Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

AH Films présente
Matricule B-11291

Gare de Saint-Libéral sur Diamond (Corrèze) – 18 mars 1916  

 

C’est la grande fête aujourd’hui dans le bourg de St Libéral. Malgré la guerre qui ravage le pays et qui a apporté ses deux premiers morts à la commune, aujourd’hui le maire inaugure la nouvelle gare de St Libéral. Cette idée de gare a été mise en place par Jean-Edouard Vialhe, paysan reconnu dans le bourg pour son avant-gardisme. L’arrivée du train au bourg allait permettre d’étoffer la foire aux bestiaux du village, et de pouvoir aller sur les autres foires, sans perdre trop de temps pour les voyages.  

 

Non loin de là, dans la maison Vialhe, Berthe fini de faire ses bagages. Se parant d’une robe passe partout et de ses chaussures du dimanche, elle compte quitter le domicile familiale discrètement. Depuis que son grand-frère, Pierre-Edouard est parti faire la guerre, et avant cela, sur les routes, a cause d’une brouille avec son père, et depuis que sa sœur Louise s’est mariée en secret avec un homme que son père n’a jamais accepté, Berthe a subit pendant ses trois dernières années les colères de son père, se retranchant dans un mutisme.  

 

Alors que la fanfare de la commune entonnait une « Marseillaise » pour le départ du premier train en provenance de St-Libéral, Berthe, après avoir acheté son billet avec ses quelques économies qu’elle avait su garder, monte discrètement dans le wagon et dit adieu à un bourg qu’elle a tant aimé et détesté en même temps.  

 

Quand il s’aperçu de sa fugue, Pierre-Edouard courra au bureau de poste pour d’appeler la police d’Agen, afin qu’ils interceptent sa fille à la descente du train. Lorsque le policier au bout du fil lui demande l’âge de sa fille, il prit conscience que Berthe avait eu 21 ans aujourd’hui même et qu’elle était libre de partir de la maison, sans autorisation paternelle.  

 

Quartier général de la Gestapo à Paris – 7 juillet 1943  

 

Ses poumons commençaient à la faire souffrir, se remplir d’eau. La douleur était intenable. Et pourtant elle tenait. La tête enfoncée dans une bassine d’eau par la main d’un tortionnaire allemand, Claire Diamond ne disait mot, à part son nom et sa profession.  

 

« Je vous l’ai déjà dit mille fois. Mon nom est Claire Diamond, et je suis styliste… Demandez à vos supérieurs, ils venaient acheter des toilettes pour leur dame à ma maison de couture »  

 

Elle avait dit cette dernière phrase, avec une voix fatiguée par la torture et le manque de sommeil, mais malgré tout avec un petit sourire en coin, presque en signe de défi. Son bourreau la gifla deux fois…  

 

« Qui sont tes complices résistants ! Parle !!! »  

 

Faubourg St Honoré à Paris – 20 mars 1916  

 

En arrivant à Paris, Berthe ne savait vraiment pas quoi faire de sa vie. En fait elle n’y avait pas vraiment réfléchi. Alors qu’elle débarquait du train, elle vit un attroupement d’homme et de femme en blanc, transférant des victimes de la guerre. Certains étaient vraiment mal en point. Sur un coup de tête, elle décide, au culot, de proposer ses services pour aider à soigner ses blessés. Ces dernières années, elle les avait passé à soigner sa grand-mère jusqu’à sa mort, il y a quelques mois. Donc ce travail ne la rebutait pas. Elle fit ça quelques mois. Elle trouva une petite chambre de bonne au dessus d’une boutique de couture, où elle s’entendit très bien avec les propriétaires. La maitresse de maison lui appris les rudiments du prêt à porter, et remarqua chez Berthe un certain talent dans ce domaine. Malgré que cette jeune fille vienne de la campagne, elle avait un don inné, en ce qui concernait la mode. Elle travaillait tellement bien que les propriétaires finirent par l’embaucher. Elle était même grassement payé pour son travail tant il était apprécié.  

