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Well Walling Production présente
Le Jeu du Pendu

 

Un scénario de Sonia Loïs, avec :  

- Nicholas Kubota : Fiodor Blok  

- Carrie Mendel : Tatiana "Tania" Shova  

- Joshua Joseph : Le Pendeur  

- Anya Coates : Sofia Tiani  

 

 

 

Fiodor Blok finissait de classer les derniers papiers dans les casiers du commissariat. Plus qu’une heure et demi et son service serait enfin fini. Travailler de nuit était particulièrement pénible : les collègues étaient peu nombreux et il ne se passait pas grand-chose pendant les nuits d’hiver à Mourmansk. Mais après tout, le calme était toujours une bonne nouvelle. Le chef lieutenant s’affala sur une chaise en soupirant. Il ne lui restait plus qu’à somnoler en attendant que la relève arrive.  

Son téléphone de fonction se mit à sonner au moment même où il ferma les yeux. L’écran affichait unité 14. Devinant une mauvaise nouvelle, il jura et décrocha.  

« - On a trouvé un autre corps, chef, vous devriez venir. »  

« - Encore un pendu ? »  

« - Tout juste. Une jeune femme. »  

Fiodor Blok poussa un autre juron entre ses dents, nota l’adresse que son homme lui indiquait et confia la garde du poste à un officier subordonné. Quelques minutes plus tard, il était dans sa voiture et traversait la ville pour rejoindre ses hommes et le cadavre. Le froid était vif et l’activité de la ville était relativement pauvre à cette heure-ci.  

 

« - Mikhaïl, conduis ça à la morgue et dis au médecin légiste de se pencher sur son cas le plus rapidement possible. »  

« - Compris, Blok. Il va falloir serrer ce fou-furieux vite fait, hein ? »  

Fiodor Blok soupira et fit signe à l’homme de partir. Ils avaient trouvé le portefeuille de la victime sur elle avant de détacher le corps de l’arbre. Comme les autres victimes, elle était étudiante à Mourmansk. C’était la douzième en moins de deux mois. À chaque fois, les corps étaient retrouvés pendus à des arbres, comme des simples suicidés. Mais douze jeunes qui se suicidaient en plein air, en seulement deux mois et dans la même zone de la ville, ce n’était seulement pas crédible.  

Pour les deux premiers cas, on avait seulement fait appel à la police. Mais l’entourage des « suicidés » répondaient toujours la même chose : ils avaient vu la victime la veille et s’étaient quittés après une fête entre étudiants. Au troisième mort, c’était au chef lieutenant Blok de la section criminelle qu’on avait confié l’affaire.  

Le quotidien des autorités de Mourmansk était donc à la recherche d’un fou qui enlevait aléatoirement des étudiants et les pendait. Les mesures de sécurité étaient toujours plus strictes et on recommandait évidemment aux étudiants de ne pas rester seuls dans la ville, mais visiblement, rien ne pouvait empêcher Le Pendeur d’œuvrer.  

Le téléphone de Blok sonna alors qu’il prenait place dans la voiture d’un de ses collègues. Le service de recherche d’informations avait déjà des renseignements sur la dernière victime, Sofia Tiani.  

« - Blok, j’écoute. Qu’avez-vous trouvé »  

« - La petite Tiani faisait des études de droit, elle terminait sa troisième année. Nous avons déjà contacté son université et nous savons qu’elle avait des résultats brillants. Elle était inscrite à des cours d’italien et d’anglais. Des cours du soir, évidemment, dans une autre université. On peut deviner qu’elle a été prise hier soir alors qu’elle revenait d’un de ces cours. »  

« - Essayez de retrouver ses amis ou ses camarades, comme d’habitude. Ah, et cette fois, demandez à ce qu’on prévienne les parents avant que cette histoire ne fasse la une de tous les journaux ! Que le cas de la onzième victime ne se reproduise pas, par pitié… »  

Il raccrocha sans plus de cérémonie. Cette affaire commençait à lui peser sur le moral. Les victimes n’avaient aucun lien les unes avec les autres, les étudiants ne subissaient ni coups ni viol, on ne leur volait pas leur argent ni leurs effets personnels. On les retrouvait simplement pendus.  

Quel genre de malade pouvait bien s’amuser à pendre des jeunes pour l’unique plaisir de simuler des suicides ? Fiodor Blok ignorait toujours par quel bout prendre cette affaire. À chaque fois qu’il pensait tenir un élément, d’autres éléments plus nombreux encore venaient démentir ce qu’il venait de trouver.  

Une nouvelle fois, le téléphone fonctionnel de Blok sonna. Las, il décrocha.  

« - Blok, j’écoute.  

« – Lieutenant, on demande à vous parler. Je vous mets en relation avec notre correspondant. »  

Trop fatigué pour être intrigué, le chef lieutenant se contenta d’attendre que le bureau des communications lui passe ce fameux correspondant. La ligne sonna un instant et la relation fut établie.  

