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Scénario : Baker Stoecklin & Edward Bradford  

Casting :  

Marc Cassel dans le rôle de Baldaar  

Nina Korkivich dans le rôle de Drexla Lawgh / La quatrième prison (contrée aride)  

Mr Rammstein dans le rôle du Grand Kelahir  

Alisa Lanyce dans le rôle de Behys / Mark Baddler  

Guest-Star  

William Donaldson dans le rôle de Tarkan  

Victoria Harland dans le rôle de Manaka (prête sa voix)  

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Une nuit singulière. Le vent glacial rugissait, tels des loups hurlant à la mort, annonçant l’imminence d’une confrontation mortelle. Dans le vaste désert de la contrée, quelques lanternes parsemées ici et là éclairaient un vaste attroupement de guerriers Kelahiran s’affairant à installer leurs bardages personnels sur des montures Sandkeeper à l’entrée du clan … L’exode du peuple avaient été annoncée quelques heures auparavant par le grand Kelahir en personne. Plus loin se formait une gigantesque lignée de familles délaissant leur repère pour se diriger vers un endroit seulement connu de Kela Hiranym. Ne restait que quelques fidèles à ses côtés, les « anciens », prêts à en découdre avec cette calamité ayant rebroussée chemin sur les ordres de Manaka. La quatrième prison, Drexla Lawgh, revenait « à la maison » bien qu’elle ne l’ait jamais connue, mais revoir son père également, afin d’en finir avec ce peuple, marchant sur les plates bandes de la déesse.  

-« Fuyez … inconscients que vous êtes … » fit Kela Hiranym, prostré sur son siège, massue à la main. Il était encore affaibli par l’interruption de sa régénérescence nocturne …  

-« Nous vous devons allégeance Grand Kelahir, vous êtes notre père à tous. Nous nous devons d’être votre bras, fendant l’air, arme au point ! » éructa Thrya, l’un de ses disciples.  

-« Qu’il en soit ainsi … ». Sur ces mots, Kela se leva péniblement pour remonter dans ses pénates, afin de se préparer … Arrêter sa propre fille, qui elle-même était pieds et poings liés à devant annihiler tous les Kelahiran sans exception.  

Emmitouflé, Baldaar tira une nouvelle fois sur les rennes, ordonnant au Sandkeeper de redoubler d’effort dans sa course … Le vent s’était levé, signe distinct d’un malaise imminent. Et ce signe, c’était lui … à cette idée il lui vînt à l’esprit que Tarkan était sans aucun doute en chemin vers la nouvelle résurgence du développement des reproductrices Kelahiran. Mark Baddler, le khmor, avait indéniablement réussi un coup de maître à ses dépens, en volant une fiole détenant des sécrétions femelles permettant de recréer des reproductrices Kelahiran. Cette information secrète détenue par Baldaar et Tarkan était le point de départ de tout ce cheminement afin de renverser le pouvoir au sein du clan-même des Kelahiran. Kela Hiranym était en fin de vie, lui, l’un des pères de la quatrième prison mais comme également les hommes mâtures capables d’engendrer tels que Baldaar, Tarkan entre autres … Eux également étaient les pères de cette calamité. Cette calamité, cette prison spirituelle … Drexla Lawgh était la solution, elle détenait l’information, quelque part, dans son esprit, dans cette prison … afin de connaître cet endroit interdit où était encore en gestation un avenir possible pour les générations futures des Kelahiran !  

Tourner une page pour le peuple signifiait pour Baldaar et Tarkan devoir annihiler toutes chances de révolte en ce qui concernait les disciples absolus de Kela Hiranym. Aussi, mettre un terme définitif à sa vie était la solution radicale qui permettrait d’assoir immédiatement les desseins des deux hommes Kelahiran.  

Baldaar, pressé d’en finir, mit une de ses mains en visière pour mieux distinguer le spectacle qui se passait devant lui : il n’y croyait tout simplement pas, le repère semblait vide ! et chose plus intriguante encore, il sentait maintenant nettement une peur s’installer en lui : il n’était pas le seul à venir régler ses comptes avec Kela Hiranym.  

Mark était omniprésent. Behys, installée sur la moto, le regard rivé devant elle, suivait les indications que donnait celui qui dirigeait les opérations. Atteinte au plus profond d’elle-même, Mark Baddler lui expliqua les tenants et les aboutissants de son opération suicide pour récupérer la fiole qu’avait commandité Tarkan. C’était clair, les Kelahiran tentaient là l’ultime façon de mettre un terme à la présence de Manaka et ses troupes en s’auto-proclamant les maîtres du territoire de la contrée aride. Mais ils se saborderaient eux-même également, cette façon de procéder n’était pas celle du grand Kelahir … L’homme était certes redouté, mais il n’aurait pas sacrifié un khmor en l’emprisonnant dans la quatrième prison tout en le faisant passer pour l’un des responsables du clan : Tarkan.  

