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Studios Nanoyo présente
Awakening

 

 

 

 

Ô rapace de nuit dont tout véreux s'enfuit,  

Je combats l'ennemi qui à la ville nuit.  

S'élevant dans les flots de ses lamentations,  

Je révèle ses maux sans une hésitation.  

 

La main de l'homme qui récitait ses vers carressait avec une grande délicatesse la fleur épanouie du bouquet de rose qu'il tenait de l'autre. Il n'était pas en train de réciter ces vers pour séduire qui que ce soit et émiéttait lentement les pétales de chacunes des fleurs composant l'ornement. Il continuait à parler d'un ton mystérieux...  

 

Ni héros, ni gloire, c'est l'espoir d'y croire.  

De l'ombre à la lumière,  

De l'aube au crépuscule,  

Et ce jusqu'à la fin de mon éveil...  

 

C'est ce moment précis que l'homme (Hildemann Cale) décida de se relever, ses yeux brillaient d'une grande certitude, celle que l'on obtenait lorsque le but de notre vie venait de nous être dévoilé. C'est en effet ce soir-là que Martin Printz est mort, donnant naissance à Awakening.  

 

 

 

 

 

- Bruxelles, le 12 juin 2005 -  

 

Se réveiller.  

C'est la première chose qui me vient toujours à l'esprit dans un monde et un univers qui n'a pour moi aucune limite temporelle. Je ne sais jamais où je reviendrais, quand je reviendrais, et surtout... Ce que je faisais juste avant de m'endormir. Heureusement, on a des amis pour nous le rappeler !  

"Bordel Martin, réveilles-toi sinon tu vas rater le bus !" me rappela si délicatement Christine (Karen Easdale) d'une belle mandale en pleine tronche devant mes potes de l'école à l'arrêt de bus.  

Vous m'aurez compris, quand je parle d'amis, il s'agit généralement de ceux qui parviennent à me supporter. Et en fait... Il n'y a que Christine qui y arrive, je me suis souvent demandé pourquoi elle s'attachait à ce point, sûrement de la pitié pour ce que je suis.  

 

Ah mais j'y pense, je ne vous l'ai pas dit : je suis narcoleptique.  

Il s'agit d'une affection neurologie très rare qui se manifeste généralement par la cataplexie, c'est à dire le fait de tomber dans un sommeil profond de manière presque instantannée. Du moins, c'est en résumé tout ce que les barjos de scientifiques, médecins avec de grands diplômes et autres blouses blanches n'ont cessé de vulgariser pour mes pauvres petites oreilles et celles de ma mère afin qu'elle assimile bien de quoi il s'agit. Mais moi, j'vais vous dire exactement ce que c'est... C'est la pire merde possible ! Je pense pouvoir dire m'être endormi dans toutes les situations qu'elles soient humiliantes ou dangereuses ! Je vous épargnerais certains souvenirs horribles de cette maladie qui, combinée avec d'autres petites maladies de routines comme la grippe ou la gastro, peut donner d'affreux résultats.  

 

En tout cas, je reste heureux, et c'est principalement grâce à une personne. Je vous ai déjà parlé d'elle ! Ou plutôt, c'est elle qui s'est invitée manu militari dans mon histoire. Christine... Elle avait trouvé le moyen infaillible à mes 13 ans pour me sortir de mes crises presques instantannément. Une bonne gifle, un bon coup de poing, une belle mandale, ... Il faut dire que la première fois, j'ai fait une crise en observant son décolleté ! Faut pas croire, mais pour une fille de 13 ans elle était sacrément développée.  

Sa force aussi d'ailleurs...  

Mais étrangement, cette mésaventure aura tissé un lien si fort qu'aujourd'hui, à l'aube de notre âge adulte, je peux sourire de sentir sa main presser la mienne et ses yeux se refermer délicatement en m'embrassant... Alors que moi je m'efforce de garder les miens ouverts !  

