Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

ManDown Productions présente
Good Mourning

Genre - Drame Psychologique  

Durée - 1h45  

Réalisé par Clément Bates, avec Yaelle Fillion et Vivian Gold  

*****************************************************************  

 

Isadora ( Yaelle Fillion) et Zack (Vivian Gold) ont respectivement 17 et 18 ans quand ils se rencontrent. Deux années plus tard ils se marient et ont un enfant, Peter, du nom du héros de contes préféré d'Isadora, Peter Pan. Le couple vit dans un bonheur confortable. Il est patron d’un cabinet d’avocats, elle est maîtresse d’école.  

Peter est un enfant choyé et aimé. Il souffre de dyslexie et bégaie un peu ce qui lui vaut les moqueries de ses camarades qui n’hésitent pas à le brutaliser. La souffrance vécue par le petit garçon, il la cachera à ses parents jusqu'à ce qu’un jour, las, il décide d’en finir. Dans son cœur d’enfant, qu’est ce que la mort ? Certainement pas une fin définitive. Lorsque Peter rédige sa lettre d’Adieux, il explique qu’il part pour un temps. Comme sa mère lui racontait petit, Peter Pan, il va s’envoler et se rendre dans un monde ou il apprendra à devenir plus fort et a mieux parler pour que ses camarades ne le frappent plus. Il se défenestrera à la nuit venue.  

Débute alors un long processus d’acceptation, une descente aux enfers. Isadora quitte son emploi et sombre doucement dans la dépression et se met à boire, sortant la nuit dans les bars pour se défaire de la solitude quand Zack se faisait absent. Zack se réfugie dans le travail au détriment de son foyer laissant Isadora se détruire doucement.  

Le couple est au bord de la rupture, sans dialogue, sans espoir, chacun vivant sa douleur égoïstement enfouie.  

 

*****************************************************************  

 

 

3 semaines après le drame.  

**********************************  

Déni : n.m Mécanisme de défense qui consiste à nier une perception traumatisante de la réalité extérieure...  

 

Isadora reçoit son amie et collègue. Celle-ci vient prendre de ses nouvelles comme elle essaie de le faire quand elle peut. La conversation est triste entrecoupée de longs silences.  

 

-Ils font un reportage…  

-Quoi ?  

-Sur le suicide infantile. Il y aura des témoignages…  

 

Isadora fronce les sourcils.  

 

-En quoi ça me concerne ?  

-Peter …  

 

Isadora lève les yeux serre les poings et s'emporte violemment.  

 

- Je t’interdis de parler de Peter ! MON FILS NE S’EST PAS SUICIDE, C’ETAIT UN ACCIDENT, LES ENFANTS NE SE SUICIDENT PAS TU M’ENTENDS !  

 

Isadora se leve et dans la colère renverse la table. Les ustensiles sont balancés sur le sol, une tasse vole et se brise. L’amie tente de la calmer.  

 

-Tu es encore sous le coup de la colère et du chagrin, mais tu peux te faire aider…  

- Je n’ai pas besoin d’aide, j’ai besoin qu’on me foute la paix, mon fils a eu un accident ! Sors de chez moi ! Laisse-moi tranquiiiiiille !!!  

 

Et c’est en poussant son amie qu’Isa la mettra a la porte de chez elle.  

Zack arrivera et trouvera la cuisine dévastée, la chambre déserte. Il trouvera Isa, assise dans un coin de la chambre de leur fils, une bouteille à la main.  

 

-Isa…  

-C’était un accident, c’était un accident, c’était un accident, c’était un accident, c’était un accident…  

 

Il soupira et hésitant entre la laisser et rester, il choisit de venir s’asseoir a ses côtés, lui ôtant la bouteille des mains, sans d’autre geste de soutien.  

Cette nuit la pour la première fois il dormit au salon.  

 

 

Trois mois après le drame  

**********************************  

Colère : n.f, émotion secondaire à une blessure, un manque, une frustration le plus souvent vécue à l'égard de ce qu'on identifie, à tort ou à raison, comme étant "responsable" de notre frustration.  

 

Portant une robe rouge fendue, froissée, Sur son visage poupon des trainées de rimmel noires, à ses lèvres un rouge qui a débordé sur la peau pâle, Pieds nus les chaussures à la main, elle erre.  

Au poste de police, elle se retrouve en cellule de dégrisement. Misérable, c’est au petit matin qu’elle sortira de la cellule. Les yeux baissés, elle ne le regardera pas. Lui, ne lui dira pas un mot.  

La caution payée, ses effets récupérés, ils quittent le commissariat.Le trajet les ramenant chez eux sera silencieux. Seuls se font entendre les bruits des voitures et elle le regard perdu à travers la vitre.  

