B.O. :  

1. www.youtube.com/watch?v=wG7mF-WTydE  

2. www.youtube.com/watch?v=NTHyq8c4yaI  

Le soleil peignait avec difficulté l'horizon glacial des landes norvégiennes qu'illuminaient avec peine les quelques brasiers du village d'Osdelgard en Islande. D'importants incendies que la folie guerrière du rebelle Osvald (Nicholas Julyan) avait poussé à commettre après un massacre incendescent des hommes et des femmes. Osvald était redouté dans toute la région et voulait rétablir les grands dogmes Norois, un profond désir de revenir au passé glorieux datant d'avant ce que certains hérétiques, à ses yeux, avaient considéré comme étant le Ragnarok. Un cataclysme s'était en effet abattu il y a plusieurs décennies dans la laponie, bloquant sur place ces différents peuples et les déchirant lentement dans des guerres de successions et de rebellions.  

Aujourd'hui, Osvald ne craignait plus rien, il pouvait voguer avec ces troupes de villages en villages pour tout détruire. On avait beau lui annoncer la vengeance terrible d'Erik le Rouge (Vivian Wryn), mais il ne redoutait rien. Il s'agissait là d'un de ces chefs de pacotille qui s'était entouré de plusieurs alliés belliqueux. L'un de ces hommes que le monde Européen avait banni et rejeté sur cette terre de glace qu'est l'Islande. Qu'importait ce concurrent ridicule, Osvald avait déjà démontré ses preuves et admirait les superbes couleurs du village s'embrasant. Il s'était d'ailleurs amusé à réunir toutes les femmes dans la même chaumière et s'apprêtait à ordonner qu'on l'incendie à son tour. Elles hurlaient avec une angoisse incroyable qui faisait bouillonner le sang de ses troupes par cette journée glaciale. Des hommes qui auraient bien voulu en profiter un peu quand même.  

L'un d'eux évoqua d'ailleurs ce désir qu'Osvald considéra.  

- Et bien soit, que la chair de ces femmes soit vôtre ! Rugit-il en brandissant son épée batarde. Suivi très rapidement des rugissement de ses hommes que rien n'aurait apparemment pu calmer... Mis à part une hache.  

Une hache propulsée à toute vitesse et qui arracha le bras d'Osvald sous les regards effarés de ses propres troupes. Il n'existait pas beaucoup de lanceurs de haches dans la région, mais il y en avait un qui annonçait plus redoutable encore. C'était Tarf Lurtesson (Dylan Lasalle), le célèbre second d'Erik le Rouge. Le cri de rugissement extérieur confirma cette crainte. Le village était encerclé par un régiment qu'Erik menait. Le bruit de leur pas martelait déjà le sol et se ruait en direction des rebelles qui connaissaient déjà leur destin.  

« Ne fuyez pas, mourrez avec honneur et rejoignez le Valhalla ! » disait la voix tremblottante d'un des acolytes d'Osvald tandis que celui-ci maintenant le moignon de son bras arraché dans un cri de douleur. La nuit allait être sanglante et aucun rebelle n'en sortirait vivant au grand bonheur de ces dames qui voyaient en Erik et ses troupes leurs inattendus sauveurs... Et leurs potentiels futurs maris. Après tout, elles avaient perdus les leurs il y a peu.  

Deux mois plus tard  

- Erik "Le rouge" Thorvaldson, par ce présent document le Seigneur vous bannit des terres de l'islande pour meurtre.  

Erik bouillonnait de rage et vociférait bien des insanités envers le messager qui lui brandissait la missive en tremblant. Banni, un mot qui touche sa famille encore une fois. S'il s'était retrouvé en Islande, c'est parce que son père et sa famille avaient été bannis justement.  

Il était pourtant devenu un homme respecté mais comment aurait-il pu deviner qu'Osvald menait une rebellion opressive sur ordre du Seigneur. Encore une de ces manigances politiques visant à exclure l'homme fort qu'il est. Mais où pourrait-il seulement aller ?  

Bannis des îles et bannis des terres connues du Royaume... Voilà ce que disait le texte d'exil. Sa femme Hilde (Rebecca Faulconer) et sa fille Freydis (Maude Lester) étaient aussi touchées. Sa vie seule ne comptait donc pas, il devrait trouver une terre d'accueil pour sa famille aussi. L'avenir s'annonçait rude voire impossible car on l'accueillerait difficilement en Europe. Ces barbares s'amourachaient de conflits prônant leur religion avec un dieu unique.  

Tarf posa avec vigueur une chope de bière devant Erik qui enrageait à la taverne. Il avait encore un peu de temps devant lui avant de partir. De toute manière, peu de gens osaient l'empêcher de faire ce qu'il désirait. Mais Tarf, son second, s'inquiétait de le voir aussi silencieux.  

- On m'a parlé d'une terre verte... Encore plus loin. Certains prétendent même qu'il s'agirait du Valhalla !  

- Ne dis pas de sottises, personne n'a encore posé le pied sur ces terres ! rétorqua Erik d'un coup derrière la tête de son second.  

- En tout cas, quelle que soit votre décision, moi je vous accompagnerais.  

- Et moi aussi !  

Les autres hommes à la table levèrent leur chope en signifiant leur encourragement. Erik avait un équipage, des hommes fidèles qu'il maintenait avec une poigne de fer. Et la vision de terres inconnues l'intriguaient, mais il demandait une preuve.  

Son second lui parla alors d'un homme qui aurait été repêché lors d'une précédente expédition.  

- Il flottait comme un malheureux sur des blocs de glace à la dérive. Apparemment il allait crever. Mais c'est lui qui m'a parlé de cette terre verte.  

L'intérêt d'Erik fut piqué, il fallait qu'il le rencontre. En quelques instants il quitta la taverne sans payer, mais personne n'osa le faire remarquer. Ses hommes le suivirent et ils se dirigèrent vers la geole où se trouvait l'étranger. Il parlait une langue bizarre mais aviat appris quelques mots noroit.  

Ce qui frappa Erik au premier regard, c'est le teint de la peau. Il avait une peau plus sombre et avait des yeux légèrement bridés.  

- Qui es-tu ? tempesta Erik.  

Le petit homme (William Merzi) lui sourit gentiment, inclinant la tête et répondit avec quelques difficultés.  

- Je... être Korro Ulok. Pecheur. Terre Verte.  

- La terre verte, tu viens de là ? Tu saurais nous aider à la trouver ?  

La férocité et les mauvaises manières inquiétaient l'étranger mais il comprit qu'il avait peut-être là l'opportunité de rentrer chez lui. Alors il accepta aussitôt même s'il se savait incapable d'indiquer le moindre chemin.  

Il était temps de préparer les navires, de préparer un long voyage, peut-être un voyage vers le valhalla ou vers le fond de l'océan. Mais Erik ne pourrait de toute manière pas rester ici.  

Le voyage risquait d'être terrifiant, l'hiver approchait à grand pas.