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Rain

Date de sortie : 7 Avril 2023 (1h 21min)  

Réalisé par : Aaron Jamesson  

Avec Teddy Lorenz, Lizzy Sheperd, Emily Scott ...  

Genre : Science fiction ; Fantastique  

 

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs  

 

SYNOPSIS  

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Le vol 119 entre en zone de turbulences et s’écrase en pleine foret des montagnes rocheuses du Colorado.  

 

Sur les 382 passagers présents sur le vol, seulement 7 échappent à la mort. A quelques kilomètres du crash, une ville fantôme leur servira de refuge.  

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SI VOUS AVEZ RATE LE DÉBUT...  

 

Il attendait depuis plus d'une heure maintenant. Le vol New York - San Francisco avait prit du retard suite à une invraisemblable panne moteur, et le cadrant de la montre de Ted affichait minuit vingt-trois. Il baillait sans cesse depuis quelques minutes, la fatigue avait atteint son point culminant. Il commençait à sentir de douloureuses courbatures dans le cou et au niveau des épaules. Il détestait attendre, l'impatience était son plus grand défaut.  

Il était perdu dans ses pensées. Le patient qui l'attendait était d'après lui une "perte de temps". Un simple cas de schizophrénie poussée, avec en prime une fâcheuse tendance névrotique. Un cas parmi tant d'autres se disait il.  

Ted avait soufflé ses trente quatre bougies il y a un mois et demi. Un âge inquiétant selon lui. La trentaine est toujours dure à passer, et la sienne avait été particulièrement douloureuse. Il se sentait vieillir de jour en jour.  

Il exerçait le métier de psychiatre depuis six ans seulement, et jamais il n'aurait pensé en arriver là. Le conseil national de l'ordre des médecins l'avait rapidement jugé comme très "fiable" et ses interventions ne se limitèrent plus dans l'état de New York.  

Après quelques interventions en Alabama, en Floride ou au fin fond de l'Oklahoma, c'est à San Francisco en Californie que le Langley Porter Psychiatric Institute a fait appel à lui.  

Une intervention jugée inutile puisque Ted savait parfaitement à quoi s'attendre. Plusieurs unités psychiatriques avaient fait appel à lui pour différents cas de syndromes maniaco-dépressifs, schizophrénies, ou encore de psychopathies.  

Cette fois, c'était un énième cas de schizophrénie, suivi de troubles émotionnels intenses. Ce genre de cas est difficile à gérer et surtout à contrôler. Ted pensait ne rien pouvoir faire de plus que les médecins déjà hautement qualifiés de Langley Porter, mais savait que son analyse allait faire avancer le dossier. Et allait surtout faire monter d'un cran encore sa notoriété dans tout le pays.  

 

Il était minuit quarante-cinq et l'appel micro le fit sursauter. La voix d'une jeune femme résonna dans tout l'aéroport :  

- Le vol cent dix-neuf, à destination de San Francisco est annoncé porte seize. Nous nous excusons pour ce retard et vous souhaitons bon voyage.  

Ted poussa un soupire de soulagement puis se leva. Il avait les jambes engourdies et eu à peine le courage de porter sa valise.  

Il était d'apparence assez petit mais bien bâti. Toujours bien habillé, il portait une chemise rayée couleur "saumon", comme il avait l'habitude de la décrire. Par dessus, une veste d'été légère kaki lui faisait prendre un air décontracté.  

La couleur noire de son pantalon semblait étrangement familière à celle de ses cheveux. Il était toujours coiffé très courts, et rasé de près. Il n'aimait pas les longues barbes hirustes, mais n'aimait pas non plus avoir la peau nette et bien douce.  

Il sortit son passeport de sa poche intérieure, puis son billet première classe. Il agrippa sa valise et se dirigea vers la porte indiquée, située à l'autre bout de l'aéroport : "c'est bien ma veine" pensa il.  

 

Arrivé dans la passerelle, il fit la queue pendant près d'une heure avant de pouvoir pénétrer et s'installer dans l'avion. Visiblement, beaucoup de monde avait attendu ce départ et l'avion n'allait pas décoller avant un bon quart d'heure encore.  

Ted sortit son téléphone de sa poche droite, puis naviguant dans son répertoire, s’arrêta sur le contact JOHNSON. Il colla le téléphone à son oreille.  

Après quelques sonneries, la messagerie vocale s’enclencha puis se décida à la dernière minute de raccrocher. Il hésita un moment, puis laissa quand même un message après le bip.  

- Bonsoir Monsieur Johnson. Je voulais juste vous prévenir que j'arriverais au San Francisco International Airport vers huit heures. L'avion a prit du retard. Je vous recontacterai une fois la bas. Au revoir  

Il referma le clapet de son téléphone puis le remit dans sa poche.  

 

Enfin à l'intérieur, il chercha sa place quelques minutes puis s'installa dans son fauteuil. Il jeta un œil à travers le hublot, voyant le chargement des bagages se terminer.  

Les passagers s’installèrent dans un brouhaha collectif, puis après de longues minutes d'attente, l'avion ferma enfin ses portes.  