Ils arrivent, il s’arrête et la regarde longuement. Les mots ne franchissent pourtant pas la barrière des lèvres. Un regard déçu plus tard il sort de la voiture. Son expression a changé. Il est passé du dépit a la colère, il contourne la voiture, ouvre sa portière sans faire attention au regard surpris qu’elle lui adresse. Sans ménagement il attrape son bras qu’il tord presque avec un plaisir sadique non dissimulé la tirant de la voiture pour la mener à la seule force de sa volonté jusqu'à l’ascenseur.  

Sans la lâcher, au travers de l’appartement il la tirera. Elle ne protestera pas, même si des gémissements douloureux tentent de lui faire comprendre qu’il lui fait mal. Il y restera sourd.  

Dans la salle de bain ou il vient de la tirer il écarte impatiemment le rideau de douche, pour ouvrir le robinet avant de la précipiter sous le jet froid qui lui arrache un soupir essoufflé. Il la regardera longuement avant de tourner les talons la laissant seule.  

Le soir, en rentrant du travail, il la trouve encore dans l’obscurité, les yeux en larmes rivés sur les vidéos souvenir, un verre à la main.  

Des scènes de vie sont projetées. L’on peut y découvrir leur famille, célébrant les moments les plus importants de la vie de leur fils, Peter. Premiers pas, Anniversaires, fêtes de l’école, communion, spectacles… la vie du petit garçon est résumée en quelques minutes.  

Zack allume la lumière avant d’arrêter la projection sans ménagement.  

 

- Il faut que tu arrêtes maintenant Isa… tu te fais du mal.  

 

Elle éclatera en sanglots. Enervé, il arrêtera la cassette, rangeant les douloureux souvenirs.  

 

-Nous devrions parler. De Peter…  

-Je n’y tiens pas, nous n’avons pas a nous faire du mal…  

-Le mal il est déjà fait Zack…  

-C’est parce que tu es sobre que tu dis ça.  

 

Le sarcasme dans la voix de Zack alors qu’il faisait mine de se concentrer sur ce qui se passait a la télé plutôt que d’écouter son épouse.  

 

- Je me rappelle du jour de sa naissance… J’avais peur de l’accouchement mais je me souviens à quel point j’étais impatiente… Puis quand la sage femme me l’a posé dans les bras j’ai été submergée d’amour… je m’en souviens comme si c’était hier.  

 

Zack restait fermé, la mâchoire serrée. Avec Isa il n’étaient plus que comme deux étrangers. Il dormait sur le canapé ou à son travail et il avait tellement épuisé de chemises a consoler ses larmes qu’il ne pouvait s’empêcher de ressentir une grande colère lorsqu’elle se remettait à pleurer.  

 

-Je n’arrive pas a accepter sa mort… Tu te rappelles quand nous étions a l’hôpital… je n’arrivais pas a pleurer, mon corps me faisait souffrir, j’avais l’estomac noué et cette douleur a la poitrine qui me lançait…  

 

A bout de nerf Zack s’eloigna.  

 

-Tu devrais parler avec moi… c’est ce que les gens font pour guérir non ?  

-Arrête ! Arrête maintenant ! Quand tu ne pleures pas tu bois, tu te mets minable alors que moi j’essaie de garder la tête hors de l’eau et aujourd’hui tu veux jouer le psy ?  

 

Elle lui emboita le pas.  

 

- Je me suis demandée pourquoi… Pourquoi il avait du faire ce geste ! pourquoi il ne nous a rien dit, pourquoi je n’ai rien vu…  

-La culpabilité ne t’emmènera nulle part, arrêtes !  

-Comment peut avoir un cœur de pierre a ce point ! Tu ne l’aimais pas comme je l’aimais !  

 

A cet instant Zack entra dans une colère noire. Il empoigna Isadora par la gorge.  

 

- Comment ose tu dire ça comment ose tu penser que je n’aimais pas mon petit garçon !  

 

Il la poussa puis lui tourna le dos et s’apprêtait à saisir sa veste pour sortir quand elle lui sauta dessus. Elle essayait de le frapper, toute a sa colère et lui tentait de la retenir.  

 

-Tu crois que t’es la seule à souffrir ? Que t’es la seule à avoir échoué ?  

 

Ses mains enserraient fermement les bras de sa femme. Folle de rage elle hurla avant de lui cracher au visage. Dans sa colère il la poussa violemment avant de la rattraper, en raffermissant ses étreintes, conscient de la brutaliser. Ils basculèrent et tombèrent sur le lit et la dominant il la fit taire en lui imposant ses lèvres sur les siennes. Alors qu’elle protestait, larmoyait et tentait de se débattre violemment il la tint en respect et sans ménagement la posséda, lui rappelant qu’il était l’homme et elle la femme, qu’il était l’époux et elle l’épouse. Elle pleurait, il était ailleurs, perdu entre ses reins.  

Une fois l’acte consommé dans la violence, la colère et le chagrin, tous deux allongés, elle lui tournant le dos, le silence les absorba.  

 

Huit mois après le drame.  

**********************************  

Depression : n.f, état pathologique avec une humeur triste et douloureuse associée à une réduction de l'activité psychologique et physique.  

