Précédemment dans Suivez Mes Pas. Frank Sharko dit Shark est un des meilleurs inspecteur de la criminelle. Le voilà confronté à une série de meurtre, enfin série, enchaînement plutôt. Tout d'abord un homme abattu d'une balle en pleine tête. Des indices sur la scène de crime ont conduit Shark chez un autre homme, lui aussi trouvé mort, égorgé dans son salon. Et à nouveau des preuves matérielles retrouvées sur place conduisent Shark chez un autre individu, trouvé noyé dans sa baignoire après y avoir été collé au fond. Shark comprend alors qu'il a à faire avec un psychopathe qui laisse sur chaque scène de quoi identifier la prochaine victime.  

Shark (David Ponthieux) sortit d'un pavillon quelque part en banlieue parisienne. Il pleuvait mais il ne prit pas le soin de s'abriter. Il en avait pas l'envie, il n'avait envie de rien sauf d'une cigarette. Après s'être arrêté de fumer pendant plusieurs années, il avait ressenti le besoin de reprendre. Cette affaire le miner de l'intérieur. Un sentiment d'impuissance était en train de le gagner.  

Victoria (Kerrilyn Cosmic) le rejoignit dehors. Victoria lui avait été envoyée, enfin même imposée, dans cette affaire, afin d'apporter un regard neuf. Elle était très jeune, trop jeune pour ce genre d'affaire pensait Shark. Et puis il était un solitaire, alors avoir dans les pattes une jeune débutante, celà l'agaçait fortement mais il fallait faire avec et Shark savait très bien faire avec.  

Ils échangèrent brièvement quelques mots; il n'était pas utile d'épiloguer. Le semeur avait encore frappé comme on l'appelait désormais. Un autre meurtre, un autre mode opératoire, une autre victime, la huitième et à tous les coups, quelque part dissimulés, les indices qui les conduiraient à la prochaine victime.  

Celà semblait sans fin et c'est ce point qui tracassait Shark.  

Victoria prit le volant, direction les bureaux de la Crim'. Elle ne s'arrêta pas de parler durant tout le trajet, pensant à voix haute là où Shark avait besoin de silence. Heureusement, ils arrivèrent rapidement dans les locaux de la Crim' et Shark put s'installer à son bureau. Il ne put s'empêcher de jeter un coup d’œil au tableau blanc sur lequel était écrit sept noms. Il prit un feutre et y en rajouta un huitième. Il resta figé devant ce tableau pendant d'interminables minutes, triturant nerveusement le feutre entre ses doigts. Il fixait ces noms comme si la clé de cette affaire y résidait et qu'elle allait enfin se révélait à lui. En vain.  

Victoria le regardait, d'un air perplexe, se demandant ce qui pouvait se passer dans la tête de l'inspecteur. Pour sa première grosse affaire, elle était complètement dépassée et il lui sembla que Sharko également. D'après les collègues, personne n'avait senti Sharko aussi impuissant, de toute personne n'avait jamais été confronté à un tel tueur.  

C'était simple, quoiqu'ils fassent, le tueur avait toujours un ou deux coups d'avance et les mécanismes utilisés étaient diaboliques et parfaitement huilés. A chaque nouveau meurtre, ils savaient que l'identité de la victime était dissimulée sur place. Les indices pouvant la révéler avaient été d'une variété extrême. Empreinte digitale, sang, salive, sperme, ADN, tout y était passé. Ainsi, à chaque fois, une course contre la montre était lancée pour identifier la prochaine victime, course contre la montre d'autant plus importante que le planning reconstitué de chacune des victimes avait révélé qu'elles étaient toutes vivantes au moment où la police arrivait à les identifier.  

Celà donnait une tournure malsaine à cette affaire. Ils avaient l'impression que le tueur attendait qu'ils sachent le nom de la prochaine victime pour se mettre en action. Ainsi, chaque nouveau meurtre était un message d'une violence inouïe de la part du meurtrier :  

" Vous connaissiez son identité et vous n'avez pas su la sauver".  

Sur les huit noms inscrits sur ce fichu tableau, ils en connaissaient sept avant qu'ils soient tués. Ils étaient toujours arrivés trop tard. Et le pire là dedans c'était qu'en se focalisant sur les indices qui les guideraient vers la future personne à sauver, ils délaissaient quelque part la recherche de l'identité du tueur.  

Shark était persuadé que la personne qui avait mis au point ces meurtres était douée d'une intelligence supérieure. C'était pas possible autrement. Tout était prévu, rien n'était laissé au hasard et ils n'avaient toujours aucune piste malgré les moyens techniques dont la Crim' disposait.  

Il relut à voix hautes les huits noms, comme pour remuer le couteau dans la plaie.  

1ère Victime : Roger ALLAIN  

2ème Victime : Julien CHARDY  

3ème Victime : Julien DELTOISE  

4ème Victime : Marie BELTRAN  

5ème Victime : Loïc BLANCO  

6ème Victime : Philippe BAILLEUL  

7ème Victime : Audrey TERRUDE  

8ème Victime : Jérome CASTIN  

Et il attendait le neuvième nom que la scène de crime de Jérome Castin allait révéler. Sébastien Fleury (Daniel RYE) et son assistante (Juliette Gorman) étaient sur le coup pour aller le plus vite possible.  

En attendant Victoria et Shark se remémoraient chaque affaire afin de trouver un lien mais les victimes étaient toutes différentes, les modes opératoires également. Aucun meurtre n'était identique. Couteau, arme à feu, poison, asphyxie, là aussi tout y était passé.  

Par conséquent, ils s'étaient mis à étudier les indices laissés par le meurtrier et sur comment il avait pu se procurer tout ça. Mais là également, aucun recoupage n'avait pu être fait. Pourtant il avait réussi à se procurer de la salive, des empreintes, du sperme même. Shark avait l'impression d'avoir à faire à un génie, un génie du mal.  

Soudain, Sébastien Fleury pénétra dans le bureau, accompagnée de son assistance et la mine des mauvais jours. Il ne laissa pas le temps à Shark de prendre la parole.  

" On a l'identité de la prochaine victime et cela ne va pas te plaire Shark. On a vérifié trois fois pour être sûr de ne pas s'être trompé donc l'erreur est impossible. La prochaine victime est Roger ALLAIN."  

Shark crut recevoir un uppercut d'une force incroyable. Il n'arrivait pas à réaliser ce que lui avait révélé le chef du département scientifique, ce n'était pas possible. Roger ALLAIN, la première victime du tueur, celle qui avait tout déclenché, celle avec qui tout se finissait. Ils étaient renvoyés au point de départ et les seules pistes qu'ils avaient les mèneraient encore et toujours à ce point de départ.  

Sharko regarda une nouvelle fois ce grand tableau, l'air perdu, ces 8 noms. Et là il comprit. Le chiffre 8, une fois couché, donne le symbole infini. Voilà le but que poursuivait ce tueur. L'emmener sur cette boucle infinie, sur cette anneau de Moebius, et l'y laisser face à son échec. Ce n'était qu'un jeu. Il en avait suivi les règles, il avait pénétré ce cercle sans fin, il y avait marché, il en était maintenant prisonnier. Shark regarda une dernière fois ce tableau blanc, bien décidé à se sortir de cet anneau de Moebius...