La nuit était fraiche pour un été comme celui là et l'avion était très mal ventilé. Sans doute depuis la panne, la climatisation ne devait pas fonctionner.  

Il regardait le ciel par la petite fenêtre ronde. Les étoiles scintillaient merveilleusement, ce qui le replongea dans ses pensées, qui furent vite interrompues.  

Une jeune femme, d'un mètre soixante cinq à peine, les cheveux un peu en bataille, s'installa à coté de lui.  

Elle avait sans nul doutes couru jusqu'ici, et manqué de peu de rater le vol. Elle respirait très fort, comme ci elle allait faire une crise cardiaque dans la seconde qui suivait. Elle se démêla les cheveux, puis plaqua sa tête contre le dossier du fauteuil, exténuée.  

Ted tourna la tête légèrement, puis l'observa quelques secondes. Elle avait les cheveux blonds, du moins les racines seulement. Le reste de sa chevelure était d'une couleur cuivrée, à moitié ondulée. Elle portait un rouge à lèvres rosé, et une paire de boucle d'oreilles en or.  

Elle se frotta le front, puis déboutonna d'un cran sa chemise.  

Ted détourna le regard, gêné. Il n'avait pas l'habitude de voir ça. Lui qui vivait seul, il n'avait jamais eu de vraie relation amoureuse. Il préférait s'adonner à son travail, jour et nuit. Tout passait après son boulot.  

Il s’efforça de regarder par le hublot.  

- Si cela vous gaine, je peux le reboutonner, lui dit ironiquement la femme.  

- Je vous demande pardon ? lui dit-il en tournant la tête  

- Je vous ai vu détourner les yeux... Je sais reconnaitre un homme gêné vous savez.  

Ted devint rouge écarlate. Une chaleur étouffante l'envahit en à peine trois secondes et demie.  

Elle esquissa un sourire puis sortit un téléphone de la poche de son pantalon.  

- Vous devriez l'éteindre pendant le vol, lui dit-elle.  

Il lui jeta un regard approbateur  

- Vous avez surement raison. Moi non plus je n'aime pas être dérangé par les téléphones qui sonnent pendant mon sommeil.  

- Qu'est-ce qui vous fait croire que j'ai l'intention de dormir ?  

Il ne savait quoi répondre. Sa façon de poser les questions étaient pour le moins dérangeante.  

- C'est une supposition. A moins que vous ne préfériez passer six heures à regarder le dossier du siège qui est devant vous.  

Il eut un rictus nerveux. Il n'était pas doué pour les dialogues avec la gente féminine. Il manquait parfois de tact. Et d'autres fois, de délicatesse.  

- Et vous ? Vous allez dormir ? Vous êtes aussi blanc qu'un linge. Ou bien vous avez une peur bleue de l'avion ...  

Il se frotta les joues puis se regarda dans le reflet du hublot, voyant sa peau refléter une couleur indescriptible.  

- Et bien... Euh... Je pense qu'un bon remontant me fera reprendre quelques couleurs naturelles, lui dit-il.  

Il voulait dormir en réalité, mais faire la causette avec une femme blonde au décolleté ouvert et aux yeux couleur turquoise lui semblait une bien meilleure chose.  

Tout le monde était installé et l'avion entama son demi-tour. Les passagers attachèrent leurs ceintures après avoir observé l’hôtesse qui fit des gestes absurdes pour montrer à tous comment la fixer, puis le commandant de bord parla au micro.  

"Messieurs dames, bienvenue à bord du vol cent dix-neuf à destination de San Francisco. Merci d'attacher vos ceintures, nous nous apprêtons à décoller..."  

Ted n'écoutait pas. Il attacha sa ceinture rapidement puis jeta un œil par le hublot. L'avion prit de la vitesse, puis en quelques secondes quitta la terre ferme pour s'envoler dans les airs.  

 

 

********  

 

 

L'avion avait décollé il y a maintenant plus de trois heures et Ted discutait de ses dernières vacances avec la jeune femme. Elle avait l'air scotchée à ses lèvres lorsque qu'il lui parlait de ses longs périples dans les régions tropicales, dans le fin fond de l'Australie ou encore dans les forets les plus denses du monde. Elle semblait n'avoir aucunes connaissances de tous ces paysages, à vrai dire elle ne voyageait jamais.  

- Alors ...? Il chercha quelques secondes son prénom dans sa tête. ... Quel est votre prénom déjà ? Lui demanda-t-il.  

La jeune femme roula des yeux.  

- Cela fait juste trois fois que je le répète mais... Moi c'est Emily.  

Elle lui envoya un sourire radieux, faisant apparaitre ses dents incroyablement blanches et brillantes.  

- Et bien... Emily, qu'est-ce que vous pouvez bien faire dans une ville comme San Francisco ?  

Il fit un signe à l’hôtesse qui poussait son chariot rempli de petites fioles d'alcools forts, de cocktails, et d'autres boissons fruitées.  

- Je vous trouve bien curieux dites-moi ! Elle le regarda du coin de l’œil  

- En fait, j'ai trouvé un job. Un nouveau job.  

