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Well Walling Production présente
Puta's Revenge

 

Un scénario de Sonia Loïs, avec :  

- Pamela Kyd : Carmen  

- Yaelle Genre : Rosalia  

- Dylan Lee : Pedro  

- Bertrand Pçékrouton : Ignacio Rodriguez  

 

Carmen arriva dans la salle commune et enleva sa veste avec mauvaise humeur. Les autres filles lui lancèrent un regard inquisiteur mais amusé. La doyenne sourit en étalant son rouge à lèvres.  

« Il lui est arrivé quoi, à notre jolie Carmen ? Elle a croisé Ignacio ? »  

L’expression de Carmen donna raison à Rosalia. Toutes les autres filles de joie esquissèrent une grimace dégoûtée. Ignacio Rodriguez était un client régulier à qui tout le monde avait déjà eu affaire, mais comme Carmen ne travaillait qu’occasionnellement, elle ne savait pas toujours sur quoi elle pouvait tomber.  

« J’ai choppé un herpès facial purulent, impossible de foutre le pied dehors sans me faire jeter des œufs ! »  

Seule Rosalia se mit à rire en imaginant la belle Carmen défigurée après avoir taillé un petit plaisir buccal au plus sale de leurs clients. Comme elle avait presque sa cinquantaine d’années, elle avait la chance de ne pas intéresser les vieux obsédés dans le genre d’Ignacio Rodriguez. Les plus jeunes et plus jolies, comme Maria, Teresa ou Margarita, elles, n’étaient jamais épargnées.  

Carmen lança un regard noir à la doyenne. Pour elle qui essayait de fonder une famille, la situation n’avait rien de drôle. Son fiancé acceptait assez difficilement la situation sans que l’herpès facial ne vienne se mettre dans l’équation. On l’appelait la Pute au Rabais car elle se faisait payer moins cher mais obligeait ses clients à utiliser des préservatifs pour pouvoir, malgré tout, rester fidèle à son homme. Teresa croisa les bras et fit la moue.  

« J’en ai eu pour un mois et demi, avec son herpès ! Au bout de quatre semaines, j’en avais jusqu’au milieu des cuisses, une horreur !  

– Et moi, le temps que je me rende compte que c’était ça, je l’ai refilé à la moitié de mes clients ! Imaginez un peu le désastre ! Quel fils de pute ! »  

Rosalia leva les mains comme pour plaider son innocence.  

« Peut-être, mais pas le mien, en tout cas. »  

Personne ne releva la boutade de la Vieille Pute. Toutes tombèrent dans un silence compatissant en imaginant leurs mésaventures respectives. Ce n’était pas la première fois qu’elles rencontraient ce genre de clients à problèmes. Rosalia, par exemple, avait toujours une anecdote aussi salace que sordide à leur raconter pour les dégoûter ou les faire rire. Ou pour décourager les nouvelles qui voulaient arrondir les fins de mois.  

Anita, une fille qui ne faisait partie de la Maison des Secrets que depuis quelques semaines, poussa un soupir qui ne manqua pas d’attrister ses consœurs plus anciennes dans le bordel. Le gérant avait beau instaurer des règles et rappeler à l’ordre les hommes qui mettaient en péril le bon fonctionnement de l’établissement, elles ne parvenaient toujours pas à obtenir le respect qui leur était dû.  

« L’autre jour, je suis tombée sur un type qui voulait absolument se faire un coup sado-maso. J’ai eu beau dire que je ne faisais pas ça, je me suis retrouvée avec des bleus partout et avec le cul dans un ét…  

– On ne veut pas savoir dans quel état était ton cul, Maria » coupa Carmen avec humeur.  

Maria haussa ses jolies épaules bronzées avec un air de profonde indifférence. Anita, encore pleine d’innocence et d’espoir, suggéra :  

« On pourrait porter plainte, non ?  

– Porter plainte ! Je vois biens les gros titres : Les putains revendiquent un droit au respect ! Ben voyons… Autant faire tomber la savonnette dans un club sodomite, on aura moins de chances de se faire avoir. »  

Quelques ricanements désabusés s’élevèrent dans la sale commune. Anita s’en voulait d’avoir émis une idée aussi ridicule alors qu’elle savait très bien à quelles moqueries s’élevaient les filles des maisons closes. En deux semaines, elle avait vu sa jolie réputation fondre comme neige au soleil. Même si beaucoup d’hommes de sa connaissance profitaient de ce nouveau travail pour venir prendre du bon temps avec elle sans culpabiliser.  