 

Même si parfois, St-Libéral lui manquait, Berthe ne regrettait pas sa vie. Les jours passèrent. La guerre aussi. La consommation recommençait tant bien que mal, et si y’a bien une chose que les parisiennes embourgeoisées ne ratait jamais, c’est de s’acheter de nouvelles toilettes. Quand les propriétaires de la boutique prirent leur retraire, ils confièrent la maison à Berthe, qu’ils considéraient comme leur fille. Elle rebaptisa la maison de couture : Claire Diamond, dont elle prit le pseudo pour elle-même. Celui lui venait du nom du ruisseau qui passait à côté de St-Libéral, dont l’eau était si claire, quand elle passait sur les galets blancs et gris.  

 

Avec le temps, elle fut reconnue dans le monde de la mode dans toute l’Europe et même aux Etats-Unis.  

 

Quartier général de la Gestapo à Paris – 9 juillet 1943  

 

« Nous savons que vous faîtes partie du réseau de résistance « Hulotte », Mademoiselle Diamond. Que vous en être peut-être même le cerveau ! Parlez et nous arrêterons cette stupide mascarade qui finira par vous tuer !!! »  

 

« Je vous le répète depuis plus de 3 jours maintenant, je ne suis que styliste… Vous me voyez aller faire dérailler des trains franchement ? »  

 

« J’ai vu des enfants de 13 ans dérailler des trains et qu’on a fusillé… Alors une femme, vous pensez bien que nous ne sommes pas dupes !!! »  

 

Appartement de Claire Diamond, Faubourg St Honoré à Paris – 20 novembre 1940  

 

Claire Diamond, assise dans une chaise, dans sa chambre d’ami, discutait avec Jean Aubert, un jeune étudiant des Beaux-arts. Le 11 novembre, il avait participé à une manifestation, suite à la lecture d’un tract, pour protester contre le gouvernement et contre Pétain. L’arrivée des forces de l’ordre avait provoqué une émeute. Jean qui tentait de s’enfuir fut attrapé par sa veste. Pour échapper a son agresseur, il lui plaça un coup de pied dans les parties génitales, et s’enfuit, laissant dans les mains du policier, sa veste avec ses papiers dedans. Il fit la connaissance de Claire Diamond, par le biais d’une amie commune. Cette amie savait que Claire de par sa position sociale, et des certains passe-droits obtenus par des gradés allemands pourrait aider ce jeune homme qui ne pouvait plus rentrer chez lui à passer en zone libre. Ce qu’elle avait organisé en seulement quelques jours.  

 

Malheureusement, durant son périple, Jean se brisa la cheville en fuyant devant une patrouille allemande. Après quelques jours, le passeur, le ramena sur Paris à la maison de couture.  

 

« Que comptez-vous faire ? Attendre que votre cheville soit guérie pour retenter de partir ? »  

 

« Vous savez, un de mes camarades m’avait proposé de rentrer dans la résistance. J’avais refusé par peur, peut-être. Le gouvernement ne fait rien pour faire partir les allemands du pays. »  

 

« Vous avez bien fait de refuser. Les trois quart des réseaux de résistants ne sont pas organisés, pas fiable, et tombent assez rapidement aux mains de l’ennemi, souvent par dénonciation. Je vous ai bien observé ces derniers jours. J’ai laissé des revues résistantes exprès sur la table de nuit, pour voir votre réaction quand vous les lisiez. Vous savez, la résistance, ce n’est pas que des faits d’armes, c’est aussi la communication. Si vraiment, vous voulez résister, je peux vous trouver un poste, et même un boulot. Laissez-vous pousser la barbe, ça vous vieillira un peu et on aura moins de chance de vous reconnaître. Je vous laisse jusqu’à demain pour réfléchir. Sois vous partez en zone libre, soit vous restez, et participez à la résistance avec nous. »  

