Quelque part au fin fond de l'Italie Antique, dans une petite ville que l'on nomme simplement....ROME  

- Hou ! Hou ! Hou ! Hou !  

La foule en liesse, les tambours.  

Le soleil se lève sur les tribunes de l'arène. Les pouces s'abaissent. Le mastodonte s’effondre. Le sable se lève sous le visage ensanglanté du gladiateur à la peau d'ébène. Le sable, la poussière et le sang.  

Du sang. Du sang partout.  

Un geyser lorsque le pilum s'enfonce dans le sternum du gladiateur Maure, et un dernier cri :  

- Maciiiiisssstttteeee ! Salop !, crie le Maure dans un dernier souffle.  

Et la foule de reprendre en cœur :  

Maccciiiissssstttteeeee ! Macccccissstttteeeee !  

Et certains plébéiens peu cultivés :  

-Salò ! Salò !  

Maciste (Yannis Figgis), bellâtre aux cheveux de feu, petite carrure d'un mètre quatre-vingt-douze pour 115kg, tout de muscles vêtu, et d'un pagne en poils, lève les bras au ciel au rythme des clameurs. Les femmes se pâment devant son glaive tendu au firmament.  

Enlevant le casque qui lui barrait le visage, laissant tomber les deux têtes de loup qui lui protégeait les épaules, il laisse découvrir son visage massif. C'est un buffle, cet homme ! Son regard de braise vient se poser un instant sur son ennemi. Sa voix rauque mais assuré fait frémir les spectateuses, c'est un peu le ToTo Cutugno de l'époque, il faut avouer. Et alors que la foule se tait enfin, il aura cette phrase historique à l'attention de sa victime :  

- Ainsi meurt le gladiateur Maure !  

Dubitative, la foule l'acclame toutefois et il sort sous les applause.  

***  

- Et rappelez-vous : on la joue CO-LE-CTIF !, lance un vieil entraineur grisonnant à un groupe de onze gladiateurs qui attendent d'entrer dans l'arène.  

Plus loin, enfermé dans la solitude, la silhouette body-buildée de Maciste se découpe dans le clair-obscur vaporeux des vestiaires, sous les tribunes. Il caresse son corps couvert d'hématomes et de sueur à l'aide d'une serviette, au son de la version instrumentale de « l'asciatemi Cantare». Les femmes adorent. L'instant est presque érotique lorsqu'il s'apprête à prendre sa savonnette de Massilia, mais trop tard... déjà sort de l'ombre un vieillard. Un patricien, vêtu d'une toge. Un noble quoi.  

Il le sent, encore une fois, Maciste ne pourra pas se laver.  

Après avoir tenté la corruption (mais Maciste ne comprend pas les mots compliqués), l'homme lui propose l'aventure. Maciste prend peur : des aventures il en a eu, mais avec des femmes aux genoux bien moins cagneux que l'ancêtre.  

En réalité Maciste fait fausse route. Le gus insiste et il mêle en vrac les mots «baston», «femelles», «île abandonnée» et «liberté».  

Maciste ne comprend pas tout, il a toujours été long à la détente, mais depuis le temps qu'il est enchristeé* ici, il se dit que si l'herbe est plus verte ailleurs, autant tailler la route. Et puis, "baston" et "femmelle" ça lui a toujours parlé.  

***  

Ni une, ni deux, c'est ainsi qu'on retrouve notre Héros, au soleil couchant, à la proue d'un bateau phénicien affrété pour l'occasion par le patricien. Les bras écartés, inspirant à grandes lampée l'air du grand large, il se sent un peu le roi du monde.  

Il a trouvé une jolie brune qui l'accompagne sur le pont. Elle est barde, dommage, c'est un peu faux, et elle a l'accent canadien. Au premier virage, il se sent l'obligation de la jeter par dessus bord. Maciste n'est pas un gentleman : quand il aime les femmes, c'est rarement pour leur voix.  

- Et n'y reviens plus, mécréante, ahahahah!, s'esclaffe-t-il de sa voix d'ours en lui lançant une corde. Maciste est un sacré taquin !  

S'appuyant sur la rambarde, seul, est heureux, il vogue vers un nouvelle horizon : sans sable et sans arène, sans sang et sans Maure mort. Une île nouvelle avec des Maures-vivant et des femmes de la-bas, des femmes indigestes comme disait le vieux, même si Maciste se demande encore pourquoi.  

Il ne sait qu'une chose : il devra tuer leur chef, la grande prêtresse aux multiples attribues savamment placés et aux charmes diaboliques : La Reine des Indigestes (Lady Poitrine) !  

Maciste en est sur, il n'en fera qu'une bouchée, tel un vieux cerf ou un renard blessé.  

Mais, ça il le fera plus tard, en attendant, c'est l'heure du gouter !  

... Déjà au loin se frottent des nymphes sur une île déserte. Une île plein de savonnettes de Massilia et de cascades sur les rochers, mais aussi de Maures-vivants avec de grandes lances que ces amazones utilisent comme esclaves sexuels et guerrier aguerris. Un paradis sur terre dirigé d'une main de fer par une femme au poitrail d'enfer. Une nouvelle aventure pleine de "rebondissements" et de dangers pour le jeune Maciste tout frétillant et au glaive aiguisé...  

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Une île desserte, des femmes à poil, de la chasse, de la pêche, des traditions... Une aventure machiste sans masochisme, avec des Maures morts et des Maures vivants.... Du Grand Maciste !  

C'est aussi ça un film TonTon Luc Productions !  

MACISTE et LA REINE DES INDIGESTES : Le début d'une franchise sur le personnage inspiré de celui créé par le réalisateur/scénariste italien : Giovanni Pastrone  

*ici l'anachronisme est involontaire, Christ pardonne leurs, ils ne savent pas ce qu'ils font