Cela dit, Behys, de part sa nature Khmor se savait condamner à devoir rejoindre la quatrième prison. Manaka savait tout et était en mesure de tout savoir. Au final, elle avait bafoué son dévouement à la déesse mais elle choisit une solution, celle de son peuple et la sienne au plus profond d’elle-même. Celle d’avoir la possibilité de prouver au grand Kelahir qu’elle arrêterait à temps cet enfoiré de première qu’était son propre fils, avide de pouvoir et sans limite pour arriver à ses fins.  

Baldaar était en vue sur le visio-zoom et Behys ne le lâcherait pas, pour rien au monde.  

… Elle me parle … sans arrêt …  

Drexla portait ce fardeau, si lourd … à perpétuité. Et alors que le cycle de marche se terminait, la jeune femme avait enduré aussi bien qu’elle avait pu sa première traversée d’un enfer qu’elle connaissait sans le connaître finalement car elle était une fille née du clan des Kelahiran, d’une mère porteuse issue du peuple du grand Kelahir.  

Drexla était la quatrième prison, les « geôles spirituelles de l’enfer » comme on l’appelait à Raven ainsi que dans le royaume de Decay, s’ouvraient à quiconque commettait un acte puni selon les tables de loi Manaka.  

En compagnie d’un compagnon d’infortune, destiné lui-aussi à devoir subir une sentence éternelle, les deux individus quittaient la contrée aride (sud de Raven) pour entrer dans la contrée Luxuriante lorsqu’elle fut violemment rappelée à l’ordre …  

Prise de spasmes intenses, sans plus d’explications, sa mère lui ordonna de revenir sur ses pas tout en la guidant …  

Waleeh, le compagnon de Drexla était à ses côtés, et semblait dorénavant prêt à obéir sans chercher à comprendre … plus primaire, il était maintenant véritablement conditionné à faire ce pourquoi il avait été choisi.  

Les éléments semblaient animés d’une fureur cette nuit, Drexla luttait frénétiquement contre le vent empli de sable, elle porta une de ses main en visière tout en marchant inlassablement, accompagnée de l’antique cloche se traînant derrière elle … Comme Waleeh, devant s’acharner à suivre tant bien que mal sa partenaire mais veillant de tout son être à sa protection.  

Elle vit, enfin, et depuis un temps infini, un semblant de civilisation alors qu’elle arrivait au repère du peuple Kelahiran …  

… Soudain, elle huma une fragrance qu’elle connaissait que trop bien … Celle de la mort, lattente, de l’emprisonnement éternel. Manaka la contrôlait, à tout point de vue, alors que Drexla était en proie à un combat perpétuel avec son esprit, lieu renfermant les pires détenus qu’il soit en ce royaume … Mais elle connaissait son rôle désormais, qu’elle le veuille ou non.  

Une décharge soudaine survint dans son crâne !  

Elle lâcha un cri dans ce qui semblait être maintenant un déluge de vents de sable, la fouettant au visage. Waleeh tomba en arrière de stupeur, il tira son artefact pour faire le tour de la jeune femme du mieux qu’il le pouvait.  

… Une trahison … cette femme (Behys) ne devait pas payer pour un peuple au service de manières peu scrupuleuses, éhontées … entonna la voix de Manaka, venue de partout et de nulle part.  

Repliée sur elle-même, Drexla se laissa choir sur le sol des éléments déchaînés, laissant libre court à l’ouverture des geôles spirituelles. Le valeureux compagnon de la quatrième prison, Waleeh, s’exécuta sur le champ et mordit dans le poignet ensanglantée de Drexla, là où l’antique cloche se détachait physiquement.  

… Drexla … fille du peuple Kelahiran … ma fille …  

Prostrée sur le sol, Drexla entendit clairement cette intrusion mentale et elle ouvrit les yeux soudainement !  

Devant, à une cinquantaine de mètres de là, à travers les bourrasques sablonneuses, émergeait un individu provenant de l’antre du clan Kelahiran. Ce dernier claudiquait, et accompagné de sa gigantesque masse faisant office de canne, il s’attela soudain à s’agenouiller difficilement …  

… Je ne te veux pas de mal … mais je dois t’arrêter … au nom du peuple Kelahiran, des tiens, que Manaka t’a fait oublier ….  

Kela Hiranym plissa les yeux pour distinguer l’endroit où se tenait celle que Manaka avait manipulé jusqu’au bout. L’emprisonnement de Tarkan n’était donc qu’un début et pour lui, elle avait donc su d’une manière ou d’une autre le plan de Baldaar … sans doute aux mains des autorités de la déesse puisqu’il n’avait plus aucun retour de leur part et qu’il était dans l’impossibilité de les localiser via les GoS … Le clan était clairement fragilisé et Manaka avait finalement positionné sa pièce maîtresse pour un emprisonnement massif du peuple … en l’absence de son dernier et plus charismatique des bras-droit Baldaar.  

