Navette spatiale Atlantis I  

Année 2174  

Des étoiles par milliers se dévoilaient sous les quelques ébahissements et cris d'excitations des 200 colons qui découvraient cela pour la première fois. Un ciel immaculé qui leur fera vite oublier le dôme jaunâtre de l'atmosphère de la Terre. Le vaisseau ne fit d'ailleurs même pas un demi-tour pour l'observer tant la planète avait perdu de son charme bleuté.  

"Mesdames et messieurs, nous espérons que le spectacle vous aura plu, nous devons désormais lever le bouclier physique" annoncait une voix dans les hauts parleurs tandis que le bouclier métallique se levait. Déjà, des personnes s'attristaient que ce fut si court, mais c'était nécessaire durant le passage des amas satellitaires.  

Djankesko Gjokovic (Maxime Fiodor) connaissait parfaitement les dangers de ces millions d'objets satellitaires lancés par l'homme, mais plus encore ceux des milliards de particules dont la vitesse très rapide avait réduit à néant plusieurs de ses expéditions constructives. "Djan" était l'architecte du projet Atlantis. Projet qui visait à construire sur la face visible de la lune un grand espace habitable et colonisable. Mais pour cela, pas question d'envoyer des hommes le faire, il avait tablé sur la nano-robotique. Avec l'aide du Professeur Théodore (Ron Howard), expert en robotique et nano-robotique atomique, il était ainsi parvenu à développer ce projet et faire construire une véritable petite ville sur la lune qui n'attendait plus que d'accueillir ces premiers colons.  

Déjà, il entendait les premiers chocs, intenses, sur la coque protectrice du vaisseau. Mais tout devrait très bien se passer, c'était bruyant, effrayant, mais il n'y aurait pas de morts. Le commandant de vol était également très confiant. C'était un représentant honorable de la confédération Américaine, le général Fergusson, Michael Fergusson (Jim Nastik) n'avait à l'esprit que la sécurité de son équipage et savait pertinemment qu'avec le blindage qu'ils possédaient, le passage de la couche satellitaire se ferait sans encombre. Mais par précaution, il envoya l'équipe de Soutien parmi les colons.  

"Mathilda, vous et votre équipe, allez sur le pont pour rassurer l'équipage, tout va pour le mieux."  

"Bien reçu général" répondit la jeune femme aux accents slaves (Joanna Davis) avant de s'exécuter.  

Mais déjà, le bruit commençait à cesser. Le plus dur serait bientôt terminer et dans quelques minutes ils pourraient relever le bouclier. Une voix crépita dans le combiné, c'était Jackson (Adrien Rasmuson) de l'équipe mécanicienne.  

"Général, le vaisseau semble intact d'après nos capteurs !"  

Tout se passait pour le mieux. Il ne manquait que le feu vert de l'analyste spatiale pour rouvrir le bouclier. Feu vert qui ne tarda pas justement.  

Cette belle jeune femme (Lisa Clausen) ne tarda pas à se retourner et lever le pouce en donnant son verdict. Parfait, il était temps de découvrir l'astre argenté de plus près. Réaction immédiate sur le pont tandis que la lune remplissait la presque totalité de la baie vitrée.  

"Très chers membres de la première expédition de colonisation d'Atlantis, voici la lune. Nous prions le groupe A de bien vouloir se réunir à la salle d'embarquement."  

Cinq personnes se levèrent du pont en direction de la salle d'embarquement. Djankesko sortit également de sa cabine avec tous ses documents, bientôt rejoint par le Professeur Théodore. Le général Fergusson laissa la direction du vaisseau à son second, le saluant militairement, rejoint par la ravissante analyste spatiale puis par la chef de soutien psychologique, Mathilda.  

"Tout le monde est là ?"  

Des pas résonnèrent dans le couloir suivi de petit "merde, merde, merde, merde, merde !"  

C'était Jackson, le retardataire, une fois sur place il se réjouit de voir qu'ils l'avaient attendu avant le départ et le général pu commencer son discours.  

"Messieurs, vous êtes la crème de la crème. L'élite sensé mener à bien l'intégralité de cette mission et c'est pourquoi vous faites partie de cette première équipe. Nous devrons peut-être faire des réparations avant que les équipes suivantes nous rejoignent mais globalement tout devrait bien se passer. Êtes-vous prêts à mettre un pied sur l'avenir de l'humanité ? Les premiers colons de l'espace !"  

Tous en coeur répondirent et s'installèrent à leur poste dans la petite navette. Celle-ci était très rapide et les achemina sans encombre devant le gigantesque complexe installé là. Les nano-robots avaient fait un travail formidable et toute les analyses semblaient correctes.  

Ces premiers colons arrivèrent sur Atlantis, découvrant le paysage magique et montagneux de la lune, c'étaient les premiers véritables êtres vivants à fouler le sol lunaire depuis 1969.  

« Goliath à David, Goliath à David, me recevez-vous ? » le Second venait de contacter par radio le Général Fergusson.  

- Cinq sur Cinq Goliath, l'équipage a débarqué sain et sauf et le milieu est aussi hospitalier que les analyses l’annonçaient.  

« Bonne nouvelle David, des soucis de santé à signaler ? »  

- Pas vraiment, il fait juste très froid, nous avons l'impression de geler sur place. Je vais faire augmenter le système de survie pour la température, il y a peut-être un défaut dans les capteurs.  

Il frissonnait d'ailleurs beaucoup, c'est comme si son sang s'était glacé lorsqu'ils étaient parvenus en phase d'alunissage. Il demanda à Jackson d'aller vérifier l'état des capteurs.  

- Jackson, répondez, confirmez mon ordre.  

Pas de réponse, qu'est-ce que cet illuminé foutait, ça ne faisait qu'une petite demi-heure qu'ils venaient d'alunir. Il ne mit pas longtemps à le retrouver, il était figé dans l'un des couloirs de la base.  

- Bah alors Jackson, qu'est-ce que vous foutez ?  

Lentement le corps de Jackson se tourna, son regard était imbibé d'un noir intense qui disparut lentement. Il se contenta d'offrir un sourire de dément et sa voix résonna dans le couloir. Une voix qui résonnait dans des sonorités métaliques, comme de multiples cris liés à cette même et unique voix.  

- J'avais faim, tellement faim...  

- Ok Jackson... mais alors c'est à la cantine qu'il aurait fallu aller. Restez-la, j'appelle Mathilda.  

- Cantine ? Pas besoin, j'ai mon repas face à moi.  

Un cri déchirant secoua la base lunaire, certaines lumières grésillaient tandis que la radio continuait de crachoter.  

« Goliath à David, nos capteurs donnent des résultats anormaux, répondez ! »  

Et en effet, de là-haut, les passagers du gigantesque vaisseau colonisateur pouvaient découvrir une tâche sombre se répandre lentement sur le sol lunaire.  

« Goliath à David, pourquoi la navette a-t-elle pris son envol ? »  

« Goliath à David, Goliath à David, répondez ! »