Weston Erotas incarne le père de Dominic et seule sa voix off apparaît.  

Scénario de Charles Freeman.  

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2021.  

Tokyo. Emiko (Lily Vinding) est une jeune étudiante. Elle a 18 ans, vit avec sa mère et n’a jamais connu son père : sujet que la mère évite depuis toujours. Le téléphone sonne. La mère répond et appelle sa fille : un new-yorkais veut lui parler.  

Kalouga, sud de Moscou. Un téléphone sonne, Maria (Alma Danae) répond. Un photographe a vu des photos de sa fille Dominika (Sharon Molchany) au concours de beauté et serait intéressé par elle pour un casting. C’est peut être la chance de leurs vies, et en plus on leur paye les billets pour New York…  

Paris. Lanie (Laura Hess) rentre après avoir fermé son magasin. Etant données ses compétences, elle n’a pas eu de mal à monter sa propre affaire après son changement de vie radical. Elle a un message sur son répondeur : un entretien d’embauche au World Trade Center. Il faut qu’elle rappelle.  

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Mon père travaillait pour la CIA. Il fut envoyé aux quatre coins du monde récupérer des informations confidentielles, en éliminer d’autres, renverser des gouvernements…  

Dominic (Vivian Wyrn) tend son faux passeport à l’agent de la sécurité russe. Ce dernier le lui rend après l’avoir examiné et tamponné.  

C’était un grand solitaire et j’étais sa seule famille. Il m’a eu lorsqu’il avait la cinquantaine ; à une époque de sa vie ou toutes ses valeurs se sont effondrées. La valeur de la confiance, des secrets. La valeur de la vérité. Il me répétait toujours : « Dominic, les secrets sont mauvais, mais la vérité l’est aussi ». Il n’y a que moi-même qui suis bon pour moi.  

Tout a commencé le 10 septembre 2001. Dominic (Leonardo Scherzo) était un des jeunes agents fraichement recrutés et pour la plupart largement pistonnés. C’était son cas, puisque son admission dans l’agence avait été en partie due à la mémoire de son père : William Forman, mort pour son pays en 1991 au Koweitt lors d’une de ces opérations ombrées de la CIA.  

« Ils me croient mort à l’heure actuelle, Dominic. Ma survie dépend de ce qu’ils croient savoir. S’ils me trouvent, ils me supprimeront à cause des choses que je sais. Mais ça n’arrivera pas, parce que j’ai bien préparé ma disparition. La préparation est primordiale. Une fois que l’opération commence, tu ne maîtrises plus rien. »  

Un officier vint féliciter la promotion des nouveaux agents. Son discours fut tout ce qu’il y a de plus classique. Un banquet attendait à l’extérieur de la salle. Peu de temps après, un agent en costard noir (Ronald Hand) remit une enveloppe classée confidentielle à Dominic : première mission secrète. Il y avait marqué une adresse à laquelle il devrait se rendre pour rencontrer un contact. « Demain 8h, restaurant Windows on the World, World Trade Center, Tour Nord ».  

Il arriva à l’heure. L’étrangeté de cette première mission, le mot remit par un inconnu et la singularité du lieu de rendez-vous (trop populaire) tournaient en rond dans sa tête. Comment se faisait-il que sa hiérarchie avait était court-circuitée de la sorte ?  

« Je suis John. Suivez-moi » dit un homme derrière le bar. C’était un afro-américain probablement. Il se dirigea dans un couloir qui menait à une petite pièce au milieu de laquelle un siège était disposé, seul, face à la fenêtre. Splendide vue des gratte-ciels de New York.  

« Vous devez attendre ici quelques instants » ordonna-t-il. Dominic entra. La porte se ferma à clé.  

L’avion détourné arriva comme prévu et le restaurant, situé juste au dessus de l’impact, trembla effroyablement à 8h46. Dominic se leva brutalement, ses suspicions n’étaient pas erronées. Il pensa immédiatement à son père.  

L’homme noir pénétra violemment dans la pièce et saisit Dominic au visage. Il portait un masque à gaz et colla un tissu imbibé contre la bouche de Dominic. In extremis, ce dernier réussit à repousser la main approchant son visage. D’un geste hasardeux, il attrapa le masque à gaz et l’arracha du visage de John puis s’échappa dans le couloir. Des gens criaient. Les cages d’escaliers étaient complètement enfumées, bloquées. Pareil pour les ascenseurs. Dominic se dissimula à l’étage même pour reprendre ses esprits.  

Quand l’épaisse fumée commença à s’emparer de toutes les pièces, les nombreux prisonniers des flammes ouvrèrent des fenêtres au dessus du précipice. Il était de plus en plus difficile de respirer. Dominic s’approcha d’une fenêtre ouverte. Lorsqu’il put enfin reprendre une bouffée d’air frais, il sentit une main le pousser vers l’extérieur. D’un coup de hanche réflexe, il s’accrocha au bord de la gigantesque fenêtre et tira son agresseur dans le vide.  

A l’époque, il l’ignorait, mais cet homme était Briley. Pendant sa chute, il fut pris en photo et figura le lendemain des attentats dans le New York Times. Le cliché, The Falling Man, devint immédiatement célèbre pour son propos perturbant. Une enquête menée quelques années plus tard par des journalistes attesta que « l’homme qui tombe » était Jonathan Briley, cuisinier.  

