Tout commença dans un pensionnat aux dimensions infinies. Les couloirs étaient d'un blanc immaculé incroyable, le soleil resplendissait sur la moindre parcelle de mur et les lustres renvoyaient des rayons de lumière divine. L'architecture baroque du domaine dans lequel vivait les orphelins imposait son sens du détail, ses gargouilles terrifiantes et ses moulures qui tournoyaient comme des vagues. L'enfant Oskar jouait tout seul à faire la guerre sur le parvis de la salle de classe. Il neigeait abondamment et il courrait pieds nus sur le sol glacial. C'était sa punition pour avoir renverser les pots de peinture sur les cheveux d'une fille pleurnicheuse. Tous les enfants pouvaient enfin se moquer de ce cancre d'Oskar sans qu'ils puissent risquer quelque chose. Oskar jouait donc à la guerre pour passer le temps, il mettait des cailloux dans des boules de neige et les balançait sur les vitres de la salle de classe. Celles-ci ne se brisèrent pas mais elles provoquèrent de grands fracas. C'est alors que survient Professeur Von Gloeden, le directeur de l'orphelinat. Il était vieux et maigre mais marchait sans peine. Il prit Oskar par un bras et le traîna sur la neige creusant un sillon jusqu'à la porte de son bureau.  

Oskar et Von Gloeden se firent face. Le professeur sortit un papier sur lequel il signe une fiche d'exclusion définitive de l'orphelinat. Oskar jubila de pouvoir quitter cet endroit pour de bon.  

Von Gloeden fait monter Oskar dans sa voiture pour l'emmener dans un autre établissement qui a accepté son transfert. Mais le chemin que prit la voiture fut tout autre. Une heure plus tard, Oskar était sur une table d'opération chirurgicale.  

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OSKAR  

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Oskar ouvrit péniblement ses paupières. Il a maintenant 30 ans et prend une pilule de souffre à chaque réveil. Il se lève et déploie les rideaux de sa chambre. Il contemple l'immense jardin verdoyant qui s'étend devant lui. Cet horizon lui plaît énormément. Il en a des larmes aux yeux qu'il retient à peine mais les essuies très rapidement lorsque quelques coups sont donnés sur sa porte. "Vous pouvez entrer Madame Nina !"  

C'était Nina, la nouvelle femme de ménage de la demeure. Une très belle jeune femme blonde aux cheveux de feu qui séduisent Oskar. Madame Nina le découvre nu devant sa fenêtre, cet homme aux multiples cicatrices et aux fils électriques qui pendent au bas de son dos. Elle commence à faire le lit, à ouvrir les fenêtres, un courant d'air frais fait frissonner le corps d'Oskar. Le téléphone sonne. Monsieur Oskar, c'est au sujet du Professeur... Venez immédiatement...  

Dans une chambre d'hôpital, le Professeur Von Gloeden est à l'agonie. Oskar n'ose pas s'approcher du Professeur qui l'a fait renaître. Il ne le regarde pas, ne lui dit rien et va se mettre devant la fenêtre dans la même position que lorsqu'il regarde l'horizon dans sa propre chambre. Von Gloenden griffonne un message sur un bout de papier. L'instant d'après, ses doigts se recroqueville et les ongles s'enfoncent dans la paume. Von Gloeden quitte ce monde en poussant un dernier râle... Des infirmières accourent dans la chambre pour constater l'heure du décès. Oskar est impassible. Pendant que les infirmières préparent le corps pour la morgue, Oskar ne quitte pas des yeux les oiseaux perchés sur un arbre. Lorsque ces derniers s'envolent et que l'un d'eux s'approche de lui, Oskar eut un sursaut. Mais l'oiseau s'est crashé contre la vitre et dégringole jusqu'au bas de l'hôpital. En un éclair, Oskar se précipite vers le Professeur, en saisit le corps et traverse les couloirs de l'hôpital à vive allure en bousculant patients et brancards ! Il s'échappe dehors avec le corps jusqu'à sa demeure...  

