Scénario : Charles Freeman  

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Le Capitaine Quinn (Christopher Ferguson) s’installa aux commandes de son vaisseau Terreur et ordonna la fermeture des portes. Le moment tant attendu était enfin arrivé. Des milliers de machines décolèrent verticalement à l’unisson. Le sol de la base avancée au milieu du No Man’s Land tremblait de chaleur. Quinn était fier de diriger cette opération. Il avait derrière lui des dizaines de siècle de combat et portait l’espoir de sa civilisation : les Humans.  

An 1021 - après WW3 (3ème Guerre Mondiale) et quasi extinction de la vie sur Terre. En effet, suite aux combats pharaoniques du troisième millénaire du calendrier chrétien, tout a changé. La Terre est désaxée, elle ne tourne plus normalement et s’approche maintenant sans cesse du soleil. Il n’y a plus de saisons, plus de journées. La face exposée au Soleil devient brulante pendant des mois tant dis que l’autre coté se refroidit jusqu’à devenir glacial. Il n’y a plus de végétation, plus de faune animale, plus de vie enfin… Et pourtant, les Humans ont survécu tant bien que mal à l’ère nucléaire en se protégeant de la radioactivité grâce à leurs armures et leur système autonome d’oxygénation. Là où la vie même a cédé, ou les millions d’espèces animales sont mortes, les Humans ont réussi à préserver l’humain originel derrière une épaisseur de métal.  

Quinn appuya sur le bouton de transmission à toute l’équipe : « le Capitaine Quinn vous parle du Vaisseau Terreur. Cap 165°. La dernière Racine des Humoïdes est protégée par des lanceurs d’acides. Unité 4 vous passez en basse altitude pour destruction rapide et nous procéderons ensuite à un encerclement. Les marines seront larguées au sol en phase finale pour exterminer cette vermine jusque dans ses moindres retranchements. Messieurs, hier encore, nous nous disputions la Terre avec ces prétendus humains mutants. Aujourd’hui, nous avons la possibilité de récupérer notre bien : la Terre. Ne cédez pas. »  

Les machines volantes prirent la même direction dans un bruissement grave.  

C’est beaucoup plus tôt que prévu que les premiers tirs se firent ressentir. Les Humoïdes avait forgé des postes d’avant garde. On pouvait sentir que cette action était désespérée, car c’était effectivement la fin pour eux… La race qui avait muté avec la radioactivité et qui était devenu une espèce d’intelligence animale et proche de la Terre, au contraire des Humans qui s’étaient toujours battu contre la nature.  

Les flèches explosives fusaient vers le ciel, sans infliger trop de dommages aux équipes de vaisseaux Humans qui étaient dotés de radars puissants capables de repérer les unités au sol. Les tirs de canons ripostèrent et le sang foncé presque marron des soldats Humoïdes recouvrit rapidement la plupart des postes de garde. Les vaisseaux continuèrent leur chemin après avoir envoyé au sol des marines.  

Sergent Price (Anton Freeman) : « Wow, il fait vraiment chaud au sol. Attention aux puits de chaleur les gars. »  

La voix du marine Price dans le micro résonna dans la tête du Capitaine Quinn. D’après les experts, il y avait peu de chance de tomber dans un puits de chaleur aujourd’hui. Ces zones exposées au soleil depuis plus de 4 mois sont très rares, mais lorsque les Humoïdes les utilisent pour y forger leurs Racines, il est impossible de les y attaquer : les vaisseaux ne résistent pas à autant de degrés. « Réduisez la vitesse, soyez prudents » ordonna tout de même Quinn.  

Le ciel était rouge écarlate. L’horizon tremblait de chaleur. L’armée de vaisseaux continua son avancée lentement. Pas de mouvement au sol. Soudain, un vaisseau devant s’écrasa au sol tout seul. Puis un deuxième juste après lui. Les yeux de Quinn s’écarquillèrent. Il ordonna à son copilote « check température !  

- On a pris 15 degrés Capitaine !  

- Arrêtez tout ! Stop ! » cria Quinn dans le micro. Tous les réacteurs s’arrêtèrent. Les vaisseaux volaient sur place maintenant. Le silence se fit. Quinn observa les deux vaisseaux écrasés au sol. Ils avaient déjà été consumés par le feu... Il ne restait rien. Quinn inspira profondément, puis regarda son radar.  