De son côté, la CIA fut troublée. Sans nouvelles de leur agent Briley ni de la cible Dominic Forman, ils ne pouvaient être sûrs ni de la réussite ni de l’échec de la mission. L’affaire, considérée comme mineure à l’époque, fut oubliée, écrasée par le brouhaha de l’effondrement des tours jumelles, de la nouvelle guerre contre le terrorisme, …  

Dominic Forman disparu de la circulation.  

Tokyo – 2004.  

Voilà trois années que Dominic est une cible mouvante invisible grâce à l’enseignement de son père. Depuis le 11 septembre 2001, sa côte de recherche n’a cessé d’augmenter aux bureaux de Langley, et aujourd’hui son dossier figure parmi les plus importants. Dominic Forman est susceptible de détenir des informations largement compromettantes sur des méthodes d’interrogations utilisées pendant la Guerre du Golfe. Il a appris tout ceci grâce à Lanie – un agent secret désavouée en 2002 pour d’obscures raisons. Ensemble, ils ont programmé la suppression de deux têtes dirigeantes de la CIA pendant un attentat dans à la bombe prévu dans le Centre International de Finance, le plus haut building de la ville.  

Leur cible commune est Eric Reginald (Jeremy Batson) : l’ancien coéquipier du père de Dominic, aujourd’hui haut gradé. Il a retourné sa veste au bon moment au Koweitt et William n’a jamais pu assouvir sa vengeance.  

Dominic n’est pas sûr que Lanie ait de véritables justifications pour éliminer son ancien supérieur. Mais peu importe, c’est elle qui avait l’information de l’attentat qu’ils vont utiliser et son aide est précieuse.  

Le contact est crée, la cible y a rendez-vous en temps voulu.  

Ce type d’opération demande une préparation minutieuse. Il faut avoir des taupes dans le terrorisme. La source, cette fois-ci, provient d’un dissident irakien. Il s’agit de représailles envers Tokyo pour ses versements de fonds aux Américains – soutient du conflit irakien. Une bombe explose, il y a des victimes et l’assassin est toujours la bombe. Le crime parfait.  

Ils avaient la bonne heure, le bon endroit. La cible en face des yeux, mais la bombe n’explosa pas. Dominic fut pris d’une légère panique lorsque son regard croisa celui d’Eric Reginald. L’homme eut un léger rictus, comme si le visage qu’il avait vu lui était familier. Lorsqu’il se leva pour se rendre aux toilettes, Dominic fut pris d’une soudaine rage et le suivit, bien déterminé à en finir quand même avec lui. Il poussa la porte. Eric était de dos, penché vers les lavabos, les mains dissimulées.  

Dominic l’attrapa directement par le col et le propulsa contre le mur si rapidement qu’Eric lâcha son pistolet et chuta au sol. Dominic se mit à le frapper au visage, sur le nez. Du sang gicla, l’une des arcades sourcilières d’Eric explosa. Lanie arriva juste à temps pour arrêter le massacre. Reginald ne bougeait plus.  

Dominic disparu à nouveau. Pendant 17 années.  

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17 ans d’errance. 17 ans à revivre le passé.  

« Tu dois te débarrasser de lui, Dominic. C’est impossible pour moi, mais tu es là pour ça. C’est ton rôle. » Ces souvenirs sont des cris.  

Dominic n’était-il que l’ombre de son père ? 17 ans de questions et de vie, malgré tout. Il rencontra diverses femmes, sans jamais aller vraiment loin – du moins y a-t-il mis un frein à chaque fois.  

Il était rongé par l’inquiétude et l’impuissance d’action. Il resta probablement une des figures les plus recherchées par les USA pendant tout ce temps.  

Souvent, il repensa à Briley. Il ne s’agit que de ça, au fond… Apprendre un secret, c’est comme sauter du haut d’un building. La seule chose qui compte après, c’est la distance qui vous sépare du sol.  

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2021.  

Voilà deux mois que Dominic (Vivian Wyrn) est installé dans la petite ville d’Astrakham – proche Mer Caspienne. Tous ces villages et petites villes méconnues du monde, il a du les traverser un jour, y dormir quelques nuits… Mais Dominic est las de la fuite. Il n’a jamais cessé de penser à son père, à Reginald. Peut être que la seule façon de passer outre le mur immense de sa vie, c’est de passer à travers…  

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Langley, CIA – Bureau du Colonel Reginald.  

La secrétaire apporte un message : demande de rendez-vous avec un vulgaire conseiller fédéral à New York, dans le nouveau quartier du World Trade Center. Eric Reginald a un œil de verre caché par un bandeau noir mais il écarquille l'autre : ce rendez-vous… Le World Trade Center… C’est trop beau…  

C’est Forman, il est de retour. L’homme qu’il a cherché toute sa vie et qui détient la clé de voute de toute sa carrière : Dominic Forman sait où son père a conservé les rapports et les photos de tortures et interrogations douteuses effectuées par le Lieutenant Reginald au Koweitt…  

Il lui faut un moyen de pression. Eric va passer quelques coups de fil. Et il ne faudra pas oublier les tests ADN soigneusement rangés dans son placard depuis des années.