Arrivé chez lui, il pose la corps inerte du Professeur sur la table de chirurgie où Oskar lui-même a été opéré il y a quelques années. Oskar, qui ne maîtrise pas bien les instruments, installe un coeur électronique à la place de celui qui vient de mourir. Il branche tous les fils possibles et imaginables et appuie sur un interrupteur jaune. Le courant circule et les paupières de Von Gloeden vascillent. Une fois les yeux grands ouverts, Oskar le prend dans ses bras, en larmes. Mais le Professeur ne réagit pas, ne parle pas, ne bouge pas. Il est revenu à zéro, sans connaissance ni souvenir. Oskar installe le corps dans un fauteuil électrique où il se rechargera toute la nuit.  

Au petit matin, Oskar lit un article qui l'intrigue beaucoup dans les journaux. La mort de Von Gloeden provoque la fermeture de l'orphelinat où il a grandi. Des rumeurs d'enfants enlevés et séquestrés circulent à propos de cet établissement. La plupart des enfants seront transférés dans un autre orphelinat ou seront carrément mis à la rue. Oskar se dit que c'est le moment de refaire un tour sur les lieux tragiques de son enfance.  

Des bus entiers sont remplis d'enfants aux abords de l'orphelinat, des troupes de policiers quadrillent et fouille les bâtiments à la recherche d'indices sur ces histoires d'enlèvement. Oskar se précipite vers le bureau de Von Gloeden pour détruire les papiers compromettants mais il découvre qu'il a été devancé par un enfant. Bobo était en train d'asperger chaque recoin de la pièce d'essence. Lorsqu'il porte l'allumette entre ses doigts, il s'arrêta en voyant Oskar. Mais ce dernier lui sourit et lui dit de poursuivre son geste. Il prend l'enfant sur ces épaules et fuient ensemble par-dessus les toits de l'orphelinat. Des policiers et des passants les voient fuir et se mettent à leur poursuite. Oskar et Boso sillonnent tous les dortoirs de l'orphelinat, les douches collectifs et le réfectoires en détruisant tout sur leur passage. Oskar enclenche ses genoux mécaniques et triple sa vitesse de course. Il défonce les murs, remonte à nouveau sur les toits et s'arrête net devant une jeune fille terrorisée. C'est Carlita, qui a été promise aux rues de la ville et qui ne veut pas se trouver dans ce drame. Elle voulait fuir mais elle est prise de vertige. Oskar la prend également sur ses épaules et embarquent les deux enfants dans une cavale folle. Bobo est mort de rire en voyant les policiers s'essouffler un à un.  

Ils arrivent à la demeure d'Oskar qui est déjà quadrillé par les forces de l'ordre. Le corps électrifié de Von Gloeden est transporté dans une ambulance et Madame Nina doit répondre aux interrogations de l'enquêteur. Oskar demande aux enfants de l'attendre en haut d'un arbre de la forêt. Pendant ce temps, il ira chercher des armes, des mitraillettes et des liasses d'argent. Il prend également son chargeur cardiaque et rejoint les enfants dans la forêt.  

Un nouvel article sort dans le journal local : Le Professeur Von Gloeden pratiquait des expériences chirurgicales sur des enfants de l'orphelinat. Il les transformait en cyborgs hors du commun, aux forces démultipliées et destructrices. Mais il leur portait également beaucoup d'amour et les rumeurs court qu'il allait jusqu'aux caresses... L'un de ses enfants cyborgs a emportait dans sa fuite deux autres enfants de l'orphelinat. Il sera traqué, vif ou mort.  

Dans un troquet d'un village voisin, Oskar et les deux enfants mangent des plats délicieux. Une jeune femme entre et c'est Madame Nina ! Elle leur apporte des nouvelles sur l'avancée de l'enquête de police. Ils vont devoir quitter très vite le pays, s'ils ne veulent pas être attrapés. Madame Nina porte un sourire a ses lèvres en voyant Oskar s'empiffrer autant, elle le voit enfin joyeux ! Ce sont ces enfants qui le rendent joyeux... Elle est poussée par l'envie de rejoindre leur fuite folle mais se résignent et repart. Elle les aidera à sa manière en mettant des bâtons dans les roues de la traque policière.  

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OSKAR  

un film d'animation de Dante Machine  

bande-originale composée par Erik Badalamenti  

avec les voix de Kenneth Spike (Oskar), Herbert Lester (Bobo), Maiween Peter Best (Madame Nina) et Lisa Fenton (Carlita).  

une production Les Films du Cyborg, 2027.