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Guards Brothers présente
Hopeman

Toute recherche d'un héros doit commencer par ce qui est indispensable à tout héros : un ennemi.  

 

- Souvenez vous mes frères! Souvenez vous que la fin de l'humanité a été dure! Sa faim est beaucoup moins douloureuse! La fin de la lumière, des rires! Souvenez-vous! Ces sacrifices, ces douleurs!  

Le Prêcheur terminait son discours auprès de la population de la colonie. C'était un home plutôt âgé, et disposait d'une barbe de bonne envergure. Il avait un regard un peu dérangé, et il était totalement normal de se demander si il ne l'était pas lui même. Vercin avait écouté ses paroles prophétique d'une seul oreille, il était bien plus intéressé d'avoir une occasion pour s'échapper des tribulations que lui desservait les Gardes du camp de travail. Lucter, un de ses camarades de travail, se trouvait à ses côtés et applaudissait avec entrain les paroles du barbu.  

- C'est magnifique! commentait-il. Ce type est un génie!  

Vercin n'osa pas lui faire remarquer qu'il s'agissait plutôt d'un escroc, que le type était sans doute payé par les armées de César pour leur faire des discours les obligeant à se forcer au travail. La fouille commença à s'éparpiller, et même avant que Vercin ait eut le temps de bouger, un garde était arrivé devant eux et leur criait qu'il fallait maintenant revenir au travail. Lucter commença à protester mais le regard de Vercin le dissuada d'insister.  

L'année en cours se trouvait être l'an 3078 après Jesus-Christ, dans un lieu qu'on appelait semble t-il, autrefois, le Texas. Personne ne savait réellement comment l'Homme en était arrivé là, et le discours du Prêcheur était par conséquent un peu idiot sur ce point: personne ne savait si l'Homme avait souffert avec l'évènement qui avait provoqué son déclin, ou si tout s'était passé simplement, sans encombres, qu'il s'agissait d'une simple fin d'espèce comme beaucoup avant l'Homme. Les théories qui semblaient les plus fondées étaient balayés par les troupes du tyran en fonction: celles de grandes lumières, de nuages géants, qu'on rapportés des images trouvés dans des décombres par des chercheurs.  

Le tyran en fonction était César. L'homme s'était retranché dans des petites colonies, dans des masures qui s'assemblaient pour former des sortes de villages. Dans les plus grosses colonies, les premiers tyrans avaient installé des camps de travail, destiné aux hommes et dans une moindre mesure aux femmes, plutôt destinées elles à créer des enfants qui seront à leur tour dans ces camps. Ces camps servaient à créer divers objets et appareils à César, qui, avec sa garde rapprochée, traversait le pays de villages en villages en faisant quelques victimes lors de ses visites. Il était censé être vénéré comme un Dieu par chacun, et quiconque tentait de lui portait atteinte de quelque manière que ce soit (les gardes qui veillait à que cette règle soit respectée avait souvent une idée très large de la question) était sauvagement tué et servait d'exemples aux quelques réfractaires du système. Le père de Vercin, Celtil, tenta une rébellion mais d'exemple à ses camarades en étant crucifié au centre du camp de travail pendant une semaine entière avant de mourir de faim et de manque de sang. Ce souvenir atroce était depuis marqué dans les légendes de la Colonie Arve (puisque c'était le nom de celle où vivait Vercin) et faire un signe de croix à quelqu'un signifiait qu'il devait laisser passer les insultes, les coups, et se calmer, sinon il finirait comme Celtil, à mourir dans d'atroces souffrances sous le regard de ses anciens amis.  

Cependant, Vercin avait disposé d'une certaine renommée après les sacrifices de son père, étant ainsi très apprécié des autres habitants d'Arve, et surtout redouté des gardiens qui n'osaient pas lui faire trop de mal en raison de sa force et de son intelligence présumée.  

C'est après le discours du Prêcheur que le destin de Vercin changea. A peine fit-il un pas dans le camp qu'un des principaux Garde arriva vers lui d'un pas autoritaire et supérieur.  

- Tu es le fils de Celtil, travailleur?  

