Il n'est pas fait pour moi. Il ne me va pas. Il n'est pas à ma taille. Il est trop grand pour moi. Pas mon costume, le Monde.  

Je suis bien peu de chose. Je suis petit, comme un gosse. Mais je ne suis pas un gosse, c'est ça le problème. Petit par l'esprit dans ce Monde de merde. Un imbécile diront certains. Un grand enfant diront d'autres...  

Par ou commencer ? Il faut que je dévide le fil de mes souvenirs. Un fil rouge sang qui passe par Spokane, une ville de la côte pacifique, qui semble dormir sur les bords d'un fleuve qui porte le même nom.  

Spokane, Ada (Lorna Hayek), l'autobus. En tirant sur le fil, je renoue avec le drame.  

Tous les vendredis, à la même heure elle arrivait par l'autobus et moi, toujours ponctuel, je l'attendais. Tous les vendredis, c'était la même torture, la même obsession, j'étais fou d'elle. Je savais chacun de ses pas, de l'arret d'autobus au supermarché et de nouveau dans l'autobus, jusqu'à cette maison de campagne ou elle vivait seule. Vendredi après vendredi, je la suivais. Je trainais autour de la maison comme un loup affamé. Affamé mais indécis, les femmes m'ont troublé toute ma vie. J'éprouvais pour elles un sentiment à la fois d'attirance et d'horreur. Les deux à la fois, jamais l'un sans l'autre.  

Une fois de plus, je me disais : vendredi prochain sans faute, et le jour venu, rien... La même persécution stérile, mais cette obsession ne pouvait pas durer toute la vie, c'était impossible.  

Et ce fut le vendredi fatal, tant craint et tant désiré. Fut ce la chaleur de la soirée qui me poussa à m'approcher un peu plus près de la maison ?  

Je me souviens de ma surprise en voyant la porte entrrebaillée, mais mon audace ne serait pas allée plus loin si je n'avais pas entendu ce mot : Entrez...  

Non non, ce n'était pas un rêve, ce n'était pas mon esprit torturé qui me jouait un mauvais tour, c'était sa voix qui m'invitait à entrer...  

Mais en entrant, je ne vis personne. Dans cette vie, le plus difficile, c'est le premier pas. Au premier succède le second, à une porte en succède une autre...  

Elle était sous la douche. Sa voix résonnait encore à mes oreilles. Entrez, entrez... Non ce n'était pas un rêve, elle l'avait dis deux fois. Mais lorsqu'elle me vit, elle fut paniqué... Pourquoi ?  

Elle menaça d'appeller la police. Elle n'aurait pas du faire ça. Je serai parti, je le jure...  

La police arriva sur le lieu du crime. La jeune femme était allongé sur le sol. D'après les traces, elle serait morte par étranglement. Aucun indice, aucun témoin. L'affaire risque d'être difficile à résoudre.  

Paul Matthias (Steven Chaplure) et Guillaume Mensah (Samuel Housou) sont les deux flics chargés de cette sordide affaire. Un crime sans le moindre suspect, personne ne désire avoir à sa charge de résoudre le mystère de ce crime...  

Elle (Victoria Yang) est si belle. Des talons hauts, un tailleur, un chemiser blanc laissant entrevoir le début d'une poitrine parfaitement déssinée. Que dois-je faire ? Moi qui suis si timide ? Et si elle me repousse elle aussi... Je n'y survivrai pas...  

Un homme (Christopher Fielding) semble la rejoindre. Ils s'embrassent.  

La même persécution que j'avais cru abandonné en même temps qu'Ada semble me rattraper. Cette femme est si belle. Que fait-elle avec un homme tel que lui ? Il n'a rien. Beau ? Certe mais cette beauté reflète-t-elle l'intérieur de son âme ?  

Je dois la sauver, la délivrer de ce misérable individu qui lui ment en prétendant l'aimer comme un fou. Son amour n'est rien à côté du mien, je serai prêt à tout pour elle. Je l'aime... L'histoire semble se répêter à vitesse rapide. J'avais mis des jours, des semaines, des mois à faire parvenir mes sentiments à Ada. Et le résultat ? Néant. Elle m'a rejeté tel un vulgaire puceau. Je ne ferai pas la même erreur. Je ne dois pas perdre de temps.  

Je suis le couple à travers la ville tel un chasseur après son gibier. C'est ma proix, mon amour, ma vie...  

Puis arrive le moment tant attendu, les deux jeunes gens s'enfoncent dans une ruelle totalement vide. Mes pas s'accélèrent, mes poings se ressèrent... Je me jette sur l'homme qui s'éffobdre aussitôt au sol. Je le rue de grands coups jusqu'au moment ou plus aucune résistance n'émane de son corps. Durant cette altercation, je n'ai pas fais attention à ma dulcinée. Elle n'est plus là... Je n'avais ni entendu ses appels au secour ni le bruit de sa course en dehors de la ruelle. Maintenant le silence règne. Je peux entendre mon coeur battre mais également les sireines de la police au loin... Comment a-t-elle pu oser ? Je voulais juste lui parler de mes sentiment et l'inviter à dîner. Elle n'aurait pas du faire ça. Je l'aurais laissé, je le jure..  

La police arrive sur le lieu du crime. La jeune femme est affolée et ne peux s'empecher de pleurer. Paul Matthias s'approche d'elle pour la réconforter mais derière cette façade se cache l'envie d'ensavoir plus. Il n'a jamais été branché sentiment et ressent chaque crime comme une simple affaire de travail en oubliant presque qu'un homme est mort...  

Guillaume Mensah s'approche de la victime et tente d'établir un portrait robot.  

Deux meurtres en deux jours, sûrement pas une coincidence selon lui. Il semblerait qu'un sauvage assoifé de sang soit sortis de son cocon au point de plus pouvoir s'empecher de tuer.  

Les deux hommes se concertent. Tout deux pensent la même chose. Ce malade ne s'arretera pas là et comme tout meurtrier qui se respecte, il ne supportera pas son echec d'aujourd'hui. Cette jeune femme ne sera en sécurité nul part.  

Ces deux flics voient leur travail comme une sorte de jeu d'echec. Parfois il faut savoir sacrifier ses pièces pour gagner la partie. Dans cette affaire, cette femme sera un simple pion, un appât qu'on accroche à son hamecon dans le seul but de capturer le poisson, le meurtrier, ce malade assoiffé de sang.