Note : Cette histoire se déroule une vingtaine d'années avant le premier cycle. Avant les prémices d'une ville complètement submergée par la civilisation et toute la noirceur que l'on connaît.  

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Homme d’affaire renommé, Douglas Hyst, n’était autre qu’un des hommes les plus influents de la ville. Fell City était une manne financière en devenir et le temps était propice à ceux qui oseraient prendre les devants, imposer leurs idées et leurs choix, au détriment de tout le reste. Patron d’une société multinationale dans le secteur technologique industriel, Douglas Hyst était un des pionniers dans la recherche biomécanique de pointe et proposait un large panel de services dans l’assistance robotisée auprès de tous. Passionné et doué, il avait ouvert une brèche dans le service à la personne avec l’aide de drones dotés d’une intelligence artificielle. Ainsi ces machines n’étaient plus seulement utilisées par l’armée et Douglas Hyst avait considérablement développé et élargi le concept de l’utilisation des drones. « Un homme de l’avenir » comme aimait à le rappeler son épouse Kate, si proche de lui à ses débuts et maintenant si délaissée. L’ascension fulgurante de Douglas Hyst au sein de cette ville eut pour effet de voir sa vie privée dans un piteux état. Il assistait, impuissant, à l’effondrement de ses relations avec sa femme qu’il aimait par-dessus tout. « Derrière chaque grand homme se cache une femme » ce proverbe était d’autant vrai pour Douglas qui devait tout à Kate, et il menait un combat perpétuel contre lui-même pour sortir de ce carcan afin de stabiliser sa vie personnelle coûte que coûte, mais qui partait en vrille, ce jour précisément.  

- Fell City - Gloves Avenue (Résidence Hyst)  

Kate se rappelait chaque moment avec précision, ceux de doute absolu dans lesquels elle avait ménagé et soutenu son mari, persuadé de tout abandonner à l’époque. Il avait obtenu difficilement un accord tacite pour l’expérimentation de drones prototypes et beaucoup de ses soi-disant mécènes l’avaient finalement lâchés financièrement. Kate s’était révélée persuasive à plus d’un titre et c’était elle qui avait relevé son mari, au bord d’un gouffre financier personnel, pour repartir vers l’avant.  

Elle essuya d’un geste les larmes sur son visage avant de souffler. Elle décida de partir contre toute attente car c’était elle qui, maintenant, s’effondrait et elle n’avait eu aucune aide de la part de son mari, trop occupé malgré l’effort évident de revenir vers elle. Kate craquait, pensant même en finir à un moment donné mais elle s’arrêta à des scarifications qu’elle se taillait sur les bras. Torturée mentalement, abandonnée, tous les efforts fournis avaient eu également effet de vivre en autarcie contre leur gré. Avant la consécration de Hyst Corp. elle et son mari étaient un couple fusionnel et les pérégrinations du projet ambitieux les avaient rapprochés encore plus tout en écartant leurs amis et autres proches. Kate n’avait que faire de cette richesse si durement acquise maintenant, elle souhaitait changer de vie, plus que tout. Elle quitta avec son véhicule le quartier résidentiel pour prendre la direction de la banlieue Est, là où il subsistait encore un calme relatif. Elle avait une idée précise de l’endroit où elle voulait aller : chez son oncle Ron qui tenait une fermette en bordure d’une rivière à la sortie de la ville. Sans se retourner, Kate traversa le quartier d’affaire en plein essor pour rejoindre le quartier des maisons citadines mélangées à celles, massives, typées pour accueillir des familles moins aisées. Définitivement, Fell City entretenait une atmosphère singulière entre d’un côté l’émergence d’une vie de plus en plus ingérable dans le centre alors que la périphérie de celle-ci semblait délaissée mais il était clair que les requins grignotaient du terrain de plus en plus. C’était une ville soumise à ces personnes ambitieuses mais perfides, au plus profond d’eux-mêmes.  

Kate quitta l’artère principale pour prendre une route secondaire. A première vue, la périphérie avait également changé pour s’adapter aux restrictions forcées de la city. Le paysage, plutôt sinistre, avait continué malgré tout à se développer. Par endroit la nature avait repris ses endroits, dans d’autres il ne subsistait plus rien. Aucune présence humaine, les habitations semblaient vides de vie. C’est ce qui s’appelait l’exode rural se persuada Kate tout en continuant son chemin, qui commençait à être tortueux.  

La fermette se situait en des terres un peu plus reculées. Ron cultivait et avait besoin d’espace, de champs pour vivre décemment de son dur labeur. Observant un environnement de plus en plus inquiétant de part le vide absolu qui y régnait, elle se demanda si … Kate pila sur la pédale de frein !!!  

