Film inspiré de la chanson "Where the wild roses grow" de Nick Cave et Kylie Minogue, un duo surprenant de 1996. La chanson révélant la fin de l'histoire, il en sera de même avec ce synopsis. Le style narratif reprend celui de la chanson, une énonciation à deux voix se complétant l'un l'autre. L'histoire macabre de "La Rose Sauvage" se déroule sur trois jours. Chers camarades de Gérardmeille : bonne projection.  

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PREMIER JOUR  

L'homme : Le premier jour, je la regardais à travers sa fenêtre en train de prier avec le prêtre du village. Des larmes coulaient sur le visage blanc de cette femme ressemblant à une "rose sauvage". La rumeur qu'elle est toujours vierge, qu'aucun homme ne l'a encore défloré. Quelle terrible perte pleure t-elle sur l'épaule de cet homme d'église ? Saura t-elle accueillir mes mains protectrice sur son visage ? Le surnom de "rose sauvage" lui va si bien que j'en tremble. C'est Elle que je choisis pour mes prochains jours. Sa pureté m'étourdi et je m'évanouis au pied de sa maison. En entrouvant les yeux, je vois le prêtre s'éloigner vers la clarté du soleil et cette beauté refermant la porte derrière lui.  

Elisa Day : Je fis comme si je ne l'avais pas vu. Cet homme allongé près de ma maison et qui rôde depuis plusieurs jours autour de moi. Comme si je ne l'avais pas vu parce que je sens que lui parler me mettrait en danger. Les ténèbres semblent faire tenir cet homme debout. Lorsqu'il frappa à ma porte, mon corps tout entier se figea et trembla. Je ne pouvais pas faire semblant d'être absente, je lui ouvris la porte. Il marcha vers l'intérieur de ma maison en me fixant du regard et me dis qu'il veut être mon premier homme. Il m'appelle sa "rose sauvage" mais mon nom est Elisa Day.  

DEUXIÈME JOUR  

L'homme : Ses lèvres ont la couleur des roses sauvages qui poussent au bord de la rivière derrière sa maison. Ils semblent plein d'un sang divin. Dans sa chambre à coucher j'ai embrassé ses lèvres mais elle me repoussa et me demanda de dormir dans le salon. Mes mains préférèrent se résoudre à la saisir par les épaules et à allonger ce corps sacré sur le lit. Nous nous endormîmes de cette manière : recroquevillés au milieu du lit. Dans notre sommeil, au plus profond de nos rêves respectifs, je lui demandais si elle avait déjà vu là où les roses sauvages fleurissent.  

Elisa Day : Le deuxième jour il me demanda si je savais où les roses sauvages fleurissent. Il était venu en apportant un de ses roses et la déposée sur mon lit. Nous y avons dormi en toute innocence mais je souviens de ses mains assassines qui m'ordonnaient de m'allonger avec lui. Sous son pouvoir, je ne savais rien faire d'autre que de m'exécuter. Il fini par me demander : "Si je vous montre là où les roses sauvages fleurissent, me suivrez-vous ?" J'acceptais son invitation à une balade hors de ma maison.  

TROISIÈME JOUR  

Elisa Day : Le troisième jour il m'emmena à la rivière et me montra les roses sauvages. Il en cueillait une et la fit tourner autour de moi comme me dressant un miroir dans lequel je pouvais me voir enfin. Assis au bord de l'eau, nous nous sommes embrassés. Le bruit du vent dans l'herbe, les oiseaux perchés dans les arbres qui chantaient, le frottement de ses mains sur les cailloux, c'est tout ce que j'entendais. Un silence pure nous enveloppa et je me sentais protégée au sein de ce bel eden. Et la dernière chose que j'ai entendu, c'est le bruit d'une pierre cognant brutalement sur ma tête. Je sombrais dans ses bras. Je sombrais... Il m'appelait sa "rose sauvage" mais mon nom est Elisa Day.  

L'homme : La "rose sauvage" se laissa faire, elle était en confiance entre mes griffes. Dans ma tête, je me disais "toute beauté doit mourir". Et je lui portait un coup de pierre sur la tête, elle sombra dans mes bras. Je l'ai embrassé dans un adieu, le vent et sa lumière nous caressait. Je tremblais. Je déposais son corps dans la rivière, glissa une rose sauvage entre les dents et je priais. Elle peut maintenant fleurir avec les autres roses sauvages...  

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WHERE THE WILD ROSES GROW  

réalisation : Jean Delorge  

scénario : Marcus Burroughs  

avec : Peer Strätz (L'homme) et Greta Voss (La Rose Sauvage/Elisa Day)  

durée : 1h27  

production : Les Films du Cyborg