- Vous êtes secrétaire c'est ça ? lui dit il en esquissant un petit sourire tout en la dévisageant  

- Ouah, vous avez retenu au moins une chose de tout ce que je vous ai raconté depuis le début du vol ! En net progrès !  

Elle tapa dans ses mains silencieusement, faisant mine d'applaudir.  

- Vous savez, la mémoire est une chose qu'on ne contrôle pas. Et puis, la fatigue doit jouer un peu de son rôle là dedans.  

Il engagea un ton qu'il prenait très souvent au quotidien, pour expliquer à ses patients les symptômes de leurs maladies.  

- Je crois que si vous ne m'aviez pas dit que vous étiez psy, je l'aurais rapidement deviné, lui dit-elle ironiquement.  

Il esquissa un léger sourire, puis leva la tête vers l’hôtesse qui arrivait à leur niveau  

- Vous désirez ?  

- Je vais prendre un verre de ce petit... truc ... là.. Il pointa du doigt une petite fiole transparente contenant un liquide qui ressemblait à du whisky.  

- Vous voulez boire quelque chose ? dit il en se tournant vers la jeune femme  

- Un verre d'eau pour moi, merci.  

L’hôtesse lui tendit un verre ainsi qu'une bouteille d'eau minérale bien fraiche, ainsi que la fiole d'alcool ainsi qu'un autre verre qui contenait quelques glaçons.  

- Et donc, vôtre job ? reprit il en se servant son digestif  

- Quoi mon job ?  

- Quitter la DZ Bank pour un poste meilleur à San Francisco ? Je n'y crois pas trop...  

- Vous savez, ce n'est pas qu'une question d'argent. Ni d'opportunités. Lui dit elle en prenant un ton sérieux qu'elle n'avait pas encore prit jusqu’à maintenant.  

- Dans ce cas, je préfère ne rien savoir.  

Il avala une gorgée de son breuvage. Après quelques secondes de silence, elle reprit d'un ton plus calme  

- Mon fiancé est mort il y a un mois....  

Le genre de conversation que Ted redoutait plus que tout - Il ne savait pas réellement comment aborder ce genre de discussion, et il ne trouvait jamais les mots justes pour réconforter la personne.  

- Je suis désolé. Je m'attendais un peu à ce genre de réponse et c'est pourquoi je ne voulais rien savoir.  

- Ne vous inquiétez pas, il y a plus de rage que de peine en moi.  

Il l'a regardait profondément, comme hypnotisé par la lueur que reflétait ses yeux bleus.  

- J'en suis sincèrement...  

La fin de sa phrase fut brièvement interrompue par une coupure de courant. L'avion était plongé dans la pénombre. La seule source de lumière provenait des éclairages de secours situés au dessus de chaque porte.  

Ted se leva de son siège puis jeta un œil autour de lui. Il distinguait à peine quelques silhouettes d’hôtesses à moitié affolées qui couraient vers la cabine de pilotage.  

- Tout va bien pour vous ? demanda Ted à Emily en essayant de se rassoir sur son siège.  

Une voix à peine audible surgit de l'obscurité  

- Je crois que ça va, oui, Merci. Mais je me demande bien pourquoi...  

Une secousse violente l'interrompit à son tour. Les masques à oxygène tombaient un par un et une vague de sensation de chute libre se fit sentir.  

Le système d'alarme retentit dans tout l'avion dans un bruit assourdissant. Les cris des passagers étaient couverts par le bruit des réacteurs. L'avion semblait perdre de l'altitude. Ted était scotché à son siège. Il chercha la main d'Emily dans le noir, mais n'arriva pas à la trouver. Il s’efforça de retenir son souffle. Il sentait une pression sur lui, une sensation de chute libre incontrôlable.  

En un instant, les lumières de l'avion se rallumèrent. Ted regarda à coté de lui. Le siège était vide. Emily n'étais plus là  

L'avion tombait. Les cris étaient de plus en plus forts. Ted s’efforçait de fermer les yeux. Il se cramponnait à son siège.  

'Tout va s'arranger... Tout va s'arranger' pensa il, alors que l'avion perdait de plus en plus d'altitude. Il arracha le masque qui pendouillait au dessus de sa tête puis le plaqua contre son visage.  

Il rouvrit les yeux puis regarda par le hublot. Dans quelques secondes, l'avion allait heurter le sol.  

Il referma les paupières aussi fortes qu'il le pouvait. Quelques secondes plus tard, l'avion s’écrasa dans un choc ultra violent. Le crane de Ted heurta violemment le siège face à lui.  

Le bruit des arbres déracinés que l'avion était en train d'écraser s'ajouta aux hurlements des passagers et des réacteurs qui implosaient en projetant des flammes gigantesques des turbines.  

L'avion finit sa course être deux chênes centenaires, projetant plusieurs passagers de leurs sièges.  

Ted vit une lumière blanche s'installer devant ses yeux puis tomba quelques secondes plus tard dans un sommeil profond.  

