Thriller - 2h30  

De Raymonde O'Menek  

Avec Steven Cigale ( Bartolomeus), Ashley Brewster ( Miranda), Rick Badlet ( Thomas ), Morena Christopherson ( Amélia), Ruth Cooper ( Tina)  

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Poussée par la pression de ses collègues de bureau, Miranda avait fini par craquer. Depuis son mini ordinateur, elle avait tapé l’adresse du fameux réseau social utilisé par tant de gens.  

L’interface lui parut peu compliquée et rapidement elle se surprit à entrer petit à petit des informations sur elle : son âge, sa profession, les écoles qu’elle avait fréquentées, ses loisirs, ses gouts, ses hobbies. A l’intéressant portrait qu’elle venait de dresser, elle avait rajouté des photos. Elle ne ferait ainsi pas partie des centaines d’escrocs qui mentaient délibérément sur leur physique.  

Invitée sur le réseau social par Tara du service juridique de la clinique médicale ou elles travaillaient toutes les deux, Miranda fut ajoutée a son réseau d’amis. De fil en aiguille elle se retrouva amie avec la plupart de ses collègues, même ceux qu’elle ne croisait qu’au détour d’un couloir. Elle découvrit ainsi d’innombrables anecdotes et détails sur leurs vies qu’elle n’aurait pu soupçonner.  

Elle se retrouvait donc à flâner sur le site à ses heures perdues, postant régulièrement des futilités sur sa vie de tous les jours afin de tenir ses amis « informés » et s’obligeant à répondre à leurs messages afin de maintenir les fils d’actualités nourris.  

Petit à petit Miranda s’habituait aux différents outils du réseau social. C’est alors qu’elle découvrit qu’il était possible d’y retrouver des anciennes connaissances, des amis d’enfance perdus de vue, des ex, et caetera. Elle eut ainsi le plaisir de recevoir un message d’une vieille amie.  

« Hey Miranda !  

C’est Tina, Tina Sawyer, nous avons été ensemble au lycée sainte Sophie. Je suis trop contente de te retrouver. Je t’ai envoyé une demande d’ajout, rajoute moi et tu retrouveras plusieurs anciens potes. »  

Miranda s’exécuta avec plaisir. Elle était excitée à l’idée de retrouver ses anciens camarades du Lycée et d’échanger avec eux des messages, renouant ainsi une amitié qui semblait ne s’être jamais estompée. Elle renoua ainsi avec sa meilleure amie de l’époque, Tina, musicienne itinérante, Thomas , le beau gosse de la classe, celui dont toutes les filles étaient amoureuses, brillant architecte et qui semble t’il entamait sa seconde procédure de divorce , Amélia Andreas, la petite grecque boulotte aujourd’hui commerciale pour une boite de produits d’amaigrissement et enfin Pavel, le sportif, qui entamait un voyage aux caraibes.  

Tout semblait intact dans les liens, dans le ton des messages, et s’ils se promettaient de se rencontrer à nouveau, absorbés par leur quotidien, ils se contentaient de s’échanger des messages, leur donnant l’illusion d’être à nouveau proches.  

Miranda en discutait avec ses collègues de travail et devint petit à petit une accro du réseau social. Ses journées étaient les mêmes qu’auparavant à la différence qu’elle s’accordait des pauses, répondait à des messages, se sentait presque revivre d’être aussi sollicitée.  

Ainsi lorsque Tina cessa de répondre à ses messages quelques temps plus tard, Miranda commença à se sentir mal. Elle multipliait les messages, sans réponse aucune. Elle avait beau actualiser la page profil de Tina, rien ne semblait s’afficher comme actualité. Tina avait tout simplement disparu. Un vide s’empara de Miranda, elle était d’humeur plus terne et était frustrée de n’avoir aucun autre moyen de contacter son amie, le téléphone de cette dernière étant constamment sur répondeur.  

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La jeune femme la main tremblante et ensanglantée venait d’attraper le combiné de son téléphone. Les yeux en larmes, les cheveux collés au visage, elle faisait de l’hyperventilation, visiblement en état de choc.  

Elle composa un numéro, passant furtivement sur la mèche blonde qui lui barrait le front.  

Au bout du fil, une voix féminine venait de lui répondre.  

- Amélia ?  

- Oui…  

La jeune femme éclata d’un sanglot, puis se mordant très fort les lèvres, la panique palpable dans son regard, elle se décida enfin à parler. A ses pieds, le corps d'une jeune femme se vidait doucement de son sang.  

