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Les Films du Cyborg présente
Thank You

FILM INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS  

 

Êtes-vous déjà entrez au "Thank You", cette salle de cinéma où des hommes étranges viennent se rencontrer et où une bête apprivoisée vient pour se montrer tel un monstre de foire ? Avez-vous déjà fait l'expérience d'une situation hors limite pour éprouver la sensation de la mort qui picore la totalité de votre corps ? Vous êtes-vous déjà dit que votre vie aurait bien besoin d'aura romanesque pour l'élever au rang de la criminalité ?  

Observez "Thank You" comme un monde parallèle qui a sa propre vie tout contre le nôtre, comme deux corps qui se frôlent indéfiniment...  

 

Salvador se rend tous les soirs au cinéma. On y va pour rencontrer "la créature" au fond de la salle, cachée derrière la porte de l'issue de secours.  

Ce dimanche soir, la salle est presque pleine. Plusieurs hommes sont assis sur les sièges rouges tous vêtus de noir et parfois d'un chapeau haut de forme, des travestis invraisemblables déambulent autour d'eux, et le film n'a pas encore commencé. Certains vont et viennent aux toilettes, ils n'y vont jamais seuls, la porte fermée Dieu seul sait ce qui s'y passe... Ce cinéma n'est pas comme les autres, ce sont les bas-fonds du spectacle où l'on vient admirer la créature et éprouver des petites morts, un condensé de vie hors-limite et d'extases secondes après secondes.  

Salvador est assis à la première rangée. Il porte ses cinquante ans assez naturellement, il rajeunit lorsque d'un jeune homme s'assoit à ses côtés et lui fait découvrir la délicatesse de ses mains.  

C'est comme cela tous les soirs. Le jour ne semble jamais exister pour ces hommes-là. Salvador n'a toujours pas vu la créature, il en a peur, une fois bouleversé par la délicatesse du jeune, il regarde un peu le film projeté et va voir la caissière pour lui parler de sa vie.  

 

Salvador raconte... :  

 

Je regardai le talon de son pied lâché au bord du matelas. Alors qu'il dormait, je me penchais sur ses courbes, ses lignes et sa force, je me fascinais de sa grosseur, de sa crasse et de son odeur. J'ouvris les volets et je le vis disparaître en courant, comme un fantôme terrifié. Le soir même je le retrouvais à notre lieu de rencontre pour le revoir. En disparaissant il ne cherchait pas à me fuir, il savait que la nuit était notre seul repaire pour nous aimer. J'entrai dans la salle de cinéma, il me propose d'aller voir la créature de ces lieux. A coté de l'écran blanc, en poussant une porte à peine visible, on pouvait y voir une file d'hommes venus voir la créature. Je m'insérais dans la file avec eux et mon amant. "Elle a le sida" me souffle t-on à l'oreille. Je restais quelques minutes encore avant de m'enfuir.  

 

Une semaine plus tard, Salvador retourne au "Thank You". Sur la première rangée, dort debout un grand noir construit sur des muscles en acier et avec des yeux blancs ruisselants grands ouverts qui me fixent du loin de son rêve; et à ses côtés dorment des mignons qui me ressemblent. Le plus jeune a la peau blonde et perlée, sa tête tient dans le vide. Le second lui tient le sexe dressé d'une main sûre. Le troisième dénoue ses jambes lorsqu'il me surprend en train de les regarder. Il était blond aussi et était doté d'un regard inexpressif qu'il semblait diriger vers un point invisible au-dessus de ma tête. Le dernier se lève et s'avance vers moi pour me pousser violemment par la paume de la main contre l'écran d'où jaillit sans cesse cette lame de vingt kilomètres de tendresse. Il me ramasse par les pieds et me traîne contre un mur isolé derrière une statue informe. De lui, je sens la fureur cisaillant ses doigts qui caressent mon ventre lâche. C'est une danse à laquelle il me faut rejoindre immédiatement le processus guerrier déclaré. La proposition de cette situation panique est un gage d'amour irréductible à toute solennité queer, je m'émerveille en voyant ses poings anguleux arriver à la vitesse d'une voiture de crash-test fonçant à vive allure contre un mur de béton démolit sous le poids d'une mécanique des désirs. Le branchement électrique qui se manifesta reste en moi comme un germe à chérir dans le ventre de l'empire. L'éclosion n'aura peut-être jamais lieu. Il sorti son poings de ma figure et me montra sa verge folle. Je lâchais les sanglots et me précipita sur lui, dévorant la chicane, gravissant la colline ensoleillée, meurtrissant ses pieds forgés qui ne tomberont jamais, ô lente mélancolie, j'en ai pour peu de temps, tu sais...  

 

Ce jeune homme propose de me ramener chez moi en voiture. J'accepte immédiatement, je ne veux pas le quitter immédiatement. Mais sur la route, une voiture nous colle de très près et les phares nous aveugles. La voiture nous dépasse et, lorsque la vitre teintée se baisse, nous apercevons la "créatures", elle nous dit : "Je suis à vos trousses et vous allez en voir de toutes les couleurs..."  

De cette menace, nous accélérons dans la nuit, le jeune homme et moi allons vivre notre dernière aventure mortuaire...

Scénario : (2 commentaires)
une série Z dramatique de Beverly Stern

David Hoenig

Jenny Hereman
Sorti le 22 octobre 2022 (Semaine 929)
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