Durée: 1h58  

Interdit aux enfants de -12 ans non accompagnés  

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Tromsø, nord de la Norvège.  

Le mois de décembre était arrivé, et avec lui la féérie des fêtes de fin d’année, l’enthousiasme contagieux qui réchauffait le cœur, et la nuit. Cette nuit sans fin qui, à l’opposé, finissait toujours par donner le cafard. Aussitôt les premières heures de janvier arrivées, tout redevenait morne et triste. Chacun se morfondait, seul calfeutré chez soi, ou en groupe au café du coin. Les rires se taisaient, il n’y avait que de longues gorgées d’alcool.  

Mais en vérité, dans les tréfonds de chacun, ce sentiment alimenté par la nuit était toujours présent, Noel ou pas. Le bonheur et les apparences chaleureuses n’étaient que des masques affichés parce que c’était « politiquement correct » en cette période.  

14h56, ou minuit. Seules les horloges en étaient sures. Dans une petite rue comme il y en avait tant, un corps était allongé. Autour de lui, la blancheur de la neige était souillée par une large tache rouge. Policiers, ambulanciers et curieux étaient regroupés autour de ce spectacle morbide. En cet instant, la vie semblait s’être volatilisée de la surface de la Terre.  

Un évènement pour leur rappeler à quel point tout ne tenait qu’à un fil.  

L’inspecteur Adrian Berg (Jeremy Batson), lui, regardait au loin, là où la rue et son prolongement arrivaient. En contrebas, presque perdue dans les champs enneigés. Et juste après, ce lac. Là où tout avait commencé. Une larme coula le long de sa joue. Une larme pleine de tristesse qui, ironiquement, lui réchauffa le cœur.  

Un quinzaine de jours auparavant, Adrian avait été envoyé ici après avoir demandé son transfert provisoire. Il avait eu vent d’une vague de crime aux abords de la ville. La source de son inquiétude : sa sœur y étudiait et, manifestement, correspondait au profil type des victimes. Elle courrait un grave danger, dans le meilleur des cas. Une des victimes n’avait toujours pas été identifiée.  

Dès son arrivée, il s’était rendu à la morgue, le ventre serré. Très vite, il ressentit une satisfaction coupable en constatant que la victime n’était pas sa sœur. Mais cela ne lui offrait qu’un bref répit. Elle pourrait très bien être la prochaine et il devait la retrouver au plus vite. Car s’il était à Tromsø, c’était uniquement pour elle. Il ne se souciant de l’enquête qu’en vertu d’un professionnalisme naturel, et se sentait prêt à quitter le bateau à tout moment si cela s’avérait nécessaire.  

Ses collègues locaux l’emmenèrent sur les lieux des crimes. En effet, tous les meurtres avait été commis de façon rigoureusement identique. Une jeune fille, assez séduisante, le profil de la parfaite étudiant, abattue à bout portant sur la rive d’un lac bordant la ville.  

Les jours passant (sans vraiment y prendre garde, à cause la nuit permanente), Adrian alternait son temps entre le commissariat, les rives du lac, et la ville, à la recherche de sa sœur. Selon l’université où elle était inscrite, elle vivait dans un kot. En théorie, car dans la pratique, il n’y avait que peu de traces du passage d’une étudiante universitaire dans ce taudis couvert du sol au plafond de vêtements puants et de détritus d’origine douteuse. Il la connaissait assez pour se faire une idée de la vie qu’elle pouvait mener. Celle-là, c’était impossible. Mais le fait était qu’elle était introuvable et que vraisemblablement, elle errait il n’osait imaginer où dans la ville. Elle était un véritable fantôme.  

Accompagné d'une collègue, Mary-Kate (Laurence D.), qui semblait comprendre et apprécier la fragilité et les motivations d'Adrian, il s’isolait au bord du lac pour cogiter. L’affaire ayant pris de l’ampleur, et la surveillance accrue à cet endroit, la vague avait cessé. Momentanément. Parce qu’Adrian savait qu’un tel dispositif de sécurité était couteux et ne pouvait tenir que l’espace de quelques jours. Après, il y aurait un répit, et puis un tassement des choses. Et c’était à ce moment qu’il fallait frapper à nouveau. Adrian se mettait dans la peau du meurtrier, et il avait donc conscience qu’il disposait d’un délai suffisant pour atteindre son but. Mais après, le destin se chargerait de tracer les chemins de tous. Il y aurait du changement, il y aurait des larmes et de la peur. Le monstre (Roy McAllister) se montrerait, et voudrait continuer son oeuvre. Sur des étudiantes (innoncentes ?), peut-être sa sœur. Peut-être arriverait-il trop tard et regarderait-il ensuite derrière lui, larmoyant, plein de remords.  

Cette perspective décourageante le rendait mal à l’aise. Si la compagnie, la chaleur et la douceur de Mary lui était profitable, il n'avait qu'une seule femme dans son coeur. Sa soeur (Ada Proto).  

Et cette nuit qui n’en finissait pas…