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Lasse d’actualiser sans cesse la page profil, Tina décida de s’adresser aux autres qui se faisaient plus rares et pour cause, Amélia était sans cesse en voyage étant VRP, Pavel faisait le tour du pays et ne se connectait que pour poster quelques photos loufoques, enfin Thomas n’arrêtait pas de poster des statuts virulents à l’égard de son ex femme qui le dépouillait de ses biens.  

Elle reçut pourtant une réponse brève de Thomas qui lui glaça le sang.  

« Salut Miranda, je suis navré Tina a été retrouvée chez elle morte, un suicide, elle était semble t’il souffrante. C’est Amélia qui m’a passé l’info. Si tu veux en discuter nous pourrions nous rencontrer, je serai de passage dans ta ville des que ce putain de divorce aura été prononcé entre le x et le xx … Fais moi signe, je suis joignable au xxxxxxxxxx.  

Tom».  

Miranda ressentit une immense tristesse.  

Elle n’avait jamais pu se douter que quelque chose n’allait pas dans la vie de Tina et de l’apprendre de cette manière était très éprouvant, d’autant que la page internet de son amie restait intacte, affichant avec une insolence macabre son dernier statut, son âge, ses gouts le tout avec une photo d’elle tout sourire, ne laissant pas imaginer une personne suicidaire.  

Miranda perdit un temps le goût pour ses activités sociales virtuelles. Elle négligea ainsi une demande d’ami d’un nom qui lui paraissait inconnu, sans photos, sans informations. Elle retourna à sa vie professionnelle morne, pensant à son amie défunte.  

*****  

La jeune femme marchait rapidement. Il faisait froid, et elle avait la désagréable sensation d’être suivie. La rue était déserte ce qui n’était pas pour la rassurer. Elle resserra le col de fourrure de son manteau autour de son visage auréolé de mèches brunes. Ses sourcils barraient son front d’une ride inquiète quand des pas se firent entendre derrière elle.  

Prise de panique, elle accéléra le pas, le pas derrière elle accéléra à son tour. Son cœur battait la chamade. Ses pieds se prirent dans les pans de son long manteau, elle trébucha et tomba. Les yeux écarquillés, elle regarda l’ombre s’approcher d’elle.  

- Madame, vous avez fait tomber ça… besoin d’un coup de main ?  

Un vieil homme chaleureux lui tendit alors la main, lui rendant le téléphone qui avait du glisser de sa poche. Encore sous le coup de sa panique soudaine, elle le remercia brièvement avant d’enfin pouvoir se réfugier dans le hall de son immeuble, laissant l’adrénaline descendre avant de monter chez elle.  

Sous la douche, elle se remettait de ses émotions. Elle avait bu un verre de vin, posé sur le comptoir de sa cuisine, et en peignoir, une serviette à la tête, elle déambulait dans son living, souriant de la stupidité de sa réaction face a l’homme dans la rue.  

L’on sonna à la porte. Elle sourit. Son amant arrivait toujours pile à l’heure. Sans regarder par la luette, elle ouvrit. Ses yeux se dilatèrent de peur, sur le palier le corps ensanglanté de son fiancé. Elle n’eut que le temps de pousser un cri avant qu’une silhouette massive ne la repousse à l’intérieur de l’appartement.  

*****  

Comme elle le faisait tous les jours, Miranda se connecta au réseau social.  

Elle y découvrit nombre de notifications auxquelles elle ne prêtait plus grande attention. Ses « amis » se demandaient pourquoi elle avait « disparu », ce qui lui arrivait et elle repensa avec tristesse a Tina, a ce qu’elle avait ressenti en ne recevant plus de nouvelles de son amie.  

A contrecœur, elle posta un bref statut, expliquant qu’elle se portait bien mais prenait un peu de recul face à une mauvaise nouvelle. Les notifications curieuses de gens voulant savoir le détail de sa vie ne tarderaient pas.  

Elle soupira et se connecta sur la page d’Amélia. Celle-ci semblait de retour, son profil était actualisé. Miranda en profita pour lui adresser un message.  

« Salut Amelia, Comment va tu ? Dommage que tu sois si souvent absente, tu me manques. J’ai appris par Tom ce qui était arrivé a Tina. Vu qu’il l’a appris de toi tu as sans doute plus de détails, j’aimerai si tu le permets que nous puissions en discuter… Donne des news stp. Miranda »  

Le lendemain, aux alentours de la même heure, elle se connecta pour découvrir la réponse d’Amélia.  

« Salut Miranda, je suis joignable au xxxxxxxxx, je suis la pour toi quand tu le souhaites. C’est la sœur de Tina qui m’a informé de son suicide par téléphone. Mais il ya un truc complètement bizarre, va voir la page de Tina… »  

Légèrement fébrile et surtout très intriguée, Miranda se connecta immédiatement, elle en resta sans voix. La page de Tina venait d’être actualisée.  

