Ce film est réalisé à l'occasion du concours "Froid"  

Amy [Pamela Cooder] lève péniblement les yeux.  

Une lourde main vient de s'abattre sur son visage, et c'est une douleur vive à la mâchoire qui la réveille. Où est-elle? Que s'est-il passé? Les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place dans sa tête.  

Elle passait une soirée tranquille devant la télé, dans son petit appartement, quand Lucien [Blaise Atouva] est venu lui rendre visite. Etrange, à une heure aussi avancée de la soirée.  

Elle l'aime bien, Lucien. Ils ne se connaissent pas depuis longtemps, et bien sûr elle ne pourrait jamais flirter avec ce petit bonhomme rondouillard, mais il est assez doux et sympathique pour que sa présence lui soit agréable. Ils ont bu, un verre, deux verres, et puis plus rien.  

Et la voilà attachée sur une chaise, bâillonnée, dans une pièce pour le moins bizarre. La jeune femme flotte comme dans un léger brouillard, elle semble avoir été droguée.  

Tout est blanc ici, digne d'un hôpital. Mais le plus étonnant, c'est tout d'abord la quantité invraisemblable d'appareils électroniques, moniteurs, claviers, enregistreurs, qui occupent la pièce. C'est un véritable laboratoire d'expérimentations!  

Et face à elle, au milieu de la petite salle, trône une sorte de cage circulaire en plexiglas, avec en son milieu, un fauteuil et une petite table sur laquelle est posée une petite pendule électronique.  

« Tu vas te réveiller salope?»  

Ces mots ont l'effet d'un électrochoc dans l'esprit d'Amy. Et l'étonnement cède la place à une peur intense. C'est la voix de Lucien qui à prononcé ces mots, il se tient droit comme un I devant elle. Et son visage à quelque-chose d'inhabituel. L'air poupin et agréable à disparu, et c'est une lueur de cruauté qui émane à présent du regard du jeune homme.  

Et ce qui effraie encore plus Amy, c'est qu'il est encadré de deux personnes assez agées en blouse blanche, au regard menaçant. La vue de ce trio laisse bizarrement penser qu'ils ne sont pas totalement équilibrés.  

«Laisse moi te présenter mes parents, ma grande!» continue Lucien.  

Le père [Yvan Dressamaire], un homme bedonnant d'une soixantaine d'année, mal rasé, est visiblement très nerveux. Il est constamment agité par des tics, et ces gestes paraissent brusques et maladroits. Il se fait appeler « Professeur Henri Zweitze «, y compris par son propre fils, sans que l'on sache si c'est son vrai nom.  

La mère [Margaret Wildbitch], Cornelia Zweitze, n'a pas l'air plus sympathique, mais paraît nettement plus effacée.  

Aprés avoir tourné quelques boutons et apparemment fait quelques réglages sur ces appareils, Henri Zweitze prend la parole:  

« Mademoiselle, permettez-moi tout d'abord de nous excuser pour nos méthodes un peu brutales, mais nous sommes assez pressés par le temps et ne pouvions attendre votre consentement pour participer à cette expérience.  

Et, oui, car vous allez nous aider à faire avancer la science!  

Quel est le rêve de l'homme depuis la nuit des temps? l'homme rêve depuis toujours d'arrêter le temps.  

Imaginez un peu, si nous arrêtons le temps, finie la vieillesse, le corps restera tel qu'il est, et avec la vieillesse, c'est la mort que nous vaincrons».  

Cet homme est fou, arrive à penser Amy malgré la drogue qui fait toujours effet.  

Et le professeur continue son explication. Il montre un verre d'eau à Amy. A la manière de l'eau que l'on peut figer en lui appliquant des températures très basses, le temps peut être arrêté, à condition de lui appliquer une température bien spécifique de – 1265,7°F. A ce point très précis, d'après les calculs du professeur, un environnement quel qu'il soit sort de la dimension temporelle et n'est plus soumis aux contraintes liées au temps.  

Reste à prouver de manière pratique ces calculs théoriques.  

Et c'est là qu'intervient Amy.  

Tout en laissant son père continuer ses explications, Lucien détache Amy, et vient l'asseoir sur le fauteuil au milieu de la cage en plexiglas. La jeune femme n'a pas la force ni la volonté de se débattre. Lucien lui fixe les poignets au fauteuil par deux lanières en cuir..  

Le professeur continue: le fait de ne pas être soumis au temps, doit permettre à un être humain de vivre dans des conditions extrêmes. Le but de l'expérience est donc de réussir à passer de la température ambiante, à -1265,7°C en quelques dizièmes de secondes. Dans ces conditions, même à une température si basse,l'homme devrait survivre. Et c'est Amy qui, malgré elle, apportera la preuve de cette théorie.  

Une sourde panique commence à envahir la jeune femme. Elle sait qu'elle va mourir, ces gens sont fous. Son regard circule un peu partout dans la pièce, pas d'échappatoire, elle ne peut que subir.  

Henri Zweitze s'affaire devant ses écrans, alors que sa femme et son fils restent stoïques au fond de la pièce, simples spectateurs.  

Sur la table disposée à côté d'elle, Amy peut voir les chiffres digitaux défiler à toute vitesse sur le chronomètre électronique.  

Et malgré la panique qui fige ses pensées, elle parvient à entendre le professeur Zweitze:  

«Attention mademoiselle, c'est parti!  

Et il appuie sur le bouton d'un de ses claviers.  

C'est comme une décharge de plusieurs milliers de volts qui parcoure le corps de Amy. Mais bizarrement, malgré le choc, elle n'a pas perdu connaissance. Et elle est toujours en vie.  

Une épaisse fumée l'entoure. Que s'est-il passé? L'expérience à visiblement échoué. Son esprit est étrangement plus en éveil que tout à l'heure, les effets de la drogue ont enfin disparu on dirait.  

Pas un bruit dans la pièce, la voix du professeur fou s'est tue.  

La fumée se dissipe peu à peu, les chiffres sur l'écran du petit chronomètre électronique posé à côté d'elle ont arrêté de défiler. Bizarre.  

Amy parvient peu à peu à discerner l'extérieur de la cage de plexiglas, et c'est avec étonnement qu'elle se rend compte que, Henri, Cornelia et Lucien Zweitze sont toujours là. Mais ils sont immobiles, figés dans des expressions improbables.  

Et si l'expérience avait réussi?  

Amy bouge un peu les bras, et à sa grande surprise, les lanières de cuir qui enserraient ses poignets se brisent comme du verre.  

Elle se lève, il faut qu'elle profite de la situation pour se sauver, et avant ça profiter de leur immobilité pour tuer ces pourris.  

Elle est presque à se jeter sur la porte pour s'enfuir lorsqu'elle s'arrête net. Que se passera t-il si elle sort de la cage en plexiglas et de son environnement?