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Les Films du Cyborg présente
Viva la muerte !

"La cruauté, bien loin d'être un vice, est le premier sentiment qu'imprime en nous la nature ; l'enfant brise son hochet, mord le téton de sa nourrice, étrangle son oiseau, bien avant que d'avoir l'âge de raison."  

Marquis de Sade  

 

Face au mur, j'entends les soldats de Franco diriger leurs fusils en direction de ma nuque. "Sale poète velu et rampant, nous allons t'envoyer au diable pour l'éternité !". Ils gueulent ça depuis que je suis arrivé à Grenade où ils m'ont attrapé. La Guerre Civile de mon pays vient à peine de commencer qu'il me faut à tout prix la France. Mais la France ne veut pas de réfugiés espagnols, "trop pauvres, trop sales". Ils gueulent une dernière fois, "Viva la muerte !" et m'abattent en riant. Je tombe à terre, mais la mort n'est pas venu à moi, ils ne se sont pas rendus comptes que je vis encore. Pourtant, ils me traînent vers une fosse commune où j'atterris sur un tas de cadavres, fusillés avant moi. Je m'appelle Federico Garcia Lorca, poète rebelle, ma vengeance commence immédiatement.  

 

Je m'extirpe tant bien que mal de la fosse commune puante où les cadavres se décomposent. Je ne sais par quel miracle je suis encore vie, pourtant une balle a bien traversée mon coeur. Le trou est toujours là, on peut même y voir à travers. Je me met en route vers Madrid pour rejoindre mes amis planqués.  

Sur mon chemin, je rencontre un petit enfant noir qui marche tout seul. Mais qu'est-ce qu'il fout là ? En plus, il ne manque pas de me tenir la jambe pour que je l'embarque avec lui. Comment refuser de l'aide à un gosse pleurnichard ? Il me dit qu'il s'appelle Matin Lutherking. "Enchanté Martin, moi c'est Federico. Je suis poète et des imbéciles franquistes ont manqué de me tuer. Je t'emmène avec moi à Tolède et je te laisserai dans un orphelinat. Ok, kid ?" Il haussa les épaules, me prit par la main et nous faisons route vers Tolède.  

 

Quelques jours plus tard, approchant de Tolède, n'ayant parlé à personne d'autre que Martin Lutherking depuis ma supposée mort, je commence à vasciller, à perdre les pédales, à avoir des hallucinations. Parfois, je vois le gosse s'envoler dans les airs, choper un moineau et le manger cru une fois redescendu sur terre. Je me frotte les yeux, le gosse repart dans les airs, sa tête est comme gonflée à l'hélium, le soleil me brûle la rétine, ça tourbillonne et je tombe dans les pommes.  

Des secousses me réveillent. Je suis dans une charrette et une belle femme brune en tient les rênes. "Bonjour camarade, je m'appelle Calamity Jane, tu as peut-être déjà entendu parler de moi. Je sais que tu fuis les soldats de Franco, je t'emmène dans un endroit sûr, en compagnie d'autres camarades qui sauront prendre soin de toi. Pendant ce temps, replonge dans ton sommeil la mort ne te vas pas si bien."  

J'obéis à ces ordres et je m'endors tandis que Martin et Calamity me conduisent auprès de gens certains.  

 

Je me réveille (je n'en finis plus de me réveiller), au fond d'une étable parmi le foin et quelques bouses de vaches. Calamity coupe des buches de bois avec trois autres femmes toutes aussi belles qu'elles. Un jeune homme blond, un allemand communiste ayant fuit son pays, entre torse nu à la lueur du soleil. "Quel beau réveille", je me dis. Soudain, Martin me sauta dessus avec une mitraillette entre les mains. Il joue au soldat et mime une rafle de franquiste. "Hey, lève-toi Federico ! Le bel allemand m'a appris à tirer sur les méchants ! Tu veux que je te montre ?" Je comprends que je suis tombé dans un groupe prêt à en découdre avec l'ennemi. Calamity confectionne des pièges à disposer autour de leur demeure. Je me lève et je lui demande si je peux aider à faire quelque chose. Elle me montre du doigt l'entrée de la cuisine.  

 

Dans la cuisine se trouve une jeune femme hyper sexy manipulant des produits chimiques sur une grande table propre. "Salut Federico, je m'appelle Jeanne d'Arc, je prépare des explosifs pour les envoyer à la gueule de ces vermines. Aide-moi à faire le mélange."  

Après nous être envoyés en l'air au milieu des fumées rouges et vertes, nous avons réussi à pondre une centaine d'explosifs. La nuit venue, nous nous sommes retrouvés entre camarades autour d'un banquet devant la grange. C'était la fête, l'alcool coulait à flot, on jouait les décadents sur les ruines de ce monde. Mais nous étions aussi préparés, armés, décidés.  

Une armée de soldats franquistes arrivèrent aux abords de notre demeure. Nous nous sommes retranchés, prêts à l'attaque, prêts au massacre.  

 

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VIVA LA MUERTE !  

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Film d'animation réalisé par Emmanuelle Chattaway. Les dessins s'inspirent des planches de Roland Topor où des personnages croupissent dans un monde cruel et sexy. Fortement déconseillé aux enfants.  

Avec les voix de Roberto Ginerro, Herbert Lester, Tara Kubota et Myrtille Lèche dans un de ses derniers rôles au cinéma.  

 

Scénario : (1 commentaire)
une série B d'animation de Emmannuelle Chattaway

Robert Ginerro

Tara Kubota

Herbert Lester

Myrtille Lèche
Sorti le 08 juin 2024 (Semaine 1014)
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