Un scénario de Bill Clemsey, avec :  

- Lucie Gauthier-Reyes : Mara Shuyel  

- Jack Gyver : Inian Torak  

- Adrien Flanagan : Vroy Campbel  

- Brittani Fitch : Luciana Timeli  

La demeure était impressionnante. Un manoir d'époque, conservé tel-quel. Le groupe passa sous le porche, alors que la nuit tombait. Un homme en habit officiel les fit entré après les avoir informer qu'ils ne ressortiraient qu'une fois la tâche accomplie.  

Personne ne savait réellement pourquoi ils étaient là. Certains croyaient chasser un trésor, d'autres passer simplement un bon séjour, où encore rencontrer des personnes influentes. Seul l'un d'entre eux connaissait bien sa mission, confier la veille par un vieillard rancunier, à qui il avait promis une réussite totale dans les plus brefs délais.  

* ( Mirabelle Glost) Sa robe rouge provocante moulait bien trop ses formes. Je n'avais que du mépris pour cette femme croqueuse d'hommes riches. Une séductrice, peut-être même une mante religieuse. Elle était jeune et belle, et en dessous se cachait une redoutable dangerosité.  

Deloras Varnen me rejoignit, verres à la main. Il m'en proposa un que j'acceptais volontiers. Enfin un homme de goût qui reconnaissait les femmes aux vraies valeurs, pas les catins engoncées dans des mini-jupes. Il entama la conversation sur sa demeure semblable à celle-ci, à Witchster. Je me tournai vers lui, intéressée et me rendis compte qu'il dévorait du regard cette rousse pulpeuse en face de nous. Blessée, je m'excusai et m'en allais rejoindre Vroy Campbel à la table.  

* ( Vroy Campbel) Me goinfrant des mets gourmands que proposait le buffet et buvant le vin de bon âge dans ma coupe pleine, je noyais mon horrible chagrin. Titiana était morte depuis deux mois maintenant et pourtant je ne pouvait m'empêcher de penser à elle. Je n'aurai pas du venir. Je pensais me changer les idées, mais c'était une mauvaise idée. Il fallait que je fasse mon deuil seul et ça irai mieux après.  

Mirabelle Glost s'assit à côté de moi et me parla du beau temps. Cette femme à la quarantaine bien passée m'exaspérait rien qu'avec son air supérieur alors qu'elle n'avait pas un sous et que sa beauté l'avait quitté depuis longtemps, tout comme sa jeunesse. Ne lui adressant pas la parole, même pas un regard, elle s'ennuya vite et quitta la table pour monter à l'étage, rejoindre les appartements.  

* (Luciana Timeli) L'air dur et le regard sombre, Inian Tonak semblait plongé dans ses pensées. A quoi pouvait bien penser une brute sans cervelle comme cet homme. Néanmoins, il m'intriguait. Il possédait visiblement une force physique impressionnante et devait être capable de briser un roc, mais cet homme était aussi connu pour être associable et détester ce genre de réception. Pourquoi était-il là alors ?  

Damen Barick-Voisin entra précipitamment dans la pièce, affolé. Le jeune homme expliqua entre deux halètement qu'il venait de trouver Mirabelle Glost morte dans les appartements. Vroy Campbel s'en étonna, il venait de la voir monter. Roderick Staples prit les choses en main et monta quatre à quatre les escalier pour surement aller examiner la scène. Pendant ce temps, personne ne bougea de la salle à manger. Il ne manquait personne, alors, ou le tueur était déjà dans la bâtisse avant que le groupe d'invités n'arrive ou le tueur était l'un d'entre eux.  

* (Roderick Staples) Tout ça était étrange. Mirabelle était appuyé contre le lit, du sang partout sur sa robe. Personne n'avait rien vu puisqu'elle s'était isolée dans les appartements et personnes ne se souvenait avoir vu l'un des invités montés la rejoindre, hormis Damen, mais trop choqué pour avoir commis un tel crime. J'avouais être perplexe. Deloras Varnen me rejoignit et à la vue du cadavre, il plaqua sa main sur sa bouche d'un geste de dégoût.  

Une fois redescendu, j'interrogeais tout le monde sur ce dont ils se souvenaient, mais rien d'anormal ne revenait.  

J'excluais donc les invités comme coupables, leurs alibis étaient solide. Le tueur devait être là avant notre arrivée.  

* (Deloras Varnen) J'explorais la cave sous toutes ses coutures. J'étais riche et réputé, mais je ne pouvais m'empêcher de songer à ce trésor qui m'attendait quelque part dans cette demeure. Si je mettais la main dessus, je serai encore plus riche et célèbre que je ne l'étais déjà. Ça me faisait rêver. Examinant le mur, pierre par pierre, humant la mousse collée au parois et inspectant chaque interstice susceptible de renfermer le précieux trésor, je ne vis pas le coup venir. Mes jambes se dérobèrent sous moi et je me cognais la tête contre le rebord du meuble en chêne renfermant le vin.  