 

Le principal problème de la narcolepsie, comme je vous l'expliquais, c'est que je peux m'endormir à tout moment. Ce qui fait que je suis cérébralement dans le même état que vous pourriez l'être à votre réveil sans la moindre dose de caféine. Mais c'est aussi la notion d'espace et de temps que je perds, si bien que je dois développer une attention toute particulière et me forcer à une bien plus forte concentration que n'importe qui. Après mes tests EEG (éléctroencéphalogramme) annuels, on me fait d'ailleurs généralement savoir que mon cerveau avait une activité anormalement élevée, mais qu'il s'agissait d'un symptôme lié à ma maladie également... Une forme de manière qu'a pris mon cerveau à s'habituer à de courtes périodes d'éveil. On m'a même fait comprendre que si jamais on venait à trouver un remède à la narcolepsie, il me serait alors fatal, ou du moins ils ne pouvaient imaginer les conséquences à long terme...  

 

Oh mais j'oubliais, je crois ne pas m'être présenté.  

Je m'appelle Martin.  

Martin Printz (Mickey Coldsmith)  

 

 

 

 

 

- Bruxelles, le 29 juillet 2018 -  

 

Dans un appartement coquet de l'arrondissement de Halles, un homme (Hildemann Cale) observait au loin, appuyé sur la rembarde du balcon, fumant très lentement une cigarette. C'était le crépuscule et toutes les lumières de la ville commencaient à prendre leur essor alors que le soleil s'éteignait à l'horizon...  

"Martin, ne te penche pas au balcon, tu sais que c'est dangereux, tu pourrais tomber !" lui rappela son amie de toujours  

"Allons, je ne suis plus un enfant... Et puis tu es là pour me mettre une droite au cas où." rétorqua-t-il.  

La main de Christine s'approcha de Martin, et délicatement le détourna du paysage pour l'embrasser.  

 

Christine et lui ne s'étaient pas quittés depuis leurs années boutonneuses. Elle l'avait toujours suivi, même dans ses rêves les plus fous. Mais malgré sa maladie, ils réussirent dans leur vie. Martin était en effet très doué lorsqu'il était éveillé et les employeurs se l'arrachaient dans le monde de l'économie moderne. C'est parti d'un simple graduat en comptabilité qu'il deviendra le notaire le plus réputé de la ville de Bruxelles. Une vie de surprise, car même ses clients acceptent sa maladie lors des entrevues.  

 

Ce soir-là n'était pas ordinaire car cela faisait 30 ans qu'il était né. Bien que sa famille ne se résume plus qu'à lui-même, et Christine évidemment, il respectera la tradition du gâteau d'anniversaire. Dans son cas, c'était de mettre la tête dans le gâteau, intentionellement ou non évidemment. Tout était à la joie et au bonheur. Une émotion un peu trop intense qui le plongea dans une crise. Scénario évident.  

 

Mais cette fois, Christine ne le réveillera pas, il se réveillera naturellement quelques minutes après. Il avait été dérangé dans son sommeil par une voix. Allongé au sol, il était sur le point de se relever. Mais c'est son cerveau habitué à une plus grande concentration et une meilleure réactivité qui le forca à ne pas bouger. Car Christine parlait bel et bien, elle était au téléphone et les quelques mots lui firent comprendre qu'il était la raison de ce coup de téléphone.  

 

"Oui, il dort, il n'y a pas eu de résultat cette fois non plus. Mais je vous avais déjà dit de ne pas appeler ici ! Cela pourrait être dangereux s'il apprenait... oui... c'est vrai, je suis sotte... Bien entendu que j'ai essayé la Bétazénolyne33, il n'y est pas non plus réactif... Vous êtes sûre ?... J'ai peur que son cerveau n'atteigne ses limites !... Oui, c'est évident, je le lui ferais ingérer et vous recontacterais comme d'habitude. Espérons que cette fois nous aurons un résultat qui dépassera celui de l'année 2012."  

 

Martin ne comprenait pas ce qu'il se passait. Etait-ce un rêve dans lequel il venait de s'insérer ou bien la réalité? Il se remémora l'entièreté de la conversation et la décortiqua dans sa tête. Que s'était-il passé en 2012 ?  

C'est incroyable, il n'arrivait pas à s'en souvenir, c'est comme s'il n'avait pas vécu...  

Mais la question qu'il se posait surtout... Depuis quand Christine manigançait des choses dans son dos ? Elle qui l'accompagnait depuis toujours, elle qu'il aimait... Elle qui venait d'entammer la déchirure de son coeur. Ce mystère, il doit s'efforcer de le résoudre pour comprendre...  

 

 

Comprendre,  

C'est ce qui le motivait,  

C'est aussi ce qui le détruisit.  

