry était un élève brillant – sûrement l'un des plus brillants que Mr Charles ait jamais eut. Il fixait avec ennui le tableau noir alors que ses camarades n'avait pas encore terminé la troisième question de l'interrogation en cours. Il croisa le regard de Mr Charles. Cela dura bien quelques secondes, aucun des deux ne réagit. Puis ils détournèrent leurs yeux en même temps.  

Mr Charles était plutôt jeune. Il n'avait qu'à peine quarante ans – ce qui, pour un professeur de littérature, relevait d'un niveau de novice. Il faisait partie de ces profs qui possédait un tel charisme qu'il n'avait pas besoin d'élever la voix pour se faire respecter par ses étudiants. L'aiguille tournait si lentement. Alors on toqua à la porte, Mr Charles fit signe à la personne d'entrer et ce fut l'un des surveillants qui se présenta. Il portait toujours ces vêtements sales et dégageait une odeur pestilentielle. Les têtes se levèrent vers lui et il déclara : « Désolé de vous interrompre. Mais il se passe quelque chose. Mr Charles, si vous voulez bien venir dans le couloir un instant. » Mr Charles dévisagea le surveillant mais fit un hochement de tête affirmatif. Il se leva de sa chaise et sortit dans le couloir. Ils fermèrent la porte derrière eux de sorte à ne pas être entendus. Les élèves se tournèrent les uns vers les autres pour discuter ou pour s'échanger des réponses – il s'agissait d'un simple cours de littérature donc celles-ci n'avaient pas réellement d'importance, se dit Roy. Après une bonne minute, le Professeur refit irruption dans la salle et, en regardant l'ensemble de ses élèves, dit : « Le cours est interrompu. Tous les élèves se rendent dans le self. Prenez toutes vos affaires. Vite. » Il y eut alors un grand brouhaha. Roy ne comprenait pas non plus. Qu'est-ce que cela signifiait ? Ayant déjà terminé le contrôle depuis dix bonnes minutes, il avait déjà rangé ses affaires et sortit aussitôt. Bogen, un de ses camarades, était déjà rivé sur son portable sur les dernières actualités. Il haussa les sourcils et jura. Il regarda autour de lui pour voir des têtes connus et remarqua Roy Landry. Il s'approcha de lui et lui dit : « Y a une genre d'épidémie qui s'est déclarée, ça touche le monde entier apparemment ! Ils savent pas grand chose – certaines zones sont déjà en quarantaine. L’État fait évacuer les services publics. » Roy leva les sourcils. Une épidémie ? Mortelle ? Ils descendirent les marches, traversèrent les couloirs alors que les discussions, les spéculations faisaient rage. Tout le monde fut au courant avant même qu'ils arrivent dans le réfectoire. Lorsque tout l'établissement s'assit sur les tables, d'autres restant debout en l'absence de chaise, l'annonce de l'épidémie ne surpris personne – l'administration de l'établissement n'avait pas plus d'informations qu'eux. On leur expliqua la procédure à suivre : « L'évacuation se fera par classes, nous contacterons vos parents qui viendront vous chercher par groupes. Nous allons tenter de régler un trafic régulier... » Bien entendu, tout ça ne marcherait pas comme prévu. Tous les parents de tous les élèves allaient se pointer chercher leurs gosses en apprenant le déclenchement de l'épidémie. Alors qu'ils arrivèrent au sujet concernant les bagages de l'internat, un garçon du même âge que Roy qu'il ne connaissait pas se leva d'un bond, son portable entre ses mains. Il s'agita pour qu'on l'écoute. Il y eut des murmures, le directeur demanda un peu de calme et lorsque tous se turent, il donna la parole au garçon.  

