Bande Originale : Bleak et Ana Johnsson - Fate  

Un scénario de Lodie Framshek et Evangélina Walling II, avec :  

- Anton Freeman : Mïros  

- Jessica Conors : Rana  

- Johnny Kaufman : Sparock  

- Amanda Sagnier : Una  

- Jeff Angelis : Dieu  

- Alexander Fitch : Le Diable  

Le ciel explosa et un million de particules tomba sur la grande cité brune de Vartajan.  

Mïros enfouit son visage dans ses mains. Le temps qu'il reprenne ses esprits, Rana avait disparut, comme emporté par le vent. Ou par le Diable. Mïros n'avait pas peur, il irait la chercher, quoi qu'il lui en coûte !  

D'un bon, faisant trembler la terre et les cieux, il partit rejoindre l'enfer, sauver sa bien aimée.  

Deux semaines plus tôt...  

Mïros montait les étages tout en faisant attention à ne pas trop attiré l'attention. Son charme noir en renversait plus d'une et le jeune homme n'était pas là pour faire du charme. Il avait une mission importante à remplir, confiée par le Diable lui même, son maître vénéré. Pour rien au monde il ne l'aurait trahi. Enfin, c'est ce qu'il pensait jusqu'à ce qu'il rencontre Rana.  

La jeune fille discutait tout bas avec sa voisine, avec qui elle était amie depuis trois ans. Elles s'étaient connues quand Rana avait emménagée et avaient tout de suite sympathisé. Il faut dire, la jeune fille était d'un naturel si calme et généreux qu'il était difficile de ne pas l'apprécier. Valéria l'invita à entrer, mais Rana refusa poliment, son boss l'attendait, il ne cessait de faire vibrer son vibreur attaché à sa ceinture. D'un signe de la main, elle quitta l'immeuble, sans croisé le regard du nouveau venu.  

Mïros s'installa dans son nouvel appartement tout aménagé dans ce bel appartement du dixième arrondissement. Il était cossu et le jeune homme en apprécia immédiatement le confort, se lovant dans un fauteuil en velours tout en lisant ses dossiers. Des heures passèrent sans qu'il s'en rende compte et lorsque son estomac brailla qu'il avait faim, Mïros marmonna qu'il détestait être sur Terre, mais sortit notamment prendre l'air au Bakaraji, le restaurant intimiste du quartier. Le jeune homme était ainsi sur d'y repérer sa cible.  

Rana entra dans le bâtiment blanc et or, au centre ville du quartier. Un son mélodieux était diffusé d'on ne sais où et la jeune femme entra dans un ascenseur bercée par ce chant. Après plusieurs portes, elle atteignit le bureaux de son unité et celui de son supérieur hiérarchique, Bachi. Celui-ci lui confia qu'une personne très influente l'avait demandé et lui indique la porte en or blanc au fond de la pièce. Rana en eut le souffle coupé. Lui, voulait la voir. Elle n'en crut ni ses yeux ni ses oreilles et entra tendu et la bouche grande ouverte par la grande porte imposante.  

A l'intérieur, tout était d'un blanc immaculé : les murs, les meubles, les lumières. Une fine silhouette flou à l'opposer lui intima l'ordre, poli, de s'asseoir et la jeune fille obtempéra. D'une voix douce et fraîche, Dieu lui donna ses ordres de mission. Rana s'était toujours imaginée la voix de Dieu caverneuse et usée, comme celle d'un vieillard paternel, mais il n'en était rien, elle avait gardé toute sa jeunesse malgré les millénaires passants.  

La jeune fille sortit sans avoir pu discerner les traits de son interlocuteur, mais toute chamboulée. Elle salua Bachi et s'en alla, rentrant chez elle. En route, elle vit le nom du Bakaraji sur sa feuille et décida d'aller y faire un tour.  

