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Baker Films Production présente
Bubs

- San Francisco, Hôtel Bénedicto -  

 

Fermer les yeux, serrer la mâchoire … Oui voilà, c’était ce qu’il y avait de mieux … et attendre … que tout cela se finisse, rapidement.  

 

Agrippé à ses hanches, un homme d’affaire à l’aspect négligé s’insinuait insidieusement en Virginia Tierson par des va-et-vient laborieux, ponctués de râles mais la jeune femme n’y faisait même plus attention. L’habitude sans doute … cela dit, elle savait pertinemment que de retour chez elle, elle passerait la soirée dans son bain, souillée dans son corps et dans sa tête.  

Dans un dernier élan, l’homme expulsa sa semence comme un porc essoufflé qu’il était, se retira puis sortit de la poche de son pantalon se trouvant à terre, 5 billets de 100 $. L’homme s’appelait Franco Biani, malfrat au sein d’un cartel de drogue réputé à Gerardmerveille, il pointa Virginia de ses deux doigts emprisonnant les billets puis les jeta sèchement sur le lit.  

Un sourire en coin apparut sur le visage de l’homme.  

- « Merci pour la passe Bubs, tu passeras le bonjour au boss, de la part de Franco Biani et tu lui diras que lui aussi je le baiserai, un jour » puis il partit d’un rire tonitruant avant de se rhabiller puis de claquer la porte de la chambre d’hôtel miteuse. Elle engrangea les informations qu’elle avait pu obtenir puis partit également.  

 

…  

 

Certainement pas, celle qui était surnommée Bubs se garderait bien d’en parler en premier lieu à son « boss », détenteur du plus grand réseau de proxénétisme de la ville, de l’île de Cinéjeu Island. Autrement dit, son père …  

Bubs était une jeune femme que la vie avait rejetée, laissée dans la merde et pourtant « sauvée » par un homme, l’aimant à sa façon.  

Et de bien des manières, Virginia Tierson pouvait compter sur les doigts d’une seule main le nombre de fois où elle avait l’occasion de sourire, deux fois à vrai dire.  

La première remontait il y avait bien longtemps alors qu’elle était toute gamine, perdue et livrée à elle-même. Il était clair que d’avoir été l’enfant d’un père alcoolique névrosé, ayant engrossé une jeune fille bien trop jeune pour lui, avait clarifié le destin déjà tout tracé de Virginia : celui de la rue. Un passé qu’elle connaissait peu mais qui l’avait déjà rattrapé à plusieurs reprises, à ses dépens … Faire remonter le passé ou lorsque celui-ci cherchait à se mêler à Virginia, il n’en fallait pas plus pour que celle-ci se brusqua et elle disparut de la circulation pour mieux plonger dans la crasse et y rester, elle s’y sentait tellement mieux. Ainsi, très tôt et afin de fuir ceux et celle, sa mère, après un déni de grossesse, fût bien obligé de constater qu’elle devait assumer dans le « secret » un enfant non voulu était, quelques années plus tard pleine de remords d’avoir accouchée seule, dans la peur et la honte. Et pire que tout, dans le remords.  

Mais croyez-le ou non, Virginia fut découvert par un homme qui à l’époque, voyait déjà en Gerardmerveille un lieu de débauche absolu … La ville réputée pour sa frivolité et ses frasques étaient le lieu privilégié des grands de ce monde. Stars et starlettes adulées du milieu cinématographique ainsi que les producteurs y menaient une vie riche et bondée, orgueilleuse et délectable. L’argent coulait de ce filon maintenant bien ancré et les « activités » annexes commençaient à fleurir. Ce fut John Tierson qui recueillit la jeune fille alors que l’homme cherchait à développer son réseau.  

Cigarette à la main, un jour pluvieux d’un mois de novembre déjà bien triste, il vit halluciné dans un recoin d’une impasse une frêle jeune fille, entourée de jeunes femmes, des prostituées, qui l’avaient prises sous leurs ailes. La rencontre était restée gravée dans la mémoire de l’homme et de la jeune fille, pour toujours.  

 

Les yeux dans les yeux, sous un parapluie, John Tierson jeta sa cigarette et s’accroupit pour être à la hauteur de la jeune fille. Après quelques véhémences de la part des jeunes femmes, elles s’écartèrent pour laisser John Tierson l’examiner. L’homme l’observa tendrement, le visage de la jeune fille ne reflétaient en rien ce qu’elle avait déjà pu vivre mais ses yeux … ils renfermaient une telle rancœur pour une jeune fille de cet âge …  

Il caressa la joue de la jeune fille qui se laissa faire, elle se retint de bouger.  

-« Et bien , on peut dire que la vie ne t’a pas épargnée … Comment t’appelles-tu ? » fit John à la jeune fille.  

-« Elle ne parle pas John » entonna une des prostituées qui entouraient les deux individus.  

