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Summerzik Production présente
Brain Damage

Posé sur le balcon, j’humectais ( Bernhard Burwell ) ma cigarette du bout de mes lèvres. C'est à ce moment que je ressens une forte mélancolie. Elle m’étreignait d'une façon bien trop commune. Elle agresse ton corps, tu deviens las. Elle agresse tes yeux, les larmes sont là. Il y avait ce soir-là, un contraste visible entre la nature et mon état. Alors que le vent se calme, moi, je me mets à paniquer. Tous mes poils commencent à hérisser. Une fumée de ma bouche. Je saisis le verre, posé comme en évidence sur la table. Il se dit médicament de mes maux. Je vais le prendre. Il m'appelle, je dois le prendre. Je regarde fiévreusement la bouteille posée elle aussi en évidence. J'observe l’écriteau dessus. Je le guette, comme un message qui m'était destiné.  

"40°, c'est rien. Je ne te ferais aucun mal. Je ne peux faire de mal à mes amis."  

Et je ne sais pas pourquoi, je lui faisais confiance. Peut-être parce qu'il m'avait appelé "ami". C'est vrai que cette appellation rassurait. Moi, ça me rassure. Et puis c'est vrai que 40°, c'est rien, qu'est-ce que ça pouvait me faire, sincèrement?  

La cigarette continuait de flamber. Le vent soufflait délicatement sur le feuillage. Vu du bas de l'appartement, l'Homme prenait des allures de star américaine ; cigarette à la main, verre de whisky dans l'autre. On le voyait copieusement faire ses fameux allers-retours "bouche-cigarette''. Son regard semblait vide.  

De tous les appartements, le sien était le seul encore allumé. A en croire la Lune, la nuit était déjà pleine. Les étoiles brillaient et les rues étaient anormalement vide. Ce silence est effrayant. Pas un miaulement de chat errant. Pas de lampadaires qui grésillent. Pas de voitures qui se profilent. Un vide abyssal. Un néant colossal.  

Et dans ce calme muet, l'Homme reste là, planté devant son balcon, devant un monde où la vie est vide de vie. Où le bruit est au repos. Et que seule la Lune nous éclipse.  

 

La vie est si inutile. Parfois, je me sens idiot d'être là. Je me sens en trop. Pour ma part, ma vie n'a peu de sens : l'amour est si lointain, et le reste n'est qu'obsolète. Qu'est-ce que la vie, sérieusement, à part du théâtre? On veut se mettre en scène, on s'imagine une vie factice, loin de la réalité. On se crée un monde fait de rêves. Mais les rêves sont faits pour être déchus ! On tente d'accomplir milles choses, milles faits, et tout disparait. C'est de la comédie. De la pure spéculation. C'est un drame. Tout ça pour souffrir. Oui, pour se faire du mal. Pourquoi les Hommes veulent souffrir? Pourquoi je veux souffrir? (il s'adresse à la bouteille)  

- Toi, mon amie, tu as toujours été là.  

- Allez, prends-moi. (il se sert un verre.)  

- Merci, merci pour tout. (il boit le verre d'une façon nette.)  

- Continue, continue, ne t'arrête pas en si bon chemin !  

 

L’homme prenait du plaisir à boire. Il enchainait les verres avec une régularité mécanique. Progressivement, on sentait le malaise qui venait, alors que la cigarette s'écroulait du balcon. Des larmes aussi chutaient mais celles-ci étaient invisibles, il fallait se rapprocher pour les observer. L'homme semblait déboussolé. Il dérivait sur place. Il flanchait tout en débordant de tristesse. Il se débattait comme il pouvait avec son corps et son énergie. Et puis il quitta son balcon. Il repassa une corde à la main pour prendre -tant bien que mal vu son état-, sa bouteille. L'homme disparut dans l'obscurité de l'appartement.  

 

Fin de la première partie.  

 

 

Le soleil se lève dans la coquette ville. Les rues commerçantes se réveillent. Les oiseaux volent haut dans le ciel. C'est une belle et agréable journée pour sortir. C'est certainement ce que vont faire ces deux enfants, qui se lèvent avec le Soleil. Ils vont s'amuser aujourd'hui, tout sera beau et radieux.  

La petite fille ( Melinda Cohen ) ouvre les yeux. Elle se lève timidement, puis s'étire avec la douceur d'un enfant. Elle commence à marcher discrètement, à pas de souris, afin de ne pas réveiller son frère ( Leonard Fitzpatrick ). Elle le fixe attentivement et innocemment. Elle avance comme si ses pas produisaient une charge intense. C'est à ce moment là qu'elle heurta une jambe.. Un cri. LE cri. Son frère se réveille. Lui aussi a envie de crier, mais il se retient. Ses yeux s'écartent de stupeur. C'était leurs père, inerte sur une corde, mort devant eux. Sous leurs yeux. Mais ils étaient trop jeunes pour comprendre parfaitement la situation. C'est alors qu’innocemment, la petite fille :  

"Papa? .. Papa?  

-Je ne pense pas qu'il va répondre, regarde, il ne bouge plus rétorque le garçon  

-Il est...?  

-Oui."  

Il lui fait signe de la main de sortir de la pièce. La jeune fille lui demande, inquiète :  

"Comment on va faire sans maman ( Gillian Kagel), ni papa?"  

Car oui, les deux enfants avaient appris récemment ce qu'était la mort. Leurs mère s'était faite assassinée dans ce même appartement. La police parlait de "cambriolage qui avait mal tourné". En plein jour. Personne ne connait vraiment la réalité. Ce sont eux, les enfants et son père qui qui ont découverts le corps. Et même si le père de famille avait demandé à ses enfants de se cacher les yeux, de tourner la tête, ils n'ont pu s'empêcher de voir leurs mère se vider de son sang. C'est comme ça que la petite fille et son ainé ont appris un nouveau mot. Mort. "Maman ne reviendra plus". Maintenant c'est papa qui ne reviendra plus non plus.  

"Théo, Théo ! insiste la fille de cinq ans.  

-Écoute. On va faire ce qu'on peut déjà, va voir chez les voisins pour demander de l'aide."  

Alors que la petite fille s'exécute, Théo reste pensif. Après maman alors, c'était papa.. J'aurais tout perdu finalement. Papa voulu tout nous cacher, mais dès le début je savais qu'on l'avait tué à cause de ses problèmes. J'avais déjà entendu papa le dire à maman, d'arrêter cette merde..  

"Théo, Théo, tout est fermé, tu as le code pour sortir?  

-Non... Nous sommes bloqués.'  

 

Merci à Erbaf pour l'affiche.

Scénario : (2 commentaires)
une série B thriller de Ines Mirren

Leonard Fitzpatrick

Melinda Cohen

Bernhard Burwell

Gillian Kagel
Musique par Adria Noyes
Sorti le 22 août 2026 (Semaine 1129)
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