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Oz Films présente
Rêves Ethyliques

Durée: 1h46  

 

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J'étais parti. Mes sens commençaient à s'éteindre, je ne sentais plus rien, plus de douleur. Ni celle de la musique assourdissante frappant sur mes tympans, ni celle des stroboscopes qui agressaient mes yeux, ni les odeurs infâmes de pisse et pire encore, qui voletait dans l'air chaud. J'entrais dans un monde à part, dans une dimension d'excès et d'épicurisme. Le lendemain serait... non, il n'y avait pas lieu d'y penser. C'était juste maintenant !  

10€ pour entrer. 10€ pour s'élever. Et en avant Guingamp, la chasse était ouverte. Moi, votre humble narrateur, suis un homme. Et dans mon état, dans ce genre d'endroit, il n'y avait qu'une seule motivation : satisfaire mes moindres désirs, tous les assouvir, jouir de plaisir. L'excès, jusque dans la chair.  

En ces lieux, il y avait absolument tout. Comme si les organisateurs avaient personnellement veillé à ce que chaque prédateur dispose de son bout de viande. Pour les obsédés morts bourrés, les filles qui remuaient sur la piste au rythme des derniers sons électro, n'étaient que des déversoirs et rien d'autre.  

Honteusement, je devais avouer penser de la sorte.  

Jusqu'à ce soir.  

 

Au milieu des singes badauds et indisciplinés, une colombe vint se poser dans la jungle. Comme un ange s'éveillant au cœur de l'enfer. Cliché parmi les clichés, celui pour qui l'amour n'est qu'un conte pour enfant se voit frappé du coup de foudre le plus foudroyant qui soit, avec un simple regard croisé. - Vous voyez cette fille? - Oh oui, ça m'a l'air d'être une grosse cochonne ! comme dirait l'ami Barney (certains comprendrons, pour les autres, on va dire que Barney est mon meilleur ami, du genre qu’on craint de présenter à ses parents mais auquel on finit par s’attacher sans trop savoir pourquoi.)  

Mais cliché ou pas, ami lourdingue ou non, cette fille qui venait de poser ses yeux sur moi, m'avait littéralement envoûté. Mon regard ne se décrochait plus de son angélique visage, ses yeux verts, ses cheveux châtains lissés, et son expression enfantine. Elle s'approcha et m'invita à l'accompagner au détour des longues heures de cette nuit.  

J'étais amoureux, et un autre moi surgit soudain du néant. Ma part de féminité venait de dévorer mon infect personnage nocturne. Si ma voix se faisait plus douce, c'était simplement à cause d'une fille. Cette fille.  

 

Toc-toc, y'a personne au bout du fil ? Maintenant que tu m'as repêché du fin fond de ton âme, je ne sais même pas par quel miracle, tu vas me faire plaisir et m'écouter. Si tu m'as demandé, c’est que tu as besoin de moi. Soit tu m'écoutes et tu fais ce que je te dis de faire, soit je me trouve un autre erre égaré.  

J'ai vu cette fille. Elle est différente de toutes les autres, tu penses. Et bien dans ce cas, sois gentil et réserve lui un traitement différent de toutes les autres. Ne l’abandonne pas dans un appart' empestant la drogue et les vapeurs de vodka.  

Tu vas bouger, laisser la traînée que t'as quand même réussi à ramener hier soir, et devenir un prince charmant !  

Dernière chose : c’est moi qui tire les ficelles maintenant. Plus ce Barney...  

Le temps des excès est révolu, mon ami.  

Bienvenue dans la vie.  

 

Je me réveillai en sursaut, époumoné. Quelle nuit, mon Dieu. Cette foutue féminité que cette ange avait réveillé en moi venait bien de me donner une sacré leçon. Et pour dire vrai, elle avait sacrément raison, dans le fond. Mais bordel quel genre d’homme pouvait se prétendre fou amoureux d’une fille rencontrée la veille et avec qui de toute évidence il n’avait même pas partagé la couette, puisque cette place était occupée par une blondasse délavée de seconde main qui carburait au Botox et aux implants mammaires ? Pour faire simple : j’étais vraiment grave, et j’avais un putain de problème mental !  

Je déchargeais ma culpabilité sur le cocktail Mandrax-Xanax-Alcool, détonnant s’il en est, et me levais droit comme I, décidé et résolu.  

 

Une fois dehors, la fraîcheur du midi hivernal rassembla toutes mes idées et me fis décuver mieux qu’une cure de désintox. Très vite, une grande question se posa : comment étais-je censé faire pour retrouver cette fille ?  

Mmm… Quelqu’un qui m’aurait vu avec elle, hier ? Quelqu’un qui le remarquait particulièrement quand une fille était présente ? Quelqu’un comme… Allez ! Vous savez tous que je veux parler de Barney.  

