Un scénario d'Amory Buldrosky et Franz Chimers, avec :  

- Hugo Constantinescu : Vinge  

- Lacey de La Colonie : Lianne Bergman  

- Chris Kemp : Ferman  

- Namrata Tagore : Ulile  

Le lieutenant Vinge présenta sa carte à l'officier chargé de limiter l'accès à la scène du crime. D'un hochement de tête, le gardien le laissa passer, lui levant le cordon jaune et noir à son passage. Vinge entra dans le restaurant en enfilant ses gants. Le commissaire Funtleroy lui fit signe de le rejoindre et le lieutenant s'exécuta.  

Il marmonna un "Encore lui..." entre ses dents et désigna du menton le cadavre assis sur une chaise, affalé sur la table. Vinge inspecta le corps. Les pupilles étaient dilater et une hémorragie pétéchiale indiquait que l'homme était mort étouffé.  

"Le tueur lui a fait bouffer un truc qu'est pas passé" ricana l'inspecteur Ribeygis dans son dos.  

Funtleroy le foudroya du regard, tandis que Vinge fouillait les poches de la victime. Tout les regards se tournèrent vers son geste, tous retenaient leur souffle : le lieutenant était réputé pour toujours dénicher des détails que personnes n'avaient trouver avant lui. Jamais rien de compliqué à trouver, fallait-il encore chercher. Vinge sortit sa main de la poche, un téléphone portable en main. L'assistance sembla déçu, elle s'attendait à autre chose. Après avoir farfouiller dans l'appareil, le lieutenant composa un numéro.  

"- Oui, allo ?"  

La silhouette se tassait dans l'ombre, fixant de ses pupilles noires la proie devant elle.  

La pauvre femme persistait avec ses "Allo ?". Le tueur lui tomba dessus après trois passage de la proie devant son refuge. La femme n'eut pas le temps de crier de surprise ou à l'aide tant le geste fut rapide. Elle disparue dans la nuit, dans les bras de son bourreau.  

Le lieutenant Vinge rangea le téléphone dans un sac plastique sortit de sa propre poche. Il tendit la pochette à un analyste, puis prévint son chef qu'il retournait à son bureau. Le commissaire leva les épaules au ciel, excéder par le comportement de son meilleur homme et en même temps habitué à ses humeurs. Aujourd'hui, c'était un mauvais jour pour Vinge, comme tous les jours depuis le début de cette affaire.  

Vinge fit un arrêt par chez lui. Son appartement avait tous les volets fermés depuis six mois, depuis que le premier meurtre avait été commis. Le lieutenant prit une douche, puis mangea un peu du reste de pâte qu'il avait au frigo, mais en vérité, il n'avait pas faim. Cette affaire l'obsédait tellement que l'homme n'arrivait plus à rien faire de normal : dormir, manger, sortir... Il était comme un "zombie" selon les propos de sa charmante voisine, Marie, avec qui il avait un peu flirté avant les premiers crimes.  

Vinge remonta en voiture direction le commissariat. Il longeait les couloirs, collant les murs, et entra dans son bureau, petite pièce carrée mal rangée et poussiéreuse. Il s'assit dans son fauteuil en cuir usé et ferma les yeux, accoudé à son bureau.  

La nuit tombait sur la ville tandis que les ombres déclinaient. L'enseigne le surplombait, rayonnante, une tête d'homme bien en chair, le nœud d'une cravate noué autour du cou.  

D'un pas mal assuré, l'homme entra dans le restaurant. Les lumières l'agressèrent, il chancela un instant, puis, tout à coup, se ressaisi. Le regard fier et enjôleur, le pas sur, il s'avança jusqu'à la table la plus proche de sa proie.  

Un serveur vint prendre sa commande tandis qu'il observait la femme. Dans sa robe rouge charnelle, elle dévisageait l'homme en face d'elle. Ses cheveux bouclés suivaient ses gestes et lorsqu'elle se pencha pour ramasser la serviette de son partenaire tombée à terre, le pan de sa jupe remonta, dévoilant son corps bien proportionné. Le partenaire parut enchanté par cette vision, prêt à finir la soirée avec cette femme et qui sait, peut-être aller plus loin dans la vie à ses côtés. Mais ce qu'il ignorait c'était la nature de cette femme. Une mante religieuse...  

Elle avait tué pas moins de trois maris en l'espace de neuf ans et elle s'apprêtait à recommencer avec ce pauvre innocent. "Il devait l'en empêcher !"  

Le tueur se leva et rejoignit les cuisines. Dans les vestiaires, il enfila un costume de serveur et attrapa les plats destinés à la table de sa future victime. Versant un poison dans une des assiettes, il déposa les mets savoureux devant le couple, puis repartit se changer.  

Lorsqu'il revint, la femme tendait sa fourchette à son partenaire. Le tueur ne put empêcher l'homme de goûter le morceau de viande. Le poison agit vite et la victime se mit à tousser, respirant avec difficultés. La femme tenta de lui venir en aide, mais en vain, un dernier soubresaut agita l'homme, qui s'écroula sur la table.  

D'un pas vif, mais fondu dans la masse de spectateurs de la scène, le tueur se dirigea vers la sortie. L'air frais le glaça. Il avait tué un innocent, chose qu'il s'était juré de ne jamais commettre.  

En remontant dans sa voiture, l'homme hésitait à avouer ses crimes et à espéré le pardon. Une silhouette l'aborda. Marie. Sa voisine. Elle lui demanda s'il allait bien vu le teint livide qu'il devait tenir. Il hocha la tête. L'étau se resserrait autour de lui. Il monta en voiture, saluant son amie en lui expliquant qu'il était pressé. Marie était une sorte de témoin qui pourrait l'identifier comme étant présent sur la scène du crime lors du meurtre. Hors il devait se protéger, sa mission n'étant pas terminée. Le téléphone coincé sous l'oreille, démarrant sa voiture en trombe, l'homme demanda à parler à John Ferman, un tueur à gage. L'alarme de sa voiture de police couvrant en parti sa voix, il lui expliqua son plan pour se forger un alibi...  

Un éclair de lumière le tira de sa rêverie. Un de ses adjoint, Dwain, déposa un dossier sur son bureau. Un corps venait d'être retrouvé à Plague Street. Une femme, la trentaine, morte par strangulation. Un sentiment de soulagement le submergea. Ce soir, il avait échappé au pire, grâce à Ferman, mais il n'aurait pas toujours cette chance et de plus, il sentait l'étau se refermer autour de lui. Combien de temps encore avant que le commissaire Funtleroy découvre la véritable identité du tueur ?