 

 

*****************  

 

Le soleil tapant illuminait la grande pièce principale de la maison. Les cristaux de diamants incrustés au lustre scintillaient de jolis faisceaux multicolores et rendaient l’atmosphère plus joviale qu'a l'ordinaire.  

Une haute cheminée ornait le mur principal de la pièce, sur lequel étaient accrochés plusieurs tableaux. De Vinci, Rembrandt, Monet, Gauguin ; chaque tableau avait sa propre valeur.  

Un long tapis rectangulaire recouvrait le sol sur sa quasi totalité et les quelques motifs et ornements qui le décorait laissaient à deviner qu'il n'avait pas été acheté sur le continent.  

Au milieu de la salle, une petite table basse high-tech, qui servait plus de repose pied qu'autre chose, séparait deux longs sofa gris.  

 

Allongé sur l'un d'eux, Ted dormait encore. Il était sept heure trente, et comme à son habitude, il constata avec déception en se réveillant que l'heure était d'aller au travail.  

Il émergeait de son sommeil en pensant à sa journée. Quel patient allait-il recevoir aujourd'hui ? - 'Encore ce fou furieux qui va venir me demander des antidépresseurs toute les deux heures' pensa il.  

Sur la table basse était posé un carnet, celui de ses rendez-vous quotidiens. C'est là dedans que Ted notait le nom de chaque patient, et l'heure à laquelle il devait arriver à son cabinet.  

Il se redressa du sofa, puis reboutonna sa chemise. Il s'était encore endormi avant même d'avoir eu le temps de retirer ses chaussures.  

Les journées de Ted étaient longues et éprouvantes - chaque rendez-vous durait en moyenne une bonne heure et comme à son habitude, les horaires n'étaient pas respectés. Le premier patient de la journée restait quelques minutes de plus que prévu, ce qui décalait le rendez-vous suivant. Et ainsi de suite.  

Aujourd'hui, la journée ne devrait pas être bien chargée, se dit il. Il devait faire un saut au New York State Psychiatric Institute afin d'y récupérer un dossier d'un patient décédé.  

Il travaillait la bas à mi-temps maintenant, l'hôpital était avant tout le lieu ou il avait commencé à pratiquer. Après y être resté quelques années comme neuropsychiatre, il avait décidé de s'installer indépendamment, et trouva un petit cabinet de dentiste en vente sur Madison Avenue. Après de longs mois de rénovations et d'autres travaux de reconstruction, son nouveau siège était enfin prêt.  

Cela fait maintenant trois ans que Ted s'est installé, et tout ça ne lui avait pas rendu la tache plus facile.  

Les patients internés du New York State Psychiatric Institute sont suivis par plusieurs médecins et psychiatres, mais seul une petite dizaine d'entre eux étaient entre les mains de Ted.  

Il avait commencé avec quelques dépressifs, un ou deux névrosés, et une petite paire d'amnésiques. Ça ne lui coutait pas plus de six heures de travail par jour mais son salaire était nettement moins élevé que ceux de ses collègues médecins.  

Après 24 mois de diagnostics, il se vit promu au rang supérieur. Rien de bien nouveau en réalité : une paye clairement satisfaisante, mais le nombre de patient à sa charge avait pratiquement doublé.  

Il resta une année de plus encore à l’hôpital avant de chercher son nouveau lieu de travail - Il ne supportait plus d'être entouré chaque jour de ses patients, de leurs visites quotidiennes, des aides soignantes, des médecins, des psychiatres, des animateurs...  

Il avait rapidement fait l'acquisition d'un nouvel endroit pour travailler et s'y était installé rapidement.  

Ce n'était que son domicile de travail, il habitait à quelques rues au nord de son nouveau cabinet, sur la 156th street.  

 

********  

 

Ted se secoua la tête puis retrouva ses esprits petit à petit. Il se frotta le visage de ses mains, puis prit le petit bloc note sur la table basse.  

Il souffla sur la couverture, faisant tomber quelques miettes de pain et de gâteaux de la veille. Sur le devant était marqué "BLOC NOTE", rien de plus évident. Juste en dessous, une petite étiquette jaunâtre était collée : "Rendez-vous".  

Il tourna les pages unes par unes en vérifiant que ses anciens rendez-vous étaient tous griffonnés. La plupart étaient tous déjà faits mais pour quelques exceptions, certains rendez-vous devaient être décalés.  

Il s'arrêta sur la date du cinq mai. Le premier rendez-vous était prévu pour huit heure trente, cela lui laissait le temps de se préparer tranquillement. Les autres rendez-vous inscrits étaient de simple représcriptions de médicaments.  

Il referma le calepin, puis songea enfin à prendre le petit déjeuner.  

 

**  

 

Ted arrivait devant la porte de son cabinet, au volant d'un break à moitié amoché. Il n'aimait pas les belles voitures ni les engins au moteur surpuissants. Il se contentait de cette épave depuis des années. Il avait les moyens de s'offrir plus qu'une simple Ferrari, ou même une limousine cinq étoiles, mais son avarice avait atteint des niveaux inquiétant.  

