La petite camionnette s'arrête dans un nuage de fumée noire.  

En se dissipant, la fumée des gaz d'échappement laisse apparaître l'auto-collant «Victor Services-en-tout-genre» collé un peu de travers, et Victor [Robert Troughton] sort sa grosse carcasse du véhicule en grimaçant.  

Après s'être gratté l'entre-jambe et avoir écrasé ce qui reste de son cigare sur le dessous de sa chaussure, il regarde sa liste de clients. Tiens, il commence par le vieux débris ce matin! Et il passe à l'arrière de sa camionnette récupérer les quelques ustensiles dont il aura besoin pour l'intervention. Arrivé devant la maison, il sonne. Sous la sonnette, une petite plaque indique «Marcel Débris, ancien interne aux hôpitaux de-par-ici». Et Marcel, un vieil homme un peu triste ouvre la porte.  

«Qu'est-ce qui vous arrive Marcel? C'est vrai ce que je vois sur ma fiche?» demande Victor un peu inquiet.  

«Et oui, depuis que ma femme bien-aimée nous a quitté, la morosité s'est installée dans la maison» répond tristement le vieil homme.  

Intervention de routine pour Victor. Il y a fort à parier que le foyer de morosité est à la cave, comme dans la plupart des cas. Le dépanneur sort une espèce d'aspirateur fait de bric et de broc, et se dirige vers le cellier.  

«Tu feras attention, j'ai pas mal de cafards à la cave», lance Marcel avant que Victor ne descende.  

«Ok, je prendrais garde de ne pas en écraser!»  

«Ils ont tous un prénom, j'en ai plus de 200. Et tiens, si tu peux en profiter, il y a également quelques traces de solitude qui ont commencé à apparaître sur les murs du salon».  

«Pas de problème, j'ai un produit pour ça! ».  

La cave est sombre comme l'esprit d'un percepteur neurasthénique, mais Victor a vite fait de repérer le foyer de morosité qui a envahit la maison. Dans un recoin, une dizaine de paires d'yeux rouges luminescents observent en silence. C'est un beau nid que voilà! et Victor en arme son "Démorositateur".  

Ce sont des sortes de petits nuages noirs, comme faits de suie, au milieu de chacun desquels trônent deux yeux cruels, qui sont aspirés les uns après les autres avec dextérité. Victor est un professionnel. On entend comme des petits cris lorsqu'ils pénètrent dans le tube de l'aspirateur. Après quelques minutes, l'endroit est enfin nettoyé, il ne restera qu'à vider le sac assez loin à l'extérieur pour que ces bouffées de morosité soient emportées par le vent.  

Une fois remonté Marcel remercie chaleureusement Victor.  

«Superbe intervention mon ami, combien est-ce que je te dois?»  

«Vous me devez toute votre estime.»  

« Quoi? Toute? Tes prix ont sacrément augmenté! Ma femme bien-aimée va m'engueuler d'avoir tant dépensé, lorsqu'elle reviendra.»  

Mais Victor est une bonne âme, il accorde des facilités de paiement au vieil homme et repart pour une nouvelle intervention.  

Ah, ce deuxième dépannage de la journée est plus sérieux. C'est cette fois la Comtesse Eugénie Koniva qui requiert les services de Victor. Le dépanneur frappe à la lourde porte du château. C'est une petite fille [Ezra Reviglio] d'une dizaine d'années qui ouvre au grand étonnement de Victor.  

«Bonjour petite, commence le technicien, peux-tu appeler la Comtesse, c'est pour une intervention.»  

«Mais Victor tu ne me reconnais pas, c'est moi la Comtesse!!» lui répond la petite. Mais Victor n'en croit pas ses yeux, la Comtesse à 87 ans, ça ne peut pas être la fillette qui est devant lui.  

«Oh, désolé, continue la petite fille, tu n'es pas au courant, je me suis payé une chirurgie esthétique... Tu dois trouver ça vulgaire..»  

« Non, non, répond Victor, on peut dire que ça vous rajeuni!»  

Cette fois encore, intervention de routine, il s'agit d'accorder le violon de la Comtesse, avant un concert qu'elle doit faire en l'honneur de son arrière grand-mère [Jessie Altman]. Victor ouvre sa mallette et en sort un petit moineau, Sybelle, qu'il place sur son épaule. Il attrape le violon et son archet.  

«Le «LA», Sybelle!» demande Victor.  

Et l'oiseau pousse un petit sifflement mélodique.  

«Combien de fois devrais-je te le dire, un «LA», pas un «LA septième diminué!!»  

Et le petit oiseau s'exécute, la note donnée est un peu différente de la première.  

«Depuis qu'il a vu "Bird" au cinéma, il ne jure que par le Jazz!» s'excuse Victor auprès de la Comtesse. «Mais voyez-vous Comtesse, il serait peut-être bon qu'à un moment ou un autre vous fassiez monter une deuxième corde sur votre violon...»  

La Comtesse Koniva n'a pas le temps de répondre, une dizaine d'hommes aux costumes bizarres pénètrent avec fracas dans le château. Ce sont des militaires tout de noir vêtus. De hauts casques coniques ne laissant apparaître que leurs yeux, cachent leurs visages. Ils sont tous lourdement armés d'"Annihilateurs de Volonté", armes particulièrement dangereuses car la plupart du temps, elles sont mal réglées et provoquent une lobotomisation plutôt que l'effet escompté. Un militaire plus grand que les autres s'avance, il déplie une sorte de grand parchemin qu'il commence à lire.  

«Sur ordre de sa Majesté Zardoz [Peter Jones], nous avons pour mission d'interpeller le sus-nommé "Services-en-tout-genre", Victor de son prénom, coupable de traitrise et félonie envers sa Majesté Zardoz et plus particulièrement vis-à-vis du fils de sa Majesté Zardoz, le Prince Gilber.  

Le sus-nommé Victor Services-en-tout-genre aura la tête tranchée jusqu'à ce que mort s'en suive!» Et il replie son parchemin. Deux des militaires s'emparent de Victor en l'attrapant fermement par les bras et l'entrainent au dehors. Et le petit groupe quitte le château pour le palais de Zardoz avant que la Comtesse n'ai pu prononcer un mot.  

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C'est le début d'une série d'aventures pour Victor qui, avec l'aide de la Comtesse et de son arrière grand-mère, tentera de s'échapper des griffes de Zardoz, et de prouver son innocence.