Vercin dévisagea le garde un instant mais acquiesça d'un signe de tête approbateur. Le Garde lui fit signe de le suivre, et Vercin fut obligé de laisser Lucter continuer jusqu'au camp seul. Le Garde l'emmena un peu plus loin sur les abords du camp, jusqu'à une tente de grande taille qui était connue comme étant celle du Chef de la Colonie, Ambassadeur de César à Arve. Le garde le fit entrer, et Vercin se retrouva face à un homme qu'il n'avait jamais vu, car ce dernier ne sortait jamais de sa tente. Il était de taille assez petite, et avait un teint très blanc. Il était très gros, presque obèse, et une coupe bol donnait à sa tête l'air d'un œuf cassé. Une barbe de petite taille dut à plusieurs jours sans se raser terminait son visage, et il arborait un large sourire hypocrite.  

- Je te souhaite la bienvenue, fils de Celtil! lança t-il d'un air supérieur.  

Vercin ne savait pas où se mettre et s'arrêta, debout, au milieu de la tente. Un garde se trouvait dans un coin derrière le Chef de la Colonie. Ce dernier lui fit signe de s'assoir sur l'un des deux vieux fauteuils en velours usagé, ce que Vercin fit sans broncher.  

- Tu dois me connaître, je suis Crasse, Ambassadeur de César dans notre belle colonie d'Arve! Figure toi que c'est César lui même qui m'envoie te cherche! Il a entendu parlé des exploits – si mal intentionnés soit-il – de ton père, Celtil, et m'a chargé de te formuler une requête de sa création.  

Il fit une pause, attendant peut-être une réponse de Vercin qui ne vint pas, puis il continua:  

- César compte envahir les Terres Inconnus du Sud. Là où le Désert et les Monuments font place. Il se trouve qu'il a entendu que tu venais de ces régions, avec ton père, et que tu les connaissait, ainsi que leurs peuples nomades dont tu manies la langue. Il se trouve qu'il voudrait que tu l'accompagnes, afin de lui servir d'Interprète. En échange, tu ne seras plus Travailleur, et il t'enseignera ses méthodes militaires et divers stratégies dont lui seul a la connaissance. Acceptes-tu?  

Il y eut un long silence durant lequel le sourire un peu stupide de Crasse embêta Vercin. Il ne savait pas quoi dire, mais après réflexion, il répondit:  

- Je refuse.  

Crasse éclata d'un grand rire.  

- Je crois que je me suis mal fait comprendre, fils de Celtil, mais saches que les désirs de César sont des ordres. Tu pars demain pour son palais. Prépares tes affaires, mais tu n'es pas absous de travail aujourd'hui, pas encore...  

Ils se fixèrent un instant. Un regard moqueur de Crasse, et un regard dans les yeux du travailleur qui définissait sa colère.  

- Je suis donc obligé d'y aller ?  

Crasse hoche la tête. Vercin est accompagné à l'extérieur par le garde qui l'avait amené et passa le reste de la journée à travailler. Il n'avait pas osé l'annoncer à son ami Lucter.  

Une fois dans sa masure, il commença à faire ce qu'il pouvait de bagages : dans son sac déchiqueté, il mit quelques habits, et le Livre de son père, découvert dans les cendres de l'une des grandes villes d'autrefois. Il ne savait cependant pas lire cette langue ancienne et n'avait donc pas put entamer sa lecture. Il ne connaissait même pas le titre de l'ouvrage.  

Dès l'aube, un garde entra dans son tas de briques et le secoua en gueulant des injures. Vercin peina à ouvrir les yeux puis se retrouva devant le visage grassouillet d'un garde à la figure d'ours qui criait:  

- César est là! César là! Prends ton sac, tu pars de suite!  

Vercin se leva et se tourna vers le garde. Il lui dit:  

- Je veux emmener un ami.  

L'Ours le dévisagea.  

- Un ami ? UN AMI ? MAIS BORDEL TU PARS AVEC CÉSAR C'EST PAS UNE COLONIE DE VACAN...  

- Je m'en fous. Si j'ai pas mon ami, je pars pas.  