« Il y a eut... de... de nouvelles informations sur l'épidémie. » balbutia t-il. Il avait une voix souple, mais son ton hésitant et légèrement inquiet lui donnait une intonation emplie de panique. « L'épidémie se transmettrait par le sang et les contaminés... seraient atteints d'une sorte de... folie meurtrière. » Tous se regardèrent. Une folie meurtrière ? Qu'est-ce que ça signifie ? Roy ne sut qui fut le premier à utiliser le mot "zombie" – mais lorsqu'il fut prononcé pour la première fois, il ne fallut pas plus d'une minute pour que tout les élèves n'aient que ce terme à la bouche. Roy se leva de sa chaise pour mieux voir le directeur et l'équipe enseignante. Le principal intéressé semblait prendre panique, au même titre que les trois quarts du réfectoire. Mr Charles et une poignée de professeurs semblaient rester calmes, impassibles face à l'annonce de cette épidémie et des spéculations zombiesque l'entourant.  

Des élèves se levèrent de plus en plus. En deux minutes, déjà plus d'une vingtaine étaient sortis. En cinq, la moitié du réfectoire s'était vidée, les jeunes gens courant à l'extérieur, ou s’éclipsant sans doute pour rejoindre leur engeance dans la voiture. Roy ne bougeait pas. Des zombies. Ce lycée est une forteresse. Les murs font trois mètres, et les seules portes d'entrées sont un portail en acier aussi haut que le mur et une porte dans l'arrière cour, elle-même emprisonnée par un portail à barreaux de près de cinq mètres. Comme beaucoup, Roy avait déjà vu beaucoup de films de zombies – et si il était certain d'une chose concernant leur comportement, c'est qu'ils ne grimpaient pas aux murs. La cantine est pleine de bouffe. L'internat contient des lits. Il y a du chauffage, et des douches, de l'eau en quantité. En très peu de temps, Roy en était venu à une seule conclusion concernant son avenir dans cette épidémie : si les effets sur les contaminés étaient vérifiés, il ne bougerait pas de ce lycée. Il s'y barricaderait avec ceux voulant bien le rejoindre. Une vague pensée le ramena à sa famille mais il l'écarta. Ne te laisse pas submerger par tes sentiments. Pense à ta vie. Seulement à ta vie. Il ne restait qu'une centaine d'élèves ainsi que les professeurs quand Roy décida de monter sur sa chaise. Tous le regardèrent, même ceux qui se préparaient à partir. « Écoutez-moi ! » lança t-il assez fort pour que chacun l'entende. « Je requiert votre attention ! » Tous le fixaient en silence. « Ce lycée est imprenable. Si il s'avère que ces contaminés se rapprochent du comportement d'un zombie, si nous fermons les portails et que nous empêchons toute personne d'y entrer, nous serons à l'abri. Ce n'est pas une requête que je fais à Monsieur le Directeur, je lui dis simplement que Moi, je ne bougerait pas de ce réfectoire et dès que le dernier fou aura franchis ces portes, je les fermerait moi même et profiterait de ma survie. Ceux qui veulent m'accompagner n'ont qu'à rester ici. Les autres, dégagez. »  