« Tina a actualisé son statut hier à 23heures : Des vacances bien méritées ! »  

Le cœur dans sa poitrine cognait de colère. Quelqu’un s’amusait avec le compte de son amies. Elle répondit à Amélia, elle était résolue a signaler un contenu abusif aux administrateurs. Elle allait cliquer sur le bouton quand une nouvelle notification lui arriva.  

« Bartoloméus Angus Garcanul souhaite vous ajouter à ses amis. »  

Elle ignora le message. Elle ne connaissait absolument pas ce Bartoloméus Angus Garcanul. C’est le second message qui lui fit l’effet d’un coup de massue.  

« Coucou Randy, c’est Tina ! Je reviens de vacances, je te raconte pas comment c’était génial ! Je n’ai pas pensé à te prévenir désolée, c’était si soudain… m’enfin je suis la. Donne des news ! bizz »  

Miranda ne comprenait plus rien. Pourtant elle se laissa aller à une curiosité malsaine induite pas le réseau social en lui-même et adressa un message a son tour a Tina pour obtenir des explications quand à la nouvelle de suicide relayée par Amélia.  

Aucune réponse. Le numéro que lui avait donné Amélia ne répondait pas.  

A cet instant, Miranda se sentit traversée d’une grande peur. Elle éteignit l’ordinateur immédiatement, hésitant presque à le balancer par la fenêtre, et veilla cette nuit là à ce que toutes les portes soient bien fermées.  

*****  

Sur une plage de Miami, un couple faisait son jogging matinal. L’homme et la femme souriaient tout en courant sur le rythme du remous des vagues qui mourraient sur le sable piétiné par les baskets dernier cri. L’image était digne des brochures immobilières tentant de vendre a des ménages aisés des villas hors de prix sur les bords de plage.  

L’homme sembla défier la femme qui partit soudainement au galop. Sans la suivre, il sourit amusé de l’avoir entourloupée, la faisant ainsi faire un effort supplémentaire tandis que lui maintenait le rythme de son cœur.  

Il s’inquiéta de la voir s’arrêter soudain et se résolut à la rejoindre en courant.  

Sur le sable, la mer venait de recracher un trésor macabre : Un corps a l’état de décomposition avancé, le visage déchiqueté …  

*****  

Miranda venait de rentrer du travail. Elle avait peur de se connecter, elle l’avait fait toute la journée, attendant de voir ce que lui répondrait Tina. Elle se doucha, dina, et après une longue hésitation, consulta à nouveau sa page. Une notification était affichée, elle avait un message.  

« Je ne comprend pas ce que tu veux dire RANDY… Je me porte tres bien, JE N4AI JAMAIS EU DE PROBLEME DE SANT2 !!! Il faut a tout prix que je parles a AM2LIA, ce n’est pas DRÖLE ! OU EST AM2LIA ??? »  

Miranda se sentit prise de panique. Le message était tres étrange. Elle referma la page et alla se coucher. Nerveuse, elle tournait en rond, sans pouvoir trouver le sommeil. Lasse de lutter elle se reconnecta. Sa page affichait des dizaines de notifications.  

« POURQUOI NE ME REPOND TU PAS ? OU EST AM2LIA ??? IL FAUT QUE JE TROUVE AM2LIA !!! »  

Cela devenait carrément terrifiant. Les statuts de Tina affluaient.  

Statut : CHERCHE AM2LIA.  

Hobbies : TROUVER AM2LIA !  

Localisation : LA OU SE TROUVE AM2LIA !  

Cette fois Miranda tremblait. Les notifications n’arrêtaient pas, Tina semblait connectée. Elle attrapa son téléphone avec agitation et composa le numéro d’Amélia. Boite vocale. Elle était terrifiée, elle sentait qu’un danger imminent planait au dessus d’Amélia. Elle se connecta à la page d’Amélia. Dernière connexion 3 jours auparavant, ce qui n’était pas anormal compte tenu du métier de la jeune femme. La encore, le visage brun aux sourcils broussailleux souriait d’un air naïf.  

Miranda était au bord des larmes. Elle appuyait frénétiquement sur le bouton de signalement d’abus et il y avait au milieu de toutes les notifications de Tina, le même message d’ajout d’amis qu’elle Ignora une nouvelle fois. Elle était lasse, et s’en voulait de se laisser envahir par la panique. Elle éteignit l’ordinateur et alla au lit. Elle ne dormit pas.  