« Je… Je n’ai jamais vu ça ! » s’exclama-t-il.  

De façon habituelle, les puits formaient un petit cercle de chaleur à ne pas traverser. Là, la barrière de chaleur était une ligne droite devant eux, comme l’indiquait la zone complètement rouge sur le radar. « La nature a encore joué en leur faveur, bouillonna Quinn. On ne peut pas continuer. »  

À peine eut-il fini de prononcer ces mots qu’une ombre à la forme presque humaine apparu derrière la barre de chaleur. Elle s’avança jusqu’à ce que les hommes dans les vaisseaux puissent la reconnaître : c’était la Reine des Humoïdes (Lisa Giacchino). Elle marchait sur quatre pattes telle une insecte mais le haut de son corps ressemblait encore à celui des Humans. Ses yeux étaient perçants de lumière. Un gigantesque dard se levait derrière elle.  

Tous se figèrent à l’intérieur des vaisseaux. Ils n’avaient jamais vu cette Reine en « personne ». Seul Quinn l’avait affrontée une fois, sans parvenir à ses fins… Le capitaine fronça les sourcils pour examiner la créature au sol.  

« Vous pensez qu’elle peut parler, capitaine ? » demanda un soldat. Quinn resta de marbre. Il savait bien que non. Les Humoïdes ne parlaient plus depuis longtemps. Ils communiquaient par le touché.  

La Reine Humoïde resta face à l’armée volante pendant quelques minutes, sans bouger. Comme si elle essayait de communiquer quelque chose. Était-ce une demande ? Une menace ? Nul ne le savait. Mais lorsque Quinn fit avancer légèrement son vaisseau, la Reine eut un geste de recul. Son dard se leva brusquement et il en sortit une pointe qui vint se loger violemment dans la tête du copilote après avoir explosé la vitre blindée…  

Le vaisseau Terreur se mit à tourbillonner, Quinn perdit le contrôle dans la panique. Les membres furent projetés contre les murs, sur les ordinateurs et le Terreur toucha enfin le sol dans un fracas énorme.  

Immédiatement, les vaisseaux en l’air ripostèrent par des missiles air-sol. Mais ceux-ci fondirent avant même d’entrer dans la zone de chaleur…  

« Riposte impossible ! On dégage ! C’est trop dangereux ! gueula le Lieutenant Finkel (Maxime Fiodor) dans un autre vaisseau. Sergent Price, allez au point de crash du Terreur et récupérez les survivants ! On doit dégager ! »  

Le Sergent Price n’était pas trop fan des changements de programme, mais c’était plus pour ses hommes qu’autre chose. Si ça ne tenait qu’à lui, il n’obéirait même pas aux ordres… Il esquissa un léger sourire et confirma qu’il acceptait la mission. Ils devaient donc s’approcher de la zone de chaleur pour récupérer Quinn, si ce dernier était encore en vie. Le tout sans soutien aérien. Finalement, cette mission commençait vraiment à lui plaire…  

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6H PLUS TARD, QG DU GÉNÉRAL O-LEAN.  

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Les portes s’ouvrent, Price et Quinn apparaissent, leurs armures poussiéreuses et abîmées. Price remarque que le jeune Président de la Civilisation (Jeremy Batson) se tient dans le fond de la pièce.  

« Mon général. »  

Le vieil homme (Barry King) ne bronche pas. Il se contente de se retourner pour admirer ses deux soldats. A la vue du corps sans jambes du Général, les deux officiers se redressent, comme si cette blessure imposait le respect plus qu’autre chose.  

O-Lean roule sur un fauteuil sur lequel son corps est fixé. Il est le chef de toute l’armée Humans. A vrai dire, c’est le chef des Humans étant donné que chaque Human fait partie de l’Armée. Pas le temps de développer autre chose. Pas de culture, pas de science ni de recherche autre que militaire. Pas de bonheur. Uniquement la guerre, tous les jours.  

O-Lean connaît les Humoïdes comme les connaissait son père. C’est comme si il avait de ce sang pourpre foncé dans ses propres veines.  

Après un certain temps d’observation, O-Lean se met à parler.  