Il se gara sur l'emplacement qui se situait juste devant la porte d'entrée. D'habitude, cette place était toujours occupée par les riverains, mais cette fois ci, la chance était de son coté.  

Il ferma sa voiture à clé à l'aide du bip de son trousseau, puis monta les quelques marches qui séparaient le trottoir à la porte du pavillon.  

 

C'était un petit logement, mais il restait néanmoins très charmant. Une fois la porte d'entrée passée, un sas faisait office de hall. Il y avait entreposé tous les documents importants qu'il pouvait mettre à disposition de ses clients sur un tableau d'affichage, et quelques plantes d'appartement refourguées par ses voisins. Dans un coin, un petit guichet en arc de cercle servait d'accueil. Derrière le standard se tenait une jeune femme maigre et plutôt grande. Anna était la secrétaire de Ted. Elle avait été embauchée depuis l'ouverture du cabinet, ce qui lui facilitait le travail en ce qui concernait la paperasse, les appels téléphoniques, les rendez-vous...  

La porte de gauche était ouverte et menait à la salle d'attente. Elle n'avait vraiment rien de spécial, et c'était certainement la pièce qu'il avait le moins chargée en originalité. Quatre chaises pliantes étaient posées le long du mur, et une petite table faisait le coin de la pièce. Quelques revues y étaient posées comme le journal sportif ou plusieurs magazines people. Ted adorait ce genre de lecture, bien qu'il n’approuve pas du tout ce genre de "mensonge payant"  

La porte de droite était un peu plus grande que les autres. Un petit écriteau y était fixé ou l'on pouvait lire "Docteur Williams". Son cabinet médical était bien plus joli et soigné que les autres pièces. Deux grandes fenêtres coulissantes comblaient le mur face à la porte, avec des vitres toujours impeccables. Des longs stores pivotants assombrissaient la pièce malgré une étonnante clarté constante.  

Sur le mur de droite était posée quelques étagères remplies de livres, de revues médicales et de schémas représentants l'anatomie humaine. Quelques plantes logeaient ici et là, donnant un aspect un peu plus décontracté à la pièce.  

Sur le mur de gauche, un bureau en merisier était disposé de façon à gagner un maximum de place, malgré sa taille imposante. Un fauteuil noir basculant était posé d'un coté, là ou Ted y passait la plupart de son temps. De l'autre coté, une simple chaise en bois suffisait pour accueillir ses patients.  

Dans le coin supérieur du cabinet, deux longs fauteuil ressemblants plus à des sofas, étaient disposés autour d'une petite table basse.  

Les murs, les plafonds, les portes. Tout était blanc. Ce qui permettait à la lumière de mettre en valeur certains tableaux que Ted avait accroché aux murs. Comme dans son living, quelques chefs-d’œuvre de valeur conséquente décoraient la majeure partie des cloisons.  

 

Il était huit heure vingt et Anna était visiblement déjà arrivée. Elle griffonnait quelques mots sur un bloc note semblable à celui de Ted. Quand la porte d'entrée s'ouvra, elle releva la tête quelques secondes puis s'empressa de refermer son carnet.  

- Monsieur Williams arrive à l'heure ce matin ! S’exclama-t-elle en décrochant un sourire radieux.  

Ted avait l'habitude de ces petites remarques dés le matin, et se contenta de lui rendre un sourire un peu tendu.  

- Et madame Anna Cortez est encore une fois arrivée en avance malgré les suggestions que j'ai pu lui faire à ce propos, lui répondit Ted.  

Anna était une femme plutôt hyperactive et maniaque. Le genre de femme que Ted aurait préféré éviter pour un boulot comme celui là.  

Anna était la fille du docteur Trevis, ancien psychiatre du New York State Psychiatric Institute. C'est Ted qui avait reprit le flambeau de ses longues années de travail lorsqu'il prit sa retraite. Le docteur Trevis avait eu beaucoup de peine à quitter l'hôpital, mais son état de santé ne lui permettait plus de pratiquer. Il souffrait depuis plusieurs années de douloureux maux de gorges, et après quelques examens approfondis, les médecins ont vite détecté la présence d'une tumeur maligne au niveau du pharynx.  

C'était un homme grand et assez robuste. Il portait toujours le même genre de vêtements : chemise à carreaux, pantalon classique et ceinture. Il avait le crane à moitié dégarni et portait de petites lunettes en demi lune.  

 

Il avait rencontré Ted le jour de son départ ; il voulait à tout prix s'entretenir avec celui qui reprendrait les rênes de plusieurs dizaines d'années de travail...  

Ils étaient dans la salle de repos de l'institut ou toute l'équipe médicale était rassemblée pour fêter le départ du grand Doc Trevis. Ted avait été contacté quelques semaines plus tôt et avait passé un entretien avant de décrocher ce poste.  

Malgré un nombre affolant de candidats, c'est lui qu'on avait choisi.  

Le docteur Trevis était assis à la table centrale et finissait de boire son verre d'eau. Il fit un signe à Ted qui était seul dans un coin de la pièce. Il ne connaissait personne et se sentait mal à l'aise ; "Ils vont finir par croire que je fête son départ pour encore mieux fêter mon arrivée" se dit-il.  