Mïros sirotait tranquillement un cocktail, lorsqu'une jeune femme brune et portant une robe saillante l'approcha. Elle lui sourit, mais le jeune homme lui accorda à peine un regard. En temps normal, il l'aurait "croqué", mais là, il était en mission urgente et décisive, il ne pouvait se permettre la moindre erreur et les divertissements étaient à écarter. Néanmoins, la femme n'abandonna pas en lui offrant un verre, qu'il refusa le plus calmement possible, la colère bouillonnait en lui, il avait en vie de l'étrangler.  

Elle s'approcha de lui, la main sur sa cuisse, titillant son entre-jambe, mais Mïros résista et décida d'user discrètement de ses pouvoirs.  

La fixant dans les yeux, il lui intima l'ordre de rentrer chez elle et d'aller dormir, tout en l'oubliant. Les pupilles de la femme se dilatèrent et elle quitta le café sans un mot.  

Mïros put ainsi retourné à sa contemplation. Il fixait de ses yeux incandescents le visage pâle d'un homme assis à une table, au fond du salon. Selon le Diable, son nom était Philippe Grand-Blé, un chercheur peu réputé, mais sur le point de faire une découverte qui pourrait bouleverser l'équilibre du monde. Quelque chose, qui mettrait en péril la vie des Démons et des Anges, comme de leurs maîtres. Le côté sombre voulait s'emparer de cette invention pour trouver le moyen de détruire Dieu et ses sbires. Mais il fallait l'obtenir avant l'émissaire envoyé par le bon côté.  

Mïros avait ricané quand il avait su. C'était bien une mission pour lui, réputé pour être le tueur d'Anges.  

Rana fit irruption dans le salon sentant le café chaud et la sueur humaine. Elle prit place sur une table à l'entrée et commanda un expresso. La serveuse la laissa seule et elle pu chercher celui qui l'intéressait.  

D'après Dieu, il dînait là tout les soirs depuis quatre ans, depuis son divorce, depuis la découverte de sa monstrueuse machine. Il y a quelques années, il l'avait construite, mais ne parvenait pas à trouver la pièce manquante. Les Cieux ne s'étaient pas inquiétés, mais désormais, le savant fou avait trouver la solution et s'apprêtait à anéantir leur monde.  

Rana était charger de l'en empêcher, par tous les moyens, même si le meurtre était loin d'être sa spécialité, elle en avait fait les frais quelques années auparavant et depuis, une rage sans nom l'habitait. Ainsi, le Maître Tout Puissant savait qu'il pouvait compter sur elle pour aller jusqu'au bout si besoins était.  

L'homme tant recherché dînait au fond du restaurant, une serviette sur ses genoux et la bouche pleine. Le crime qu'il allait commettre ne lui coupait pas l'appétit, Rana en fut dégoûté. Un homme sans cœur. Alors qu'elle rejoignit le bar pour déposer sa tasse vide, elle heurta un homme diaboliquement beau.  

Elle perdu toute contenance et bredouilla quelques excuses par dessus le bazar ambiant. L'homme lui sourit et ne sut quoi répondre. Ils étaient troublés. Ils se séparèrent rapidement, tiré à la réalité par le barman attrapant la tasse tendue de la jeune femme. Rana donna la vaisselle et le temps de se retourner, l'homme avait disparut, la porte encore battante. Elle rentra chez elle, le cœur entre la poitrine et les chaussettes.  

Ils se recroisèrent le lendemain dans leur immeuble, le cœur battant pour la première fois en rythme, chose pourtant incongrue, tout le monde savait qu'aucun démon et qu'aucun ange ne pouvait avoir le cœur au même timing. Ils étaient sous le charme l'un de l'autre, chose chimique et ne pouvait s'y soustraire, même par la volonté des deux divinités, leurs supérieurs.  

Rana et Mïros ignoraient tout l'un de l'autre, mais s'aimaient. Néanmoins, la mission importante qui leur avait été confié devait être remplie et leur amour ne devait pas s'interposer. Mais ce n'était pas si simple et le Diable et Dieu allaient devoir s'en mêler...