 

Jean Aubert écouta avec attention, cette dame qui s’est tant démenée pour le faire passer au sud. Avant même qu’elle sorte de la chambre, son choix était déjà fait. Peu de temps après, une fois rétabli, et une barbe assez touffu pour lui faire changer de visage, Jean travaille la journée dans une librairie, et la nuit dans l’arrière boutique, il imprimait des tracts. La librairie était une parfaite couverture, car vendait beaucoup de livre à la gloire de Pétain, ou d’auteurs tel que Céline pour ne cite que lui, qui était assez tourné vers la collaboration. Parfois, il faisait des voyages en bicyclette afin de passer des tracts, ou même des armes, toujours avec la peur au ventre de se faire pincer par l’ennemi.  

 

Il avait vite compris que Claire, qui publiquement fricotait avec les allemands, se servait de sa boutique et de l’attirance des généraux allemands pour la mode française, pour soutirer des informations ou des passe-droits. Avec des amis en qui elle avait toute confiance, ils avaient formé le réseau « Hulotte », charger de mettre en place un réseau de communication rapide et fiable entre les différents groupes affilié « officiellement » à la résistance. Leurs ordres venaient directement de Londres.  

 

Quartier général de la Gestapo à Paris – 9 juillet 1943  

 

« Qui sont vos complices, madame Diamond ! Ne m’obligez pas à vous envoyer en enfer. »  

 

« Mais l’enfer, c’est vous, bande de nazis… Je n’ai rien contre les allemands ou l’Allemagne en général… C’est le nazisme que j’exècre, c’est votre Adolf Hitler que je hais du profond de mes veines… »  

 

L’allemand leva à nouveau la main sur elle qui lui ouvrit une fois de plus l’arcade sourcilière. Berthe ne ressentait plus la douleur. Elle ne parlerait pas. Elle était resté muette toute son enfance face à son père qui la battait au moindre petit faux pas. Cet allemand minable ne valait pas la moitié de son père.  

 

St-Libéral sur Diamond – 4 août 1942  

 

C’est un père vieilli et courbé que Berthe retrouva ce jour-là. Deux jours avant, elle avait reçut un télégramme de son frère, avec qui elle avait gardé contact, lui annonçant le décès de leur mère. 26 ans qu’elle n’était pas revenu. Son père eu du mal à la reconnaître, avec son beau chapeau, sa belle robe, et son maquillage. Mais il était content de la revoir. Il préférait oublier les rancœurs envers ses enfants en ce jour de deuil.  

Berthe n’était pas venu seule non plus. Elle était avec le petit Hans. C’était le fils de Gérard, un allemand, collègue, mais aussi parfois amant. Elle venait d’apprendre qu’il venait de se faire tuer par la Gestapo suite à une séance de torture trop poussive. Elle avait juré de prendre soin de Hans en son absence. Mais là, à Paris, ces derniers temps, ca devenait de plus en plus dangereux, de par ses activités, et sentait qu’on la surveillait de près. Après l’enterrement de leur mère, Berthe alla sur le plateau regarder les champs de la famille Vialhe tout en discutant avec son frère.  

 

« Je ne sais pas trop dans quel camp tu es. Si tu es pour Pétain et le gouvernement, ou pour ce De Gaulle dont tout le monde parle et qui veut libérer la France »  

 

« Tu sais, je portais Pétain dans mon estime jusqu'à présent, mais cette armistice, laissant tout à l’ennemi à été pour moi, comme un couteau dans le dos. Moi qui est combattu les boches, il y a quelques années. J’aime encore accroire que c’est une ruse du vieux grigou, et parfois je me dis qu’il est trop sénile pour gouverner ce pays… »  

 

« Mais quel camps as-tu choisis ? »  

 