Kela Hirnaym s’allongea puis une large partie de lui-même se désagréga en particules, les GoS, avides de vie … Il n’avait qu’une seule et unique solution pour arrêter sa propre fille, inattaquable puisqu’elle était de la même race alors il improvisa.  

Un cri féroce retentit ! alors que Waleeh se métamorphosa en colosse monstrueux dès lors qu’il goutta le sang de sa partenaire. Dans le tumulte sablonneux, il prit d’une main la cloche à bout de bras malgré le vent et de l’autre la tige métallique.  

Waleeh poussa de nouveau un cri de rage qui se termina brusquement … Le vent avait repris ses droits et son souffle sempiternel … Les yeux hagards, la créature se sentit faible, lâchant ostensiblement une volonté farouche de vouloir finir son travail … puis vit avec stupeur que le sable ou ce qui ressemblait à du sable était collé à lui. Manifestement, il se sentait rongé et Waleeh grimaça puis lâcha cette fois-ci un râle de souffrance absolu ! Les GoS lâchées par Le grand Kelahir faisaient leur office.  

Manifestement satisfait, Kela Hiranym s’enorgueillit d’être allé jusque-là mais il n’avait pas le choix. Néanmoins, dans l’expectative, il n’entendit pas le cliquetis singulier d’une arme à proximité de sa tête. Il sentit la brûlure brève mais intense lorsque la balle traversa son crâne de part en part. La déflagration se fit entendre jusque dans le repère des Kelahiran où des cris d’horreur absolus retentirent ! « Grand Kelahir !!!! » les derniers disciples dont Thyra accoururent jusqu’à la sortie. Le canon fumant, Baldaar fixa l’arme avec laquelle il avait assassiné de sang froid son père, figure emblématique de la contrée aride maintenant éteinte …  

Baldaar avait tout observé, en silence, avant d’intervenir à sa façon, au moment opportun.  

Lentement, il s’approcha de la quatrième prison restée à terre tout en se protégeant du magma venteux et glacial. Waleeh était toujours debout, se décomposant petit à petit mais arrêté par la mort de Kela Hiranym, souffrant le martyr. Baldaar pointa la créature, enclencha le chien de l’arme puis appuya sur la gachette ! Deuxième exécution, nécessaire à la bonne marche du peuple Kelahiran, se dit Baldaar, entre rêve et cauchemar … Les yeux dans le vague, la situation semblait irréelle et pourtant il osait à peine y croire lorsqu’ il vit dans une vision floutée son bras tranché net ! Tombé à terre et l’arme vissée à sa main … le doigt crispé sur la gâchette. L’arme crachait son tir mortel à n’en plus finir mais Baldaar n’était plus là mentalement, présent dans cette contrée balayée par les vents, qu’eux-même s’étaient visiblement ligués contre lui.  

En un quart de seconde, tout avait basculé … le vrombissement de plus en plus fort dans ses oreilles, assimilé aux vents n’avait eu d’égal que la vitesse à laquelle l’engin motorisé, conduit par Behys, était passé aux côtés de Baldaar. Mentalement, Mark Baddler avait prit le contrôle à l’approche du lieu où se passait l’impensable … halluciné, il lâcha les gaz tout en dégainant son sabre affilé …  

Un sourire ravageur apparut lorsqu’il arriva comme une balle vers Baldaar, visant une créature droit devant lui, prête à mourir …  

Il referma sa prise sur son sabre puis assainit un coup puissant ! Tranchant le bras de l’agresseur et finissant le coup en frappant violemment la cloche ! La lame se brisa nette dans un déluge de vent infernal.  

A cet instant précis sonnait le glas, libérant par la même occasion les portes spirituelles de la quatrième prison … l’heure était venue d’expier ses fautes, et nombre de Kelahiran allaient payer un lourd tribut sous l’œil bienveillant ou non de Manaka.  

« Le droit de vie ou de mort réside désormais par le seul jugement de la divinité Manaka. La propriété physique des personnes vivant au sein du royaume de Decay, qu’elle le veuille ou non, sera sous le contrôle de cette dernière. Aussi, toute atteinte à l’intégrité physique d’un individu sera sous le joug d’une sentence à la hauteur de l’acte commis selon les circonstances de la nature des événements … » Extrait des tables de loi Manaka.  

De vie à trépas, il n’y avait que cet instant, décisif, que pouvait commettre tout un chacun … tout acte engendre des conséquences, enchaînant des décisions à son encontre et de son antre gothique, Dame Manoya Akay alias Manaka allait avoir encore à faire avec la contrée aride, l’enfer jaune, où les événements étaient loin d’être terminés.