Premier volet de la collection "You are so Undead to me".  

Un scénario de Julian Byrnes et Leya et Loyra Framshek, avec :  

- Rhiam Finch : Zachary Jackson  

- Hilary Barton : Emma Miles  

- Adrian Harland : Franklin Devyn  

- Tara Alfhild : Susanna Jackson  

Le tonnerre gronde au loin et me sort de ma contemplation "zombiesque" de l'ordinateur. J'éteins mon PC et ferme la fenêtre tout en baillant. Je jette un coup d'œil sur mon réveil digital : déjà presque minuit ! Ces vidéos de chanteurs hard m'ont empêchées de voir le temps passer. Je m'affale alors sur le lit et, d'un geste las, enlève mes chaussure, avant de tomber dans les bras de Morphée.  

C'est à nouveau le tonnerre qui me réveil, mais cette fois-ci, il gronde au dessus de la maison. Il n'est qu'à peine trois heures du matin, mais voilà que ce réveil en sursaut m'empêche de retrouver le sommeil. Je me tourne et me retourne dans mon lit, peinant à m'endormir de nouveau, quand soudain, j'entends un bruit venant du fond de ma chambre. Je m'assis, et allume la lumière pour examiner la pièce. Tout est en ordre et j'espère que ce n'est pas Susanna, ma petite sœur de douze ans, qui me joue un tour. Mais le bruit a disparut aussi vite qu'il était apparut. Je me prends le visage entre les mains, me frottant les yeux.  

Une petite voix à mon oreille me fait sursauter. je bondis sur mes pieds, prêt à en découdre avec l'intrus, mais il n'y a personne. Je gronde :  

"- Susanna !"  

Cette petite peste me fait tourner en bourrique ! Je lui promet que ça va barder si elle ne se montre pas tout de suite, le truc classique qui n'a pas d'effet sur elle, je le sais bien, mais je tente quand même.  

"- Tu m'entends ?" s'étonne une voix de femme.  

Je me tourne vivement vers la chaise de mon bureau, là d'où provient la voix. Elle ricane, j'ai l'impression de devenir fou et puis finalement, je la vois.  

Sur le coup, je crois halluciner, alors je me frotte les yeux, mais quand je les rouvre, elle est toujours là, devant moi, à me regarder avec son air malicieux, ses cheveux blonds enveloppant son jolie visage d'adolescente. Je suis ou mort ou en train de rêver, il n'y a pas d'autres explications. La fille est translucide, je peux voir mon bureau à travers son corps de pom-pom girl. Je ne vais pas à l'école, j'ai des difficultés scolaires ce qui fait que je ne peux pas faire mes études de la même façon que les autres, mais je sais quand même, d'après les films, à quoi ressemble une cheerleader.  

"- Je ne suis pas pom-pom girl gros bêta, ricane-t-elle, je suis gymnaste."  

Comment peut-elle lire dans mes pensées ?  

"De la même façon que toi, j'en suis sure, tu peux."  

Elle dit cela sans même ouvrir la bouche. Moi, par contre, je l'ouvre en grand, médusé. Cool ce rêve, moi qui n'ai jamais eu de copine et qui ai toujours rêvé d'un canon comme elle. Là, elle s'effarouche. Selon elle, je ne peux pas fantasmer sur une morte.  

"- Une morte ?!?"  

Je me suis presque étranglé en disant cela.  

"- Bah oui, ce n'est pas un rêve et tu n'es pas mort, c'est moi qui le suis."  

Je ne sais pas pourquoi, mais plutôt que d'avoir peur ou de rigoler, je suis mal à l'aise. Je suis soudainement triste pour cette fille. Elle s'en rend-compte et cherche à détendre l'atmosphère, elle me tend alors sa main et se présente sous le prénom d'Emma. Hésitant, je me présente à mon tour, Zachary. Je ne tiens pas à lui serrer la main, mais elle insiste. Mais contrairement à ce que je pensais, je ne passe pas au travers d'elle, bien au contraire, elle a la peau chaude et douce. Tout à coup, je me rend compte de l'absurdité de la situation et aussitôt, je la lâche et retourne me coucher. Je vais me réveiller, j'en suis sur. Emma soupir. Je ferme les yeux, la tête sous les couvertures, pour ne plus l'entendre, je me concentre sur ma respiration et assez rapidement, la fatigue me submerge et m'emporte dans les limbes du sommeil.  

Les premiers rayons du soleil viennent me réveiller, chauffant ma peau de leur douceur matinale. Je me lève tel un somnambule et descend dans la cuisine pour petit-déjeuner. Les toasts grillés font gargouiller mon estomac. Maman me sert et je m'enfile au moins une demi-douzaine de ces cochonneries, puis je vais à la salle de bain, me doucher. Je ressort une dizaine de minutes plus tard, propre et enfin réveillé. Alors que je sors mes affaires d'école, pour commencé à travailler, j'aperçois Emma, sur le bord de la fenêtre, prête à sauter. Et merde, je rêve encore ! Je préfère l'ignorer, cette vision va bien finir par passer. Je ne me fais pas non plus de bile pour la jeune fille au bord du précipice, un fantôme, si elle en est vraiment un, ne se suicide pas.  

Elle pleure dans son coin alors que j'essaye de me concentrer sur mes maths. Mes opérations se confondent avec son discours, triste. Elle s'est noyée alors qu'elle était partie en pleine nuit se baigner avec des amis, ignorant le couvre-feu de ses parents. Aujourd'hui, ils devaient être terriblement triste d'avoir perdus leur fille. Elle se maudit, elle était une mauvaise fille, une sale gosse pourrie gâtée, qui n'avait cesser de faire céder à ses caprices sa famille. Elle qui voulait toujours plus de son vivant, elle comprenait maintenant, qu'elle avait à l'époque déjà tout pour être heureuse.  

"- Je ne sais pas pourquoi je suis là, mais ça ne sert à rien, je ne fais que t'embêter, je ne veux plus de cette vie, ou de cette mort.  

Et sur un ton dramatique, elle conclut par un "Adieu". Je me jette alors sur elle, la rattrapant avant qu'elle ne saute. Je regrette aussi vite mon geste : un fantôme ne se suicide pas avais-je dis quelques minutes auparavant et maintenant, voilà qu'elle allait s'accrocher à moi ! Comme si la vie n'était pas assez difficile pour moi, il fallait que je me coltine cette dépressive !  

Je me réinstalle derrière le bureau et me remet aux calculs. Emma essuie ses larmes et vient me rejoindre. Elle me demande pourquoi je ne vais pas au lycée, comme tous les adolescent de mon âges. Maladroitement, je soulève alors mon tee-shirt et lui montre mes cicatrices. Greffe du cœur datant d'à peine trois mois, mon corps ne peut pas encore supporter l'école et de toute façon, je n'y ai plus mis les pieds depuis la déclaration de ma maladie, c'est à dire, huit ans auparavant. Emma grimace en effleurant du bout des doigts mes scarifications. Je ne sais pas pourquoi, mais ce geste qui me révolte venant de ma mère ou de quelqu'un d'autre, m'apaise venant d'elle. Ses yeux bleus larmoyants sont affectueux envers moi. Elle ne sait pas ce que j'ai traversé, mais sait que ce n'était pas simple et elle admire mon courage. Je me sens bien avec elle alors peut-être que sa présence n'est finalement pas une malédiction.  

Et si après toutes les épreuves que j'ai pu traverser, une quelconque divinité avait décidé de me redonner goût à la vie avec cette fille qui avait tout perdu et qui était pourtant "pleine de vie" ?