-« Depuis quand est-elle arrivée ici ? » questionna John  

-« Environ deux semaines, on a eu pitié, elle était seule et sans parent pour la chercher, on s’est occupé d’elle mais … »  

-« Stop, vous auriez dû m’avertir plus tôt mais à partir de maintenant, elle est sous ma protection » coupa net John Tierson, à l’intention des jeunes femmes  

- « Bubs … »  

Les regards se tournèrent vers la jeune fille …  

-« Elle parle … » fit une des jeunes femmes  

-« Pardon ? » fit John Tierson  

Les yeux larmoyants, elle décocha un timide sourire qui interloqua toute l’assistance …  

-« Bubs, on m’appelle Bubs » déclara la jeune fille qui se jeta ensuite dans les bras de John Tierson en pleurant.  

 

Il n’aurait jamais cru vivre un moment pareil ...  

 

 

-Quelques années plus tard -  

Bubs … ou « Born Under a Bad Sign », voilà de quel sobriquet fut entachée de porter Virginia Tierson toute sa putain de vie. Mais le temps passait aussi bien qu’un amour irraisonné régnait entre Virginia, son véritable prénom et John Tierson, le père adoptif de la jeune femme qu’elle était maintenant devenue. Protégée, voire surprotégée la jeune fille recueillie par le boss d’un réseau maintenant connu et reconnu dans le milieu fallacieux des affaires rendait service officieusement à bien des personnalités en « louant » les services de jeunes femmes compétentes pour apaiser les tensions ou pulsions sexuelles de ces individus de pouvoir.  

Une fortune colossale pour celui qui devenait intouchable, John Tierson était un personnage redouté et redoutable, pour quiconque osez bafouer les services rendus par ses soins et il était au petit soin pour son enfant maintenant devenue femme, fort jolie.  

Mais dans ce système complexe, le revers de la médaille était que John lui-même devait des comptes à bon nombre de ces soi-disant amis de face, ennemis de dos. Et marcher sur les plates bandes de cartels qui avaient depuis également de nombreuses années leurs cartes dans ce milieu commençaient à maugréer sérieusement.  

 

D’abord en simple spectatrice, elle vit son père mordre la poussière à plusieurs reprises, rentrant tardivement et cachant plus ou moins malhabilement les tuméfactions qu’avaient engendrées les sales affaires de. L’homme menait de main de maître son affaire, et sur le terrain il intervenait si les choses tournaient mal mais dans son cas précis, c’était maintenant l’inverse qui se produisait. Virginia avait appris à écouter mais surtout à délier les langues … le sexe avait ce pouvoir que les hommes ne pouvaient résister. Pour cela, Virginia le savait et elle se cachait bien de le dire à son père. Clairement, elle vivait une double vie pendant que son père se battait bec et ongle pour maintenir tant bien que mal son affaire … En effet, de plus en plus de prostituées lui faisaient faux bonds pour rejoindre les cartels, bien plus attrayant en terme de récompenses pour leurs durs labeurs … drogues et compagnie valaient parfois mieux qu’un peu de frics après une passe …  

Aussi, Bubs s’était mise dans l’idée de chercher … les services qu’elle rendait lui offraient l’occasion de grappiller des informations pour remonter au plus près des hautes sphères … autrement dit elle s’aperçut rapidement que les certaines personnes bien pensantes dans le milieu cinématographique n’étaient autre que celles qui menaient de front une lutte sans merci contre John Tierson. Le milieu était dorénavant blindé, et visiblement tous les moyens étaient bons pour obtenir satisfaction.  

Discrétion et efficacité, tels étaient les maîtres-mots de Bubs sur le « terrain », Virginia était Virginia dans le privé mais Bubs était là pour trouver, chercher et démanteler tout ce cirque.  

 

…  

 

Bubs claqua la porte de la chambre, puis planqua les notes qu’elle avait retranscrites dans un calepin, quand l’autre porc s’était livré à propos de ses contacts dans le milieu. Gerardmerveille était visiblement le point névralgique de tout ce merdier. Son père morflait et pas qu’un peu. Hier soir, elle avait bien entendu les quelques personnes le menacer de représailles … et le sang trouvé ce jour même dans le bureau de son père était révélateur d’un problème sans commune mesure … la rançon de la gloire diraient certains … une gêne pour d’autres … Une colère sans nom agitait Virginia ! A sa manière, elle allait faire bouger les choses.  

Elle remit minutieusement sa perruque en place puis prit la direction de la gare de San-Francisco, sa clientèle se trouvait là-bas désormais.  

Elle sortit dans les rues San-Franciscaines en longeant les murs et vitrines des magasins. Elle marcha droit devant elle sans la moindre hésitation mais très rapidement, du coin de l’œil, elle se savait suivi et n’était pas pour le moins de monde étonnée. A un moment ou à un autre, une réputation dans ce milieu se faisait et deux temps, trois mouvements elle s’attendait à ce qu’on la file. John Tierson lui avait enseigné cela, la méfiance, mais plus que tout c’était elle, ces propres expériences qui la menée … Les craintes, cet aspect sauvage en elle qui lui faisaient ne pas se poser de questions pour arriver à un seul et unique but : si elle n’arrivait pas à « sauver » son père adoptif, embarqué dans son propre piège … elle pouvait au moins mener de son côté son propre itinéraire quitte à aller jusqu’à un extrême qu’elle n’avait jamais osé tenter : tuer … bien qu’elle y avait déjà fortement pensé à plusieurs reprises, mais contre elle-même.  

