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Gronaze Production présente
Méprise ?

En ce dimanche du mois de mars 1982, Florence (Victoria Fitch), souriait à la vu de son client le plus régulier (Hubert Dupontal).  

Depuis maintenant deux années qu’elle était installée au bord de la rue Victor Hugo en tant que fleuriste, il ne se passait pas un dimanche sans que ce charmant Monsieur, dont elle ignorait pourtant le nom, ne vienne chez elle acheter un bouquet pour sa femme.  

Comme toutes les personnes âgées, cette homme de plus de soixante dix ans était régulier et avait des habitudes bien solides : il passait chaque jour à huit heures du matin pour acheter son pain et ses croissants chez le boulanger, et chaque samedi, il se rendait à la boucherie. De temps en temps, Florence les voyait passer, lui et sa femme, bras dessus, bras dessous, comme un de ses vieux couples toujours amoureux malgré le poids des années.  

Cet homme, qui lui rappelait son propre grand-père, était apprécié dans le quartier et tout le Monde se souvenait de sa généreuse proposition d’héberger Sarah (Lisa Clausen), la jeune maman qui vivait dans une caravane en attente d’un HLM, l’hiver dernier lorsque celui-ci devint un peu trop rude.  

 

Ce dimanche de mars, donc, était un dimanche comme les autres, et Florence regardait ce charmant vieux monsieur quitter sa boutique, le bouquet à la main et la pipe aux lèvres, trainant son grand corps maigre d’un pas lent mais décidé.  

Elle souriait en se disant que s’il avait une quarantaine d’années de moins, elle se laisserait volontiers aller à d’éventuelles propositions charmantes de sa part. Elle souriait, mais ce fut de courte durée.  

Sans que personne ne s’y attende, une camionnette s’arrêta net devant le vieux bonhomme. Deux hommes en sortirent et le poussèrent de force dans le véhicule avant que ce dernier ne redémarre en trombe.  

Malgré la dizaine de témoins, les policiers ne purent avoir une description précise des hommes, et encore moins du modèle et de l’immatriculation de la camionnette.  

 

Lorsque le vieil homme reprit connaissance, il était ligoté sur une chaise, nu comme un ver.  

Au bout de deux minutes, trois hommes s’approchèrent de lui. L’un d’eux (Denny Baxter) s’agenouilla pour se mettre à la hauteur de son regard et lui adressa la parole en lui soufflant au visage l’odeur parfumé d’une cigarette blonde de marque américaine :  

 

- Tu me reconnais, n’est-ce pas ? demanda le ravisseur.  

- Non, répondit le vieil homme après une courte hésitation.  

- Moi, je te reconnais, continua le ravisseur. Tu as toujours ce même regard de salaud. Ce regard d’ordure que je n’ai jamais oublié. Celui que tu avais lorsque tu as tué ma mère et ma sœur devant mes yeux. Le même regard que tu avais quand tu m’as montré la cheminé après que je t’ai demandé où était mon père !  

- Ecoutez monsieur, tenta de s’expliquer le vieil homme. Je ne sais pas pour qui vous me prenez, mais vous faite erreur. Je m’appelle Fernand Rousseau et je n’ai jamais tué personne !  

- Foutaise ! Hurla le ravisseur ! Tu t’appelle Hanz Fintzer. Tu étais officier nazi dans le camp de Belzec, en Pologne en 1942 ! Et regarde-moi bien espèce d’enculé, parce que je vais te faire cracher la vérité ! Tu va parler comme ont parlé trois de tes petits copains nazis qui, eux aussi, se pensaient oubliés de l’Histoire bien planqué dans un trou paumé !  

- Vous faites erreur, je vous assure, dit en sanglot l’homme âgé. Je m’appelle Fernand Rousseau, je suis né le 10 juillet 1920 à Chambéry ! Pendant la guerre, je suis resté simple civil, comme la majorité des français. Je ne suis pas allemand et encore moins un ancien nazi, je vous le jure !  

- Crois-moi ! Tu as beau être vieux, tu ne va pas m’attendrir. Je n’avais que douze ans à l’époque, mais je n’ai jamais oublié ton regard… compte sur moi, tu vas parler !  

 

Le ravisseur fit demi-tour et alla retrouver ses deux compagnons restés en retrait. L’un d’eux fit part de ses doutes sur leur « cible ». Et s’ils s’étaient trompés ? Le premier regarda à nouveau leur otage, et jura que non, il en était certain, c’était bien le meurtrier de sa famille… mais au fond de lui, en voyant ce petit vieux en pleurs, il éprouva lui aussi un terrible doute.  

Il balaya vite ce sentiment et s’empara d’un chalumeau.  

En s’approchant de la cible de sa vengeance, ses souvenirs remontèrent à la surface et il reviva cette horrible journée de 1942 dans ce camps d’extermination.  

 

Comme tant d’autres, il avait été parqué dans un wagon de marchandises.  

Arrivé à destination, les soldats les trièrent comme on trie du linge sale.  

Dans la bousculade, sa petite sœur, Sandra, 8 ans, tomba et s’écorcha les genoux. Elle pleura comme le font toutes les petites filles qui s’égratignent.  

Il revit cet officier SS s’approcher de sa sœur et lui demander si elle avait mal. Il revit sa tendre petite sœur lui dire que oui, et revit distinctement le sourire sadique de l’officier lui répondre qu’il connaissait un moyen de la soulager.  

- Veux-tu ne plus avoir mal ? lui demanda-t-il.  

- Oui, répondit la fillette en sanglot, ignorante de la méchanceté de ces hommes.  

Suite à la réponse innocente de l’enfant, l’officier dégaina son arme et lui tira une balle dans la tête. Il fit de même à la mère de l’enfant lorsqu’elle se mit à hurler à la vue du meurtre de sa fille  

Le père, fou de rage, tenta de s’élancer sur l’officier, mais il fut retenu par deux soldats. L’officier s’approcha de lui, rengaina son arme, et l’interrogea :  

- C’est ton fils ? dit-il en montrant l’enfant qui, en ce jour de mars 1982, quarante ans plus tard, cherchait à se venger.  

- Oui, répondit le père.  

- Je ne le tuerais pas aujourd’hui… mais toi, tu m’as l’air d’avoir besoin d’une bonne douche, dit à son tour l’officier en souriant  

Lorsque deux heures plus tard, l’enfant demanda à l’officier où était son père, celui-ci lui montra une cheminé d’où émanait une fumée noire et grasse.  

 

L’homme, quitta ses souvenirs douloureux et regarda le vieillard pleurnichant sur sa chaise. Ce pouvait-il que le monstre qui hantait ses cauchemars depuis son enfance soit ce vieux personnage pathétique ? Peu importe, dans moins d’une heure, plus aucun doute ne serait permis…  

 

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Avec un énorme remerciement à Gérard Cousin pour l'élaboration de l'affiche.

Scénario : (3 commentaires)
une série A thriller de Moutch Atchos

Hubert Dupontal

Victoria Fitch

Denny Baxter

Lisa Clausen
Musique par Fabrice Hardy
Sorti le 16 août 2019 (Semaine 763)
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