Un scénario de Jared Praden, avec :  

- Peter Jones : Conroy Old  

- Joel Badelt : Willim Franckel  

- Melinda Cohen : Rose Tren  

- Gillian Kagel : Loïs Tren  

Bande Originale : Billy Talent-Diamond On A Landmine  

Donna Hunt tourna la clé dans la serrure. Son sac à main pendant à son épaule, sa valise à bout de bras et le tas de courrier à la main, elle entra d'un pas mal assuré, sans réussir à pousser le bouton de l'interrupteur de lumière. Elle déposa les enveloppes encore fermées sur la table et poussa la porte de sa chambre pour aller y déposer sa valise. L'horreur la saisit et elle hurla de toute ses forces, expulsant l'air contenu dans ses poumons. Affolée, elle sortit précipitamment de l'appartement et alla prévenir la police dans un état second.  

Conroy Old entreprit en premier lieu d'examiner la scène de crime. Les placards étaient tous hermétiquement fermés, du joint blanc empêchant l'air de sortir ou d'entrer. Pour la fenêtre, c'était idem. Aucun objet tranchant ne trainait dans les parages et seul un livre intitulé "Le Manuel de Survie pour les Nuls", reposait sur la table de nuit, ouvert à la page des empoisonnements.  

Drôle d'humour, pensa Old.  

Le corps des deux victime gisaient à même le sol, la supposée mère, une afro-américaine, serrant l'enfant, métis, dans ses bras. La gamine ne devait pas être âgée de plus de six ans. Old pensa à sa fille, celle qu'il ne connaissait pas, celle qu'il avait abandonnée avec sa mère, juste avant sa naissance. Il chassa ce songe noir en extirpant une cigarette de son paquet brunit. Il porta l'objet mortel à ses lèvres, mais un jeune lieutenant le réprimanda : Garnesson. D'un geste las, le capitaine rangea l'objet maléfique là où il l'avait pris et écouta avec attention le contrendu du lieutenant.  

Donna Hunt, partit à Cincinnati pour la semaine, était rentrée chez elle dans la soirée. Elle n'avait rien remarqué d'inhabituel, ni dans le quartier, ni dans son appartement. Elle était aller dans la chambre pour y déposer ses affaires, lorsqu'elle avait découvert les corps.  

- Elle n'a rien touchée, elle est sortit directement appeler la police et s'est réfugiée chez un voisin.  

- Connaissait-elle les victimes ? demanda Old.  

Garnesson répondit négativement. L'air pensif, le capitaine tritura sa médaille de Saint-Michel, au fond de sa poche. D'un pas vif, il quitta les lieux, direction son bureau du poste de police.  

Il alluma son ordinateur et, hasardeux, il éplucha quelques revues de presse trouvées par mots clés sur internet. Après une demi-heure de recherche, il tomba sur ce qu'il pensait chercher. Douze ans auparavent, un homme avait publié un article sur les virus. A l'époque, un tueur sévissait. Il lâchait un poison mortel dans des lieux publics et observait le cheminement de l'empoisonnement, de la contamination jusqu'à la mort, puis, une fois la panique avancée, il s'enfuyait. Le journaliste en avait ainsi profité pour interviewer un chercheur en bactériologie histoire d'échauffer les mentalités. Ce chercheur était un grand renommé et si Old devait avoir affaire à un tueur qui avait pour arme un virus mortel, le flic préférait s'entourer d'un spécialiste en la matière. Ainsi, il griffonna sur son carnet le numéro du médecin et rejoignit sa voiture.  

Old démarra, son portable coller à l'oreille. Une voix endormie lui répondit. Le policier regarda l'écran lumineux de son autoradio. Il était minuit passé, mais il ne devait pas s'embarrasser de détails insignifiants comme réveiller un homme, susceptible de collaborer à l'enquête, en pleine nuit. Il exposa le problème et le médecin lui dit de rappeler plus tard, le matin, quand il ferait jour, mais Old le coupa, ne lui laissant pas le choix. Il passait le chercher chez lui, mais il lui fallait l'adresse. De mauvaise volonté, le chercheur le renseigna, puis raccrocha pour aller se doucher.  