Le silence. Un silence impressionnant durant lequel les yeux restèrent figés, les bouches entrebâillés ou closes attendant probablement une autre parole. Dans le regard de certains il se sentit déifié. Le Directeur regarda l'élève, mais il ne dit rien, il se contenta d'un bref salut de la tête envers le reste de l'équipe éducative et sortit du réfectoire. Ce fut l’élément déclencheur de la sortie d'une trentaine d'autres élèves, et des trois quarts des professeurs. Lorsque tous furent partis, et que seuls subsistaient des personnes assises, pour la plupart les yeux bloqués sur Roy, le compte fut vite fait : Il y avait un peu plus de cinquante étudiants, et quatre adultes – une Professeur de Mathématiques, Mrs Angson, un homme qui enseignait le théâtre, dont Roy ignorait le nom, l'une des comptables de l'établissement, et enfin Mr Charles, le professeur de littérature, qui regardait son élève avec un sourire amusé. Roy ne savait que dire. Ces gens le regardaient comme si il voulait qu'il leur dise quoi faire. Après quelques instants, il se décida à parler : « Les portes sont toujours ouvertes. Il faut que quelques uns aillent les fermer. » Quatre mains se levèrent. Roy leur fit un signe de tête, et les quatre étudiants sortirent du réfectoire. « La nourriture – il faut que quelqu'un aille inventorier tout ça. Ou plusieurs personnes, attribuez vous les tâches. Les internes, si il en reste, allez dans vos chambres et faites le compte du nombre de places libres. Les autres, il faudrait ramener ici une télévision, qu'on branche radios et qu'on surfe tous sur nos portables pour avoir les dernières nouvelles. » Il ne savait si on allait lui obéir. Mais en quelques instants, tous s'étaient déjà levés. Ils partirent dans des directions différentes, certains restèrent là, à sketcher leurs téléphones. « Pas besoin que tout le monde regarde les actualités. Conservez de l'électricité. Rechargez même vos portables si vous avez vos chargeurs. On ne sait jamais – si la situation n'est pas maîtrisée et si nous sommes en quarantaine l'électricité pourrait être coupée. » Il descendit de sa chaise. Il vit Mr Charles qui le regardait toujours, les bras croisés. Il s'approcha de son professeur de littérature.  

« J'ai toujours su que vous n'étiez pas complètement idiot, Landry. » Il sourit. Roy ne savait si c'était de l'ironie ou si c'était une vanne bien placée comme son professeur savait les faires.  

« Vous êtes resté – pourquoi ? » demanda t-il. Cela l'étonnait qu'un homme comme Mr Charles soit resté après son discours – il avait sûrement une famille, une femme, un foyer, un chien et probablement nombre de raisons qui auraient du le pousser à sortir de ce réfectoire. Mais il était toujours là, regardant de haut le meilleur élève qu'il ait jamais eut.  

« Comme pour tous ces gens, j'imagine. Je tiens à la vie et ce lycée, quoi qu'il ait put me faire dans le passé, est l'endroit rêvé pour survivre. Je suis comme vous, au fond, Landry. Moi aussi je ne veux pas mourir en fuyant un danger alors que cet endroit est sans aucun doute l’œil du cyclone. J'espère que vous savez ce que vous faites. » Il décroisa ses bras et sorti du réfectoire, sûrement allait-il faire le tour de l'établissement, ou alors se reposer. Roy ne lui demanda jamais. Il le regarda quitter la salle, alors que trois garçons plus ou moins malins tentaient de passer la porte avec une télé bien trop large. Bien entendu, ces idiots n'avaient pas pris le câble.  

 

 

Tous s'étaient réunis dans la cours. Il faisait chaud, et le réfectoire était devenu un vrai four. Roy se tenait sur une sorte d'estrade aménagée rapidement, faite de tables de classe. Les "survivants", comme ils s'étaient nommés, étaient ou assis dans l'herbe, ou se tenaient debout dans le fond. Il s'était passé nombre d'heures depuis qu'on avait fermé les portails. Les nouvelles et informations étaient de moins en moins fréquentes, au rythme qu'on annonçait la mise en quarantaine de villes de plus en plus importantes à travers le monde. Les frontières avaient été fermés de toutes parts. Une chose était sur : l'épidémie qui se déroulait actuellement était une catastrophe unique, la première de type, et peut-être la dernière. La nuit allait tomber d'ici peu, les chambres avaient été répartis – il y en avait juste assez – et on avait mis à découvert assez de nourriture en conserve pour tenir deux mois. Tous attendaient désormais que Roy prenne la parole. Il leur fut rendu satisfaction quand, quelques secondes après que le silence complet se fut installé, il commença à parler :  

