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AH Films présente
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Amistad (Texas) – 2 Juin 1974  

 

Le véhicule rentra dans le petit bourg d’Amistad. A l’arrêt de bus, Hank et Mary O’Grady attendaient avec impatience Charlie, revenant blessé du Vietnam, qui se trouvaient dans ce car qui arrivait enfin. Dans son dernier télégramme, il leur avait promis une surprise. Ils étaient tellement content de le revoir vivant, car deux ans auparavant, il avait perdu Johnny, leur fils ainée, pendant cette même foutue guerre.  

 

Le véhicule s’arrêta devant eux et stoppa son vieux moteur, usé par la poussière du pays. La porte s’ouvre, laissant place au chauffeur, paré à ouvrir les soutes à bagages. Charlie descendit les marches du bus, difficilement, aidé par une béquille, sa jambe étant prise dans un plâtre. Mary se dirigea droit vers les bras de son fils, des larmes de joie roulant sur ses joues. Même Hank, un homme au physique dur avait les yeux embués par l’émotion. Charlie descendit la dernière marche et dit à ses parents.  

 

« Pap’, Mom’… Je n’ai pas voulu en parler dans mon télégramme, mais, voilà, je ne reviens pas tout seul. Je vous présente Kim Anh, et on va bientôt se marier. »  

 

Dans l’encadrement de l’ouverture du bus, se trouvait là une jeune asiatique. Sur son visage se lisait la gêne et la timidité. Ses mains trituraient les poignées de son sac à main. Hank et Mary n’en revenaient pas. Leur fils avait ramené une « jaune », ce peuple maudit qui leur avait enlevé leur fils aîné. Hank tourna les talons, et se dirigea vers la voiture, sans dire un mot. Mais on pouvait lire la colère sur son visage. Mary était plus réservée d’apparence, mais bouillonnait intérieurement. Il faut dire qu’à cette époque, dans ce petit bourg texan de 328 habitants, on était plutôt nationaliste et très raciste. Déjà, sur le pas de la porte de leurs boutiques, les commerçants observaient la scène, d’un œil plutôt méfiant.  

 

Amistad – Ferme des O’Grady – Même jour  

 

« C’est quoi votre problème ? Vous n’avez dit un mot depuis le bourg ! »  

 

« Notre problème ? Fils ? Tu te fiche de nous !!! As-tu déjà oublié ton frère Johnny ? As-tu oublié qui l’a tué ? Et toi… Toi… Tu nous ramène cette… cette... Cette face de citron, la bouche en cœur comme si de rien n’était… Et tu nous annonce que tu va te marier avec ça ? »  

 

« « Ca » comme tu dis si bien s’appelle Kim Anh. Et que ça vous plaise ou non, c’est ma fiancée, et je vous interdis de parler d’elle ainsi !!! Vous n’étiez pas là-bas ! Sans elle, nous ne serions pas en train de nous disputer aujourd’hui ! »  

 

Hank sortit de la pièce, claquant la porte derrière lui, rouge de colère contre son fils. Il allait être la risée du bourg avec tous les commérages, lui qui avait une réputation de quelqu’un de sérieux et travailleur. L’ambiance familiale étant insoutenable, Charlie et Kim s’installèrent dans la petite maison de son frère, inhabitée depuis son départ du Vietnam.  

 

Amistad – Boutique du Harvey Garrison – 5 juin 1974  

 

Kim Anh arpentait les rayons du petit commerce de Garrison, se servant en provision. Charlie était partie travailler à la scierie où le père Cromwell, son premier patron l’avait repris. Le vieil homme était peut-être la seule personne du bourg non hostile à la présence de Kim. Il avait juste dit à Charlie en souriant : « L’amour sera toujours plus fort que la guerre ». Kim avait du mal à s’habituer à la vie américaine et sentait qu’elle n’était pas la bienvenue. Elle sentait le regard de Garrison sur elle, attendant sûrement un faux pas de la jeune femme. Une fois sa liste de course faite, elle se dirigea vers le comptoir pour régler ses courses. L’homme encaissa et annonça un prix de 12 dollars.  

 

« Je ne comprend pas. J’ai calculé en prenant les produits qu’il y en a seulement pour un peu plus de 8 dollars… »  

 

« Les prix viennent à l’instant d’augmenter, ma p’tit dame… Si vous n’êtes pas d’accord, vous n’avez qu’à aller manger dans votre pays. »  

 

Kim se sentait humilié. Elle fit le tri dans ses provisions afin que le prix redescende à 8 dollars, et sorti du magasin. A ce moment là, un jeune gamin passa, et lui lança une vieille tomate pourrie au visage de la jeune asiatique. Elle se mit à courir en pleurant vers la maison.  

