Hector Bradley (Dave Flannery) vit reclus dans sa campagne natale. A 41 ans, il n'a jamais quitté ses vignes. Seul, il s'occupe de ses 26 hectares de raisins, sans aucunes visites familiales.  

Une vie tristement monotone, et pourtant, Hector ne s'en est jamais plaint.  

Uniquement accompagné de son labrador Gribsou, ses journées ressemblent à de longues heures de déprime, d'attente et d'ennuis.  

Un matin ensoleillé, Hector s'adonne à sa visite quotidienne du marché du village voisin, réputé pour sa culture du vin et du fromage local.  

Une balade ordinaire qui pourtant, va ressembler à un vrai conte de fée.  

Après avoir acheté ses quelques provisions, il s'arrêta devant l’église où toute son enfance avait été passée. Il contempla le haut clocher qui sonnait l'heure du petit déjeuner. Il reprit chemin, puis à quelques pas du ruisseau qui traversait le village, une jeune femme brune aux allures de mère de famille ramassait un tas de pommes et de poires tombées de son panier. Hector s'approcha d'elle puis lui proposa une aide amicale. La jeune femme accepta volontiers, puis à deux, se mirent à stocker les fruits dans le panier d'osier.  

*****  

Le lendemain matin, Hector se leva de bon pied. Après avoir fait sa toilette, il se decida enfin à ranger son habitation : une haute maison de pierres jaunies par le temps, aux fenetres de bois miteuses. Un garage surplombait le côté droit de la maison, dans lequel était entreposé plusieurs machines de récoltes.  

A 13H, la cloche d'entrée retentit. Hector s'empressa d'ouvrir la porte : Margareth Swan (Milia Menez) avait accepté l'invitation que lui avait proposé Hector. Elle entra dans la demeure d'un vigneron qui paraissait aux premiers abords, plutôt malheureux.  

Ils discutèrent longuement autour d'une tasse de thé, puis avant de repartir , Margareth espéra fortement revoir Hector dans quelques jours : Elle aurait toujours besoin de deux mains pour ramasser ses pommes...  

Ils passaient de plus en plus de temps ensemble et Hector semblait revivre. La présence d'une femme dans sa vie, la seule pour ainsi dire, le rendait plus heureux. Il passait beaucoup de temps à lui faire découvrir sa vie à lui : la pêche, la chasse, les longues soirées d'été au clair de lune...  

Margareth vivait tout autrement. Divorcée depuis plusieurs années, elle vivait elle aussi seule, à quelques kilomètres du village. N'ayant aucun travail, elle trouvait refuge au marché afin d'y aider plusieurs commercants.  

Lorsqu' Hector lui proposa un travail chez lui, dans sa propre maison, Margareth semblait genée. Elle n'avait jamais connu ce monde, celui de vivre sans télévision, sans téléphone... Etre retranchée dans une ferme moyen-ageuse.  

Cependant, elle ne pouvait nier le fait qu'Hector lui paraissait bien plus qu'un simple vigneron.  

Elle l'aimait.  

*****  

Après plusieurs semaine de travail, Margareth se rendit compte que son travail était loin d'être ennuyeux.  

Hector l'emmenait souvent en balade, à quelques kilometres de la ferme. Un chemin qui conduisait au ruisseau, l'endroit ou Hector se ressourcait.  

Un soir pluvieux, il expliqua à Margareth que ce chemin qui menait au ruisseau était le seul endroit ou il se sentait bien. Il l'avait emprunté des milliers de fois, jusqu'au jour ou il ne put continuer ainsi.  

Il se sentait de plus en plus faible, de plus en plus fatigué. De jours en jours, ses pas diminuérent jusqu'a ce qu'il ne puisse plus atteindre le bout de la route.  

Le chemin lui semblait de plus en plus long, de plus en plus douloureux.  

Depuis plusieurs années maintenant, il avait abandonné l'idée de rejoindre à nouveau ce ruisseau. Le chemin lui semblait bien plus long qu’auparavant. A mi-chemin, il abandonnait. Son souffle ne lui permettait plus de continuer. Il ne pouvait plus atteindre ce ruisseau...  

Margareth tentait chaque jour de l'aider. Elle voulait qu'il puisse ratrapper le temps, de passer une seule et unique journée au bord de cet étendue d'eau claire.  

Plusieurs mois passèrent, et Hector voua un amour profond pour Margareth.  

Sa vie avait changée depuis son arrivée, Margareth savait à quel point Hector pouvait être attentionné.  

Elle ne remarquait rien.  

Hector s'essouflait, s'affaiblaissait de jour en jour. L'amour lui fit perdre cette raison. Elle ne voyait qu'un homme tristement heureux, dans les bras d'une femme qui avait retrouvé l'amour et la tendresse.  

*****  

C'est en se reveillant après Hector que Margareth constata qu'elle était seule allongée sur le lit de la chambre à coucher. Elle descendit les escaliers de bois, puis cherchea son amour dans toute la maison. Il n'était pas là. Une seule lettre était posée sur la table du salon.  

Elle l'a déplia puis eclata en sanglot après avoir lut ses quelques lignes.  

Elle courra vers le chemin de terre à toute vitesse. Elle pleurait toutes les larmes de son corps alors qu'elle arrivait aux abords du ruisseau. Elle le vit allongé dans l'herbe, inconscient.  

Elle s'allongea sur son corps, puis ferma les yeux. Hector lui avait tout déballé : son amour, sa tendresse... Sa nouvelle vie l'avait rendu heureux. Margareth fut son premier et dernier amour.  

Margareth...  

Je ne t'ai pas tout dit.  

Mon cancer à eu raison de moi. Et aujourd'hui,grace à toi, j'ai découvert l'amour. Le véritable amour. Je n'ai pas reussi à vaincre ce fléau. Je n'ai pas reussi à revoir le bout du chemin.  

Mais tu as remplacé tout ça.  

Je t'aime Margareth.  

Elle ouvra les yeux puis regardant dans le néan chuchota au corps inanimé d'Hector allongé face au ruisseau...  

- Tu as réussi... Tu l'as vaincu...