- Ok, ok... Bordel, c'est qui ce putain d'ami ?  

- Il s'appelle Lucter, il habite à trois maisons d'ici.  

L'Ours sortit en trombe de la maison. Vercin prit son sac et s'apprêta à sortir quand l'Ours revint, tenant Lucter qui crier en vain en le suppliant de le lâcher. Vercin fit signe à l'Ours de lâcher son étreinte.  

- Lucter, je m'en vais avec César, et je voudrais que tu viennes avec moi.  

Il y eut un moment où Lucter sembla ne pas comprendre ce que Vercin venait de lui dire puis il commença à bafouiller:  

- Mais...mais...tu...tu quoi ?  

- Je pars avec César. On va dire que tu es mon valet. Compris ?  

Il regardait l'Ours en avançant cela. Celui-ci acquiesça d'un bref signe de tête et tous trois commencèrent à marchèrent dans la rue d'un pas rapide. Lucter assommait Vercin de questions. Celui-ci lui raconta l'entrevu de la veille avec Crasse.  

- Wa! Putain mais mec je te respecte! Tu te rends compte que le calvaire c'est fini ? On part d'Arve! On va dans les Terres Sauvages du Sud! Avec César! Il parait qu'il est grand... tu penses vraiment ? Et...  

- Ne t'excites pas, c'est pas encore joué.  

Ils arrivèrent alors à proximité d'objets que Vercin n'avait vu qu'en photographies ou en dessins. Des automobiles. Des chevaux motorisés. Celle-ci était grande, très longue, de la taille d'un maison au moins, et était peinte de noir. Vercin l'avait déjà vu dans le Journal du Peuple, c'était celle que l'on appelait le Cercueil, la voiture de César, car quand on la voit, c'est que César est là, et souvent pour tuer quelqu'un ou plusieurs personnes. Il parait qu'il était venu pour la mise à mort de Celtil, mais Vercin ne s'en souvenait pas.  

Il y avait d'autres voitures : largement plus petites et blindés, de couleurs vertes. On pouvait voir des soldats à l'intérieur. L'Ours poussa Vercin à l'intérieur du Cercueil, pris Lucter et l'entraîna dans une voiture plus loin derrière. La porte se referma derrière Vercin. Il était sur une banquette noire en cuir. Elle n'avait pas une poussière. Il faisait très noir et il ne vu pas tout de suite l'homme qui se tenait en face de lui.  

César n'était pas si grand qu'on le prétendait. Il était même plutôt petit. Très bien coiffé, en costume avec une belle cravate, il tenait un verre à pied visiblement rempli de Champagne dans sa main gauche. Il regarda Vercin d'un air supérieur, qui passa aussitôt à celui d'un curieux. Il approcha sa tête de Vercin et dit:  

- Bonjour, fils de Celtil.  

Vercin ne répondit pas tout de suite. Il ne voulait pas paraître désinvolte mais ne put s’empêcher de répondre avec agressivité.  

- Alors vous voulez aller dans les Terres du Sud ?  

- Exactement, et je t'offres l'occasion d'y retourner. Même si il serait incroyable que tu te souviennes de ces Terres, il est de notoriété publique auprès de Crasse qu'il t'a enseigné leur langue, leurs coutumes et la géographie de ces Terres.  

Silence. Vercin ne pouvait pas renier ce que César lui disait.  

- Très bien, je crois que nous sommes sur la même longueur d'ondes! En échange de ton aide - et celle de ton ami d'après ce que je vois...  

- C'est mon valet.  

César éclata de rire.  

- Oui, oui... Oh pardonne moi, ton valet, bien sur... Enfin bref. En échange de ton aide et de celle de ton valet, je t'apprendrai mes techniques de combats, des stratégies militaires et autres informations qui te permettront de survivre autant que moi dans ces Terres. Je te donnerai aussi ta Liberté, et te permettrai de quitter Arve pour une vie meilleure... Tenu ?  

Il tendit une main. Vercin hésita un instant puis la serra.  

