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Chpom Entertainment présente
Madeleine

 

CE TEXTE EST INTERDIT A UN PUBLIC MINEUR DE MOINS DE 16 ANS. MERCI.  

 

Ecrit et réalisé par Gary Moon.  

 

Alma Danae et Chiara Donaldson.  

François Méthanol et Enzo Barron.  

 

 

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Un cygne s’envola en frappant de ses longues ailes la fine surface du lac. Madeleine (Alma Danae) était assise seule. Son regard ne s’attacha pas à l’animal impressionnant. Entièrement nue, sur l’herbe. Elle venait de faire l’amour. L’amour à plusieurs hommes qui selon ses désirs leur semence en son intérieur avaient laissé.  

 

L’éjaculation venait. Alors encensée, elle saignait ces salopards montés, vieux et ternis, interminables prêtres et enfants de putain. Et le sang coulait à flot soudain, elle jouissait de salive et ivre finie, finissait son envie. L’extase l'empoignait, elle pouvait contempler la nature si abrupte mais juste dans son absurde imperfection.  

 

Le cygne vint se poser. Animal pas courtois et vite dérangé, il s’empressa d’aller détrôner la garce au cul mouillé. Il la regarda, et ouvrit son bec pour laisser sortir ce son si particulier qui disait « casse-toi ». Madeleine toujours le regard perché, respirait lourdement. Le cygne sortit de l’eau. Il devint maladroit et penaud sur ses courtes pates. Puis d’un air hautain leva son buste blanc, écarta les ailes pour chasser l’autre. Madeleine, d’un geste sec, trancha la gorge du cygne. Le long cou se plia violemment et laissant échapper des éjaculats de liquide rouge, se frictionna dans diverses contractions dues aux nerfs, sûrement.  

 

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Ce n’était pas pour la beauté du geste. Bien qu’elle aimait l’art pour sa cruauté, elle ne considérait pas ses crimes comme artistiques. Pas de passion non plus, malgré tout ce rouge et tous ces sentiments si bruts et vrais. Quoi de plus artistique qu’une vérité ? Quoi d’esthétiquement supérieur à des sentiments spontanés ?  

 

Les nuits d’Avignon sont belles. Madeleine y voit comme un terrier de gens en quête d’un signe quelconque, d’une annonce. Il y a des personnes âgées qui ne cherchent plus grand chose. Peut-être aura-t-elle de la chance ce soir. Elle s’accoude au bar, là ou il y a du monde. Un monsieur perdu se retourne lentement. Il lui ressemble. C’est lui (François Méthanol), c’est sa proie.  

Les autres au fond se remuent, tous serrés les uns contre les autres. Les jeunes, ça ne l’intéresse pas. Trop tendres ou trop durs et toujours lisses quand ils la pénètrent. C’est facilement fade.  

 

Le vieux paye un verre. Elle peut déjà l’imaginer entrain de la prendre dans le noir. Entrain de lui foutre… Elle en a toujours rêvé. Lui, l’homme depuis toujours dans toute sa beauté, sa clarté. Dans toute sa vie enfin, tout son vécu. Son expérience bestiale, ses caresses sanguinaires.  

 

Ne se doute-t-il pas de la supercherie ? C’est maintenant une femme adulte dans un corps d’adulte. Aucune raison de douter, de culpabiliser. Ils en ont envie, maintenant.  

 

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Il écarte mes jambes et se met à secouer délicatement mes hanches par va-et-vient. Son sexe fort et puissamment ensanglanté, ses mains ancrées dans mon dos rouge de traces de griffures, il me jette l’énergie qu’il puise en moi, entre mes lèvres trempées. Il devient tout et je l’accepte. Dieu.  

Mes cris de douleur le rejettent, mes mains en redemandent et le tirent en moi. Je suis mouillée. Eclaboussée. Je l’aime.  

 

Et il y a cet homme (Enzo Barron) qui regarde à coté, impassif.  

 

Il y a la fin de l’immondice. Mon père s’essouffle et finit en tremblant. Soulagement. Fière, je le regarde de toute ma haine. « C’est tes cheveux. C’est ton cou, tes lèvres » me dit-il. Je l’enlace dans les draps sales de sperme, de bave et de sang.  

 

Je ferme les yeux et m’endors.  

 

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Le bruit des cloches aura encore réveillé Madeleine ce matin. Elle (Chiara Donaldson) se lève dans le noir. Les rideaux sont ouverts et la lumière pénètre bien dans la salle. A tâtons, Madeleine avance jusqu’à la salle de bain. Le visage en face du miroir et les yeux dans le vide, elle contemple le noir. Puis elle touche le miroir. Elle touche son reflet qu’elle ne peut pas sentir. Elle vomit, comme souvent le matin.  

 

Certaines femmes vomissent le matin et paniquent en pensant à leurs rapports non protégés. D’autres sont contentes, c’est bon signe. Mais il n’y a plus de bon signe pour Madeleine. Elle ne vomira pas d’un enfant dans son ventre.  

 

Tant pis, elle n’ira pas travailler aujourd’hui.  

 

Elle préfère encore retourner s’allonger et fermer les yeux. Elle a peur, elle déteste. Mais détester, c’est ressentir. Et quand elle ferme les yeux, quand elle dort, elle voit. C’est son passé, son histoire.  

Le foutre, son père, le sang.  

 

Et Madeleine.  

 

Scénario : (2 commentaires)
une série B d'horreur (onirique, érotique) de Gary Moon

François Méthanol

Alma Danae

Enzo Barron

Chiara Donaldson
Musique par Lou Landau
Sorti le 28 juin 2019 (Semaine 756)
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