 

A son retour, Charlie trouva Kim, couchée sur leur lit, en pleurs. Elle lui raconta l’histoire. Comment pouvaient-ils la traiter ainsi, alors qu’elle lui avait sauvé la vie…  

 

Vietnam – 18 mai 1974  

 

Sa jambe le faisait souffrir. Charlie venait de se prendre une balle alors qu’il tentait d’échapper à une embuscade Viêt-Cong. Il avait trop mal, pour continuer à courir. Il allait se faire rattraper très vite. Sa compagnie s’était dispersée, du moins, ceux qui avaient réussi à s’en sortir. Il tomba sur un petit village de quelques huttes. Il pénétra dans la première habitation, arme en main, souffrant de tous les diables. Il se trouva nez à nez avec une belle et jeune vietnamienne. Dans son regard, il vit sa peur, puis de la pitié quand il vit ses yeux se poser sur sa jambe. Sans rien dire, elle lui tourna le dos, se dirigea vers sa couche, en déchira le drap, afin de faire un garrot à celui qui pointait une arme sur elle. Cette scène surréaliste fut interrompue par des bruits au dehors.  

 

« Toi devoir te cacher, américain. Eux tuer toi si ils trouvent toi »  

 

La jeune fille le pris par la main, et le guida dans la jungle vietnamienne alors que non loin derrière eux, on entendait les voix des Viêt-Cong. Charlie avait fait confiance à cette jeune fille alors qu’elle aurait pu le guider droit vers eux. Et pourtant non, elle courait avec lui, le soutenant, pour échapper à ses semblables, risquant sa propre vie pour lui. Ce qui ne gâchait rien à l’affaire, c’est qu’elle était plutôt jolie.  

 

Pendant deux jours et deux nuits, les deux jeunes gens traversèrent la jungle. Alors que John pensait être perdu, Kim elle, par contre, semblait savoir très bien où elle allait. Il fut étonné, lorsque le deuxième jour, ils arrivèrent à quelques mètres d’un hôpital militaire américain de fortune. Il fut pris en charge immédiatement. Il demanda à un supérieur de bien traiter la jeune femme qui lui avait sauvé la vie et mené à eux. L’officier sourit. Il lui dit que même si ils se ressemblent tous, tous n’ont pas un mauvais fond dans ce satané pays. Durant leur fuite, Charlie avait fait connaissance avec Kim, et ils s’étaient tout de suite très bien entendus, malgré la barrière de la langue et la situation dans laquelle ils se trouvaient…  

 

Amistad – 4 juillet 1974  

 

Depuis un mois, Kim n’était pas sorti de la maison, trop choquée par ce qui lui était arrivé. Mais ce soir, Charlie avait réussi à la convaincre de le suivre à la fête du village. En effet, Amistad était en liesse pour célébrer la fête nationale américaine. S’il y avait un jour pour espérer de la faire accepter, c’était bien aujourd’hui. Ils devaient connaître la vérité sur ce qu’elle avait fait là-bas. Peut-être le regard des gens changeraient-ils.  

 

La fête pris rapidement un ton dramatique lors qu’un feu d’artifice mal installé alla se ficher sur le toit d’une maison, mettant immédiatement le feu au bâtiment. Les gens courraient dans tous les sens pour aller chercher des récipients et les remplir d’eau. Une seule personne entendit les cris en haut de la maison. Kim repéra la petite fille à la fenêtre, qui laissait échappée une épaisse fumée noirâtre. Personne ne semblait l’avoir vu. Kim pris une couverture de pique-nique, se recouvrit la tête avec et plongeant dans les flammes à la recherche de la petite fille.  

 

Quand elle ressortit du bâtiment, avec la petite fille dans les bras, les villageois eurent un petit moment de pause dans leur action d’éteindre le feu. Ils n’en croyaient pas leurs yeux…  

 

Découvrez cette histoire passionnante sur l’adoption d’une jeune asiatique par une petite ville texane réputée nationaliste et raciste, en pleine époque de la guerre du Vietnam.

Scénario : (2 commentaires)
une série Z dramatique de Alexander Gunning

Ken Barby

Sue Williams
Musique par Benjamin Sagnier
Sorti le 06 décembre 2025 (Semaine 1092)
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