 

Zack rentre chez lui. Il fait jour. Depuis quelques temps, il ne dort qu’à son bureau. Il passe chercher des vêtements propres.  

Il trouve l’appartement dans un bon état. Il est propre, rangé. Il appelle Isa, plus pour savoir si elle est la. Ça l’arrangerait qu’elle ne soit pas la.  

Dans le living il trouve l’amie d’Isa.  

 

- Elle dort.  

 

Zack hoche la tête et fait mine de ne pas s’y intéresser.  

 

- Elle dort tout le temps. C’est déjà mieux que de boire tu me diras… Elle pleure, se gave de médicaments, et dort.  

 

Zack serre la mâchoire. Il lui est douloureux d’entendre cela.  

 

-Je ne cherche pas à te culpabiliser Zack. On focalise souvent sur la douleur de la mère, on en oublie le père. Je sais que tu vis la même chose, à ta manière, mais est ce une vie ?  

 

Zack ne répondra pas, ramassant ses affaires. Oui il souffre mais on lui a appris plus jeune que les hommes ne devaient pas montrer leurs émotions. Les hommes sont forts. Pourtant c’est aussi son enfant qu’il a perdu. Avant de s’en aller il s’arrêta et s’assit au chevet d’Isadora endormie. Une tendre main vint caresser sa joue puis il se leva pour s’en aller.  

 

- Zack, je connais quelqu’un qui peut vous aider, tous les deux… Ensemble.  

 

Zack ne répondit pas. Il lacha un soupir dépité et s'en alla.  

Le soir dans son bureau il voyait une femme.  

Il abandonna le verre qu’il venait de vider d’un trait sur le bureau avant de saisir la jeune femme par les cuisses.  

Il lui fit violemment l’amour, déversant dans ses gestes toute la colère qu’il contenait, se rappelant de sa dernière étreinte amoureuse avec la femme qu’il aimait. Lorsque la jouissance coupable arriva il resta prostré, la tête contre la poitrine de sa maitresse, puis contre toute attente, fondit en larmes.  

 

Un an apres le drame  

**********************************  

Résilience : n.f, phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression  

 

Zack et Isadora sont au cimetière, sur la tombe de Peter. Isadora ne pleure pas. A genoux, elle pose un bouquet de fleurs sur la pierre tombale alors que Zack lui caresse doucement l’épaule.  

Ils se sont fait aider par le psychologue recommandée par leur amie. Séances individuelles, séances de couple, et petit à petit ils se sont retrouvés.  

 

Allongés dans leur lit le couple vient de faire l’amour. Zack se penche au dessus d’Isa.  

 

-Ça va ?  

-Oui, ça va ne t’inquiète pas.  

-C’est aujourd’hui ?  

-Oui. Je ne vais pas tarder a y aller.  

 

Il l’embrassa et la laissa se lever pour se préparer. Il se rappelle qu’elle avait été réticente à voir un spécialiste alors que lui avait pris sa décision très rapidement. Il était rentré et lui avait proposé de se faire aider ce à quoi succéda une violente dispute. Elle finit cependant par se laisser convaincre, il voulait savoir à cet instant pourquoi.  

 

-Je me suis rappelée d’un jour, ou Peter pleurait parce qu’il nous avait surpris à nous disputer. J’ai réalisé qu’il serait très malheureux de voir ses parents se déchirer… et toi ?  

- J'ai compris que dans une épreuve comme la nôtre, quelle que soit la manière dont chaque conjoint évolue dans son travail de deuil, il est vital de partager ses émotions, ses doutes, ses questions, sa culpabilité avec l'autre... J’ai su que j’avais besoin de toi et toi de moi…  

 

Ils échangèrent une longue étreinte. Elle finit de s’habiller puis sortit. Elle se rendait a la première séance de son groupe de soutien.  

 

- Bonjour, je suis Isadora. Il ya un an, mon petit garçon s’est suicidé…  

 

*******************************************************************  

Casting réduit, ambiance sombre et oppressante pour un drame humain magnifiquement mis en scène et réalisé par Clement Bates qui assume son choix de tout filmer caméra a l'épaule.  

 

Au dela de la perte d'un enfant, c'est la réalité du suicide infantile et le chemin de croix des parents orphelins qui est décrit au travers des différentes phases d'acceptation de la mort tout au long du processus du deuil.  

Yaelle Fillion est touchante d'émotions tandis que son partenaire Vivian Gold exprime a merveille la retenue de son personnage.  

Le titre longuement réfléchi sera finalement un jeu de mots maladroits destiné a décrire le malaise exprimé autour de ce film, en associant les mots Good ( bon) et Mourning (deuil)...  

Scénario : (2 commentaires)
une série Z dramatique (Psychologique) de Clement Bates

Vivian Gold

Yaelle Fillion
Sorti le 21 janvier 2023 (Semaine 942)
Entrées : 5 894 934
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=18020