L’article du Frisco News était éloquent : « … de nombreux témoins rapportent avoir entendu deux explosions aériennes consécutives à environ 5 minutes d’intervalle la nuit dernière. Estimées à 01h30 et 01h34, ces dernières ont même été entendues depuis les villes voisines telles Gerardmerveille ou FunDanse. Engendrant des dégâts considérables entre autres dans le quartier grec et la place d’œuvre, la quasi-totalité des vitraux de la cathédrale du Christ-Sauveur a subi la déflagration de plein fouet entraînant des dommages sans précédent. Selon toutes vraisemblances, il n’y a eu jusqu'à présent aucun témoignage visuel de ce phénomène … ». Andrew Black finissait de lire l’article en serrant fortement le journal. Andrew était le contrôleur aérien de permanence cette nuit-là et au vue du nombre de messages sur son téléphone ce matin, il n’avait osé réagir immédiatement la nuit précédente. Il était clair qu’il avait délibérément désobéi aux procédures prévues à cet effet mais la nuit qu’il avait vécu sur son poste de contrôle, dans la tour, était devenu un enfer et il avait dû partir de son poste sans demander son reste.  

Andrew était grillé professionnellement parlant, il le savait mais c’était à lui que ce soit disant groupe appelé les « Renegades » avait fait appel pour dissimuler cette opération de grande envergure. Il avait accepté ce pacte sous peine de représailles … Pour Andrew la piste terroriste était claire, l’entité « Renegades » avait retrouvé la trace de sa femme Inia, ex-étudiante talibane en Afghanistan il y a quelques années et maintenant naturalisée … Pour Andrew, elle n’avait pas a priori de lien concret avec le mouvement radicaliste que l’on connaissait aujourd’hui. En fuite et dans sa chambre d’hôtel, Andrew se trouvait donc entre deux feux : celui des autorités qui le cherchaient ardemment pour avoir des explications sérieuses et celle de l’entité « Renegades » qui détenait sa femme et son enfant dorénavant. Ce fut lorsqu’il vit sa photo sur les écrans de télévision dans sa chambre qu’il rejoignit sans réfléchir le camp du groupuscule. Les poings serrés, il frappa de toutes ses forces contre la table en rageant ! Il rangea en quatrième vitesse les quelques affaires qu’il avait avec lui puis s’apprêta à ouvrir la porte lorsqu’il entendit de l’autre côté une conversation qui lui mit la puce à l’oreille. Il plaqua son oreille contre la porte « … dividu se trouve chambre 405, il est sans doute armé et il n’y a plus aucune présence à son domicile nous avons vérifié … »  

Les flics étaient déjà à ses trousses, bordel, les informations parvenues jusqu’à l’hôtel avaient fait réagir les gérants sans attendre. C’était un homme recherché maintenant et dans une merde pas possible. Il devait réagir ! Il appela le numéro que lui avait laissé l’individu hier dans la nuit. Les pas approchèrent de sa chambre et Andrew attendait comme un damné que quelqu’un lui réponde … pas de tonalité … L’homme au téléphone lui avait spécifiquement dit de ne l’appeler à ce numéro que s’il se trouvait « en détresse » et qu’il devait se mettre à couvert immédiatement. « Andrew Black ! FBI ! » éructa une personne de l’autre côté de sa porte. Il y avait un paquet de monde venu pour lui à en juger par le bruit et pas des plus commodes. Complètement paumé, Andrew vivait un cauchemar … la situation avait dégénéré en si peu de temps et devant les menaces annoncées par les autorités il se prit la tête entre les mains, il était bloqué !!! « Putain mais c’est quoi ce piège ! c’est du dél …. » Il la releva immédiatement, quelque chose attira son attention dehors. Alors que des chuchotements se firent de l’autre côté (Andrew entendit un compte à rebours) Andrew vit une masse translucide arriver à toute vitesse vers là où il se trouvait ! Il écarquilla les yeux et recula instinctivement pour se planquer dans la salle de bain, dans la baignoire et se couvrit la tête.  

Dans un fracas assourdissant, l’équipe des agents d’intervention du FBI ouvrit la porte et fit irruption dans la chambre. La masse compacte imposante arriva et s’arrêta nette devant la fenêtre. Les agents, tous sidérés restaient figés devant ce spectre indescriptible … Une brève lueur rouge apparut et s’éteignit avant qu’une intense déflagration eut lieu !!! La façade de l’hôtel sous l’effet du souffle se creusa énormément et sous les décombres, dans une baignoire cassée de toute part, Andrew eut une peine immense à respirer. Avalant de la poussière, il toussa avant d’éjecter les pierres le couvrant. Il hurla de douleur au moment de se lever, son bras droit restait inerte, cassé sans aucun doute. Choqué, il eut du mal à comprendre ce qui s’était passé mais il ne pouvait se permettre de rester longtemps sur place. L’effondrement avait généré une instabilité et il était clair que la bâtisse allait crouler comme un château de carte d’une minute à l’autre. Andrew était méconnaissable avec la poussière et s’incrusta dans une foule apeurée, devant le spectacle d’une telle folie meurtrière et incompréhensible. Il réussit avec peine à se frayer un chemin et sortit pour respirer et décompresser.  