« Étant l'investigateur originel de cette survie dans le lycée, je me dois donc d'être le porte-parole de cette communauté – du moins c'est ce que l'unanimité ou presque d'entre vous ont pensé, et j'en suis très honoré. Premièrement, comme toute communauté, je vais choisir des cadres, pour régler les diverses problèmes que nous rencontreront. Nous sommes exactement soixante-et-onze, je pense qu'un cadre pour dix personnes sera satisfaisant. Je compte pour un, ce qui fait donc six personnes à nommer. Les adultes ici présents seront représentés par Mr Charles, pour les cinq autres, je vous laisse décider. Les candidats peuvent se présenter tout de suite, nous allons commencer par un vote à main levée afin de les désigner. » Des mains se levèrent. Roy en compta quatre. Seulement... A croire qu'aucun d'entre eux n'a soif de pouvoir – ce n'est pas plus mal par ailleurs. « Très bien. Les quatre peuvent venir. Je m'attendais à plus de candidatures. Vous voilà cadres. Je vous laisse vous présenter. » Mr Charles se plaça à ses côtés. Les quatre arrivèrent en file indienne. Le premier était un jeune garçon souriant du nom de Sean Freeman. Roy le connaissait bien, ils avaient traîner en semble en secondaire. Sympathique, quoi que loin d'être très intelligent. Le suivant était une fille. Plutôt jolie, cheveux bruns lui tombant au niveau des épaules, Roy ne connaissait pas son nom avant qu'elle ne se présente, Lorie Hatthaway. Le troisième était un grand noir, qui faisait une tête de plus que les autres. Il signifia le public d'un œil avisé avant de donner son nom, ou du moins son surnom, puisqu'il se fit appeler Ben alors que Roy savait très bien que son vrai prénom était Aramis – ses parents devaient être des férus de littérature romantique et on pouvait comprendre son vœux de cacher sa vrai identité. Les listes d'appels n'avaient pas bloqué les moqueries. La dernière était une autre fille. Superbe, rayonnante ; il sembla à Roy qu'il ne l'avait jamais vu. Il se surprise à tourner son regard vers ses formes avantageuses et n'entenda que vaguement son prénom Violette.  

Les quatre cadres se placèrent aux côtés de Mr Charles tandis que Roy se rapprochait du bord de l'estrade. « Très bien. C'en est fini pour ce soir. Pour ceux qui ont faim, Mrs Stomp, notre comptable, s'occupera de vous donner des rations de nourriture. Vous n'aurez que des ingrédients qui ne se conservent pas – viande, légumes, fruits. Les autres peuvent regagner leurs chambres. Je montrais la garde cette nuit avec l'un des cadres, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles. »  

 

 

Il se tenait à l'une des fenêtres de la salle la plus haute qu'ils avaient trouvé. Elle proposait une vue parfaite sur les rues alentours. Lorsqu'ils l'ouvrirent avec Aramis, ils firent un bond en arrière. De terreur ou de surprise, il était désormais difficile pour Roy de différencier les deux sentiments. Les rues étaient vides. Vides de personne saines. Seuls rôdaient des zombies, des êtres marchant sans but. Ils n'étaient pas énormément mais semblaient pourtant nombreux. La ville doit être en quarantaine. Vers deux heures du matin ils virent un homme sain courir sur le parking du lycée. Il le traversa à une vitesse folle, tenant un sac à dos dans sa main droite. Mais les contaminés étaient bien plus rapides et il n'eut pas le temps de se cacher dans l'une des voitures encore garée que l'un des contaminés s'était jeté dessus et commençait à le dévorer. Des cannibales. Ce sont vraiment des zombies. Même si le virus se transmettait par le sang – une morsure permettait la transmission autant qu'une griffure ou qu'une inhalation de sang, d'après ce que les médias avaient dis avant de s'éteindre définitivement – il ne resterait rien du corps du pauvre homme pour rejoindre les rangs ennemis. D'après ce que Roy savait, les forces des contaminés étaient décuplés, et l'absence d'un organe vital autre que le cerveau ne lui était pas fatal. Logiquement, une tête détachée d'un corps pourrait donc vivre de longues minutes avant de trépasser. Une idée effrayante.  

