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Firewolf Production présente
Hotel California

Quand j'ai vu cette pimbèche entrer timidement dans ce qui me servait de bureau, je m'attendais à une énième filature d'un mari à la tige voyageuse. Elle avait le profil de la parfaite mal baisée proche de la ménopause; son alliance m'indiquait qu'elle n'avait encore jamais choppé son homme dans la cavité humide et chaude d'une midinette, son chapeau assorti aux même tons à chier que son tailleur rose pastel me laisser croire qu'elle avait quelques problèmes de calvities, et sa dose excessive de parfum gerbant me faisait douter sur son hygiène corporelle.  

Elle demanda si elle était bien à l'endroit où elle était. Je laissa supposer qu'il fallait être monstrueusement con pour ne pas savoir lire "Walter Scotch - Détective Privé" peint sur la vitre de la porte qu'elle venait d'ouvrir. Elle s'assit, en face de moi, prenant bien soin de ne pas écarter ses jambes ridées tout en maintenant sa jupe horrible. On ne sait jamais, j'aurais pu être un de ses affamé des services gériatriques qui préfère manger du bœuf séché plutôt qu'un steak tartare bien frais. Quoique le bœuf séché ne soit pas si désagréable, et que le tartare me file la nausée une fois sur deux... Mais je m'éloignait de mes métaphores sexuelles.  

Je lui demanda pourquoi elle venait me voir, et par la même occasion, m'avait obligé à cacher nerveusement mon verre de whisky dans le tiroir de mon bureau quand elle entra par surprise.  

Je fut surpris. Enfin, façon de parler. Après avoir traqué les contrebandiers sous un uniforme de flic pendant la prohibition, après avoir débarqué en Europe en 44, et après mon deuxième divorce, je n'étais plus vraiment surpris de quoi que soit. Mais la vieille carne de bourgeoise venait me proposer une affaire que je n'aurais jamais imaginé. Je n'ai jamais eu énormément d'imagination. Elle me raconta qu'elle avait grandit dans une petite ville. Cela me permit déjà de conclure deux choses : Elle n'était pas originaire de New York, et à une certaine époque de sa vie, elle était jeune. Sanderbrock qu'elle se nommait cette petite ville. Elle me montra deux photographies aux teints sépia. L'une montrant une rue de ladite ville avec une épicerie sur la droite, et un gosse qui, voulant prendre la pose, et plus terrifiant qu'autre chose avec sa gueule inexpressive, l'autre montrant le panneau "Bienvenue à Sanderbrock" avec un dessin grossier de l'état du Maine sur le côté. Je me tâta à lui sortir l'album photo de ma bar-mitsva avec en préface ma circoncision. J'en avait carrément rien à foutre de son bled de merde. Qu'elle aille à l'essentiel, je lui demanda moi même qui je devait retrouver.  

Elle me répondit :  

"Sanderbrock"  

Je reformula la situation. Je devait retrouver une ville ? C'était comme chercher un hangar au dessus d'une botte de foin.  

Elle m'expliqua qu'il y avait de ça six mois, elle voulu retrouver sa terre natale, revoir sa maison d'enfance. Son mari ayant fait l'acquisition d'une Chevrolet Bel-air étincelante, ils partirent tous deux en direction du Maine. Mais aux dire de la vieille femme, ils ont eu le temps de visiter l'état sans arriver à trouver un panneau d'indication. Et dans la région de son enfance, aucun n'avait entendu parler de Sanderbrock, mais pourtant, elle me tandis à nouveau les deux photographies en précisant qu’elle a passé quatre mois à les chercher dans toute sa maison. Qu’elle croyait être devenue folle. Et pourtant. Et pourtant je tenais deux photographies qui n’avait vraiment pas l’air de mise en scène.  

Avec du recul je ne sais pas si c’est parce que j’avais un peu picolé, ou si c’est parce que la vieille peau me laissa les clefs d’une Chevrolet Bel-air de 1951 flambant neuve pour mes recherches, mais j’ai pas réfléchi longtemps, en tout cas pas assez longtemps, avant d’accepter.  

 

Cela faisait deux jours que je trainais et écumais les villes et villages du Maine. Et personne n’avait entendu parler de Sanderbrock. Je commençais à douter sur la bonne foi de la vieille peau. Pourquoi elle m’aurait filé comme ça une bagnole neuve et cent dollars pour mener l’enquête. C’était un peu trop beau. Et comme un con, j’avais foncé tête baissé dans ce merdier. J’étais de plus en plus persuadé que Sanderbrock n’avait jamais existé. Il était minuit passé et je décida de m’arrêter dans le premier patelin que je trouverai.  

