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Les Films du Cyborg présente
Chroniques de Chicago

Au milieu des années 80, une bande d'homosexuels et de travestis en marge de la société américaine a trouvé refuge dans un bel immeuble abandonné. Ils ont filmé leur quotidien situé en pleine émergence du virus du Sida et de l'intégration progressive du milieu gay dans le monde du commerce. La réalisatrice, Emmanuelle Chattaway, a monté ces rushes retrouvés dans une impasse de Chicago. Elle s'entourée des comédiens Israel Alijah, Marcus Burroughs, Tara Kubota et Veronica Ballard, qui commentent en voix-off en apportant des éléments historiques sur la ville de Chicago.  

Il s'agit du troisième volet de la Trilogie Urbaine.  

 

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CHRONIQUES DE CHICAGO  

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Ginger est la "mamma" du Cosmo, un immeuble abandonné squatté par une bande d'homosexuels et de travestis qui ont fuit le domaine familial. Elle est assise confortablement dans un sofa, tenant une Craven-A dans une main, et se faisant massé les pieds par Karl, son amant noir-américain. Ginger est un travesti qui passe énormément de temps sur ce canapé à regarder des soap-operas et des documentaires sur les méduses de l'Océan Pacifique. Karl s'énerve d'être un larbin et lui balance une trousse de maquillage dans la gueule. Ginger laisse Karl partir en furie. La caméra fait un zoom sur son visage dont des traces de rouges à lèvres lui écorchent les joues. Le caméraman suit les mouvements de regards, ne la quitte pas des yeux comme semblant s'enfoncer dans les orbites. Soudain, l'image devient floue, le dézoomage parvient la rendre à nouveau nette. Ginger est en larme.  

 

Dans une autre séquence, les habitants du Cosmo s'affolent en entendant les flics tambouriner sur leur porte d'entrée. Une bande de travelos dévalent sur le balcon, l'un d'eux tient la caméra et filme les jets de talons aiguilles dans la têtes des policiers. Ceux-ci reculent et rentrent dans leur véhicules. Ils ne seront pas délogés de cet immeuble insalubre immédiatement.  

 

On retrouve Ginger qui parle à la caméra : "Ah, j'en ai fais des voyages avec mon ami Karl. On est allé en Thaïlande, au Maroc, aux Îles Canaries, à Moscou, à Paris... A nous deux on dévalisait les boutiques de luxe de fringues. Regarde, là tout de suite, je suis sapée avec une robe Dior ! Ah ! Tu vois comme le temps à passer quand même. Enfin, je suis très fière de m'occuper de mes petits gays et de mes petites lesbiennes, tous réunies dans cette demeure, c'était la belle vie à une époque... Mainteanant ça sent l'orage, Karl va être embauché dans une agence de mannequinnat, il brillera et partira, et le Cosmo va être démoli... Le temps passe... Tu connais cette chanson ? "Avec le temps ?" Je l'ai souvent entendue à Paris lorsqu'ils passaient des slows dans les bals..."  

Ginger continue de parler en enfilant plusieurs collants différents jusqu'à trouver la paire parfaite. Celui qui filme pose la caméra sur la coiffeuse et s'avance vers Ginger l'aider à ranger les collants qu'elle ne veut pas. "Tu devrais donner à Linda, elle les mettrait ceux-là."  

 

C'est le tumulte dans le grand salon du Cosmo. Un nouvel arrivant vient de débarquer, le visage en sang, meurtri par les coups du patriarche qui l'a chassé de chez lui. C'est un jeune noir de treize qui aime porter les robes de ses soeurs. Et il fut surpris en train de coucher avec un de ses cousins par son père. Il s'appelle Jimmy et est immédiatement accueilli par Ginger et les autres habitants du Cosmo qui lui apporte divers choses comme des jus de fruits et des sandwichs au poulet mayonnaise. Un jeune homosexuel le prend par le bras et l'emmène dans une des chambres pour lui montrer le lit où il pourra dormir. C'est un petit matelas muni d'une petite couverture brodée. "Probablement qu'elle vient de chez Dior !" s'exclame le jeune hôte.  

 

La caméra fait des zigzag dans une rue peu fréquentée de Chicago. Le caméraman et le travesti qui marche devant lui sont tous les deux ivres, grâce à une bouteille de vodka dérobée dans une épicerie. Le travesti slalome entre les voitures, elle tient une clope à la main et proclame : "Chicago est une ville scandaleuse, qui prend en haine ses petites monstres, elle les exploite, les accule dans la tristesse. Chicago est impitoyable, entre les mains d'ordures, nous faisant croire que nous méritons notre destinée !"  

 

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CHRONIQUES DE CHICAGO  

un film de Emmanuelle Chattaway  

durée : 1h08

Scénario : (2 commentaires)
une série B documentaire (archives 16mm) de Emmannuelle Chattaway

Israël Alijah

Tara Kubota

Marcus Burroughs

Veronica Ballard
Sorti le 30 décembre 2028 (Semaine 1252)
Entrées : 9 537 531
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