Je sais, il ne tirait plus les ficelles, et je ne lui en demandais pas tant ! Je voulais juste le cuisiner parce que tel que je le connaissais, il en savait très lourd. Il m’avait vu, et il avait participé, à coup sûr. Il avait attendu son tour et tenté sa chance, ou du moins rassemblé les informations pour moi. Bon sang, c’était peut –être bien dans son lit à lui qu’elle était en ce moment !  

Non… bien sûr que non. Si je ne l’avais pas eue, lui non plus. Cela ne l’empêchait pas d’avoir des renseignements précieux, tout serait bon à prendre puisque ma mémoire souffrait de trous noirs majeurs.  

 

Je déjeunais avec Barney dans une taverne où nous avions l’habitude de descendre. Apparemment, je m’étais bien fais remarquer hier soir… Ridiculement, de sorte qu’il était impensable que j’eus pu ramener qui que ce soit chez moi. Et pourtant… la vie elle-même est improbable. Il y avait une forme d’admiration amusée dans les yeux pétillant de Barney, mais je lui confiai qu’il y avait quelque chose de plus important. Pas la peine de m’épandre sur les sentiments, c’était du chinois pour lui.  

Il voyait bien de qui je parlais, m’accorda sa bénédiction mais fut désolé de ne pas pouvoir m’aider à la culbuter , je cite. Bon, fallait bien essayer.  

Au moins, son conseil du vides tes poches, technique standard pour les mémoires flanchantes, m’avait fait retrouver un bon de réduction de 10€ à valoir dans une petite chaîne de librairies.  

 

Je marchais dans la rue, d’un pas lent et maladroit, chottant les petits cailloux comme un gosse. J’étais dépité, errant comme une âme en peine. Je voyais passer des dizaines de filles, espérant croiser la mienne. Mais plus je marchais, plus je faisais mon deuil. Après tout, j’étais déjà torché, et peut-être mon cerveau entamé avait-il tiré des conclusions un peu trop hâtives. Peut-être ne serais-je plus amoureux si je la croisais maintenant. Peut-être que je ne la reconnaîtrais même pas.  

 

 

Alice prenait sa pause, avec une amie. Le grand sujet du jour, c’était ce garçon mystérieux qu’elles avaient rencontré hier soir. Son amie cherchait désespérément ce qui pouvait enjouer à ce point Alice. Il avait son charme, d’accord, mais il était complètement à l’ouest. Vu son état, Dieu sait comment s’était fini la nuit pour lui.  

Elles avaient fait un passage très bref, et Alice espérait une chose, une seule : revoir ce jeune homme. Elle affichait un enthousiasme débridé, ses yeux brillaient, pleins de malice et de douce naïveté. Elle était heureuse, alors que rien n’était encore construit.  

Et il y avait tant de chances que rien ne se construise jamais, alors elle plongerait dans les larmes.  

 

 

En relavant la tête, je vis l’enseigne de cette librairie. Je souris en repensant à mon bon, et finalement décidai d’entrer faire valoir mes maigres droits. De toute façon…  

Je choisis un classique, qui ne valait même pas les 10€. Une œuvre dont la prose raisonnait comme une poésie. Et bien sûr j’avais choisi la bonne caisse, comme d’habitude : dix minutes pour faire comprendre à une bonne femme que son bon était périmé depuis mathusalem, le nom de la librairie n’étant même plus le même ! Après ça la vendeuse qui s’emmêlait les pinceaux à ne plus savoir où elle était. Et bien sûr, quand je me présentai enfin devant le comptoir : Ma collègue va venir vous servir dans une minute. Bien voyons !  

 

Maudissant cette foutue caissière et ricanant devant l’incompétence, je ne la vis même pas arriver. Et pourtant dès, que nos regards se croisèrent, tout fut balayé. Oui, je la reconnus. Oui, j’étais toujours amoureux. Et cette fois-ci, ma chance ne passerait pas !  

 

Alice tremblait. Son cœur battait la chamade et elle s’efforçait de paraître normale, simplement accueillante. Mais c’était en vain. Il était là, devant-elle. Il était venu. Et il avait choisi ce livre dont il avait dit adorer la poésie que la prose faisait raisonner …  

 

 

 

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Moi: William Goodwin  

Alice: Laurence D.  

Ma féminité: Joanna Davis  

Barney: Andreas Martinez  

Scénario : (1 commentaire)
une série A sentimentale (Drame) de Jessica Ponthieux

William Goodwin

Laurence D.

Andreas Martinez

Joanna Davis
Musique par Wolfgang Ayres
Sorti le 30 mai 2026 (Semaine 1117)
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