Le lendemain, ni les autres jours, elle ne se connecta pas. Pourtant, n’arrivant toujours pas à joindre Miranda, elle se résolut à rouvrir sa page. Aucune nouvelle notification ne vint la troubler. Juste la demande d’amis de l’inconnu au bataillon qui sembla soudainement moins inconnu car comptant parmi ses amis Tina Sawyer et Amélia Andréas. Elle trouva cela étrange et déplora de ne pas encore avoir reçu de nouvelles d’Amélia ou de Thomas qui devait passer par chez elle prochainement.  

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L’homme était en grande conversation téléphonique, s’agitant au téléphone, criant. Depuis la baie vitrée, il était observé.  

Thomas réglait les détails de son divorce avec son avocat. Sa femme avait décidé de le dépouiller de ses biens et il se débattait comme un diable.  

Il venait de raccrocher, toujours observé de loin. Il posa le téléphone et se connecta à son ordinateur brièvement avant de s’affaler dans son canapé allumant la télévision. Son téléphone sonna à nouveau il décrocha.  

- Monsieur Meyers … ? J’ai pensé que vous seriez ravi d’être le premier à apprendre le décès de votre femme ou devrait je dire ex femme…  

A peine avait il eu le temps de demander a qui il avait affaire que la personne avait raccroché. De loin, l’on pouvait apercevoir Thomas, faire les cent pas dans son salon. Attraper son téléphone, l’abandonner, se servir un verre de scotch, saisir à nouveau son téléphone, attendre, recomposer un numéro… blêmir…  

Thomas se saisit de son manteau, et de ses clés. Il ouvrit la porte de son appartement, tombant nez à nez avec une petite brune, en larmes.  

- Amélia mais… que fais tu la? Désolé mais j’allais sor…  

Il ne put terminer sa phrase. Surpris par un coup violent dans la tête.  

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Miranda avait des cernes. Elle dormait peu, ressentait une peur inattendue et avait par conséquent posé quelques jours de vaccances, ne supportant pas de devoir quitter la sécurité de son appartement.  

Elle se connectait par curiosité, tentant de comprendre ce qui se passait, posant des questions sur les forums d’entraide afin de se convaincre que tout allait bien et qu’elle avait simplement affaire comme le disaient les internautes a un pirate qui s’amusait a lui titiller les nerfs.  

Un nouveau message lui fit cogner le cœur dans la poitrine. C’était un message d’Amélia.  

« Randy, il ne faut pas t’inquiéter, j’étais en déplacement avec mon nouvel ami. Regarde sur ma page, il s’appelle Angus, c’est vraiment un TRES BON AMI, ACCEPTE LE DANS TES AMIS STP, PROMETS LE MOI ! A bientôt ! BIZZZ »  

Le message n’était en rien rassurant et la messagerie vocale du téléphone d’Amélia ne permettait pas de vérifier si le message venait vraiment d’elle. Pourtant Miranda cliqua sur la page du fameux Angus, aucune information ni figurait, aucune photo, rien. Elle signala un contenu abusif convaincue qu’il s’agissait sans doute de son pirate.  

Elle attrapa son portable et s’installa dans son canapé allumant la télé pour avoir un fond sonore rassurant. Elle surfait distraite, essayant d’en apprendre plus sur les méthodes de lutte contre le piratage quand une information insolite attira son attention.  

« Le globe-trotter Pavel Hernandez surtout connu pour son dernier record dans le livre Guinness a été retrouvé mort au large de Miami alors qu’il effectuait un tour des iles de la Jamaïque aux Caraïbes. En effet le corps retrouvé quelques semaines auparavant par des riverains, a formellement été identifié comme étant celui de… »  

Miranda n’eut pas le temps d’imprimer la nouvelle de la disparition de son ancien camarade d’école, une nouvelle notification attira son attention. La poitrine soulevée par une respiration lourde. Tremblante elle découvrit un mot de Tina.  

« Miranda, je suis désolée de tous les messages que tu as reçu de moi. Mon compte a été piraté, et Amélia a semble t’il été piratée aussi. Je n’ai plus ton numéro. Renvoie le moi stp. As-tu des nouvelles de Thomas, il faut absolument que je lui parle ! Encore désolée ma chérie… »  

Cette fois Miranda ne croyait pas un mot de ce qu’elle lisait. Pourtant Thomas était le dernier du quatuor dont elle n’avait plus eu de nouvelles fiables. Elle composa son numéro cela sonna mais elle raccrocha presque immédiatement. C’était trop risqué. Elle lui adressa alors un texto lui indiquant son adresse, il devait déjà être en ville comme il l’avait annoncé plusieurs semaines auparavant. Elle avait besoin de le voir, de lui parler, de comprendre. Au fond de son ventre, une boule d’angoisse remontait au rythme de ses sanglots de terreur. Elle attrapa violemment l’ordinateur qu’elle balança contre le mur.  