Il eut un frisson quand le soleil se leva. La nuit était passée assez vite et sans surprise. Il regagna le réfectoire lorsqu'il fut sept heures, Mrs Stomp distribuait du lait – mieux valait le consommer le plus vite possible. Les gardes se succédèrent en haut des murs toute la journée. Pour les autres, les activités passaient de la lecture aux cartes, en passant par l'utilisation des dernières minutes de batterie de chaque téléphone portable pour appeler ses proches ou jouer à un quelconque jeu peut-être pour une dernière fois.  

Et les jours se suivirent.  

Se suivirent jusqu'au jour cinq.  

 

 

Ce matin là avait pourtant été comme les autres. Le lait avait été remplacé par du jus d'orange, et les derniers fruits étaient des pommes ou des poires. Freeman, le garçon souriant, s'approcha de Roy dès qu'il le vu. Il l'emmena à l'écart et lui dit : « Stomp vole dans les gardes-mangers. J'ai vu les profs siroter une bouteille de vin hier. Elle se trouvait dans la réserve. » Roy leva les sourcils. Il hésitait entre colère et pitié. Ils se doivent de montrer l'exemple et tout ce qu'ils pensent, c'est boire ! L'image de Mr Charles s'afficha clairement dans son visage. Il semblait intelligent, pourtant. Il suffit de cette pensée pour que le professeur de littérature fasse immersion dans le réfectoire. Il s'avança à son tour d'un pas assuré vers Roy – un petit rictus dans le coin de ses lèves, l'air supérieur. Arrivé à la hauteur de son ancien élève, il dit :  

« Vous semblez bien perturbé, Landry, ce matin. Prenez un peu l'air – cette odeur de putréfaction devrait vous faire grand bien ! » Et il s'en fut, se tournant vers Stomp pour prendre son verre de jus d'orange. Freeman regarda Roy. Ils pensaient la même chose.  

On avait décrété que la réunion se déroulerait à seize heures. L'estrade était toujours là, tous se mirent en rang devant, les yeux rivés sur Roy, debout sur les tables, entouré au sol de Mr Charles, Sean Freeman, Aramis, la belle Violette et Lorie Hatthaway. « Merci à tous d'être venus. Cette séance aura pour but d'établir un recueil de "lois". Par simple principe, pour que la moral et l'éducation ne quittent pas ce monde en même temps que la civilisation. »  

Nul ne parlait. Les yeux étaient fixés sur la bouche de Roy.  

« Ainsi j'établirais quelques articles pour commencer. » Il sortit une feuille de papier et la plaça devant ses yeux. « Article 1 – Nul ne pourra occuper le poste de porte-parole ou de cadre sans élection préalable à la majorité absolue. Article 2 – Nul ne blessera ou portera atteinte à autrui. Article 3 – Le vol, le contournement des rations ou des lois en vigueurs sera sévèrement puni. Article 4 – Tous sont égaux en droits. » Roy avait pris soin de prêter attention à la réaction de Stomp ou de Charles. Si le deuxième ne broncha pas, la première remua à l'annonce de l'article 3. Il faut leur faire comprendre que malgré que nous soyons des jeunes gens, nous ne sommes pas dupes. La foule fut dissoute et on put reprendre la journée comme elle avait commencé.  

 

 

Il tentait tout le temps d'analyser Charles. C'était devenu presque une obsession d'inspecter chacun de ses faits et gestes comme si l'un d'entre eux dépendait de l'avenir du monde. Si l'un des quatre adultes venait à réitérer un acte comme celui du vol de la bouteille de vin, il ne voulait pas que celui-ci reste impuni. Les rondes de nuit comme de jour étaient de plus en plus intéressante – le nombre de contaminés avait décuplé. Roy remarqua qu'ils n'avaient pas d'armes et on envisagea un temps de se déplacer jusqu'à l'armurerie pour acheter de quoi se protéger en cas d'attaque de ces monstres. Le neuvième jour, il était presque midi quand Mr Charles sortit à l'extérieur – Roy le suivit en catimini. Il n'y avait personne à l'extérieur et une telle sortie ne pouvait qu'inspirer que les plus profondes suspicions.  