« Pas celui de De Gaulle… On ne libère pas un pays en restant sur une île. Je ne sais pas. Je ne veux pas faire de choix, autre que de défendre les miens et faire vivre la ferme. Avec le vieux qui faiblit, j’ai presque deux fois plus de travail. Pourtant pour son âge, il se débrouille encore bien. Il n’y a plus de jeunes au village, alors les vieux retrousse leur manche, ça leur rappelle leur jeunesse, disent-ils. »  

 

« Il faut que je te demande un service. Pourrais-tu garder Hans s’il te plait ? Je dois remonter sur Paris pour affaire urgente, et vu que… Non, je ne peux pas t’en dire plus. Mais je le saurai en sécurité avec toi. »  

 

« Il faut que je te montre quelque chose, allons là-haut à Coste Roche voir ta sœur ».  

 

Coste Roche était une petite fermette retapé par Pierre-Edouard et son beau-frère Léon, lorsque celui-ci s’était marié avec Mathilde.  

 

Aujourd’hui, Louise était là avec son petit fils. Elle était veuve pour la seconde fois depuis quelques mois. Félicien, son premier mari, était décédé d’une infection. Son second mari fut tué lors des derniers conflits de la dernière guerre. Son fils Félix étant parti à Londres rejoindre un certain général, elle était revenue avec le fils de celui-ci en sécurité à St-Libéral. Un soir, des gens fuyant les conflits en allant vers le sud, firent escale chez les Vialhe. C’était un couple de pieds noirs, avec leurs deux enfants. Ils ne voulaient pas infliger à leurs gamins plus de voyage, ne sachant pas ce qu’ils allaient devenir. Louise, prise d’affection pour ces gens s’était proposée de garder les enfants, le temps que les parents arrivent à trouver un point de chute.  

 

David et Slimane furent renommée François et Jacques, sachant la politique sur le judaïsme actuellement.  

 

« Louise s’occupera de Hans. Comme tu peux le voir, il ne sera pas tout seul. Tu vois, ca fait quelques mois qu’ils sont là. Tout le monde au village le sait. Et il n’y pas eu de questions. On a juste dis que c’était des neveux à Louise, rien de plus, rien de moins. Berthe vit très bien que les deux jeunes enfants n’avaient pas des têtes à s’appeler François ou Jacques. Elle sourit, se tourna vers son frère et lui dit :  

 

« Maintenant je sais dans quel camps tu es ! »  

 

Camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau (Pologne) – 27 Janvier 1945  

 

Il faisait froid ce matin là. Comme tous les matins, Claire Diamond, alias Berthe Vialhe, obligea sa petite voisine Marie à se lever. Elle n’avait que la peau sur les os. Berthe n’était pas belle à voir non plus. Ses cheveux étaient devenus blancs. Elle ne devait pas peser plus de 30 kilos. Sur l’intérieur de son poignet, gravé à vie, le matricule B-11291. Pourtant, elle résistait encore. Tout comme obligeait la petite Marie à résister elle aussi. Elle prenait le temps chaque matin de faire leur toilette avec de l’eau glacée, et de marcher un peu. Ne plus bouger, ici, était la mort. Marie avant d’être envoyé ici, devait passer son bac, alors Berthe lui faisait réciter les capitales des pays, les chefs-lieux des départements. Elle trouvait n’importe quel moyen pour lui redonner vie.  

 

Tout à coup, elles entendirent des coups de feu… Elles voyaient les soldats allemands courir dans tous les sens, parfois tirant sur des prisonniers… Ce qu’elles ne savaient pas encore, c’est que l’armée rouge était dehors, à quelques heures de libérer le camp…  

 

Suivez la vie passionnante de cette petite fille de la campagne devenue une grande femme de la résistance.  

 

(Librement inspiré de plusieurs livres de Claude Michelet)

Scénario : (1 commentaire)
une série B dramatique de Stefen Menez

Rick Janssen

Linda Quinlan

Karl Hedges

Estelle Green
Musique par Annie Hoskins
Sorti le 22 novembre 2025 (Semaine 1090)
Entrées : 11 355 166
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=19580