Ted s'approcha de la table, puis posa son verre à coté des autres.  

- Ne reste pas tout seul mon gars, ici, personne ne te mangera ! lui dit Trevis  

Ted tira une chaise, puis s'installa en se contentant de lui adresser un sourire gêné.  

- Je ne te cache pas qu'au début, c'est toujours un peu difficile de s'adapter à toute ces blouses blanche - il fit un geste de la main pour désigner les médecins et autres stagiaires - mais à la longue, on finit par s'y faire.  

Ted ne dit rien. Il jeta un œil à toute la branche médicale au complet. Il y avait plus d'hommes que de femmes, ce qui ne l'étonnait pas. Dans son groupe universitaire, seulement quatre femmes étaient présentes sur les vingt étudiants encore en course pour le diplôme de fin d'année.  

- Je suppose qu'on ne t'as encore rien dit sur l'état de tes futurs patients ?  

Ted fit non de la tête  

- J'en étais sur ! Il vida son verre puis le posa brutalement sur la table.  

- Viens avec moi, je vais te montrer quelque chose...  

Il se leva, puis entraina Ted en dehors de la salle. Ils parcoururent quelques couloirs, puis arrivèrent dans un autre, un peu plus étroit. L'éclairage était coupé et la pénombre donnait un petit air lugubre de film d'horreur.  

Trevis stoppa devant la première chambre du couloir.. Ils se rapprochèrent du hublot de la porte. A l'intérieur, un patient d'une trentaine d'années était debout, face à la petite fenêtre qui ornait le mur de sa chambre.  

- Lui, dit Trevis en faisant un signe de tête vers l’individu, c'est Richard Norton. Le patient le plus calme de l'institut. Il passe le plus clair de son temps à regarder par la fenêtre en espérant voir sa femme arriver...  

Ted approcha un peu plus sa tête de la lucarne. Il s'aperçut que l'homme ne bougeait pas d'un poil. Peut-être dormait il debout ?  

- Et je suppose que sa femme ne viendra jamais ? demanda Ted  

Le médecin le regarda puis esquissa un léger sourire  

- Il l'a assassinée il y a quelques années après une dispute assez violente. Il a sombré dans la folie juste après avoir été interné au Lincoln Correctional Facility. Il a ensuite été transféré chez nous.  

Il se retourna, puis fit quelques pas avant d'arriver devant la deuxième porte, Ted à ses trousses.  

Ils approchèrent leurs visages du second hublot...  

- Elle, c'est Elisabeth Winter. Pour faire simple, son cas est classé comme indéterminé...  

Il se gratta le menton en fronçant les sourcils  

- En réalité, je pense que c'est du fait qu'elle simule très bien. Elle aussi a été internée au Lincoln Correctional mais a ensuite été transférée ici. Elle refuse de coopérer avec les aides soignants, et refuse toute sorte d'activité. En gros, ne comptez pas lui faire avaler des médicaments sans l'aide de quelques agents de sécurité...  

Ted approcha à nouveau son visage de la porte mais ne vit qu'une silhouette emmitouflée dans un drap sur un lit crasseux.  

Trevis avança un peu plus loin dans le couloir, puis s'arrêta sur la dernière chambre. Ted le suivait en jetant un œil aux écriteaux collés sur les portes. Les noms des patients y étaient inscrits ainsi que leurs numéros de chambres.  

Arrivé devant la dernière ouverture, il constata que celle-ci était un peu plus solide que les autres... Le hublot était lui aussi plus gros et plus épais.  

Trevis approcha sa tête du vitrage mais ne vit aucune trace du patient.  

- Je vous présente le patient le plus dangereux de cet hôpital : monsieur Greg Hurley.  

Ted était resté en retrait, mais essayait de distinguer l'individu à travers la vitre.  

- N'essayez jamais de communiquer avec lui sans avoir prit le soin de lui mettre deux agents de sécurité à ses cotés... et une paire de menottes. Nous sommes dans l'obligation de l'attacher malgré que cela ne soit désapprouvé par la plupart des autres médecins. Il a agressé une aide soignante il y a quelques semaines, ce qui lui a value un séjour en rééducation. Trois côtes fracturées, et la colonne vertébrale en morceaux. Nous n'avons jamais su comment il avait pu faire autant de dégâts à mains nues.  

Il s'éloigna du hublot, puis Ted approcha à son tour son visage.  

Il n'y avait personne dans la chambre, le lit était vide et les fenêtres closes. L'absence de lumière l'empêchait de voir jusqu'au bout de la pièce.  

Il approcha encore un peu plus sa tête jusqu'a coller son visage sur la vitre. Il scrutait le moindre détail ou pouvait se trouver le patient jusqu'a ce qu'une grosse tête surgit de l'autre côté de la porte.  

Ted sursauta et recula d'un mètre au moins en poussant un cri. Le patient se tenait debout, le visage collé au hublot. Un visage pale qui ressemblait presque à celui d'un mort vivant de grands films d'épouvantes. Il avait les cheveux en bataille et les yeux globuleux.  