« - Chef lieutenant Fiodor Blok à l’appareil » articula-t-il en espérant que le son des parasites ne serait pas trop dérangeant.  

« - … Lieutenant… déranger… semble que… témoin… Sofia… »  

Sofia ? Témoin ? La voix féminine qu’il entendait à peine à l’autre bout du fil était-elle le premier élément intéressant de cette affaire ? Si seulement la communication était meilleure !  

« - Mademoiselle, excusez-moi, mais je n’entends absolument rien de ce que vous me dites. Restez en ligne avec le bureau des communications, je vous prie. »  

« - … Très bien… j’attends. »  

Blok mit fin à la communication et rappela le bureau des communications. Il demanda à l’employé de communiquer son numéro de mobile personnel au contact et les remercia. Les minutes suivantes lui parurent interminables tant il espérait avoir cet appel. Un quart d’heure plus tard, alors qu’ils rentraient au poste, son téléphone portable personnel sonna enfin. L’écran affichait « numéro secret ». Le chef lieutenant se hâta de répondre. C’était la même jeune fille et cette fois, la communication était excellente. Elle se présenta sous le seul surnom de Tania.  

Tania disait avoir aperçu Le Pendeur pendant qu’il accrochait sa dernière «suicidée» à l’arbre.  

« - Mais pourquoi vous n’avez pas appelé la police ? »  

« - J’avais peur de me faire remarquer si j’en parlais comme ça. J’ai passé une grande partie de la nuit à essayer de vous contacter directement. »  

Heureux d’avoir enfin une première piste à suivre, il prit le numéro de Tania, qu’il mémorisa aussitôt pour ne pas avoir à le noter et incita la jeune fille à ne garder aucune trace de son appel.  

« - Ne vous en faites pas, je n’ai pas enregistré votre numéro, je l’ai appris et j’ai brûlé la feuille sur laquelle j’avais noté ceci. Je sais à quels risques nous nous exposerions, sinon. »  

Blok se dit qu’il avait de la chance que cette piste vienne d’une personne avec une logique bien exercée. Ils décidèrent de fixer un rendez-vous pour le lendemain, puisque Blok avait assez à faire pour le jour-même avec la découverte du nouveau cadavre et Tania elle-même avait des obligations qu’elle ne pouvait pas repousser.  

La situation allait enfin s’arranger.  

 

Le téléphone personnel de Fiodor Blok vibra doucement lorsqu’il reçut un texto. Profondément endormi après sa journée trop chargée, l’homme n’entendit rien. Un quart d’heure plus tard, son téléphone de fonction sonna et le réveilla en sursaut. Par réflexe, il attrapa l’appareil et décrocha.  

« - Désolé de vous déranger, Blok, mais ‘faut que vous veniez, c’est urgent. »  

« – Anton ? Quelque chose de grave ? » demanda le chef lieutenant d’une voix pâteuse.  

« - Plutôt, ouais. Une autre suicidée. En plein jour. »  

Blok sauta de son lit, comme touché par une décharge électrique. Le Pendeur agissait désormais en plein jour. Aux yeux de tous. Personne ne serait donc plus en sécurité le jour. D’un œil distrait, il vit qu’il avait un SMS en attente, d’un numéro qui n’était pas enregistré dans son répertoire. Bien que peu réveillée, sa mémoire identifia le numéro de Tania. Le message était bref :  

“Tu ne m’attraperas jamais”  

Le sang de Fiodor Blok se glaça. La victime ne pouvait quand même pas être la jeune Tania.  

 

« - Tatiana Shova. On l’a trouvée ici il y a une heure. »  

« – Qu’avez-vous trouvé sur elle ? »  

« – Papiers, téléphone, carnet de chèques et une ordonnance médicale. »  

« – Donnez-moi le téléphone, Anton, je vous prie. »  

Blok saisit l’appareil avec sa main gantée. Avec son téléphone de fonction, il composa le numéro de Tania et constata avec tristesse que c’était bien le téléphone de la victime qui sonnait dans sa main. Cueillie par un psychopathe pendeur après un rendez-vous médical. Le chef lieutenant ne pouvait pas s’empêcher de penser que si la fille ne l’avait pas contacté, elle n’aurait jamais été tuée par ce meurtrier.  

Fiodor Blok avait du mal à contenir sa rage. Cet enfoiré s’était servi du téléphone de la jeune pour le narguer et l’avait rendu à la morte. Et lui, il se retrouvait une fois de plus complètement impuissant et humilié.  

Scénario : (1 commentaire)
une série B policier de Chuck Neil

Nicholas Kubota

Carrie Mendel

Joshua Joseph

Anya Coates
Musique par Karen Kopp
Sorti le 26 juin 2021 (Semaine 860)
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