« P’pa ! » cette voix … Andrew se retourna et vit son fils Quentin en face de lui, posté devant la portière d’une voiture aux vitres teintées. « Quentin ! Mais qu’est ce que tu fais là mon fils ?! » Le jeune garçon courut dans les bras et Andrew ne put réprimer un raillement de douleur « Doucement Quentin, j’ai mal … » A genoux, enlacé dans les bras de son fils, il leva les yeux vers cette voiture et il réprima une colère monstre. La vitre arrière descendit et laissa entrevoir Inia « Rejoins-nous Andrew, tout de suite ! » Un rictus apparut sur le visage d’Andrew, le temps lui était compté désormais et il le savait. Il prit la main de Quentin et ensemble ils rentrèrent dans la voiture. Quentin se mit à pleurer alors.  

Assis à côté de sa femme, des armes le braquèrent immédiatement ! Reclu au fond de son siège, il entendit Inia parler sur un ton sec dans une langue qu’il ne connaissait absolument pas aux hommes d’origines musulmanes à l’avant du véhicule. Elle semblait calmer le jeu et les armes baissèrent. « Mon dieu Inia … mais qu’est ce qui se passe ? » Les larmes coulaient sur le visage d’Andrew … « Je .. je ne peux pas te le dire … pas maintenant je suis désolé » dit Inia avant de s’exclamer une nouvelle fois dans cette même langue. « C’est ta langue maternelle n’est-ce pas Inia ? » fit Andrew d’une voie éteinte et terne. « Oui Andrew, c’est du Pashto »  

La voiture démarra et sortit très rapidement de la ville, pour prendre des chemins de traverses direction le Nevada et enfin arriver au bout de quelques heures devant un champ clôturé par des barbelés … Andrew pensait à un ancien camp militaire, abandonné. Mais ce qui sidéra définitivement Andrew Black fut les entrepôts sous terrain. A vu de nez, il estimait le terrain militaire à environ 5 hectares de surface mais le dessous était encore bien plus vaste. Le véhicule suivait un chemin tracé et de chaque côté de la voie balisée, un arsenal de guerre impressionnant était disposé ici et là. Il y avait là également au moins 200 hommes dont des scientifiques. Andrew se retourna vivement vers Inia qui restait de marbre. « Mais où sommes nous bon sang !!! » hurla Andrew. « Mais réponds-moi Inia ! » Un haut parleur se mit en marche et les deux hommes ainsi qu’Inia saluèrent, en pashto sans doute, cette voix venue de nulle part. Quentin se serra contre Andrew et il le serra également. Une voie fortement empreinte d’un accent se fit entendre :  

« Monsieur Black, heureux de voir que vous ayez choisi le bon camp. Je suis vraiment désolé pour tous ces désagréments mais le CIA et le FBI ont réussi à remonter jusqu’à nous via Inia malgré sa parfaite couverture. Je suis le Mollah Amad Nachmid, chef des factions Talibans ici même. Tout s’est précipité, un peu trop vite, je vous l’admets, mais voyez-vous, nous sommes passés à une phase primordiale dans notre guerilla … »  

« C’est du délire … Inia explique-moi je t’en prie » Andrew prit les mains de sa femme, tremblante mais irrémédiablement fermée, muette. « Inia est une moudjahida Monsieur Black et ce, depuis toujours, elle est sous notre autorité dorénavant »  

« Inia a été proposée ainsi que d’autres personnes de son rang sur demande et après accord auprès des membres du conseil consultatif des groupes armés de l’émirat en Afghanistan. Si Inia ne vous l’avait pas dit, en ce cas je vais le faire : c’est une théologienne qui a étudié dans une madrasa et spécialisée dans la physique et l’aéronautique. Sous couvert des Etats-Unis également, elle a donc été naturalisée afin d’y vivre et d’y exercer un métier autre que le sien, en tant que secrétaire à la Mairie de San Francisco. »  

Le véhicule s’arrêta enfin devant une façade. Un homme relativement âgé attendait et vînt pour ouvrir la portière.  

« Bienvenue Monsieur Black, vous êtes ici dans la faction armée révolutionnaire « Renegades » sous le commandement du Mollah Amad Nachmid et, anciennement le président des Etats-Unis d’Amérique ».  

L’entrepôt sous terrain était d’une taille dantesque et Andrew semblait comme un zombie. Inia s’approcha enfin de lui et eut l’accord de l’individu qui les avait accueilli pour prendre la parole.  