Le Cercueil roula longtemps, entouré des voitures militaires de tous les côtés. Ils roulèrent des heures entières, César ne cessait de regarder Vercin en arborant un sourire paternel, pourtant, ils devaient avoir le même âge. Il lui parlait, mais Vercin n’écoutait pas vraiment. Il commentait le paysage et les Colonies traversées, en y plaçant ses anecdotes personnelles "C'est ici que...". Malgré sa sinistre réputation de tyran, Vercin ne pouvait nier qu'il paraissait assez sympathique. Si il avait été un Travailleur, comme lui, ils auraient même put entretenir des liens amicaux. Mais Vercin n'oubliait pas la vie qu'il endurait, à Arve, et que cet homme y était pour quelque chose.  

Ils firent de nombreuses haltes, et continuaient à rouler. Vercin ne bougeait pas du Cercueil, ce qui l'étonnait. Il se demandait aussi si Lucter allait bien. Et puis ils finirent par entrer dans les Terres Inconnus du Sud. Ils ne croisèrent personne pendant des dizaines de kilomètres, puis le convoi commença à s'arrêter. D'après ce que Vercin entendait à l'extérieur, ils avaient découvert quelqu'un.  

- Peut-être un cousin ? plaisanta César.  

Ils sortirent du véhicule. Voir César en smoking à côté de ses nombreux soldats en armes était assez amusant. Ils marchèrent vers l'avant du convoi où l'homme avait été trouvé. Lucter arriva derrière lui.  

- Eh! Je me suis fait des potes! On a fait un jeu de carte, je te jure, ils m'ont appris, c'est très amusant et...  

Il s'arrêta de parler. On pouvait maintenant voir la personne qui avait stoppé le convoi. C'était une femme. Elle était presque nue, mais sa poitrine et son appareil génital était camouflés par des haillons. Quelques soldats pointaient leurs armes sur elle. Vercin était si absorbé par la scène qu'il n'entendit pas César s'approcher de lui et lui murmuré à l'oreille:  

- Ou une cousine on dirait...  

Ils s'approchèrent encore plus prêt. Lucter resta en arrière. César fit signe à ses hommes de baisser leurs armes et mit ses lunettes de soleil, ce qui fit remarquer à Vercin que la lumière était aveuglante. Les soldats avaient formé un cercle autour de la femme qui était à genoux sur le sol et regardait de tous les côtés. Les deux seuls personnages à s'avancer étaient Vercin et César.  

- Parle-lui, dit César.  

Vercin s'accroupit en face de la femme et lui parla dans sa langue natale:  

- Ten Ponra Fibri Ocha.  

- Que lui a tu dis ? demanda aussitôt César.  

- Que nous ne lui voulons pas de mal.  

César acquiesça. La femme regarda Vercin dans les yeux et tendit les mains vers lui, elle commença à lui palper le visage, comme si elle essayait de le reconnaître. Puis elle parla:  

- Gu Mile.  

- Qu'a t-elle dit ? s'empressa de demander César.  

- Qu'elle aussi ne nous veut pas de mal, répondit Vercin et César éclata d'un rire sonore.  

Mais c'était faux. Ce qu'avait dit la femme était "Tu es leur esclave ?"  

Cette phrase avait réveillé les sens de Vercin. Que faisait-il là à se laisser manipuler par un tyran qui voulait encore plus de territoires, encore plus de serviteurs pour lui préparer des repas ? Que faisait-il là pendant que ses frères, ses sœurs, ses amis, des inconnus étaient maltraités ?  

Et pendant que César aida à embarquer la femme dans le convoi, un plan germa dans sa tête. Il allait se servir de ce que lui apprendrait César...  

contre César.  

 

Alec Matthews -> Vercin  

Renee Anderson -> La femme  

Sam Boston -> César  

Max Altman -> Lucter  

Joan Hodge -> Postume  

Chiara Grusin -> Nela

Scénario : (3 commentaires)
une série A de science-fiction de Mike Bay

Alec Matthews

Renee Anderson

Sam Boston

Joan Hodge
Avec la participation exceptionnelle de Max Altman, Chiara Grusin
Sorti le 05 mars 2022 (Semaine 896)
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