Eastern Grapes (agglomération de Fell City)  

Les pneus crissèrent sur le sentier. « Mon dieu … » A travers le pare brise de la voiture, Kate observait un endroit qui n’avait plus rien de commun avec un paysage de campagne profonde. Un paysage lunaire s’offrait aux yeux de Kate. La fermette était à sa place mais tout le milieu environnant était comme rongé et vide. A bien y regarder, elle vit avec horreur des semblants de cadavres d’animaux détroussés de leur enveloppe de chair … il ne restait plus qu’une peau laissée sur le sol. Kate fut prise de hauts le cœur soudainement qu’elle tenta de calmer en reprenant son souffle. C’était incompréhensible et elle hésita à sortir du véhicule tout en repensant à son oncle Ron.  

« Que s’est-il passé ici ? »  

Ne pouvant rester sans rien faire, elle prit son courage à deux mains et ouvrit la portière.  

Il régnait un silence de mort dehors si ce n’était le flux régulier de la rivière située non loin. Une odeur atroce de putréfaction provenait d’un peu partout à la fois et Kate dut réprimer une quinte de toux avant de plaquer son mouchoir devant sa bouche. Les yeux grand ouvert, elle avança précautionneusement. Les enveloppes charnelles de chaque cadavre gisaient à terre, grouillaient d’asticot, morts également. Chaque détails étaient ancrés dans l’esprit de Kate et elle n’avait aucun indice d’une cause éventuelle à ce carnage. L’entrée du domicile était à une dizaine de mètres devant elle lorsqu’elle entendit un râle laborieux derrière l’habitation.  

L’adrénaline monta en elle en flèche et sur ses gardes, elle prit une branche d’arbre cassée à terre avant de continuer … Elle n’osait pas appeler de peur d’attirer l’attention et marcha en longeant la façade d’un mur. Elle jeta un œil à l’intérieur, une fenêtre se trouvait dans le prolongement du mur et elle vit une pièce sens dessus dessous. Il y avait eu une altercation ou quelque chose de ce genre. Elle remarqua que la fenêtre à l’intérieur de la pièce et qui menait vers l’arrière était littéralement explosée. La peur prit, place en Kate dorénavant mais elle se devait d’aller jusqu’au bout, elle n’avait aucune idée d’où était passé Ron. Elle croisa les doigts en espérant qu’il ne lui était rien arrivé de grave et elle entendit cette fois-ci distinctement le râle de tout à l’heure. Un frisson monumental lui parcourra l’échine et elle serra fortement son arme improvisée.  

Le souffle court et le cœur qui battait à tout rompre, elle arriva à l’angle et tendit l’oreille avant de faire quoi que ce soit … L’individu ou la chose qui se trouvait non loin d’elle souffrait indéniablement. Elle décida, en tremblant comme une feuille, d’avancer pour au moins jeter un œil, avant de faire quoi que ce soit. Ce qu’elle vit la laissa clouer sur place alors qu’elle ne sentit pas derrière elle la présence de cette matière, liquide à première vue, qui s’insinuait en Ron et qui se liquéfiait de l’intérieur. Le pauvre homme, encore pleinement conscient de la cruauté qu’il endurait, était visiblement manipulé par cette matière translucide.  

Le corps de l’homme fondait lentement dans un bain de son propre sang sur le sol. Kate se retourna violemment pour vomir et à ce moment-là que tout s’arrêta. La matière ancrée entre la peau et la chair de Ron arrêta son activité pour ressortir par les orbites de l’homme. Figée sur place, celle-ci semblait observer la scène pour retourner finir sa besogne alors qu’une extension de celle-ci se jeta sur Kate !!!  

La jeune femme eut le temps de crier mais tomba violemment au sol et prit d’une main son téléphone afin de lancer un message de détresse, à son mari.  

La matière se jeta précisément là où elle pouvait entrer directement, sur les bras de la jeune femme et plus précisément sur les scarifications. Le contact de la matière, manifestement douée d’un comportement réfléchi, sur les entailles, fit fondre immédiatement le peu de celles-ci qui commençait à cicatriser. Roulant sur elle-même de douleur, Kate se griffa les avant bras avec rage pour tenter d’extirper cette chose qui allait dévaster son corps comme celui de Ron.  

L’extrémité des doigts de Kate commencèrent à ramollir, elle le sentait pleinement et prise d’une rage sans commune mesure elle planta sa branche dans sa paume de main !!! Dans un cri de folie pure, elle s’effondra par terre tout en gesticulant de douleur. La torture ne faisait que commençer …  

- Fell City - Gloves Avenue (Résidence Hyst)  

Douglas ouvrit la porte d’entrée au moment où le son singulier de réception d’un sms sur son téléphone retentit. Il se maudissait d’avoir oublié de le couper en entrant chez lui. Rude journée, il fit le tour du domicile en craignant ce à quoi il pensait devoir un jour s’attendre : sa femme jetait l’éponge, à cause de lui. Mais il n’y croyait pas, non, il avait réorganisé son planning et avait laissé tomber bon nombre de projets pour consacrer du temps auprès de sa femme. C’était impensable mais pourtant, tout en s’apprêtant à couper son téléphone il vit son prénom sur l’écran de ce dernier. Sidéré, il consulta le message sans plus attendre et se dit qu’elle avait finalement franchit le cap … L’épée de Damoclès tombait enfin sur son crâne, pour son plus grand malheur et il ne pourrait que s’en vouloir. Il n’avait rien fait pour elle en retour de tout ce qu’elle avait supporté et consenti pour parvenir là où il en était maintenant.  

