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Oz Films présente
Lunatic

Durée: 2h12  

PG-13  

 

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Une nuit orageuse de 1884. Moi (Thomas Cave) et ma sœur (Carrie Green), veillant sur notre mère(Kellie Courage). Elle était allongée dans un grand lit, la respiration lente et douloureuse. La lueur orangée des bougies enjolivait son teint livide, mais ne pouvait faire durer l’imposture face à son visage affaibli, aux contours cadavériques. Elle se mourrait, lentement, péniblement, silencieusement.  

Courageusement.  

Dans le couloir, le médecin annonçait discrètement à notre beau-père (Lawrence Hewitt) que la fatalité était maintenant inévitable. La seule question du temps demeurait imprévisible. Elle allait mourir, restait à savoir quand… Quelle blague en y repensant. C’était quand même notre destin à tous !  

 

Une fois le docteur retiré, l’expression faussement désolée, notre beau-père tourna ses talons, nous adressant un sourire satisfait. En posant ses yeux sur ma sœur, il en devenait pervers. Et ses yeux étaient dévorés par les flammes de l’enfer.  

Enfermé dans l’aile ouest, contraint à désespérément repousser à coups de jours le moment fatal, je dévouai mon enfance à soigner notre mère. Le salaud, lui, se délectai de notre souffrance, savourant chaque cent de l’immense fortune qui lui était laissée. Il patientait, excité.  

 

Puis vint le jour de trop. Un corps sans vie et sans chair gisait dans le grand lit, presque perdu dans les draps. Cette chose, qui était désormais à peine identifiable en tant qu’un être humain, avait été ma mère, attentionnée, dévouée, heureuse, et si belle. Son dernier mari, qui avait profité jusqu’au bout de sa fragilité, avait disparu, avec une montagne d’argent. Pas ma part, mais finalement cela lui était égal. J’avais réussi à fuir avant qu’il ne m’attrape (si tel avait été le cas, je reposerais certainement au fond d’un marais). Quant à ma sœur, elle avait trainé. Et jamais je l’ai revue.  

 

Un crépuscule d’été 1912. J’ai 42 ans aujourd’hui, et pour la fête j’ai décidé de rentrer au pays. 28 ans d’exil, du comté voisin aux universités suisses, et plus aucun souvenir. Pourtant, je sais qu’il s’est passé quelque chose ici, dans ce château qui à présent sert de décor à la végétation. Quelque chose qui, fondamentalement, a impacté toute mon existence depuis lors. Ce sont d’ailleurs les conséquences de ces évènements qui m’ont poussé à me tourner vers la psychothérapie. Mais ne vous y trompez pas, je ne me suis pas retrouvé allongé dans un fauteuil à déballer mes sordides secrets inconscients.  

C’est moi écoute les secrets.  

 

A vrai dire, je n’ai aucune confiance en la psychanalyse. Je pense que la folie sommeille en chacun de nous, bien équilibrée par la raison. Mais si cet équilibre est brisé, que ce soit d’un sens ou de l’autre, ce sera juste la folie qu’on vous attribuera. Alors, comment différencier les sages des excités ?  

En les mélangeant.  

C’est à ce moment là que l’on pourra cerner la nature du déséquilibre, par comparaison. Chacun devient ainsi le médecin des autres. Aucune folie n’est dépourvue de sens. Et les malades savent reconnaitre les autres malades, sans s’y reconnaitre pour autant. Mais cela n’a pas d’importance, seul leur avis compte.  

Et j’y applique une théorie des masses. Une moyenne. Prendre tous les avis et les diviser. Pour en extraire une conclusion unique, et d’autant plus précise que la masse est importante.  

C’est pour cela que je suis revenu.  

C’est ce que je veux faire, ici.  

Chez moi.  

 

Neuf mois maintenant que j’ai commencé l’expérience. J’ai joué de mes relations en Europe pour m’accorder la présence du groupe le plus hétéroclites possible. Des meurtriers aux paumés, des cas de démence sataniques aux simples troubles psychiques. Du plus banal au plus vide de sens. Tout y est, tous les avis de toutes les sortes possibles sont représentés. J’étais très excité à l’idée de voir mon œuvre proposer des réponses aux questions les plus aigues en la matière.  

 

Mais aujourd’hui, les résultats me font une grande peine. La théorie des masses semble imparfaite à cette application. Selon mes formules, pris en compte les avis de tous, chacun était parfaitement sain. Il n’y avait aucune folie, aucun déséquilibre.  

En vérité, c’était surtout à mes questions que je voulais répondre. Je voulais me guérir, moi. Replonger jusqu’à la racine du mal, et m’en débarrasser une fois pour toute. Il le fallait, par n’importe quel moyen. Mon esprit attendait de savoir, et si son appétit n’était pas rapidement satisfait, il risquait de m’abandonner une fois pour toute et me laisser tomber dans la lobotomie.  

 

Ma mère morte au terme d’une lente agonie. Mon beau-père qui voulait me tuer, et qui a infligé à ma petite sœur les pires souffrances par les actes les plus innommables qui soient. Et moi, volant vers la richesse à Zurich, Berne, Munich, … récompensé et applaudit. Vivant même heureux.  

Mais bon sang, qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? Pourquoi mon Dieu, pourquoi n’étais-je pas enfermé dans une de ces cellules ? Pourquoi étais-je identifié comme sain d’esprit ?  

Pourquoi ne pouvais-je m’abandonner à un déséquilibre total et sans contrôle ? Une véritable liberté d’esprit ? Au lieu de ça, je me torturais, l’esprit. Et je souffrais de ne pas être fou. Il n’y avait pour mon salut qu’une seule chose : un membre du groupe qui me rappelait ma sœur. Tout en elle me renvoyé à son souvenir. C’est là que j’ai découvert où étais le problème. Le traumatisme qui m’a fait oublier un traumatisme. Ma sœur… Il y avait une bonne raison pour laquelle la mort des deux personnes que j’aimais le plus au monde m’avait finalement satisfaite au lieu de me déséquilibrer.  

Un lourd secret, qui a ainsi évité d’être révélé.  

Une vérité que j’avais choisi d’oublier.  

Une abomination. Trop tard maintenant, mais ...  

je suis désolé, sœurette. Ne dis rien à maman, même si je sais que tu le feras. Mais n’oublies pas, je peux recommencer…  

Scénario : (3 commentaires)
une série B thriller de Lawrence Hendrickx

Thomas Cave

Kellie Courage

Lawrence Hewitt

Carrie Green
Musique par Valeria Chatwood
Sorti le 22 janvier 2022 (Semaine 890)
Entrées : 17 780 598
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