- Qu'est-ce qui vous fait croire que le meurtrier est un tueur en série ?  

Ronchon, le docteur Willim Franckel cherchait un prétexte pour se débarrasser du perturbateur de sa nuit et de sa tranquillité. Old sourit, ravi de voir qu'il n'était pas le bienvenu : emmerder les gens était son passe-temps favori.  

- Une intuition.  

Le médecin, un quadragénaire d'origine asiatique plutôt bogoss sous ses airs nonchalants et négligés, les cheveux en bataille et une barbe de deux jours sur les joues avait l'air épuisé. Il alla à la cuisine et se servit un café, en proposant à l'officier, qui refusa poliment. Franckel avait travaillé tard, il venait juste de s'endormir quand Old l'avait appelé.  

Enfin, le capitaine aborda la raison de sa venue ici et posa quelques questions de base sur les virus et la contamination, des questions dont il connaissait les réponses, histoire de voir s'il pouvait se fier à ce chercheur. Franckel joua franc-jeu et fit un sans fautes, malgré son peu d'heures de sommeil, il parvenait à bien réfléchir.  

Old lui demanda pourquoi est-ce qu'il avait choisi la médecine bactériologique et Franckel lui parla, la mâchoire crispé, de ses grand-parents mort à Auschwitz, gazé par un poison mortel. Depuis, il était passionné par les virus. Un silence pesant s'installa entre les deux hommes après cette confession douloureuse. Le téléphone portable du flic sonna comme un gong rompant le calme et le froid de la pièce. Il y avait trois nouveau corps.  

- Même mode opératoire ?  

- Même mode opératoire.  

A l'autre bout du fil, Garnesson semblait tout chamboulé. C'était son premier tueur en série et en plus il tuait des enfants. Les infos allaient surement en parler dans les jours à venir. Old ordonna à ses hommes de rester discrets sur cette affaire tant que la presse n'était pas au courante. Ils aviseraient ensuite lorsqu'il y aurait un fuite, il y en avait toujours...  

Le capitaine raccrocha et ouvrit la porte d'entré de l'appartement cossu du quartier de Northeast Philadelphia, encourageant Franckel à le suivre. D'un pas nonchalant, le médecin lui emboita le pas.  

Le chercheur plaqua sa main sur la partie inférieur de son visage, masquant son nez et sa bouche. Vieux réflexe de bactériologue. Comme si ça servait à éviter la contamination.  

Garnesson fit son rapport, comme la fois précédente, Yuri Lindelman était rentré chez lui après avoir passé la semaine chez sa petite amie à Trenton. Il avait découvert les trois corps, un homme, surement le père, un blanc d'une trentaine d'années, ainsi que ses deux supposés enfants, deux métis de moins de dix ans. Avant que le capitaine ne demande, le jeune lieutenant ajouta que monsieur Lindelman ne connaissait pas les victimes. Un téléphone sonna et Garnesson décrocha. Old s'approcha de la table de nuit. Pourquoi les tuer dans la chambre d'individus pris au hasard ? Pourquoi cette mise en scène avec le livre "pour les nuls" ?  

Est-ce que ça avait un rapport avec leur couleur de peau ?  

- Les deux victimes précédentes étaient Marilynn et Katie Brown. Le mari, monsieur Brown, vous attends au poste capitaine.  

Old remercia son lieutenant pour cette info et quitta les lieux en compagnie de Franckel, son nouvel "assistant".  

Les jours à venir s'annonçaient longs et mortels. Les victimes étaient mortes depuis moins d'une journée lorsqu'elles avaient été découvertes, ce qui voulait dire que dès que le tueur en avait fini avec une famille, il s'attaquait directement à une autre, sans répit. Ainsi, le flic savait que lui non plus n'aurait pas de repos tant que le "tueur au virus" ne serait pas sous les verrous.