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ManDown Productions présente
Rape me

Genre - Drame  

Durée - 1h50  

Un film de Clément Bates, avec Yaelle Fillion et Vivian Gold.  

 

Rape meee, Rape meeee my frieeend… (viole moi, viole moi mon ami…).  

C’est sur la voix de Kurt Kobain sur la chanson Rape me que s’ouvre le film.  

 

Une femme vient de rentrer chez elle. Elle défait le chignon qui retient sa chevelure, pose ses affaires. Elle se sert un verre d’eau qu’elle tient en se dirigeant vers la chambre à coucher ou elle se changera avant de prendre un bon bain.  

Elle soupire déjà de plaisir a l’idée de laisser son corps se détendre dans l’eau tiède et parfumée. Elle cherche de la main l’interrupteur de la pièce plongée dans le noir et lâche un cri en sentant sur sa main une autre main qui la tire violemment.  

 

De grandes mains s’emparent d’elle la forcent a se plaquer sur un grand corps, elle essaie de hurler, elle a lâché le verre qui s’est renversé sur la moquette. Une large main vient lui barrer la bouche et elle sent contre sa joue une lame froide. La voix grave de l’agresseur lui sonne de rester sage.  

Le bras plié en clé à l’arrière, elle le laisse la bâillonner avant qu’il ne la repousse violemment sur le lit déchirant sans ménagement son corsage, ses mains venant glisser sous sa jupe. Dans la pénombre elle ne perçoit que la silhouette d’un homme cagoulé et tente de se débattre, ce a quoi il répondra en lui serrant la gorge. De sa main libre, l’agresseur défait rapidement son pantalon pour trouver sa place entre les cuisses de sa victime…  

 

Rape meee, Rape meee agaiin (viole moi, viole moi encore…)  

 

Elle allume la lumière et constate avec un soupir dépité l’état désastreux de sa tenue.  

 

- Tu aurais pu y aller doucement, ce tailleur m’a couté une fortune !  

 

Séléna Pierce se tient allongée, appuyée sur le coude, un regard gourmand adressé a son petit ami qui vient juste d’ôter sa cagoule. Il se penche vers elle pour l’embrasser langoureusement ses doigts taquinant doucement sa peau découverte.  

Séléna sourit et glisse a califourchon sur l’homme, bien décidée a reprendre des ébats moins scénarisés. Plus tard elle raccompagnera son amant avant de le regarder s’éloigner par le balcon de son appartement une cigarette a la bouche.  

 

Elle l’aime bien son petit ami, Trévor, son toy boy. Elle a la trentaine, lui n’en a même pas vingt et cède a tous ses caprices, tous ses fantasmes sexuels, il n’était pas laid, pas bête et faisait très bien l’amour. Avec lui elle prenait son pied comme avec personne et pouvait sans honte explorer les fantasmes les plus fous. Que demande de plus ?  

 

Un sourire satisfait aux lèvres, elle écrasa sa cigarette dans un cendrier, avant de regagner sa chambre. Elle mit un peu d’ordre et jeta à la poubelle l’ensemble déchiré puis alla s’enfermer dans sa salle de bain pour enfin se détendre. Cette nuit la avant de s’endormir, elle pu mentalement rayer de sa tête le fantasme du viol, brillamment assouvi.  

 

I'm not the only oooone, I'm not the only one...( je ne suis pas le seul bis)  

 

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Plusieurs jours plus tard.  

 

Séléna est au téléphone alors qu’elle se dirige vers sa voiture. Il est tard, elle a eu beaucoup de travail, elle est énervée. Au téléphone, Trévor son petit ami l’agace, ils devaient diner ensemble, elle n’a pas pu. Elle lui raccroche au nez, excédée avant de s’engouffrer dans la berline. Le parking est désert, l’immeuble aussi, elle est la dernière a partie. Foutu boulot, foutue journée, foutue vie se dit elle en essayant de démarrer la voiture qui ne réagira pas. Foutue bagnole conclut elle en frappant sur le volant.  

