Un scénario de Jared Praden, avec :  

Christian Maurrier : Hildemann Cale  

Victor Klein/ "L'Empaleur" : Ronald Legrand  

Capitaine Annie Guezac : Annie Landers  

Lucie Madrant : Amy Hereman  

La voiture ralentit de l'autre côté de la rue, là où les banderoles repoussaient les curieux. Son conducteur était remonté. "L'Empaleur" avait encore frappé. Il se glissa sous les cordons jaunes et se dirigea vers l'entrée de la maison. Mais autre chose le mettait dans un état de rage folle. Un jeune policier en uniforme mal repassé lui barra le passage.  

- Monsieur, vous n'avez pas le droit d'être là, c'est une scène de crime, alors si vous vo...  

L'homme au long manteau lui glissa sa carte sous le nez.  

- Capitaine Christian Maurrier, police criminelle.  

Gêner, le bleu lui laissa la place.  

L'intérieur sentait les produits chimiques de la police scientifique combinés à l'odeur acre du sang. Néanmoins, l'alléchante odeur d'un gâteau tout juste cuit persistait. Pincement au cœur. Il ne devait pas craquer, surtout pas craquer.  

-Chris, tu ne devrais pas être là, rentre au poste, on te tiendra au courant.  

Un homme en costume gris délavé lui serra l'épaule affectueusement. Billy, toujours aussi démonstratif. Maurrier tentait de faire bonne figure du mieux qu'il le pouvait, compte tenu de la situation. Il se racla la gorge et lâcha un "tout vas bien" sans conviction.  

Il s'avança direction le salon. Tout les flics se tournèrent vers lui. Il n'en fit pas cas, trop occupé à contempler le carnage du tueur qu'il traquait depuis des années. Il fallait croire que la tendance c'était inversée.  

Le corps sans vie d'une jeune femme trainait sur le sol, la robe relevée jusqu'au nombril, sans sous-vêtements. Dupond tira sur le vêtement féminin par pudeur et respect envers Maurrier, mais le mal était fait. Le flic avait tout vu avant le geste du légiste. Il cru tombé, mais se ressaisi en s'accrochant au chambranle de la porte. "L'Empaleur" lui avait fait comme à toutes les autres : empaler sa victime sur un pieu fait maison durant son intrusion, puis la violée encore et encore jusqu'au dernier souffle de la pauvre femme. Tout ça sous les yeux de ses enfants, pendant l'absence de l'époux. Ensuite, il infligeait le même supplice aux enfants, puis quittait les lieux, rassasié de sa faim barbare.  

Maurrier n'avait voulu voir que pour être sur de ce qui était arrivé. Mais il n'avait plus envie de tout vérifié. Il envisageait même de tout quitté, son job de flic, son enquête, la ville, absolument tout. Mais un sentiment d'une violence extrêmement rare s'empara de lui. Comme fiévreux, le capitaine quitta la maison où il avait vécu treize belles années, jurant de se venger de celui qui avait infligé ça à sa famille, à sa femme, si belle, si douce, si aimante et à ses deux adorables enfants. Rien n'y personne ne pourrait désormais l'arrêter...