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Oz Films présente
Notre dernière veillée.

Durée: 2h37  

Tout public  

 

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Gérardmerveille, 17h30.  

 

Le CMS CMOS Center était rempli. Rempli de sympathisants de la Force Républicaine, le mouvement progressiste qui n’avait cessé de monter depuis 3 ans. Commencé comme un anecdotique engagement de son fondateur et symbole James Osborne-Smith (Harvey Winter), la Force avait rassemblé des membres aux détours des rues de la ville, avant de frapper toute l’ile. Une profonde envie de changements de la part des citoyens, changements promis par le parti, et une publicité parfaitement négociée avaient contribué à cet effet boule de neige. James savait parfaitement que son succès était dû à ce phénomène incontrôlable et imprévisible, mais il s’en réjouissait sans peine. Du moment que son parti était mis en avant.  

 

Mais l’aile conservatrice avait férocement réagi devant la montée en puissance de cette Force. Pour la première fois, elle risquait de voir son emprise sur le pouvoir central mise à mal. Jamais un opposant n’avait tenu la comparaison niveau fédéral. Cinéjeu Island n’avait jamais connu l’alternance. Et pour la toute première fois, cette toute-puissance était compromise, entrainant un vent de panique et une véritable révolution.  

Etaient-ils prêts à céder le pouvoir s’ils perdaient ? Pouvaient-ils seulement perdre ?  

Une chose était certaine : ils feraient tout pour l’empêcher.  

 

Beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts, les évènements s’étaient succédés si vite… Alors qu’il se tenait sur l’estrade face à des dizaines de milliers de personnes, James regardait en arrière, dans son rétroviseur. Et puis, il oublia le passé. Les dés étaient jetés, seul le résultat demeurait une énigme. Il entama son discours, respectant mot pour mot le texte que son groupe avait rédigé. Un succès, comme prévu. Une jolie façon de clore un chapitre, et de s’engager dans une nouvelle phase. Un nouveau chapitre qui s’écrivait déjà, quelque part dans la ville, et partout sur l’ile. Mais dont les phrases étaient encore aveugles aux yeux de James et des siens.  

 

Ils attendaient désormais. Sa femme, Joan (Kellie Ciani) se blottissait contre lui alors que ses assistants (Lawrence Hewitt, Thomas Cave et Laurence D.) ratissaient les médias à la recherche d’informations et de prévisions. Quelque chose de relativement positif était envisagé. Mais les résultats électoraux encourageants firent bientôt place à différents débordements : des rassemblements de masse, des conservateurs faisant leur propagande tardive et désespérée.  

Un comportement qui amusa James, avant de lui effacer définitivement son sourire. Dans les bas-fonds de la ville de Gérardmerveille, une bagarre avait éclaté entre deux petits groupes d’opinions opposées. Puis une autre, ailleurs en ville. Et encore une…  

Elles se multipliaient, gagnant les quartiers respectables. A Fundance, une émeute du même genre avait éclaté. Très vite, plusieurs villes furent en proie à des vagues de protestation de la part des conservateurs, qui finissaient par user de la voie violente.  

Jusqu’à ce que la première victime soit annoncée.  

 

Le sang se glaçait dans les veines de James. Un citoyen, qui avait remis toute sa confiance en lui, avait été tué pour l’avoir fait ! Un être humain aimait James, et on lui avait ôté la vie pour ça.  

Comme les manifestations, comme les bagarres, comme les émeutes, le phénomène se développa. Rapidement, inéluctablement. Les villes de l’île étaient gagnées par la violence, sans échappatoire en vue. Des sympathisants, des militants du progrès. Des fervents défenseurs de la Force étaient torturés et assassinés dans les rues. Dans nos rues.  

L’aile conservatrice avait tenu ses promesses : durant les mois qui ont précédé l’élection, bien des menaces avaient été brandies. Dissimulées bien entendu, des murmures susurrés et des papiers glissés sous les portes, bien à l’abri des médias. Mais la pression avait été mise. Un chantage auquel James et les siens refusaient de se soumettre. On avait menacé jusqu’à leur famille, leurs enfants. On leur avait promis une guerre, de laquelle ils ne reviendraient pas indemnes.  

 

Alors que les résultats ne laissent plus planer le moindre doute, et que la guerre promise était en train de se matérialiser en son sens premier, James fit le bilan des évènements. La constitution lui autorisait le refus de la présidence. Il pouvait ainsi stopper net les effusions de sang et épargner la vie de milliers de citoyens. Mais à côté de cela, il renonçait à ce pourquoi certains avaient déjà donné la vie, à ce pourquoi il s’était battu des mois durant, ce à quoi ces citoyens oppressés croyaient. Ils lui avaient accordé leur confiance, et il leur ferait faux bond. Tout en les épargnants. Comment serait-il vu par les générations futures ? Et avant cela, comment serait-il traité dès demain, par ses frères et ses fils ?  