"Bonjour à vous Dossier BX-2, aussi nommé Martin Printz" fit la voix suave d'une femme assise dans l'ombre du gigantesque bureau de la Pharmacorp. Tandis qu'elle alluma une cigarette, un sourire éclaira son visage qui s'avanca dans la lumière. "Je pense avoir les réponses à vos questions..." continua la femme (Virginia Kosma) sur un ton désinvolte.  

Elle expliqua même à Martin qu'elle avait ouvert, dans sa grande prévoyance, l'accès au balcon afin qu'il puisse en profiter après avoir pris connaissance de l'information.  

 

Les lèvres continuèrent de s'articuler mais le monde qui entourrait Martin semblait disparaitre, toutes les idées sur lesquelles se basaient son existence étaient détruites. Cette femme au regard pénétrant savait tout de lui, elle était même là à sa naissance... Une naissance inordinaire. Une vie hors du commun...  

"Mais un destin qui mènera à la mort." conclut-elle en pointant une arme sur Martin. "Comprenez-moi, il ne faudrait pas que des informations sur des cobayes humains viennent à circuler en dehors de ce bureau. Vu que l'ensemble des tests n'ont pas fonctionné sur vous, vous ne m'êtes plus utile."  

Grâce à ses capacités cérébrales, Martin parvint à garder le contrôle de son corps et s'empêcher toutes crises. Mais il parvint également à analyser la situation pour survivre...  

 

Qu'importent les étages, il y a plus de chances de survivre à une chute qu'à une balle dans la tête.  

 

 

 

 

 

- Toit du Hilton de Bruxelles, 06 août 2020 -  

 

Les larmes coulaient le long du visage fin et délicat qui avait été si généreusement maquillé pour l'occasion. Une invitation spéciale au carré VIP du bal Hilton ne pouvait pas se refuser. Toutefois, il est certain qu'elle l'aurait refusée si elle en connaissait l'origine... Elle ne pouvait plus que sangloter et se ronger de remords en regardant le canon strillé du Beretta M9 pointé sur elle.  

"Je t'aimais Christine, sincèrement..." dit la voix sobre de Martin. Il tenait à la main une clé usb contenant d'inombrables informations qui lui permettrait d'en savoir plus sur son histoire, sur ceux qui ont participé à ce crime... Car sa cible n'était pas Christine.  

La pauvre n'était qu'un corbeau cloué sur la porte de PharmaCorp.  

 

Depuis son accident survenu il y a deux ans, il a un but... En effet, il avait de très fortes séquelles dues à sa chute. C'était déjà exceptionnel qu'il survive... A son plus grand malheur, il était devenu amnésique, ne sachant même plus qui il était. Ce sont les médecins de l'hopital qui lui apprendront sa vie par son parcours médical. "Narcolépsie" pensait-il encore avec amusement. Un mot qui avait complètement disparu de son vocabulaire après l'accident. C'est en effet avec une grande surprise que les médecins découvrirent que son cerveau était toujours aussi actif qu'auparavant, mais il n'était plus atteint de narcolépsie.  

Le problème dans tout ça, c'est qu'il n'avait plus retrouvé le sommeil depuis. Deux ans sans sommeil, ça laisse à réfléchir sur qui on est, sur le but sur terre.  

 

Après ces deux ans, Martin connait son but. Il sait ce qu'il doit faire et à quoi il pourra servir. Lentement il se détourna du cadavre et observa l'horizon... Qu'il fasse jour ou nuit, à l'aube comme au crépuscule... Il sera toujours là, éveillé sur un monde d'inhumanité dont il serait le rédempteur...  

 

Ô rapace de nuit dont tout véreux s'enfuit,  

Je combats l'ennemi qui à la ville nuit.  

S'élevant dans les flots de ses lamentations,  

Je révèle ses maux sans une hésitation.  

 

Ni héros, ni gloire, c'est l'espoir d'y croire.  

De l'ombre à la lumière,  

De l'aube au crépuscule,  

Et ce jusqu'à la fin de mon éveil...  

 

Martin Printz est mort, Awakening est né.

Scénario : (4 commentaires)
une série B d'action (fantastique) de Laura Bitro

Hildemann Cale

Virginia Kosma

Mickey Coldsmith

Karen Easdale
Sorti le 08 août 2020 (Semaine 814)
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