« Bien Andrew écoute-moi .. » fit Inia. D’un geste, Andrew s’écarta vivement, comme pris d’une énergie soudaine « Dégage ! Tu m’as menti depuis tout ce temps ?! Je ne te connais pas Inia ! Mais qui es-tu exactement ? Dans quoi nous as-tu fourrés !!!!! » Quentin, apeuré, était également auprès de son père.  

Inia sanglota « Je … je peux comprendre ta réaction mais je vais tout t’expliquer.. je t’en conjure écoute-moi … »  

« Non ! » Andrew, fou à lier, fit machine arrière mais dut se résigner devant les canons des fusils de nouveau pointés sur lui. « Vous n’avez pas honte, devant mon fils ! »  

« Je suis Afghane Andrew, d’origine Patchkoune plus exactement et j’ai toujours suivi le régime Taliban. J’ai été violentée, martyrisée plus jeune en tant que femme mais reconnue en tant que spécialiste et je suis enfin à l’apogée de mon travail, ici . »  

Inia fit signe aux deux braqueurs pour faire avancer Andrew et celui-ci fut contraint d’obtempérer. « Ta coopération Andrew nous a permis de mettre en pratique un projet initié par le Président des Etats-Unis en relation étroite avec les autorités afghanes dans le secret le plus absolu . » fit Inia en guidant le groupe. Ils passèrent la façade blindée pour entrer dans une pièce hermétique et vaste également. Andrew n’en revenait pas : prototypes et autres armements dont il ignorait l’existence jusqu’ alors étaient à l’étude par des scientifiques.  

« Tu dois être maintenant au courant. Tu n’ignores pas que les Etats-Unis ont toujours eu le beau rôle dans les relations internationales avec les moudjahidines situés en Afghanistan et au Pakistan depuis 1980 avec l’invasion du bloc soviétique. A l’époque, les américains avaient collaboré au démantèlement du pouvoir communiste à Kaboul. Depuis ce jour, des accords secrets ont permis aux américains d’obtenir des informations essentielles concernant la course à l’armement contre l’union soviétique entre autre via les contacts talibans situés là-bas. Ainsi, l’état américain, de part son implication dans l’éviction des soviétiques en terrain afghan, ont toujours obtenu la main mise sur ce pays commercialement parlant entre autre et il y eut une certaine soumission du peuple et du pouvoir politique en place depuis des années de part l’acception de cet accord. La seule contre partie obtenues fut le recrutement et l’arrivée massive de moudjahidines sur le territoire américain pour leur permettre l’accès à un entraînement militaire encadré et aux technologies de pointe pour devancer l’union soviétique. Avec les années, les Etats-Unis ont abusé de leur pouvoir et alors que des groupuscules talibans se formèrent avec plus ou moins de succès, plus ou moins radicaux, le projet « Renegades » fut mis en place pour gangréner de l’intérieur le territoire américain ».  

Andrew écoutait sans en perdre une miette tout en observant l’inimaginable : des drones ornés d’armements visiblement explosifs baignaient dans un liquide expérimental qui les rendaient transparents, invisibles.  

« Le projet Renegades était au départ prévu pour engendrer la peur auprès du peuple américain par les autorités américaines elles-mêmes et en collaboration avec les Talibans. De l’auto-destruction si l’on peut dire avec, en prime, la mise en scène d’un agresseur maintenant connu depuis des années : les Talibans eux-mêmes. Projet assez inconcevable à entendre mais il faut savoir que le projet Renegades a finalement changé de camp grâce au Mollah Amad Nachmid au moment où l’expérimentation entamée par les soviétiques sur un processus d’invisibilité sur les matières fut enfin concrétisé. Ces expérimentations furent suivies par les Etats-Unis bien entendu et il fut décidé en catimini de prendre à revers les américains.  

Après des années de haine versée et jouée de manière admirable à l’encontre du peuple Taliban, la manipulation avait suffi pour le mollah Amad Nachnmid, investigateur de la mise en application réelle du projet « Renegades ». Le projet expérimental concrétisé par des tests officiels dans un terrain abandonné, il est dorénavant possible d’envoyer des drones indétectables, armés de puissants explosifs à des endroits précis ».  

« Mon dieu … » dit Andrew, pantois devant cette réalité absolue. Il eut soudainement des vertiges et manqua de tomber mais fut retenu par les hommes armés. En se relevant il vit le symbole significatif du nucléaire dans l’entrepôt … plus loin sous des bâches, était disposé d’autres armements, bien plus destructeurs.  

--- > Sam Thomson, Directeur du genre Action < ---  

Cela faisait un moment qu’un film d’action n’était sorti du studio, Renegades est un film à controverse, abordant un sujet difficile. C’est une fiction il est important de le rappeler.  

C’est Cristina Jurmann (The Troop, Terre Hostile) qui a la lourde tâche de réaliser ce film.  

Casting :  

Daniel Franke (Andrew Black)  

Anya De Angelis (Inia Black)  

Andreas Garrett (Mollah Amad Nachmid)  

Renee Tilford (Scientifique Talibane)  

Music score par Jeanne Armstrong