Il vit Mr Charles se diriger vers l'ancien bâtiment des salles de classe et y entrer. Il regarda discrètement derrière la porte, et le vit, lui, Stomp, Angson et le Professeur de théâtre du nom de Peats. Ils étaient en pleine discussion et Roy ne put entendre que des bribes de leur conversation.  

« dangereux... Landry... peur... fou... lois... » Il n'en fallut pas beaucoup pour qu'ils comprennent ce qu'ils étaient en train de comploter. Il referma la porte et se dirigea vers l'établissement où attendaient tous les élèves. Il arriva dans le réfectoire où se trouvaient la quasi totalité de son peuple, grimpant sur la même chaise que la première fois il lança :  

« Je viens de surprendre une conversation entre nos chers professeurs ! Ces serpents complotent dans mon dos – ils veulent me renverser et que le pouvoir leur soit restitué ! » Il y eut des murmures. Puis des protestations. En quelques instants, tous étaient levés et poussaient des cris de guerre. On criait à la trahison, aux félons et à la peine de mort. Ils se dirigèrent tous vers le bâtiment des salles de cours et il n'y eut besoin que de dix garçons bien bâtis pour sortir les quatre professeurs du lieu, rabaissés à être maintenus bloqués dans le dos. Peats criait. Stomp aussi. Angson était blanche de terreur. Seul Charles semblait garder son calme. Il fixait Roy dans les yeux, si profondément que son regard le terrifia.  

« Vous avez enfreint la loi. Vous avez comploté pour me renverser Moi, Roy Landry, Porte-Parole du Peuple de ce Lycée. Je vous condamne à mourir. » Jamais il ne sut ce qui lui avait pris de prononcer ces derniers mots. Ils ne voulaient pas nécessairement les tuer – seulement les punir, mais cette phrase, Je vous condamne à mourir, était sortie presque instinctivement. Charles demeurait calme, contrairement aux autres. Il se contenta de murmurer :  

« Non... Roy, non... » La foule était en fureur. Ils se jetèrent sur les quatre professeurs et les traînèrent jusqu'en haut du plus haut étage. Jusqu'aux fenêtres les plus grandes et juste assez élevées pour garantir une chute qui n'entraîneraient pas la mort à elles seules. Roy ne savait que dire. Il regarda ses gens partir, menant ces hommes et ces femmes au bûcher. Il se contenta d'avancer au centre de leur acclamation, marchant d'un pas royal entre les cris d'extase et de guerre que poussaient ces derniers représentants de l'humanité. Je suis leur sauveur. Je suis leur Dieu. Je suis leur Roy. Il arriva sur l'estrade tandis que la masse se regroupait devant lui. D'ici, on avait une bonne vue sur la fenêtre grande ouverte plus loin, donnant sur la rue. Malgré l'euphorie qui s'était emprise de lui, Roy ne put que sentir son estomac se nouer lorsque Mr Charles tomba de celle-ci, s'écrasant encore en vie probablement au milieu de zombies affamés. Serais-ce moi qui les ait dévorer ?  

 

Logan Horowitz : Roy Landry  

Alec Lederman : Mr Charles  

Kaylee Cobb : Violette  

Lenny Slepers : Sean Freeman  

Tanya Johnson : Mrs Stomp  

Effy Prister : Lorie Hatthaway

Scénario : (2 commentaires)
une série A dramatique (Terrifiants Zombies) de Jean Delorge

Logan Horowitz

Kaylee Cobb

Alec Lederman

Tanya Johnson
Avec la participation exceptionnelle de Effy Prister, Lenny Slepers
Musique par Jason Goodman
Sorti le 02 juillet 2027 (Semaine 1174)
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