Durée: 1h41  

Tout public  

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Journal. 17 Juin.  

Note finale.  

Pourquoi je fais ça ? Reprendre contact avec la personne qui m'a certainement fait le plus souffrir au monde. Et sans doute celle que j'ai moi-même fait le plus souffrir. On peut parler de juste retour mais nous sommes des êtres humain, nous nous sommes aimés.  

Mais c'était il y a longtemps maintenant. Un passé à la fois lointain et tellement proche. Parfois, en secret, je repense ces choses que nous nous sommes dit. Ces belles paroles de deux personnes amoureuses. De si belles promesses, de si merveilleux projets...  

Balayés! Effacés d'un seul revers, comme s'ils n'avaient jamais existés.  

Mais ils existent toujours, dans mon cœur. Très profondément. Et parfois, je me surprends à espérer la même chose de sa part.  

Ais-je réellement des restes de sentiments, enfouis ou refoulés? Je suis pourtant très heureux comme je suis. Bon, il y a des hauts et des bas, mais... pas mal de bas en fait. Sans pouvoir imaginer une autre vie que celle que j'ai, il y a toujours quelque chose qui me renvoie à elle... Plus j'essaie de l'oublier, plus fort ça me revient par la suite.  

A force de jouer, elle en perd peut être sa patience. Ce serait bon, sans doute. Au moins, je devrais l'oublier définitivement. Quelle ironie quand je pense que ce sont ces mots que je lui ai dit... ça ce serait un juste retour.  

Tant pis pour ma gueule.  

Oui, je me plais à la retrouver, lui reparler. Ne serait-ce qu'un dernier mot, une dernière pensée...comme si le monde allait s'écrouler la seconde suivante. Pourquoi cette envie inéluctable ? Je ne comprends pas.  

Enfin, c'est quelqu'un qui a beaucoup compté pour moi, en dépit de tout ce qui a pu se passer. Et je pense que mon cœur tient à elle. Non pas en tant qu’amante ni même comme meilleure amie. Seulement en tant qu’être humain. Rien d’une amie, rien d’une amante, et bien plus à la fois. Après tout, c'est un droit assez légitime je pense.  

L'ennui c'est que chacune de nos retrouvailles me font souffrir, quelque part. Même lorsqu’il s’agit d’un simple échange de messages sur un chat. Parler me donne du baume au cœur, mais le plonge ensuite dans un chagrin étouffé. C’est étrange mais c'est ainsi. Comme je suis stupide. Toutes les raisons du monde la poussent à me détester, et j'arrive tranquillement comme un vieil ami confident... Elle voulait peut être m'oublier, elle aussi. Plus fermement que moi. Et je l'en empêche.  

Sans doute que oui. Elle ne me doit rien.  

Elle restera un pan inoubliable de ma vie. Une partie qui restera gravé dans mon cœur, et qui me fera larmoyer à chaque pensée. Mais je ne peux l'oublier. J'en suis incapable, et puis je lui dois bien ça.  

Peut être va elle devenir un souvenir, un fantôme du passé, mais au moins j'aurais toujours le sentiment d'être humainement quelqu'un, tant que mon cœur la pleurera.  

Je voudrais tant me faire pardonner, et me réconcilier avec celle qui aurait du devenir ma meilleure amie il y a longtemps, si ce n'est plus.  

Beaucoup plus.  

Mais nos promesses se sont évaporées une nuit d’été à Lausanne, et il n'en reste que de douloureux vestiges glacé par les mois hivernaux.  

Nous étions fous et insouciants. Stupides aussi. Très stupides.  

Mais je ne peux rien regretter. Ce serait insulter les 5 années qui comptent parmi les plus belles de ma vie. 5 années qui préfigurent quelque chose de plus grand encore.  

Alors maintenant oui, tu peux porter un jugement sur moi. J’y suis préparé bien que je le redoute. Après tout, chaque mot a été écrit avec le cœur et, même si cela semble outrageusement mélodramatique, je n’ai que ma sincérité pour te convaincre et mes yeux pour pleurer ce passé ironiquement sinistre et inoubliable.  

Je ne cherche pas à excuser mes actes, mais à ce que tu les comprennes. Si certaines choses peuvent paraitre particulièrement horrible à lire pour toi, sache que de les écrire le fut autant pour moi.  

Maintenant, tu sais toute la vérité. A vrai dire, j’ignore quand tu liras ça, à supposer que tu le fasses un jour, mais peu importe ce qui pourra arriver, les conséquences que cela provoquera, tu resteras toujours ma fille bien aimée.  

Je ne cesserai jamais de t’aimer, un peu comme je n’ai jamais vraiment cessé de l’aimer.  

Ta véritable mère.  

Lily.  

Quelle horreur et quelle torture l'amour peut faire de la vie.  

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William Goodwin (Moi - Narrateur)  

Joan Hodge (Lily - 17 ans)  

Carsten Kirdar (Moi - 20 ans)  

Carrie Green (la mère adoptive )