Les Films du Cyborg présente The End THE END. AVEC JONATHAN KRAUSE ET VERONICA BALLARD. RÉALISÉ PAR DANTE MACHINE. DURÉE : 70 MINUTES. LES FILMS DU CYBORG.
Je m'appelle Abigail et je suis un cyborg. Je me suis réveillée dans une couveuse en 2078. Personne aux alentours, un silence plombant qui fait mal aux oreilles, qui tambourine mon crâne. Mes jambes en acier sont engourdies, il faut que je cours pour les déployer. Alors, je sors de ma couveuse et je prends mes jambes à mon cou. Je le répète : je m'apelle Abigail et je suis un cyborg. Hors de ma couveuse, je découvre cet immense vaisseau qui ressemble à celui que j'ai vu dans le film "Alien" de Ridley Scott. Les films de science-fiction semblent ne pas mentir, notre futur est ce qu'il y a de plus grand à craindre. Mais moi, qu'est-ce je fais là, seule au milieu du vide, pas l'ombre d'une vie, pas l'ombre de la mort ?
Je regarde à travers le premier hublot que j'aperçois. A l'extérieur, un désert, est-ce la lune ? Non, au loin je vois du sable, et encore plus loin je vois la mer. Le paysage ressemble à cela : d'abord la lune, puis le sable, puis la mer. Je ne m'incombe pas de trouver la sortie, je déploie mon bras-mitraillette et je brise le hublot. Je passe tout juste, je suis une fille qui a su prendre soin de son corps. Et moi qui rêvait de devenir le plus grande mannequin-cyborg... Ou bien poètesse, tiens !
"Je mourrai d'un cancer de la colonne vertébrale Ça sera par un soir horrible Clair, chaud, parfumé, sensuel Je mourrai d'un pourrissement De certaines cellules peu connues Je mourrai d'une jambe arrachée Par un rat géant jailli d'un trou géant."
C'est l'ennui absolu, il n'y pas de télévision, pas de livre, pas d'humain, pas de patafixe, pas de cyborg. Je tourne en rond, je vais en profiter pour améliorer mes capacités mécaniques et implanter un lecteur cd à la place de mon nombril. Une fois le lecteur installé, j'aperçois au loin une sorte de mirage, une existence ! une présence ! Ciel, il faut que j'aille le chercher ! Je cours à nouveau sur mes jambes mécaniques, je le chope par le col de sa chemise jaune et lui dit : "Eh, petit homme, parle-moi je m'ennuie, fais-moi rire je m'ennuie, apporte-moi des proies à tuer je m'ennuie". "Mais qui es-tu ?" me demanda t-il. Je lui répond : "Je m'appelle Abigail et je suis un cyborg". Et lui me dit qu'il s'appelle Styx et qu'il est mon futur. Mon futur ? Comment est-ce possible ? C'est moi le futur de la planète entière ! "Non, et je suis même mieux que ton futur, je suis ta vision du futur." Je ne comprends à ce qu'il me dit, je me retourne, je m'assoie et je continue mon poème.
"Je mourrai de blessures sourdes Infligées à deux heures du matin Par des tueurs indécis et chauves Je mourrai sans m'apercevoir Que je meurs, je mourrai Enseveli sous les ruines sèches De mille mètres de coton écroulé"
Il me tape sur l'épaule et me dit : "Il n'est même pas de toi, ce poème, il est de Boris Vian !" Je lui réponds : "La ferme ! Je m'ennuie et je copie Boris Vian si ça me chante !!". Sur cette petite dispute où je me sens honteuse, je lui propose de faire la guerre, s'il est ma vision du futur je veux qu'elle soit chaotique et qu'elle éradique La Peste de cette terre. Ainsi peut-être, les hommes et les femmes reviendront... Il m'indique du bout de son index, des ennemis cachés à l'horizon, planqués dans la mer, nous courrons ensemble sur nos jambes mécaniques jusqu'à la mer, nous nous armons de nos bras-mitraillettes, nous nous engageons dans une guerre visionnaire.
Qui sont ces ennemis sous la mer ? "T'occupe pas de savoir qui ils sont, connais surtout tes armes et tes complices, et moi je suis ton complice dans cet univers qui sent la fin du monde. Et au fond, ce que je te propose, c'est de tuer ton ennui. On comment ?" une série Z de science-fiction (expérimental et onirique) de Dante Machine
Sorti le 29 décembre 2023 (Semaine 991) Entrées : 17 948 405 url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre§ion=vueFilm&idFilm=18229 |