A bout de nerfs elle réessaie, mais rien ne semble vouloir faire fonctionner la voiture. Elle pense à appeler Trévor pour venir la chercher. Elle soupire, elle devra s’excuser et le convaincre. Alors qu’elle attrape son téléphone, celui-ci émet un bruit plaintif – Batterie épuisée - . Séléna pousse un hurlement de rage. C’était vraiment sa journée.  

 

Elle remonte hors du parking et demande à l’agent de sécurité de lui demander un taxi. A l’arrière du taxi, enfin en route vers chez elle, elle ne remarque pas les regards insistants que lui lance le chauffeur via le rétroviseur. Arrivée à destination, plus pressée qu’autre chose elle règle et sort rapidement. Elle sort les clés de son sac et est en train d’ouvrir sa porte quand elle sent une pression derrière elle qui la pousse. Agacée elle pense qu’il s’agit de Trévor elle se retourne pour lui hurler de la laisser tranquille, mais elle ne reconnait pas la silhouette de son petit ami, l’inconnu cagoulé lui assène une violente gifle avant de l’attraper par les cheveux.  

 

Elle crie, elle pleure, elle ne comprend pas ce qui lui arrive, elle sait juste que ce n’est plus un jeu. L’homme la tire comme une poupée de chiffon. Elle a mal, ce n’est pas possible, elle n’est pas en train de se faire agresser chez elle. Elle prie pour de l’aide, que Trevor arrive et la sauve mais elle n’a pas grand espoir, elle sent déjà les mains râpeuses entre ses cuisses qu’elle essaie de serrer. Elle sent les griffes de l’homme lui lacérer la peau des cuisses pour les ouvrir. Elle essaie de donner des coups, de le repousser mais il lui cale violemment les mains, lui tordant le poignet. Sa main attrape violemment son menton et elle reçoit un coup de poing qui l’assomme à demi puis d’autres coups, dans le ventre, sur l’épaule. Inerte, sans défense, elle sentira l’homme prendre possession d’un corps rompu de douleur, incapable de sortir le moindre son, sentant sur sa poitrine des griffures, la douleurs de gestes brutaux, son ventre qui brule et l’homme qui râle et l’insulte. Le temps se rallonge douloureusement, quand elle pense que c’est fini, ça ne l’est pas vraiment, elle voudrait être morte.  

 

C’est Trévor qui la trouvera, inconsciente, dans un sale état. Elle aura un mouvement de recul, les souvenirs de sa récente agression lui revenant. Elle se sent sale, elle a peur. Encore titubante elle se lève et frénétiquement se débarrasse de ses vêtements en se dirigeant vers la salle de bain ou elle s’enferme avant de tomber en larmes sous la douche.  

 

Plus tard, la police arrive. Des prélèvements sont faits. Séléna est conduite à l’hôpital. La jeune femme est en état de choc. Elle est incapable de faire un témoignage cohérent, elle n’a pas vu son agresseur, du moins pas son visage, mais il avait cette odeur… une odeur qu’elle avait déjà senti. Mais les souvenirs sont encore flous, elle a besoin de dormir, d’oublier.  

 

Son violeur sera arrêté quelques semaines plus tard pour des faits similaires. Dans une tentative de se reconstruire Séléna déménagera, prendra une année sabbatique, quittera son petit ami.  

Lors du procès, elle fut présente tous les jours, jusqu’à l’énonciation du verdict, défiant son agresseur du regard, la haine rencontrant la desinvolture. Elle espérait au fond d’elle que l’homme paye.  

 

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Quelques mois plus tard.  

 

Kenneth Johnson ( Vivian Gold) est en sueur. La peur au ventre il vit une nouvelle nuit en prison.  

Cette nuit la il pleure, il peut, il est seul, personne ne se moquera de lui ni ne le frappera, il pourra dormir en paix. Son camarade de cellule a été agressé lors d’une bagarre. Cette nuit la Kenneth pourra respirer, cette nuit la il ne sentira pas sur sa nuque le souffle fétide de son codétenu, la lame effilée qu’il cache sous son matelas lui lacérer le cou, les mains rudes tirer sur son pantalon, le corps immense violer le sien.  

