Un film écrit et réalisé par Gary Moon.  

Alma Danae et Salomon Kondor.  

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Stéphanie (Alma Danae) est étudiante en Histoire. Pourquoi l’Histoire ? Ne nous le cachons pas… Parce que ça l’excite. Ce que Stéphanie affectionne particulièrement dans l’Histoire, c’est les Hommes de Pouvoir. Elle rêve de se faire Louis XVI, Napoléon, Staline. Son ultime fantasme : le Général de Gaulle. Quel destin ! Quel histoire ! Quel Homme !  

Plusieurs fois victime d’attentats, jamais blessé. Deux guerres mondiales, libérateur de la France et créateur de la 5ème république, système qui vit maintenant depuis plus d’un demi siècle, aaaah, Stéphanie approche l’orgasme !  

Son père, Stéphanie a souvent pensé qu’il était à l’origine de toute sa problématique psychologique. Quoi qu’on en dise, c’est souvent les parents qui sont cause de tout… Mais bon, Gérard – c’est comme ça qu’il s’appelait – était plutôt du genre douillet et sa force de poigne ne devait pas dépasser celle de Jean Pierre Raffarin. Bref, contrairement à sa femme, pas vraiment un mec à Pouvoir, quoi.  

Sa mère, Stéphanie l’a peu connu. Décédée trop tôt pour apporter quoique ce soit à la vie de sa fille. Malheureusement ou pas, c’est donc papa Gérard qui se charge de l’éducation de l’enfant en qui il nait un désir furieux d’avoir un père qui la gronde, qui la corrige. Pour l’autorité, elle repassera. Elle repassera l’Histoire.  

Son désir sexuel, elle l’assouvit souvent avec diverses conquêtes. Le sexe, c’est un de ses pouvoirs, c’est certain. Mais ce sont des hommes d’une nuit – faute de plus de temps… Eh oui, cette année c’est la thèse, le diplôme, et après… la fin de la fac ! Stéphanie se demande bien comment elle pourra vivre de sa passion, et si cette même passion restera allumée en elle pour toujours. Rien n’est éternel, comme on dit.  

C’est bizarre quand même. Deux passions, l’Histoire et le Sexe. La seule compatibilité là dedans serait de se faire un grand Général ou un Dictateur ? Pas franchement pratique. « J’dois bien être la seule au monde ! » pense-t-elle après chaque déception avec les hommes « normaux » d’une nuit.  

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Dernière étape pour la construction de sa thèse : un voyage à Moscou pour recueillir le témoignage d’un historien ayant été par le passé proche de Staline et du mouvement communiste. Stéphanie atterrit dans la capitale l’après midi et se dirige vers le grand hôtel Cosmos – on ne se refuse rien.  

Et là, parmi les nombreux touristes et autochtones qui l’entourent, Stéphanie ne peut s’empêcher de pousser un léger cri de jouissance : une imposante statue du Général de Gaulle fait face à l’horizon lointain et tourne le dos aux centaines de fenêtres de l’hôtel. De Gaulle est en tenue militaire et ses bras sont le long du corps. Stéphanie se voit sauter de l’une des fenêtres pour venir s’agripper sur le dos du Général. S’accrocher à la prospérité, le kiffe !  

« - Les démons intérieurs ? »  

Stéphanie met plusieurs secondes avant de réaliser que cette phrase prononcée en russe lui est adressée. Elle parle couramment la langue, si bien qu’elle demande au jeune homme (Salomon Kondor) de quoi il veut parler.  

L’autre répond qu’il l’a vu regarder la statue et qu’il a pu lire dans son regard de l’envie jumelée à une lutte farouche.  

« - Vous êtes un bon lecteur » réplique la jeune femme en souriant.  

Adrian se présente comme étant artiste peintre. Un léger rictus de dédain traverse les joues de l’étudiante. Adrian sourit et affirme qu’il aurait mieux fait de se présenter comme… un puissant homme politique ?  

En plein dans le mil, Stéphanie rigole en rougissant. Elle se présente à son tour. Adrian l’a percée à jour, si bien qu’aucune phrase stupide de remplissage d’une conversation banale ne lui vient à l’esprit et un silence règne après l’inéluctable « je suis étudiante en Histoire ».  

Adrian sait que les Français n’aiment pas les silences. Il va se contenter de lui donner l’adresse de son exposition en ville qu’il présente comme contemporaine : ce sont des tableaux sur les villes, et Adrian semble débuter dans le métier.  

Stéphanie indique qu’elle sera à l’hôtel pour le reste du séjour.  

« - Si vous le désirez, passez me voir » sourit Adrian en tournant le dos.  

Stéphanie le regarde s’éloigner quelques secondes puis s’en retourne vers l’hôtel et la statue de De Gaulle. « Après tout, il n’a rien pour lui ce mec. Un vulgaire artiste aux techniques de dragues vieilles comme Moscou »…  

Malgré tout, elle passe sa nuit les yeux ouverts – ça lui arrive de temps en temps, mais c’est la première fois qu’elle le fait en pensant si peu au Général. C’est autre chose qui l’obsède ce soir et ce n’est pas non plus son rendez-vous avec ce prétendu proche de Staline demain. Elle pense à Adrian. Des peintures de villes… Un vulgaire artiste…  

C’est quoi son pouvoir, à lui ?