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Big Bear Movies présente
L'Amonde

«Tu le vires, cancer ou pas, tu le vires! ...Quoi, un peu d’humanité? Je suis là pour faire tourner un magazine de mode, pas pour jouer les Mères Theresa!»  

Célia [Priscilla Keith] éteint d’un geste brusque son portable. Il faut parfois savoir prendre des décisions douloureuses dans le business.  

Déjà 3 heures qu’elle est au téléphone, évidement, il n’y a pas moyen de se connecter dans ce patelin paumé, obligée de tout faire par oral.  

Elle se demande encore pourquoi elle a accepté de passer ce weekend chez Agathe [Margaret Wildbitch] et Philémon [Joël Anderson], les vieux oncle et tante de Claude son fiancé, ils les connaissent à peine.  

Sans vouloir vraiment l’avouer, Célia s’est dit qu’à l’âge qu’a le vieux couple, renouer les liens pouvait avoir un intérêt, il y avait peut-être une part de l’héritage à la clé.  

Et en plus, cela lui changera les idées, elle qui est tant occupée par son job de directrice d’un grand magazine de mode, passant plus de 10 heures par jour au bureau, bien souvent au détriment de sa relation avec Claude.  

Ahh, Claude [Jérémy Batson], quelle chance elle a de l’avoir rencontré! Prévenant, attentionné, d’une gentillesse presque énervante, en un mot, la crème des hommes.  

 

Tiens d’ailleurs, où est-il passé depuis le début de l’après-midi? Il est parti faire une ballade pendant que Célia rédigeait quelques rapports, et n’est pas réapparu depuis.  

La jeune femme descend dans la cuisine, où la tante Agathe est en train de préparer un gâteau ou je ne sais quoi.  

«Vous n’auriez pas vu Claude?» demande la jeune femme.  

«Ah non, il est parti en début d’après midi et je ne l’ai pas revu, j’étais en train de préparer le repas de ce soir, j’ai pensé qu’en entrée nous pourrions savou…»  

«Et bla bla bla ..» pense Célia alors que Agathe continue son monologue comme à son habitude.  

Quelle bavarde cette vieille pie, il suffit de lancer les premiers mots d’une conversation et c’est parti, pas possible d’arrêter le moulin à paroles.  

La vieille femme continue de discuter alors même que Célia quitte la cuisine à la recherche de son fiancé.  

Dans le salon, Philémon dort, confortablement installé dans son fauteuil. Fauteuil qu’il n’a pas du quitter du weekend se dit Célia, dormir est peut-être le moyen qu’il a trouvé pour s’isoler de l’incessante conversation de sa femme.  

Ou peut-être est-il tout simplement paresseux.  

Elle fait le tour des pièces de la maison, pas de Claude en vue, étonnant, ce n’est pas son habitude de s’absenter si longtemps sans prévenir.  

Elle sort dehors et sursaute soudain. Bien qu’il soit attaché en laisse, le gros Berger allemand du vieux couple vient de lui aboyer dessus d’un air agressif.  

Célia lui retourne son regard en fronçant les sourcils, et lui fait discrètement un doigt d’honneur.  

Puis elle se dirige vers la grille de la propriété. Elle sort dans la rue, pas de Claude non plus dans les parages.  

De l’autre côté de la route, un vieux clochard fait la manche.  

«Vous n’auriez pas vu un jeune homme d’une trentaine d’années sortir?»  

«Non, m’dame, et j’suis là depuis ce matin, mais vous n’auriez pas une p’tite pièce?»  

Célia tourne les talons sans même un regard au mendiant. Et puis quoi encore? S’il veut de l’argent il n’a qu’à se mettre au boulot.  

 

Elle retourne vers la maison lorsqu’elle aperçoit Claude apparemment sortant du petit bois jouxtant la propriété. Elle court vers lui,  

«Tu étais où? je commençais à m’inquiéter!»  

Mais d’un geste nerveux, Claude la repousse  

«Oh lâche-moi un peu, je n’ai même plus le droit d’aller me balader, t’es vraiment pénible!» et il continue son chemin vers la maison.  

Célia n’en croit pas ses oreilles, lui qui est si doux d’habitude, qu’est-ce qui à pu se passer pour déclencher une telle agressivité?  

Elle le rattrape une nouvelle fois pour lui demander des explications, mais en guise de réponse, il l’attrape par le bras et la jette à terre, puis s’en retourne dans la maison.  

Il y a vraiment quelque-chose qui cloche, on dirait qu’elle a eu affaire à un autre homme. Elle se relève péniblement, mais avant d’aller lui demander des explications, elle a besoin de reprendre un peu ses esprits.  

Elle se dirige vers le petit bois, l’esprit toujours préoccupé.  

 

Il est d’ailleurs très agréable ce petit bois, très vert, et il y règne un silence presque irréel. Pas de bruits de voitures, il faut dire que la route est assez éloignée, et surtout peu fréquentée, mais pas de bruits d’oiseaux ou d’animaux non plus. Les pas de Célia résonnent lorsqu’elle marche sur les brindilles de bois séché.  

Elle continue quelques mètres son chemin entre les arbres, lorsqu’elle tombe sur un spectacle étonnant.  