Trevis se tourna vers Ted laissant échapper un petit rire discret...  

- Ne vous inquiétez pas pour ça - il fit un signe de tête vers le patient - je me suis fait avoir aussi. Comme tout les membres de l'institut. Une sorte de bienvenue de sa part j'imagine... Il eut un rictus moqueur, puis retourna vers la salle de repos.  

Ted le rattrapa à reculons en fixant toujours le patient qui était debout derrière sa porte, le visage plaqué à la vitre. Il le regardait s'éloigner, jusqu'a ce qu'il disparut de sa vision.  

 

**  

 

De retour devant la salle de garde, Trevis serra la main des quelques aides soignantes qui commençaient à partir. Ted sentait la fatigue s'installer et ses paupières commençaient à devenir un peu lourdes.  

Les deux femmes s'en allèrent et Trevis se retourna vers Ted avant de rejoindre le reste du groupe.  

- Je peux vous proposer un dernier verre ? demanda Trevis à Ted  

Il regarda sa montre quelques secondes...  

- Non merci, je pense que je vais rentrer moi aussi.  

- Comme vous voudrez ! lui dit Trevis, l'air déçu.  

- Si toutefois vous souhaitez vous installer en dehors de l'établissement, contactez moi ! Ma fille cherche du travail et il vaut mieux avoir quelqu'un pour s'occuper de la paperasse que de le faire soit même.  

Bien sur, si le bureau qu'on vous offrira ici vous conviendra, c'est à vous de choisir...  

Il lui fit un clin d'œil amical puis lui sourit en se tournant vers la porte.  

Après avoir salué toute l’équipe, Ted serra la main à Trevis avant de quitter l'hôpital.  

Cette petite visite rapide l'avait un peu barbouillé et il se demandait encore si tout ce que lui avait dit Trevis n'était pas un peu exagéré.  

Le dernier patient l'avait quand même marqué : il n'arrêtait pas de penser à ce visage pale, et à ces yeux rouges injectés de sang.  

Il s'efforça de ne plus y penser et reprit la route de son domicile  

 

*********  

 

Il poussa la porte de son cabinet, puis posa son attaché case sur le bureau. Les fenêtres étaient ouvertes, Anna avait du les ouvrir dés son arrivée. Les stores se balançaient de gauche à droite sous le souffle du vent qui s'infiltrait dans la pièce.  

Il jeta un œil au téléphone posé sur le bureau : une petite lumière rouge clignotait - aucun message. Au moment où il s'apprêtait à retourner dans le hall, le téléphone ne mit à sonner.  

Il fut surprit lorsqu'il jeta un œil à l'horloge. Il était huit heure vingt-cinq ; en général, les premiers patients n'appelaient jamais avant dix heure.  

Il posa la main sur le combiné  

- Je prends ! cria-t-il à Anna.  

Elle avait l'habitude de filtrer tout les appels, mais certains étaient directement pris par Ted lui même.  

Il décrocha le combiné puis le colla à son oreille  

- Docteur Williams, j'écoute ?  

- Bonjour Monsieur Williams - il avait la voix grave et cassée, avec un accent étrange que Ted ne reconnut pas - Je suis le docteur Johnson du Langley Porter Psychiatric Institute de San Francisco. Je suis navré de vous appeler si tôt, mais j'ai un emploi du temps assez chargé en ce moment.  

Ted se contentait d'écouter et ne dit pas un mot. Après quelques secondes de silence, l'homme reprit..  

- Je vous appelle sous les conseils d'un vieil ami. Votre savoir-faire est comme qui dirait "unique" et nous voulons faire appel à vos aptitudes pour traiter un cas particulier.  

Ted avait déjà eu ce genre d'appels, mais pas au delà des frontières de la ville. Il avait refusé maintes fois en pensant que ces interventions ne seraient pas franchement utiles, ni pour lui, ni pour l'hôpital qui faisait appel à lui.  

- Ecoutez, dit Ted avec un soupir de lassitude - vous n'êtes pas le premier à m'appeler pour ce genre de demande, bien que cela me flatte que vous ayez pensé à moi. Mais je suis navré de devoir refuser vôtre requête, je ne pense vraiment pas pouvoir vous apporter quoi que ce soit de plus que vos médecins actuels.  

L'homme s'attendait à cette réponse et ne se laissa pas décourager pour si peu...  

- Ecoutez monsieur Williams, nous sommes prêts à prendre en charge le voyage ainsi que l'hébergement. Si vous désirez quoi que ce soir, nous pourrons en parler une fois sur place. Mais je vous le répète, nous comptons énormément sur vôtre intervention. Et bien sur, cela vous rapportera bien plus qu'une simple somme d'argent...  

Il avait touché le point sensible. Ted n'aimait pas admettre qu'il travaillait uniquement pour l'argent, mais il fut encore étonné qu'un hôpital à l'autre bout du continent fasse appel à lui.  

- Je ne sais pas... Il me faut du temps pour y réfléchir.. Hésita Ted.  