Luciana Timeli avait eu la même idée que Deloras lorsqu'elle l'avait vu entrer dans la cave. Dans les entrailles du manoir centenaire, elle observait les meubles anciens éparpillés un peu partout. Finalement, elle se perdit dans le labyrinthe et échoua par hasard sur le cadavre de Deloras. Elle hurla, mais personne ne l'entendit. Une main se plaqua sur sa bouche et lui trancha la gorge.  

La nuit passa sans encombre et au petit matin, tout les invités se rejoignirent dans la cuisine, préparant le petit déjeuner. Ils avaient été prévenus, il n'y aurait pas d'employés de maison, ils devraient se débrouiller seuls pour cuisiner.  

* (Inian Torak) Je rejoignis les autres dans la salle principale, le petit-déjeuner était servi. Il me semble que c'était Mara qui avait cuisiner. Si je pouvais trouver une femme comme elle.  

Ce stupide pari fait avec cet inconnu à la taverne d'Homel, c'était finalement révélé pleins de surprises. Aujourd'hui il y avait une morte et la tension broyait les tripes de ce petit idiot de Damen. Tout ça juste pour me divertir.  

Je fus le premier à m'inquiéter de ne pas voir Deloras et surtout Luciana. Ne les trouvant nul part, l'inquiétude submergea les invités et nous nous sommes mis à l'assaut de la cave.  

Quelque chose frôla Vroy et il se retourna brutalement, nez à nez avec Mara, avec qu'il faisait équipe.  

"Tu étais où ?" la réprimanda-t-il.  

Elle haussa les épaules et ils reprirent leur marche silencieuse à travers les abysses humides du sous-sol.  

Roderick, loin d'être encore dans la force de l'âge malgré ses années d'entrainement militaire, se retrouva au sol avant même d'avoir pu réalisée la situation. Une vive douleur apparue dans le creux de son dos et il ne put qu'entendre susurré à son oreille :  

"Elston Marks te salut."  

Avant de fermé pour l'éternité ses yeux, il eut le temps de sentir Damen s'écrouler sur lui et de voir sa tête roulée le long de l'allée.  

* (Inian Torak) En tant que courageux guerrier, j'avais été désigné pour chercher seul les deux disparus. Cela ne m'enchantait guère, mais entre devoir supporter l'un de ses stupides invités - peut-être le tueur- et être seul dans le noir à la merci d'un assassin fou, je préférais la deuxième option. Surtout que je ne risquais pas grand chose : j'étais musclé, entrainé et armé.  

Mes bottes claquèrent. J'avais les pieds plongés dans un liquide rouge. Je plongeais ma torche vers le sol et aperçus deux cadavres : Damen et Roderick.  

Pour la première fois depuis longtemps, la panique me prit et je prit le chemin inverse, sans me retourner. Je déboulai au rez de chaussée, la peur passant au fur et à mesure que je reprenais mon souffle.  

Après un temps, alors qu'Inian sirotait un peu de liqueur, Mara et Vroy émergèrent du tunnel sombre. Le guerrier leur annonça la mort de l'ancien militaire et du jeune aristocrate, entre deux hoquet.  

* (Vroy Campbel) Cet homme me répugnait. C'était lui le tueur. Il n'y avait personne d'autre, on avait tout fouillé, et c'était donc forcément l'un d'entre nous. Je ne voyais pas Mara commettre tous ces crimes, alors qu'Inian... Une brute assoiffée de sang, sans foi ni loi... Qui d'autre pouvait mieux coller ?  

Comme devenu fou, j'attrapai par le col le géant et le renversai de sa chaise. Surpris, ce dernier ne put répliquer. Avec son propre poignard, je transperçais sa cage thoracique, soudainement soulagé.  

Je me relevai avec peine et tomba sur le regard noir de Mara. Je lui expliquais mon geste, mais elle ne m'en laissa pas le temps. Elle me frappa au visage et scanda telle un parole sacrée :  

"La vengeance d'Elston Marks est accomplie."  

Puis elle sortit une fine dague de sous sa veste et me la planta dans la gorge.  

Le sang gicla, s'échappant de mon corps, quittant la vie.  

Mara Shuyel sortie dans le jour clair en ce midi de décembre. Le portier l'attendait et la salua.  

Un homme âgé l'attendait dans son carrosse. Elle le rejoignit, il l'a félicita pour son travail accompli. Elle reçut une bourse bien pleine en récompense et s'apprêta à descendre, quand le portier en uniforme sortit son arme et lui tira dessus à bout portant.  

"Cette fois-ci, la vengeance d'Elston Marks est accomplie", dit simplement le vieillard, ordonnant à son cocher de prendre la route.