« Messieurs. Je me fous de savoir ce qu’il s’est passé là-bas il y a 6h. Je me fous de savoir comment vous avez réussi à revenir sans soutien aérien, ce dont vous êtes apparemment fier – et vous pouvez. Il s’arrête un moment, comme pour chercher comment dire ce qui suit… Les Humoïdes ont disparu de la carte. »  

Les deux officiers se regardent, interdits. Le vieil homme continue, de plus en plus hésitant…  

« J’ai reçu un message… mental… Hum. Un message m’est arrivé dans l’esprit. Je veux dire, on me l’a envoyé. C’est signé « Empereur Xel Arahm ». Il dit que la Terre va être récupérée par son Empire pour mettre un terme à la Troisième Guerre Mondiale. Je n’ai aucune idée de ce qu’est ce bordel ! Je n’ai jamais connu ça ! Mais ce message est dans ma tête, réellement. Ils arrivent de l’Espace. Il m’informe du nombre de soldats qui mourront si nous résistons… »  

Quinn et Price restent sceptiques.  

« Je sais. Vous pensez que j’ai perdu l’esprit. Je n’ai rien pour prouver ce que j’avance. Mais croyez-moi, c’est très impressionnant… Bien au delà de tout ce qu’on a pu imaginer… Et si cette menace est réelle… O-Lean s’arrête de parler et respire profondément. Capitaine Quinn, Sergent Price, je vous donne la mission de trouver les Humoïdes dans leurs derniers retranchements. Ils doivent être sous terre, dans les cavernes du temps. Price, vous savez pourquoi.  

Vous disposez des hommes et du matériel que vous voulez. »  

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2H PLUS TARD – NO MAN’S LAND  

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Le Capitaine Quinn et le Sergent Price n’ont pris aucun homme et aucun matériel. Ils sont partis à pied et c’est Price qui a décidé. Quinn a perdu toute autorité lorsque O-Lean a simplement dit « Price, vous savez pourquoi ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Se connaissent-ils ? Quinn regarde Price marcher devant comme s’il savait très bien où il allait.  

Effectivement, le Sergent sait : il va nulle part. Si vous voulez trouver les Humoïdes lorsqu’ils se cachent… il vaut mieux attendre qu’eux vous trouvent.  

Le père de Price a grandi avec O-Lean. O-Lean était le dernier descendant de la seule véritable souche familiale qui persiste depuis 1021 ans et la fin de la Troisième Guerre Mondiale. Et c’est dans cette famille uniquement qu’on parlait d’une menace qui arriverait un jour du Ciel Rouge. Une menace plus forte que jamais. O-Lean n’a jamais eu d’enfant, et Price a joué ce rôle pour lui quand son père est mort au combat…  

Peut-être que O-Lean débloque. Peut-être qu’il a juste perdu la boule. Quinn aura beau dire ce qu’il veut. Si ce message « mental » était bien réel, Price ne sait qu’une chose : il a intérêt à retrouver la Reine Humoïde au plus vite.  

Ils envoient des messages par l’esprit. Leur force mentale est largement supérieure à celle des Humans.  

Qu’oppose-t-on à l’Esprit ? La Nature.  

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A DES MILLIONS DE KILOMETRES AU DESSUS DE LEUR TETE  

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Dans le silence total de l’Espace, le vaisseau Mère gigantesque de l’Empereur (Enzo Barron) avance comme glissant sur le vide. A l’intérieur, pas un seul bruit. Pas de communication apparente. Ces humains échappés de la planète il y a mille ans n’en sont presque plus. Ils n’ont plus de chair : elle est devenue un métal léger brillant. Ils n’ont plus besoin de muscles : ils sont devenus énergie pure, abstraite. Ils n’ont plus besoin de leurs yeux ni de quoi que ce soit d’autre… Leur Esprit est en communication directe avec le monde extérieur.  

Au centre de cette ville volante se trouve une salle dans laquelle une femme (Shannon Donnaggio) est allongée dans le vide, en apesanteur. Son corps nu est entièrement humain. Ses yeux sont ouverts et fixes. Ils clignent, parfois. Son thorax bouge au rythme régulier de sa respiration.  

Cette femme est conservée en vie depuis 1021 ans. Elle est le témoin, la voix de sa Civilisation. Elle parle, tous les autres obéissent.  

Elle sait maintenant que rien ne peut les arrêter. C’est pourquoi elle a décidé de terminer leur cause. Exterminer ceux qui leur ont pris leur pays, leurs terres et qui les ont chassés. Récupérer sa Planète.  

Exterminer les Humans.