Les yeux de Douglas rivèrent de gauche vers la droite et un rictus affreux commença à apparaître. « Nom de … » dit Douglas tout en finissant le message. « Texte Merde ! Pas Eastern Grapes Kate ! » cria-t-il en composant un numéro sur son répertoire. Il tourna sur lui-même plusieurs fois de suite « Douglas Hyst au téléphone, passez-moi Ashley Settle du Consortium Aeons ! Tout de suite ! »  

Dans un état proche de l’hystérie, Douglas somma d’arrêter immédiatement la prolifération du ver Aeons dans la banlieue Est de Fell City tout en sachant pertinemment qu’il était impossible de faire quoi que ce soit. La Hyst Corp. avait intégré le consortium Aeons pour appliquer l’accord obtenu avec la Mairie de Fell City, à savoir l’éradication absolue mais secrète de toute la périphérie de la ville afin de développer sans encombre les projets de construction de plus grandes sociétés de cette ville. Ashley Settle était celle par qui le projet avait pu être sur les rails. La digne épouse du Maire avait contribué à ce qu’un consortium soit établi afin de couvrir les projets empiriques et accordés par la Mairie. Sa mise en application était de leurs ressorts sous suivi de la Hyst Corp. par qui l’entité « Aeons » proliférait et détruisait tout sur son passage. L’implantation du drone révolutionnaire était effectué secteur par secteur, semant désordre et désolation, lentement mais sûrement.  

Douglas Hyst était le concepteur de Aeons : drone intelligent et autonome, conçu initialement pour se mouvoir tel un liquide, le concept allait jusqu’à le rendre capable d’apprendre seul.  

Le dessein des plus hautes autorités au sein de cette ville (et dont faisait parti Douglas Hyst) était aussi odieux que celui de la façon dont il allait mettre fin à toutes existences pouvant freiner l’avancée des plans de structuration des nouveaux quartiers d’affaires. Douglas était loin de se douter qu’il allait être à son propre piège …  

Douglas Hyst était en tête de l’équipe d’intervention spécialisée, l’arrivée sur les lieux fut organisée de manière incisive et deux décisions furent prises sur le champ : 1 - L’arrêt total du projet Aeons. S’emparer de l’entité s’était avéré bien plus compliqué et difficile que prévu et l’équipe fut mise à mal à plus d’un titre car Aeons évoluait rapidement devenant pratiquement incontrôlable. Douglas Hyst détenait entre ses mains une créature technologique, qui devenait à ce stade fantasmagorique. Elle fut mise en quarantaine.. grâce à Kate Hyst. Sur les lieux, la jeune femme avait perdue la majeure partie de ses membres, rongés par l’entité. Dans un désespoir des plus profonds, Douglas Hyst, devant la dépouille encore vivante de sa chère et tendre épouse, se jura qu’il remuerait ciel et terre pour garder de quelques manières que ce soit sa femme. L’arrêt officiel de la société Hyst Corp. fut prononcé et Douglas s’acharna avec ténacité, à redorer le blason de Estearn Grapes coûte que coûte.  

Kate fut maintenue en vie mais à quel prix … Douglas n’eut d’autre choix que de trancher la tête de sa femme pour la garder intacte et l’emprisonnement d’Aeons fut alors possible. Reclue dans le cerveau de Kate Hyst, Aeons prit place et Douglas réussit à maintenir dans un état de vie relativement satisfaisant l’existence des 2 vies réunies en une seule. Mais Douglas avait maintenant 2 choses à accomplir : apprivoiser la fusion de Aeons et de Kate qui donnait une source de puissance phénoménale et proposer un projet auquel chaque citoyen se retrouverait, avec une seule et même ferveur au sein de Fell City et il s’y attela en finalement associant d’une manière géniale les 2 projets auxquels il consacrerait toute sa vie …  

--- > Baker Stoecklin, Directeur du genre Fantastique < ---  

Hysteresis est le film « satellite » débutant le 2ème cycle de Fell City. Film fantastique réalisé par le réalisateur fétiche de la franchise : Stuart O’Gridy.  

Casting :  

Donovan Kyle (Douglas Hyst)  

Renee Anderson (Kate Hyst)  

Cyril Fahey (Ron)  

Lily Ellman (Ashley Settle)  

La musique est orchestrée par Anton Miller.