En plein colloque, Franck Bennett, commercial dans une société d’import/export, coupa sèchement son mobile pour reprendre l’intervention qu’il tenait devant l’assemblée d’une centaine de personnes. Mais il ne semblait pas aussi « à l’aise » dans ses gestes, ses tournures de phrases … Manifestement agacé intérieurement par le fait qu’il avait oublié de couper son portable, en réalité il était épris d’une profonde haine pour l’interlocuteur qui lui envoyé un message qu’il n’avait même pas ouvert d’ailleurs : il s’agissait de son fils, Jeremy.  

Franck Bennett fit un tour sur lui-même pour détailler le diaporama qui venait d’être projeté sur l’écran. La quarantaine passée, il était maintenant au sein de sa société un élément essentiel. Gérant de manière implacable le service commercial, il était le lien permanent entre la Direction et le service, il était à lui seul la plaque tournante d’une grande partie de la boîte. A 56 ans, il avait une carrière exemplaire, gérant son stress parfaitement en apparence et parvenant à atténuer considérablement les tensions entre responsables. Mais quand on tirait trop sur un élastique, à force, il se cassait et Franck, sur scène, avait le souffle court il le sentait et il porta la main à son cœur …  

5 ans aujourd’hui que Jeremy avait quitté le domicile familial mais cela faisait bien plus que cela qu’il ne supportait plus son père, le commercial bien sous tout rapport. Sans le sous, Jeremy subsistait tant bien que mal à ses besoins et vivait de services donnés contre de l’argent, il lui arrivait même de voler de la nourriture ou autre chose mais il devait assumer son choix puisque les ponts étaient maintenant coupés. Son corps s’en souvenait encore et quelle colère il ressentait quand il repensait à ces soirs « de détente » comme aimait le dire son père. Franck Bennett gérait sans doute de manière admirable sa carrière mais décompressait une fois chez lui et c’était sa femme ainsi que Jeremy qui en subissait les conséquences. C’était un être abominable, qui mentait, prônant sa victimisation et en contre partie injuriait, frappait … Assis seul dans son coin, il arrivait à Jeremy de repenser à sa mère, maintenant soumise jusqu’au trognon à son mari, odieux … C’était elle la victime, aucun doute là-dessus.  

Mais il rejetait cette pensée à chaque fois, cela suffisait de se lamenter elle n’avait qu’à faire le même choix que lui, partir pour ne plus le revoir … C’était la meilleure des choses à faire et cela, il ne le regrettait pas une seconde. Il avait emmené quelques fringues évidemment dans la précipitation ainsi que son portable pour ne pas être totalement exclu de tout … le peu de fric qu’il réussissait à obtenir, il le dépensait dans la bouffe et pour son portable. Perdre le contact était le plus terrible pour lui pourtant, il ne savait pas pourquoi mais de savoir qu’il ne pourrait plus être joignable, cela le traumatisait en dehors du fait qu’il survivait ni plus ni moins actuellement. Seulement, aujourd’hui, quelque chose était arrivé auquel Jeremy ne s’attendait vraiment pas : sa mère l’avait contacté. Il l’avait oublié elle aussi, bien trop occupée à ramper dans son malheur pour son mari. Et pourtant, c’était d’une voie blanche et en balbutiant qu’il avait répondu sur son téléphone et l’avait écouté, longuement. Il n’osait imaginer dans quel état physique sa mère Stéphanie se trouvait maintenant. Après une longue crise de larmes, elle lui révéla l’horreur qu’elle vivait au quotidien malgré elle mais Jeremy le savait plus que tout. Il ressentait une colère profonde tout en avalant sa salive, il avait la gorge nouée.  

Il comprit que sa mère aimait son mari malgré tout, malgré les difficultés, en priant chaque jour que cet amour véritable renaisse un jour et que Franck fasse un bilan de sa vie. C’était donc cela l’amour d’une épouse pour son mari ? Il y avait une part d’incompréhension pour Jeremy qui s’énerva au téléphone. Et sa vie à elle, sa mère ?!!! Elle n’avait jamais pensé le quitter pour son propre bien, à elle ? Non ! Mais le comble fut que ce coup de fil n’était certainement pas anodin et en effet, Stéphanie était prête maintenant à partir pour tout oublier, avec son fils, si cher à son cœur et qu’elle avait perdu depuis tant d’années.  

Des larmes coulèrent sur le visage de Jeremy et il se leva, et courra téléphone à la main, en promettant que ce serait lui qui irait la chercher chez elle et qu’ils partiraient ensemble, loin. Le jeune homme souhaitait rattraper le temps, vite, très vite, et traversa les rues bondées de voitures pour rejoindre sa mère. L’inattention et l’émotion du moment pouvait coûter très cher…  

…, un corps s’effondre … des cris retentissent …  

Pour Franck ou Jeremy, la situation arrivait à un point de non-retour et / ou l’autre allait devoir faire un choix : continuer à vivre ou choisir de faire abstraction de ses propres rancœurs pour sauver un père ou un fils …  

--- > Stan Olinger, Directeur du genre Drame < ---  

Boost Films GM vous présente son nouveau film dramatique avec un réalisateur maintenant habitué en terme de collaborations : Francis Macomber (Lightning Crashes, The Curse)  

Nous avons engagé 3 nouveaux artistes :  

Ron Blakstad dans le rôle de Jeremy Bennett  

Victoria Arland dans le rôle de Stéphanie Bennett  

Nicholas Kubota dans le rôle de Franck Bennett  

et enfin Estelle Eichinger que vous avez vu très récemment dans “Wreckage”