Dans la lumière d’une pleine lune, je distinguais au loin un village. Je roula dans cette direction pendant plusieurs minutes. La route devenait de plus en plus mauvaise, et à mesure que j’avançais, le moteur avait des ratés. Saloperie de bagnole. Elle lâcha définitivement à environ une borne voire deux du patelin. Je récupéra les clefs au cas où et finit la route à pied accompagné par le cri d’un aigle.  

J’arriva à hauteur de la ville, plus précisément à hauteur du panneau de bienvenue, et dans la lumière d’une pleine lune, je pu distinctement lire «Bienvenue à Derbro», et, rajouté grossièrement à la main «excepté Harry Truman et sa bombe H». Enfoiré de hippies, même jusque dans le plus paumé des patelins de m...  

Je bloqua et fit demi-tour devant le panneau. Je me positionna sur le chemin de façon a voir le panneau a gauche, et la ville en second plan à droite, comme pour faire une photographie. Je sorti les photos que m’avais filé la vieille peau et compara ce que je voyait avec ce qu’il y avait sur le papier glacé. Exactement le même paysage. Et l’évidence qui ne m’avait pas sauté aux yeux, peut être dû à la fatigue, ou à la bouteille que j’avais torché sur la route. Enlevez les trois premières lettres, et les deux dernières à Sanderbrock, ça donne Derbro. Derbro... C’est pas un nom de ville ça. Je m’avançais dans la ville par l’avenue principale et reconnu la rue avec l’épicerie sur la deuxième photo. Celle avec le gamin qui fout les mouilles. Par chance, un hôtel d’ouvert.  

Je demande une chambre au concierge aussi aimable que moi, c’est dire le ton glacial de la conversation. Puis je lui glisse une petite phrase dans le genre «Pourquoi vous avez changé le nom de la ville ? Ca s’est toujours appelé Sanderbrock ici.» Il me répondit que le nom n’était pas important. Dans le couloir qui mène aux chambre, une pyrogravure où l’on peut lire «La mort nous délivrera». Accueillant.  

A peine après avoir posé mon béret sur une chaise en bois, quelqu’un tambourinait la porte de ma chambre. J’y découvre une jolie brune au visage presque parfait, si elle n’avait pas des cernes de trois pieds de long.  

Elle me demanda si je venais d’arriver en ville. J’y dit que oui. Elle me supplia de la reconduire à l’entrée de la ville. Sur le coup, j’ai pas compris, puis après réflexion, je comprenais toujours rien. J’essayais de la calmer en l’invitant dans ma chambre, on ne sait jamais. Mais rien à faire. Aucun moyen de la calmer. Pour pouvoir pioncer peinard, je remit mon béret et sorti avec elle pour lui indiquer le chemin.  

C’est pas compliqué, que je lui dit, vous gardez l’avenue principale et c’est toujours tout droit, juste après le virage là bas.  

Rien à faire, elle voulait quand même que je l’accompagne.  

Impossible d’engager la conversation. Je ne savais même pas son prénom. Et je ne sais pas si c’était la fatigue, la bouteille, ou la furieuse envie de retourner dans ma chambre, mais le trajet me paraissait deux fois plus long. On gardait l’avenue principale, et on marchait, et marchait. Je ne savais pas dire si j’étais passé par là. J’en venait à me demandais si j’avais prit le bon côté de l’avenue. Quand je suis arrivé, l’hôtel était sur la gauche, on est bien partit vers la droite. Et soudain, la jeune fille à côté de moi s’effondra en pleurs. Je ne savais pas si je devais m’énerver ou me barrer. Je lui demanda ce qu’il n’allait pas, si elle avait des problèmes avec son petit ami, on ne sait jamais. Comme unique réponse, elle tendit le bras en pointant un bâtiment. J’ai eu des sueurs froides en reconnaissant notre hôtel. On avait fait le tour de ville sans retrouver l’entrée, c’était impossible, l’avenue principale donnait sur l’entrée de la ville, je n’avais prit aucune rue. Pris de panique, sans forcément tant de raisons que ça, j’essayais de recalculer mon itinéraire. Entre deux sanglots, la jeune fille murmura  

«On est prisonnier»

Scénario : (2 commentaires)
une série A thriller de Julia Kay

Denny Baxter

Morena Christopherson

Matthew Knifey

Ada Kalmar
Avec la participation exceptionnelle de Nolween Fillion, Tristan Staite
Musique par Heather Lathan
Sorti le 03 avril 2021 (Semaine 848)
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