Kenneth n’en peut plus. En prison il vit la peur au ventre. Lui qui pensait pouvoir supporter la détention, lui qui se voyait caïd au milieu d’un monde de pourris, lui qui ne s’était pas imaginé ce que pouvait être la vie d’un prisonnier dans cet univers carcéral chaotique regrettait amèrement ses actes. En arrivant dans cette prison, il s’était rendu compte qu’il n’était qu’un criminel amateur. Il avait eu le malheur de tomber sur un colocataire triple meurtrier, un colosse à l’air mauvais qui dès la première nuit l’avait tabassé.  

Puis il y avait eu la première sortie. Celle ou il avait du énoncer son CV de criminel. Pathétique… On avait ri de lui avant de le rouer de coups.  

L’épreuve de la douche avait été la pire. Nu au milieu de tous ses hommes déjà habitués, il avait senti les regards glisser sur lui. Les jambes serrées il avançait comme un bout de viande au milieu de loups affamés. La première main qui lui frappa le fessier fut celle de son codétenu. Il venait d’être marqué, propriété privée.  

Effrayé, Kenneth avait vu se poser sur lui le regard d’autres détenus, ceux qui se trouvaient dans la même position que lui et qui avaient accepté leur sort. L’horreur commençait à peine.  

 

Devenu la cible de violentes et fréquentes agressions, Kenneth perdait pied. Il tentait recours sur recours, allant même jusqu'à réclamer la détention en hôpital psychiatrique. Aucun de ces recours n’aboutissait. Il sombrait peu à peu dans la dépression, songeant tres souvent à la mort. Il décida alors de se repentir conscient de payer pour ses actes et d’écrire a ses victimes, les invitant a venir le voir afin de leur demander pardon. Il ne reçut aucune réponse. Il multipliait les séjours a l’infirmerie, provoquait parfois des émeutes pour se retrouver au trou tout seul la ou il se sentirait enfin en sécurité, mais cela ne suffisait pas. Il y avait ceux qui s’habituent et les autres.  

 

Kenneth craqua et tenta alors de se suicider en se servant de la lame de son codétenu. Il sera sauvé in extrémis. Une lueur d’espoir lui parvint quand il entendit les infirmiers parler de son état préoccupant. Pourtant, il sera reconduit quelques jours plus tard en cellule, son codétenu avait changé. Il venait de troquer un meurtrier contre un pédophile…  

 

Alors que tout espoir semblait perdu, Kenneth fut appelé pour une visite. Surpris, il se dirigea vers la salle des visites. Derrière la vitre, il la reconnut. Séléna Pierce, l’une des femmes qu’il avait violée. Il s’installa et la regarda longuement. L’air moqueur qu’il avait à son égard tout le long du procès avait disparu. Il se saisit du combiné, elle en fit autant. A présent ils pouvaient parler d’égal a égal, il savait a présent ce que ressentait une personne violée… Elle l’avait été une fois, lui l’était tous les jours, pas seulement physiquement, moralement, humainement…  

 

Se nouera ainsi une relation particulière entre le bourreau et la victime, sans que l’on sache lequel avait plus à ce moment la besoin de soutien que l’autre…  

 

 

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Nouveau drame signé Clement Bates et produit par Mandown Production. On y retrouve le couple orphelin de " Good Mourning" qui offrent ici une prestation toute autre.  

Le thème choisi, dur est appréhendé de deux points de vue se croisant a la fin du film.  

Clement Bates glisse avec son style particulier, sur une bande originale grunge menée par la chanson phare du groupe Nirvana a qui l'on doit le titre du film "Rape Me ".  

Scénario : (1 commentaire)
une série Z dramatique de Clement Bates

Vivian Gold

Yaelle Fillion
Sorti le 17 mars 2023 (Semaine 950)
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