Une porte de bois et son encadrement ont été installés là, en plein milieu du bois. Objet inutile, mais donnant un aspect surréaliste au lieu.  

Célia se demande même comment cette porte peut tenir en équilibre alors qu’elle n’est pas adossée à un arbre.  

La jeune femme s’approche, personne ne s’est donné la peine d’appliquer la moindre peinture sur cette porte, le bois est brut. Elle le caresse un peu de sa main, et lentement, la porte s’ouvre.  

Allez, telle Alice au pays des merveille, Célia traverse la porte, mais se retrouve dans le même bois que de l'autre côté de la porte, et pas de lapin blanc à suivre.  

Bon, trêve de plaisanterie, il faut qu'elle retourne s'expliquer avec Claude, mais chose étrange, alors que la maison de l'oncle était derrière elle, depuis qu'elle a traversé la porte, la maison est visible au loin devant.  

Elle n'a pas dû faire attention, et se met en marche vers la grande bâtisse.  

 

Sur le chemin du retour, Célia a une impression étrange, tout est plus gris autour d'elle, comme si le temps s'était couvert, mais elle a beau chercher, pas un nuage dans le ciel au dessus d'elle. Et plus elle s'approche de la maison, plus cette sensation s'accentue, le paysage autour d'elle paraît perdre ses couleurs et devenir pratiquement noir et blanc.  

Seuls ses vêtements, un chemisier fuschia sur un teeshirt jaune pâle semblent garder leur teinte.  

 

Arrivée près de la maison, Célia a toujours cette sensation étrange, quand elle entend un petit bruit un peu plus loin, un petit jappement. C'est le Berger Allemand de la maison qui la regarde en jappant comme s'il réclamait des caresses ou qu'on lui lance une balle.  

Bizarre, ce chien qui est d'habitude si agressif, quelqu'un lui a versé un calmant dans ses croquettes ma parole!  

Et à côté de l'animal, c'est avec étonnement que Célia aperçoit le vieil oncle Philémon en train de couper du bois, lui que l'on croyait abonné à son fauteuil tout au long de la journée.  

C'est intriguée et un brin inquiète que Célia pénètre dans la maison, et là comme constaté auparavant, les meubles et la décoration semble avoir perdue toute couleur, comme si les pièces avaient été passées sur un filtre noir et blanc.  

Et détail bizarre supplémentaire, la jeune femme remarque que les chiffres de la grosse horloge sont à l'envers.  

Pas de doute, elle doit demander à la tante Agathe qu'est-ce qui se passe ici, c'est une farce? Pas de très bon goût!  

 

La tante est toujours dans la cuisine, le nez dans ses gâteaux, mais avec elle, assise à la table, une petite fille blonde [Sharon Molchany] que Célia n'a jamais vue, mais qui lui semble étrangement familière, semble attendre que le temps passe.  

«J'ai quelques questions à vous poser tante Agathe!» lance Célia.  

Pour toute réponse elle n'obtient qu'un «oui!» aussi poli que succint.  

Eh bien, la tante qui était si bavarde semble avoir perdu toute sa faconde!  

Devant le manque de répartie de la vieille femme, Célia se tourne vers la petite fille: «Tu es qui toi?»  

La fillette la dévisage un instant puis lache:  

«Mais voyons Célia, tu ne sais pas? Je suis toi!»  

Célia n'en croit pas ses oreilles, elle en reste bouche-bée  

«Ah, visiblement, tu n'es pas encore au courant. Tu as passé la porte dans le bois, et tu es ici dans l'Amonde, l'exact opposé de ce que tu connais. Et moi, je suis la partie de toi que tu as effacée depuis bien longtemps, ...la part de petite fille.»  

«C'est le monde à l'envers» arrive à prononcer Célia.  

«Oui,on peut dire ça, d'ailleurs nous, quand quelque-chose ne va pas, on dit plutôt "c'est le monde à l'endroit!"»  

Soudain, les trois femmes se tournent vers la télé qui trône sur un meuble de la cuisine.  

"Allocution du Président de la République" et à sa grande surprise, c'est le mendiant qu'elle avait interrogé quelque peu auparavant qui vient parler au Français.  

La petite "Célia" lance un grand sourire à la grande: «Et tu serais surprise de voir qui fait la manche devant la maison!»  

Célia reprend un peu ses esprits:  

«Mais vous connaissez notre monde?»  

«Bien sûr, lui répond la fillette, d'ailleurs, nous rêvons tous d'intégrer votre univers. Tu n'as pas remarqué comme tout est triste et gris ici?  

Mais les choses ne sont pas si simples, nous ne pouvons passer dans votre monde que lorsque notre double vient ici. Et comme tu es ici, je pourrais en ce moment traverser la porte, et toi par contre tu resterais bloquée là!  

C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à ton fiancé Claude, son double est passé dans votre monde, et lui est donc bloqué ici.»  

 

Célia se retourne et voit Claude, son Claude, qui vient de les rejoindre dans la cuisine.  

Scénario : (3 commentaires)
une série A fantastique de Lindsay Kristian

Jeremy Batson

Priscilla Keith

Joel Anderson

Sharon Molchany
Avec la participation exceptionnelle de Margaret Wildbitch, Lucy Wieczorek
Sorti le 06 juin 2020 (Semaine 805)
Entrées : 22 602 240
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