Le gérant, Pablo, arriva dans la salle commune en tapant dans ses mains.  

« Allez les demoiselles, je sais qu’il y a des malpropres et que ce n’est pas le pied pour vous, mais ça va être l’heure d’ouvrir la boutique. »  

Toutes poussèrent une vague plainte de protestation. Plus détachée, Rosalia alluma une cigarette et adressa son sourire habituel à leur jeune directeur.  

« Laisse-nous dix petites minutes mon chou, j’te ferai ce que tu veux ce soir.  

– Désolé ma belle, mais je préfère aller faire tomber ma savonnette » répondit Pablo en déposant une bise sur la joue douce de la doyenne amusée.  

Carmen sourit en regardant le jeune homme partir. Lui, au moins, il ne leur posait aucun problème. Imitant la Vieille Pute, la jeune fiancée attrapa une cigarette et emprunta le briquet de sa vieille amie. En tirant sa première bouffée, il lui vint une idée sournoise.  

« Dites les filles, vous pensez qu’on pourrait devenir de vraies salopes ?  

– Ah ? Faire le tapin, c’est pas suffisant pour être des salopes ?  

– Oh, Rosalia, du vent ! Non, je voulais plutôt parler de leur faire des sales coups pour leur rendre la monnaie de leur pièce. Œil pour œil, dent pour dent, non ? Alors moi je dis, “à herpès facial, un grand poing dans ta gueule”. Mesdemoiselles, il n’y a aucune raison pour qu’on soit les seules à ramasser tous les désagréments. On se fait traiter comme des moins que rien alors pourquoi se priver de leur jouer de sales coups…  

– Des coups de putes…  

– Rosalia ! » aboya Carmen, moitié excédée, moitié amusée.  

Les deux femmes échangèrent un même regard complice en tirant sur leur cigarette. Les autres réfléchissaient aux paroles de leur amie. Leur conscience n’était plus un problème depuis longtemps, alors pourquoi ne pas prendre enfin un peu de bon temps avec les hommes ?  

 

Carmen vérifia l’adresse à laquelle elle se trouvait. Elle était bien chez Ignacio Rodriguez. Puisqu’il lui avait compliqué sa vie de couple, elle avait décidé de mettre son grain de sel dans la sienne. La Pute au Rabais s’était appliquée à faire couler son rimmel pour paraître plus crédible. Une fois prête, elle sonna.  

Une femme ouvrit. La femme Rodriguez. Tout était parfait. La maîtresse de maison fronça les sourcils en voyant l’allure de sa visiteuse. Que faisait cette catin devant sa chaste maison ?  

« Pardonnez ma visite inopinée mais il faut absolument que je parle à votre époux…  

– Que lui voulez-vous ? »  

Carmen fit trembler ses lèvres et une larme coula sur sa joue. À force de jouer la comédie pour satisfaire les dizaines de fantasmes de ses clients, elle était devenue bonne actrice.  

« C’est vraiment…  

– Dépêchez-vous de vous expliquer avant que j’appelle la police !  

– Je suis enceinte de votre mari ! » lâcha Carmen en éclatant en sanglots.  

Son petit sketch était d’autant plus crédible qu’Ignacio l’avait récemment violée sans passer par la case capote. Seulement elle avait pris soin de se faire prescrire une contraception d’urgence pour ne pas se retrouver avec ce genre de problèmes.  

La tête de l’épouse Rodriguez donna à Carmen plus de plaisir que les centaines de passes qu’elle avait pu faire en cinq ans de métier. Ignacio apparut bientôt derrière sa femme, et son expression à lui amena Carmen aux portes du septième ciel.  

À herpès facial, un grand poing dans ta gueule !  

 

 

De bonne humeur, Carmen arriva à la Maison des Secrets et vit Rosalia au comptoir en train de taquiner Pablo. Il lui avait donné une feuille de papier plié en quatre qu’elle regardait comme si c’était de l’or en barres. Quand la Pute au Rabais arriva à leur niveau, Rosalia embrassa Pablo avec affection et lança une de ses habituelles blagues vaseuses.  