Quelques heures plus tard, Miranda sursauta en entendant la sonnette. Elle prit la précaution de regarder par le judas, une silhouette d’homme de dos se tenait sur le palier. Confiante, elle ouvrit. Lorsqu’elle découvrit le visage de l’homme, son visage se déforma d’une grimace horrifiée. Ce n’était pas Thomas Meyers. Ce visage était plus rude, comme figé d’un coté, défiguré par une grimace éternelle, des coutures le long de l’avant bras et malgré une tenue de ville impeccable, l’homme qui se tenait devant elle, respirait le handicap physique et lui inspirait une grande peur. Elle ne put refermer la porte violemment poussée à l’intérieur de l’appartement.  

- Miranda… comment ? tu n’es pas contente de me voir ?  

- Qui… qui êtes vous ? que voulez vous ?  

Elle reculait doucement alors que l’homme avançait chez elle.  

- Tu es aussi vexante que les autres, nous étions pourtant tellement proches !  

- Je vais crier, sortez immédiatement de chez moi, je vais appeler la police je…  

Elle ne put terminer sa phrase, un coup de poing magistral la fit vaciller et perdre conscience. L’homme sourit doucement enjambant le corps allongé pour installer sur la table un ordinateur, et se servir un verre.  

*****  

- Hey Bart Le nul ! Je ne crois pas que tu sois venu ! Tu n’as vraiment peur de rien…  

Le jeune Thomas accompagné de Pavel se dirigeait tout sourire vers un jeune de leur age affublé de lunettes, au physique ingrat.  

- Je…je…  

- Bah Qu…qu… quoi ? t’as fini de bégayer le nul ?  

- J’ai été invité…  

- Toi ? t’as des amis ici ?  

Pavel avanca la main pour donner un coup furtif au torse du jeune garçon.  

- Hey les gars laissez le tranquille c’est moi qui l’ai invité ?  

Les deux garçons se tournèrent vers la silhouette féminine moulée dans une petite robe sexy.  

- C’est ma fête ok ?  

Pavel et Thomas éclatèrent de rire tandis que Tina et Amélia arrivaient derrière Miranda.  

- T’es pas sérieuse Randy ? lui ?  

Miranda adressa a Amélia un regard noir.  

- Je suis bien amie avec toi non ?  

Les deux garçons arrêtèrent de rire, Amélia était la boulotte du groupe, pas franchement belle et presque aussi Pathos que Bart le Nul.  

- Randy a raison, pour une fois qu’on peut faire la paix ! Viens avec nous Bart le Nul, on a des trucs a te montrer, mais avant, allons boire !  

Miranda regarda les deux garçons prendre par le bras Bart le Nul pour l’emmener vers le bar alors que Tina et Amélia leurs collaient aux talons.  

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Miranda venait d’émerger. Le visage douloureux affublé d’un coquard. Elle se redressa pour mieux découvrir l’inconnu qui l’avait agressée. Elle pensait se souvenir qui il était.  

- Je sais qui tu es...Bart le nul…  

L’homme lui adressa un regard mauvais.  

- Personne n’a jamais su mon nom complet hein… t’as même pas été fichue de le reconnaitre sur le putain de réseau social… Tout comme tes amis, avant que je ne m'occupe d'eux et de leur entourage proche, l'un après l'autre...  

Bartoloméus abandonna un rire amer.  

- En fait je crois que je ne suis jamais autant senti vivant de ma vie que depuis que je fricote avec vous sur ce réseau social…  

Elle était attachée, les mains dans le dos, vêtue de sous vêtements qu’elle ne connaissait pas.  

- Que me veux-tu ? que signifie tout cela ? qu’as-tu fait aux autres ?  

- Allons… tu poseras les questions plus tard… Il reste encore une personne que je veux trouver. Et tu sais très bien qui… quelqu’un qui ne s’amuse pas comme vous sur ces merdes virtuelles…  

Miranda tirait désespérément sur ses liens. Elle se souvenait de tout et surtout du tournant tragique qu’avait pris sa soirée d’anniversaire plusieurs années auparavant, et elle réalisa de qui Bartoloméus parlait. Son visage se figea de désespoir, celui d’Angus s’alluma d’un sourire cynique.  

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De retour avec un thriller angoissant, Raymonde O'Menek dirige ici un Steven Cigale terrifiant employé dans un robe innatendu.  

( Inspiré d'une histoire trouvée sur le net)