Stratégiquement, elle alla vers des rues moins bondées … et au détour d’un croisement elle changea de direction soudainement pour entrer dans une ruelle piétonne et déserte à cette heure-ci. Son palpitant cognait et elle adorait ça malgré tout … Soudain, elle se figea net !  

Deux individus se tenaient devant elle, comme ce flingue pointé sur elle également … Elle dévisagea l’un des hommes qu’elle reconnut immédiatement : il s’agissait d’un acteur connu et reconnu … issu d’une société de production crapuleuse au possible.  

-« Virginia Tierson alias Bubs n’est-ce pas ? » fit l’homme vêtu d’un imper’, tout comme son compère, en train de cloper d’un air méprisable.  

-« Qu’est ce que vous me voulez ? » fit Bubs tout en reculant  

-« Oh rien d’important, la routine en vérité pour toi Bubs … » fit Franco Biani qui fit son apparition juste derrière elle avec un autre individu tout aussi glauque.  

 

La jeune femme venait de prendre un coup sur la tête, quelle idiote elle était ! Elle pensait pouvoir se faire discrète mais visiblement il n’en était rien …  

Franco apposa sa main sur l’épaule de la jeune femme, serra sa poigne puis sourit aux deux hommes en face.  

-« J’ai testé la came et je peux vous certifier qu’elle est bonne même si elle ne cause pas énormément … » fit-il grossièrement.  

-« C’est notre client qui va pouvoir s’en délecter alors … » fit l’homme à la clope devant elle en pouffant de rire.  

 

Manifestement coincée, elle ne put que suivre les 4 hommes tout en priant pour que John ou tout du moins quelqu’un ait signalé sa disparition soudaine. Touchée de part en part, elle ne pouvait réprimer sa haine, profonde. Ils la firent entrer dans un véhicule, puis bander les yeux. Elle n’avait plus qu’à prier pour qu’elle s’en sorte, et vivante ce serait déjà bien.  

Incapable de se situer, elle se laissa conduire vers Gerardmerveille et au bout d’environ deux heures d’un trajet laborieux et parsemés d’injures toutes aussi horribles les unes que les autres, elle engrangea sans broncher comme d’habitude.  

Les portières s’ouvrirent enfin dans un endroit frais, froid même. Les 4 hommes l’entourèrent puis la firent monter dans un escalier. Elle se vrilla la cheville à plusieurs reprises mais arriva à bon port … Une porte … des personnes, nombreuses visiblement par les échanges … des coups également …  

 

Le bandeau fut enlevé quasi-immédiatement et elle se prit tout en pleine tête : le jour étincelant, les hommes armés au nombre d’une dizaine environ, l’odeur qui lui emplissait les narines mais surtout ce spectacle devant elle qui la prit aux tripes immédiatement …  

-« Allez au boulot ma grande, et plus vite que ça ! » lâcha Franco Biani avant de l’envoyer valser à terre violemment !  

Elle atterrit tête la première sur le sol, devant un homme à genoux, nu et visiblement torturé … le sang abondait de partout … Les yeux bandés, il éructait des borborygmes incompréhensibles composés de dents cassés et de sang. Il tenta vainement de se remettre debout avant de recevoir un coup de crosse habilement placé  

 

Bubs, elle ne disait rien mais ses yeux en disait long … elle regardait cet homme, son père John Tierson devant elle, à la merci de ces enfoirés et comme elle, elle supposa qu’il espérait que tout cela en finisse, rapidement.  

Le spectacle d’une cruauté absolue satisfaisait le producteur, et balança le fric dû à Franco Biani pour avoir filé le temps qu’il avait fallu pour saisir réellement qui était Bubs vis-à-vis de John Tierson et de servir d’elle, comme d’un jouet.  

Mais pas une larme fit son apparitionni même un cri à la grande surprise de tous ces hommes, en érection, bien trop excités pour assister à une scène mémorable.  

Alors, doucement, tout en fixant chacun d’entre eux, elle se déshabilla … enlevant épaisseur par épaisseur jusqu’à une nudité totale et Bubs se mit à sourire, de toutes ses dents … Elle se surprit elle-même à sourire d’ailleurs mais la force des choses faisait que parfois, les éléments étaient réunis pour en finir … mais pour qui ?  

 

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Réalisation : Cristina Jurmann (Virtual Boxers, La ruée vers la mort …)  

 

Scénario : Sam Thomson  

 

Distribution :  

 

- Enzo Barron dans le rôle de John Tierson âgé  

- Nina Korkivich dans le rôle de Virginia Tierson / Bubs  

- Nathan Kondor dans le rôle de John Tierson jeune  

- Abella Lauber dans le rôle de rôle d’une des prostituées  

 

Musique composée par Sean Ferguson  

 

 

 

Scénario : (2 commentaires)
une série A d'action de Cristina Jurmann

Enzo Barron

Nina Korkivich

Nathan Kondor

Abella Lauber
Musique par Sean Ferguson
Sorti le 12 septembre 2026 (Semaine 1132)
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