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Chpom Entertainment présente
Sacred

 

Un film de Dany Tremblay écrit par Stephen Strausky.  

 

Morena Christopherson, Weston Erotas, Ivan Harrison, Francesca Adler, Ronald Hand.  

 

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« Tu vas me demander pourquoi je t’ai choisi toi. Et pourtant tu connais la réponse : les victimes ne choisissent pas ! Si dans ton cirque, tu te baladais dans le public avec une tarte à la crème en demandant qui voudrait bien se la prendre dans la gueule, les gens se tairaient tous en priant pour que ça ne leur tombe pas dessus.  

C’est comme ça, la démocratie. L’hypocrisie générale. On crie au scandale mais ça ne nous dérange pas vraiment, tant qu’on se prend pas la tarte.  

 

Mais il faut bien que quelqu’un se la prenne. C’est comme ça. Il faut bien qu’il y ait des gens ruinés qui finissent à la rue. Et tous les autres de prier pour que ça ne leur arrive pas.  

 

Moi, je suis comme Dieu. Je prends quelqu’un au hasard, ou presque – c’est la loi de la nature – et je décide de son sort. Ce qui est encore plus fort, c’est que je pousse mes victimes à prendre leur vie en main, à choisir enfin ce qu’ils désirent vraiment.  

Quand je leur dis de ne rien dire à personne, ce n’est pas par méchanceté. C’est une condition à l’honnêteté. Le choix de la vie ou de la mort ne concerne uniquement l’intéressé – toute personne saine le confirmera.  

 

Si ma victime décide d’en parler autour d’elle, d’alerter la police ou bien d’essayer de contrecarrer mes plans, c’est qu’elle ne croit pas en Dieu. Elle se croit plus fort que lui en refusant ce qui lui arrive. Or, je suis le meilleur en la matière. Les flics, les détectives, le FBI – ou ce que tu veux – ne peuvent rien contre moi. Simplement parce qu’ils ne peuvent pas penser comme moi, et que je peux penser comme eux. Ca se finit obligatoirement par « couik » (Jack (Weston Erotas) passe son pouce sur la gorge de Tina (Francesca Adler)). Une mort vulgaire, telle une fatalité. Comme celle de milliards d’autres humains.  

 

En revanche, si ma victime décide d’accepter son sort, qui est l’enfer, éh bien paradoxalement elle devient Dieu aussi – disons un Demi. Parce qu’enfin elle pourra décider de sa vie ou de sa mort. Je tue à la demande de l’intéressé. Sans douleur, sans longueur. Je ne suis pas un malade. (Jack sourit narquoisement)  

 

Enfin, je pense que tu as compris. Alors maintenant commençons. »  

 

 

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Le bruit répétitif du sang qui passe dans les veines de Charly (Morena Christopherson) la réveille peu à peu. Elle a la tête collée contre son bras. Elle a mal aux articulations et aux os. Lentement, elle se lève en gémissant. Il est 6h30, elle a donc dormi une heure. Il faut qu’elle aille jusqu’à la salle de bain, qu’elle se lave si elle en a le courage. Si elle a le courage de voir son corps abimé nu. Au pire, elle camouflera juste ses plaies pour aller travailler.  

 

Le trajet jusqu’au bureau est un supplice. Voilà une semaine maintenant qu’elle fait comme si tout allait bien avec ses collègues – qui sont les seuls personnes susceptibles de s’intéresser à elle, spécialement Will (Ivan Harrison), son coéquipier de la Crim’ et qui lui sert occasionnellement de petit copain.  

 

Pour ce qui est du sexe, Will excelle. Pour ce qui est de remarquer les crises d’angoisses de Charly et son inaptitude grandissante à la concentration depuis une semaine, disons qu’il est juste plus mauvais. Toute la semaine il ne pense qu’au Lundi soir, le seul créneau que Charly a daigné lui accorder. Elle n’avait pas envie d’une relation sérieuse. Ce lundi, Charly et Will sont sur une affaire tout ce qu’il y a de plus banale : crime passionnel ; Charly a beau se forcer à regarder les papiers, la scène du crime, le corps, elle ne peut absolument en tirer aucune conséquence, et Will sourit parce qu’il croit savoir pourquoi…  

 

Jack l’avait prévenue : « Au bout d’une semaine, tu ne pourras même plus travailler à cause du manque de sommeil. Tes yeux se fermeront tous seuls puis se rouvriront immédiatement à cause des souvenirs des tortures de la veille. »  

 

« - Charly, tu m’écoutes ? » demande Will. Charly a les yeux écarquillés et semble ne plus rien entendre. Elle hoche la tête en essayant de revenir à elle-même. La photo de la victime montre une blonde platine avec un couteau sèchement planté dans le cœur et laissé sur place. L’organe a cessé de battre immédiatement. Ca ne ressemble pas vraiment à un crime passionnel. C’est ce que Charly pense. Elle ne sait même pas pourquoi. Impossible de réfléchir. Elle voit ses propres membres étirés et elle entend ses articulations craquer. C’en est trop, il faut qu’elle rentre chez elle, même si elle sait qu’elle retrouvera Jack là-bas, prêt à la torturer toute la nuit, encore.  

 

Au même moment où Charly quitte le bureau en grimaçant les yeux dans le vide, un homme (Ronald Hand) y pénètre et va directement demander à voir l’inspecteur Will Bates. Il a un témoignage intéressant concernant le meurtre de sa petite amie : elle lui avait parlé d’une espèce de tueur en série qui lui rodait autour depuis quelques temps.  

 

 

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Charly claque la porte de chez elle. Pétrifiée dans le noir, elle n’ose même pas allumer la lumière à l’idée de se trouver nez à nez avec Jack. Il doit être là, quelque part dans l’ombre.  

« - Je t’attendais, dit-il en mettant sa cagoule. La lumière s’allume et Jack, assis dans le salon, continue : alors, qu’est-ce que tu penses de Tina ? Tu sais, la blonde platine sur laquelle tu as travaillé aujourd’hui… »  

Charly ne répond pas.  

« - C’était ma précédente victime. Dans sa fatalité, elle a entrainé son petit copain avec elle qui doit être derrière les barreaux à cette heure-ci… (Jack sourit) Complètement stupide, non ? »  

 

Charly ne répond toujours pas. Soudain, Jack se précipite sur elle et la jette au sol. Il commence à la frapper sur les bras, dans le dos. Amuse gueule. « Aujourd’hui, ce sera les poignets. Tu t’es déjà touché les avants bras avec les doigts ? » Jack frémit dans l’exercice de sa divinité.  

 

Ce n’est plus que pendant la torture que Charly est capable de penser. La proximité avec Jack commence à la rassurer parce qu’elle sait que rien de pire ne peut lui arriver.  

Allongée sur la table de la cuisine, essoufflée et déjà sanglante, elle demande : « - Pourquoi est-ce que tu caches ton visage ?  

- J’attendais que tu poses cette question » répond l’autre. Puis il retire sa cagoule comme par bonté. Charly reste estomaquée. Elle n’a même plus la force de crier.  

 

« - Will ?!  

- Non, moi c’est Jack. Mais je lui ressemble, hein ? »  

 

Scénario : (2 commentaires)
une série A thriller (policier, horreur) de Dany Tremblay

Weston Erotas

Morena Christopherson

Ivan Harrison

Francesca Adler
Avec la participation exceptionnelle de Fabrice Hardy, Ronald Hand
Musique par Jeanne Harrison
Sorti le 23 août 2019 (Semaine 764)
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