- Le temps est compté monsieur Williams, nous ne pouvons attendre. Nous avons besoin de vous au plus vite... Croyez-moi, vous ne regretterez rien après vous être déplacé.  

Ted hésitait encore... D'un coté, il pensait déjà à profiter du voyage pour respirer un bol d'air frais, de pouvoir décompresser un peu et profiter de la ville. Il n'avait jamais été aussi loin, et n'avait jamais visité la Californie : chose qu'il n'aurait jamais pensé faire dans sa vie.  

Il fixa son bloc note ou le mot "Rendez-vous" lui semblait être écrit encore plus gros qu’à l’ordinaire.  

Il respira profondément puis finit par céder...  

- Bon, c'est d'accord. Mais je vous préviens...  

- Parfait ! Le coupa l'interlocuteur. Prenez l'avion des ce soir, un vol pour San Francisco est prévu pour vingt-trois heure. Vous aurez le temps de vous préparer d'ici là. Recontactez-moi lorsque vous arriverez à l'aéroport, une voiture vous attendra devant l'entrée...  

- Très bien, mais je dois vous prévenir que ...  

- Je dois vous laissez monsieur Williams, une urgence m'appelle. Merci d'avoir accepté, j'ai hâte de vous rencontrer... - 'Clic'  

L'homme avait raccroché. Ted reposa le combiné sur le téléphone, puis se laissa tomber sur son fauteuil.  

Pourquoi était il si pressé de me rencontrer ? se demanda Ted.  

"Le temps est compté" ? Le patient était il mourant ?  

Il réfléchissait à toute ces questions, et semblait un peu surpris lui même d'avoir accepté si vite. Il se frotta le visage, puis ses yeux se fixèrent sur la pendule. Huit heure trente.  

Encore une journée qui démarre bien... soupira Ted.  

 

*********  

 

La nuit était fraiche et humide et les étoiles scintillaient toujours dans le ciel. La source de lumière qu'émettait la lune s'ajouta à celle du feu qui émanait de la carcasse de l'avion.  

Les ailes de l'appareil avaient été littéralement arrachées au contact des arbres, et les réacteurs s'étaient brisés au premier impact avec le sol.  

Les flammes qui jaillissaient des débris illuminaient les alentours : une foret dense s'étalait sur plusieurs kilomètres à la ronde.  

 

Ted était allongé sur le sol, sur un tas de branches et de feuilles mortes. Son visage était recouvert de sueur et de suie et le pan de sa veste avait été légèrement arraché.  

Il émergea doucement de son lourd sommeil avec un mal de crane atroce. Il avait du mal à ouvrir les yeux et à distinguer nettement ce qu'il se passait autour de lui.  

Il était allongé à coté d'une partie de l'avion qui n'avait pas réussie à s'embraser ; une chance pour lui.  

Il tourna la tête sur sa droite, puis reprit ses esprits lorsqu'il aperçut la partie de l'avion enflammée. Quelques passagers hurlaient encore, d'autres semblaient morts. Ou endormis.  

Il respirait très mal : il avait ingurgité une bonne quantité de poussière et de suie. Il se frotta les yeux puis se redressa rapidement.  

 

Il s'empressa d'aller secourir les premiers passagers gravement blessés. Certains avaient quelques blessures superficielles et se contenta de leurs conseiller de s'éloigner le plus possible des réacteurs en feu.  

Après de longues minutes de secours, il rassembla les six passagers encore sur pieds. La plupart saignaient de quelques égratignures, mais Ted se contentait de retrouver le maximum de survivants.  

 

Au bout d'une trentaine de minutes, il se décida à arrêter les recherches. Les six rescapés étaient regroupés autour d'un arbre et le feu commençait à s'estomper.  

Ted retrouva le petit groupe d'individu puis attira leur attention  

- Ecoutez moi tous ! cria-t-il. Nous allons essayer de retrouver et de rassembler nos bagages - Il tendit le bras vers la partie de l'avion la plus proche - Ensuite, nous envisagerons de trouver une solution. Pour le moment, mettons nous au travail. Si vous retrouvez des survivants dans les décombres, prévenez-moi au plus vite, c'est entendu ?  

Les quelques personnes commençaient à s'éparpiller. Certains marmonnaient des paroles incompréhensibles qui n'approuvaient sans doute pas l'idée de Ted.  

 

Il scrutait la végétation autour de lui. Une foret interminable s'étendait sur plusieurs dizaines de kilomètres.  

Il était encore sous le choc, et n'arrivait pas à se concentrer. Ou étaient-ils ?  

Il jeta un œil rapide à sa montre : le cadran affichait quatre heures trente deux. L'aiguille des secondes ne tournait plus, elle n'avait sans doutes pas résisté au choc vu l'état du cadran.  

Il respira un bon coup, puis leva la tête vers le ciel. La nuit calme et envoutante n'allait plus tarder à faire apparaitre les premiers rayons de soleils du crépuscule...  

 

 

Scénario : (2 commentaires)
une série Z de science-fiction (Fantastique) d'un amateur
Sorti le 07 avril 2023 (Semaine 953)
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