Il avait une force de conviction trop importante, et une certaine notion de l’égo qui ne lui autorisait pas l’échec. Il n’abandonnerait pas. Il ne cèderait pas au chantage.  

 

La nuit assassine déversait des litres de sang dans les caniveaux, du sang innocent, rempli d’espoir et de belles illusions. A cette heure, ils étaient plusieurs centaines à avoir payé de leur vie leur loyauté envers les rêves. Ce fut à ce moment que le téléphone sonna. De l’autre côté, il y avait… Eric Zanuck (William Goodwin, le président de l’île, qui était toujours couvert de son titre prestigieux en cet instant. Et qui était fermement déterminé à le conserver. Un seul mandat avait suffi à cet homme pour démontrer ses intentions de toute puissance, ce qui lui avait valu la perte de confiance de nombreux citoyens, venus se réfugier sous les idées progressistes de la Force. Le parti conservateur risquait par la faute d’un tyran de perdre la mainmise sur l’île. Zanuck, qui avait tout hérité de la mégalomanie de son prédécesseur et mentor, n’était que le deuxième président de l’histoire de la nation. Mais là où son illustre modèle était doué de flair et de discernement, lui n’était guidé que par une ivresse de pouvoir toujours plus grande.  

 

S’il appelait personnellement James, c’était parce qu’il considérait la lutte comme telle, et qu’il userait d’armes telles pour parvenir à ses fins. Il félicita James pour son courage, et pour sa persévérance.  

 

« Vous avez pleinement démontré vos capacités à atteindre un but, dans la mesure de votre morale… Mais sachez que tout ce que vous pourrez tenter restera toujours loin, très loin de ce que je pourrai vous répondre. »  

 

S’en suivit la bombe.  

 

« Quand cet appel sera terminé, vous consulterez vos messages et découvrirez une photo de vous-même. Je vous laisse devinez en quelle compagnie et je pense que vous savez parfaitement en je veux en venir. Vous savez ce que je veux, ce que j’attends de vous. C’est le moment de mettre un terme à tout ça, vous retrouverez votre gentille petite vie de politique locale. Je pourrais même vous soutenir si vous me le rendez bien. Quant aux photos, elles seront détruites, vous avez ma parole, et vous savez désormais que ma parole est digne de confiance. Je vous attendrai là où tout a commencé. Vous avez jusqu’à l’aube. »  

 

James savait bien sûr de quoi il parlait. Cette erreur, unique, et qui allait lui retomber dessus. Durant le sprint final de la compagne électorale, il avait fêté à Saint-Propez un discours merveilleusement orchestré. Mais ni sa femme, ni la plupart de ses collaborateurs n’étaient présents. Il était seul, avec Rachel (Laurence D.). L’alcool et l’enthousiasme exacerbé aidant, ils avaient fini par passer la nuit ensemble, dans une luxueuse chambre de la ville. Un manque de professionnalisme et de conscience, qui avait amené sa plus grave bêtise. Cela avait suffi à ses ennemis, qui avaient simplement attendu le moment propice.  

 

A présent, il avait toujours ses deux choix en balance. Continuer ou se retirer. Cependant, les motivations avaient changé du tout au tout. Ce n’était plus pour un peuple, pour la survire de citoyens qu’il se battait mais pour lui, pour son couple. Pour un amour qui avait duré dix ans, et qu’il voulait plus long encore. Sa bêtise de Saint-Propez lui rongeait l’âme sans discontinuer depuis lors, et elle le poussa au sanglot à présent. Il ne voulait pas perdre ces années merveilleuses qu’il avait passées au bras de Joan. Et il ne voulait pas la faire souffrir.  

Bien que des milliers de personne, sa femme y compris, avaient cru en lui et s’étaient battues à ses côtés, il n’éprouvait plus aucune crainte à l’idée d’abandonner, de céder. Faible et lâche, il serait ainsi nommé. Mais Joan, elle, ne lui tiendrait pas rigueur et continuerait à l’aimer comme il l’aimait : sans limite aucune.  

 

À y réfléchir, elle comptait tellement plus que toutes ces foules…  

Scénario : (3 commentaires)
une série A thriller (Drame) de Lawrence Hendrickx

Harvey Winter

Kellie Ciani

William Goodwin

Laurence D.
Avec la participation exceptionnelle de Lawrence Hewitt, Thomas Cave
Musique par Valeria Chatwood
Sorti le 02 juillet 2022 (Semaine 913)
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