« Allez mon chéri, encore merci, et n’oublie pas que je peux te pomper comme tes petits copains homos !  

– Le petit ne veut pas de tes services, Vieille Peau » coupa Carmen en attrapant Rosalia par le bras.  

Pablo et Carmen savaient parfaitement que la doyenne ne disait jamais ce genre de choses sérieusement, mais chacun préféraient entrer dans le jeu de la prostituée pour rigoler un peu. Rosalia rangea son papier dans sa poche en s’éloignant, l’air satisfait. Plutôt que de répondre au regard curieux de sa jeune amie, elle aborda le sujet qui leur brûlait les lèvres.  

« Alors, Ignacio ?  

– Parfait ! Il a été foutu dehors à coups de balai, tu aurais dû voir sa tête… Sa femme était folle de rage. Ignacio l’a accusée de le tromper aussi parce qu’il paraît que l’herpès venait d’elle. Ils étaient sur le point de se battre quand je suis partie…  

– Maria et Anita ont décidé de s’acharner sur lui aussi. Anita est déjà en train d’embobiner leur fils en se faisant passer pour une demi-sœur cachée… Ça va être un sacré foutoir chez les Rodriguez. »  

Elles gardèrent le silence un moment. Ignacio Rodriguez était loin d’en avoir fini avec les mauvaises surprises. La Maison des Secrets serait bientôt débarrassée d’un énorme porc. Carmen haussa les épaules comme pour clore le sujet.  

« Et toi ? Tu as prévu quoi ?  

– Oh… Une petite vengeance envers un groupe de jeunes.  

– Tu fais des tarifs de groupe toi, maintenant ? »  

Rosalia leva les yeux au ciel l’air de dire “de quoi je me mêle”.  

« Bon, et ils t’ont fait quoi, ces pauvres jeunes ? J’imagine que tu ne vas pas les punir pour une éjaculation précoce.  

– Tu parles… y’a que les filles de joies pour apprécier les détentes rapides. Non, c’est plus sérieux… Ils sont venus à cinq pour fêter l’anniversaire de leur pote et ont décidé de faire une vidéo en cachette. Je te dis pas la joie quand j’ai ouvert mon Internet le lendemain… D’ailleurs, regarde un peu ce que j’ai apporté. »  

Rosalia ouvrit son sac et montra une jolie petite caméra à son amie. L’objet semblait neuf, la doyenne avait probablement fait son achat la veille pour être sûre de s’amuser un peu. Carmen ne savait pas ce que sa vieille amie comptait faire, mais elle avait déjà hâte de voir les vidéos.  

« J’ai personne pour m’accompagner, tu veux bien jouer à la cameragirl ? »  

La Pute au Rabais éclata de rire. Pour rien au monde elle n’aurait raté cette superbe occasion.  

 

Rosalia s’était rendue au lycée où étudiait le premier de ses clients. Pablo avait été d’une efficacité redoutable et lui avait trouvé masse de renseignements qu’elle pouvait utiliser à sa guise. Carmen se tenait en retrait, prête à capturer la moindre miette de ce qui allait suivre. La doyenne repéra sa cible, qui conversait avec sa mère à la sortie de l’école. Parfait.  

Un bouquet à la main, les cheveux coiffés de tulle blanc, une robe blanche affreusement courte et transparente, des bottes à talons aiguilles et des bas résilles provocateurs, Rosalia attirait les regards perplexes et les rumeurs persifleuses. Quand il la vit, son jeune client devint cramoisi. Instinctivement, il se rapprocha de sa mère. Un immense sourire aux lèvres, Rosalia ouvrit les bras et sauta sur le jeune pour l’étreindre.  

« Mon amour ! Tu as été parfait l’autre soir, c’était la première fois que quelqu’un passait par derrière sans me faire mal, j’ai adoré ton p’tit poireau ! Epouse-moi, mon petit chéri ! »  

La moitié du lycée éclata de rire devant le jeune envahi par la honte. Carmen eut une petite préférence pour le visage outré et déshonoré de la mère.  

Et la vengeance des putes ne faisait que commencer.

Scénario : (3 commentaires)
une série B comique de Rhia Darxley

Dylan Lee

Pamela Kyd

Bertrand Pçékrouton

Yaelle Genre
Musique par Benjamin Sagnier
Sorti le 30 juillet 2022 (Semaine 917)
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